Vous savez que trois fois par an les Juifs étaient supposés se rendre à Jérusalem pour adorer: à la Pâque, à la Pentecôte et durant la Fête des Tabernacles ou des tentes. Jérusalem se trouvait à 754 mètres d’altitude, au sommet de hautes collines, difficilement accessibles. Et le point le plus haut de la ville était le temple, qui était perché sur la colline de Sion. (On rencontre ce nom pour la première fois en 2 Sam 5.7, puis on le retrouve en Ps 2.6, Jér 31.6…) Voici quelques images qui vous aideront à visualiser (Kiriath Jearim, à 10 km de Jérusalem où David gardait l’arche de l’alliance selon 1 Samuel 6). Quand les Juifs de Judée et de la Galilée se rendaient à la maison de Dieu, on peut donc dire qu’ils montaient au Saint-Temple de Dieu. Les prêtres devaient d’ailleurs monter des marches pour arriver au Saint Lieu. Durant l’ascension vers la maison de Dieu, quinze psaumes étaient habituellement chantés. On n’est pas certain de tous les détails. Par exemple s’ils étaient chantés par les pèlerins lorsqu’ils s’approchaient de Jérusalem ou par les prêtres quand ils montaient les 15 degrés de la cour des femmes, vers la cour des hommes. Mais ce qu’on sait c’est que ces 15 psaumes se trouvent dans la 5e section du Psautier (107-150) et qu’ils débutent avec le Psaume 120 et se terminent avec le psaume 134. Voilà pourquoi ces psaumes portent le nom de cantiques des degrés ou cantiques des montées (Shir ha-maaloth en hébreu). Ils étaient conçus pour être chantés lors des 3 fêtes de pèlerinage.
Qui écrivit ces psaumes? Divers auteurs. David en a composé quatre (122, 124, 131 et 133), Salomon en a rédigé un, celui que nous étudions aujourd’hui. Les autres proviennent d’auteurs inconnus. Ces psaumes expriment les émotions intenses qu’ont ressenti les auteurs à divers moments alors qu’ils s’approchaient de Jérusalem. En les lisant, on sent qu’ils vibraient de joie et d’espoir en entrevoyant la maison de Dieu, qui représentait sa présence, sa puissance et toutes ses promesses. Le premier psaume des degrés par exemple est écrit par un Juif qui a séjourné parmi les barbares et les païens (personnifiés par Méchek et Qédar) et qui revient vers sa patrie. Il est usé émotivement par le mode de vie du peuple guerrier et querelleur chez qui il a été forcé de vivre. Et maintenant il revient vers le roi de Salem, le roi de Paix, vers les enfants de Dieu qui se saluent en disant: « Shalom! » et qui vivent de manière pacifique grâce à la loi de Moïse. Regardez aux versets 5 à 7: « ... ». Puis lisez avez moi le Psaume 121, 1 et 2: « ... », et le Psaume 125, verset 1 et 2: « ... ». Ressentez-vous combien ils étaient excités de ce que Dieu faisait pour eux? Imaginez-vous être un des Juifs qui pouvait finalement revenir dans sa patrie, vers la maison de Dieu après des années d’absence. Vous arrivez à la colline du temple, qui est un édifice magnifique. Vous regardez vers le bas de la ville à droite et vous voyez une file de gens qui arrivent de l’Est, vous regardez à gauche et des gens arrivent de l’Ouest. Il y en a qui viennent du Sud et du Nord et quand la foule rejoint le même chemin pour mener au temple, quelqu’un entame un chant, le psaume 133, verset 1 à 3: « Oh qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble! C’est comme de l’huile précieuse qui, répandue sur la tête, descend sur la barbe, sur la barbe d’Aaron, qui descend sur le bord de ses vêtements, c’est comme la rosée de l’Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion… ». C’est donc dans cette collection de chants que nous trouvons le Psaume qui nous intéresse aujourd’hui (127). Il s’organise autour de deux idées centrales. Lisons la première section, versets 1 et 2: « ... ».
I. Le succès vient de Dieu:
Salomon débute donc son poème en disant: « Si l’Éternel ne bâtit pas la maison ». Le terme hébreu traduit par « maison » est très inclusif. Il peut signifier une demeure, un palais, un temple, une dynastie ou une famille. Ce que je voudrais que vous fassiez cette après-midi est de vous projeter dans le texte. Si vous êtes un parent imaginez-vous dans la peau de l’architecte, parce que vous êtes en train de faire construire une maison. Si vous êtes un étudiant, mettez-vous dans les souliers du maître de chantier, parce que vous êtes en train de commander et d’acquérir les poutres pour construire votre vie. Vous allez bientôt choisir un conjoint, une voie professionnelle et un pays où résider. En fait, ce que je vous demande, c’est de conceptualiser la maison que vous désirez bâtir. Elle est en un sens ce pour quoi vous travaillez et oeuvrez chaque jour. Maintenant posez-vous cette question: « Qui construit cette maison? » Est-ce vous ou est-ce Dieu? Le texte dit que c’est Dieu qui doit construire!
Quelle est la différence entre construire soi même ou laisser Dieu être le constructeur? Prenons un exemple, un jeune homme désire trouver une compagne pour former un couple. Mais il ne trouve pas de chrétienne à l’église pour faire son bonheur. Il y en a, mais il les trouve toutes trop grosses, ou trop maigres ou trop vieilles, bien qu’elles soient son âge. Accablé par la solitude, un chrétien peut choisir de courir après une fille du monde et de désobéir au principe éternel que nous trouvons d’abord en Dt 7.3-4, puis en 2 Corinthiens 6.14-16 et en 1 Corinthiens 7.39: « ... » (Esdras était consterné par ce genre d’union – Esdras 9.3). Sortir et marier une fille du monde est construire sa maison soi-même. Dieu n’est pas le constructeur d’une telle maison. Et que dit Salomon de tels choix? Si l’Éternel ne bâtit pas la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain. En d’autres termes, tout effort humain entrepris sans l’aide de Dieu est voué à l’échec. Cette semaine, la maman d’une jeune fille est venue nous visiter. Elle a sonné à la porte et je ne l’ai pas reconnu tellement elle avait perdu du poids et semblait différente. Je me suis demandé si elle avait fait un régime pour les vacances. Mais elle nous a appris que son mari venait de la quitter après 27 ans de mariage. 27 ans! Un mariage sur deux finit par un divorce de nos jours, et la plupart des personnes mariées aimeraient secrètement refaire leur vie car elles ne sont plus heureuses.
Il y a deux images qui me viennent à l’esprit quand je pense à des maisons bâties en vain. La première est celle d’une maison à quelques centaines de mètres de chez nous dans notre village. Regardez, elle illustre parfaitement. Ils avaient tout pour être heureux. Mais elle est ainsi depuis 10 ans! Je suspecte un divorce ou une crise familiale. La seconde est celle d’une maison au Texas, construite sur une grotte de 50 mètres de long et de 7 mètres de haut. Un gouffre s’est ouvert dans la rue devant la bâtisse révélant le danger. La propriétaire pleurait aux nouvelles car sa maison risque de s’écrouler et personne ne voudra plus la racheter. L’assurance ne remboursera pas non plus si elle s’effondre. Elle a travaillé toutes ces années pour une maison dans laquelle elle ne pourra jamais profiter d’une vieillesse paisible. Écoutez moi bien aujourd’hui. Tout maison construite sans l’aide de Dieu est vouée à l’échec! Ça équivaut à travailler toute la journée, en se levant tôt le matin et en se couchant tard le soir, pour ce qui ne vous rapportera rien. La seule chose qu’on gagne quand on œuvre sans Dieu dit Salomon au verset 2 est le pain de la douleur. Cette maman qui est venue nous voir en est la preuve. Elle est complètement différente d’apparence pour deux raisons. Parce qu’elle est déprimée et elle n’arrive plus à manger. Mais aussi parce qu’elle veut plaire à d’autres hommes pour oublier. Mais elle va à nouveau rebâtir une maison sans Dieu en agissant ainsi. C’est un cercle vicieux.
Si Dieu n’est pas le centre de nos vies, nos vies sont vaines. Tellement de gens autour de nous courent après l’argent, courent après le prestige, courent après le succès au travail, mais Dieu dit: « Si je ne suis pas au centre de vos préoccupations, si je ne suis pas numéro 1 pour vous, vous êtes voués à rater ». Ces paroles renvoient à celles de Jésus en Matthieu 6.33 où il disait: Chercher quoi? D’abord le royaume de Dieu et sa justice. Et ne vous inquiétez de rien (idée reprise dans la phrase en Psaume 127.2 (Il en donne autant à ses bien-aimés durant leur sommeil. De quoi? Du pain. L’idée est que les bien-aimés n’ont pas besoin de travailler comme des forcenés pour avoir du pain. Si nous aimons Dieu, il pourvoit et le pain qu’il donne n’est pas le pain de la douleur). Un autre passage dans l’Ancien Testament le dit ainsi: « Écoute Israël, L’Éternel notre Dieu est le seul Éternel. Tu aimeras l’Éternel ton Dieu de tout ton coeur, et de toute ton… (âme) et de toute ta… (force). » Dt 6.4. Au vu de tout ceci, laissez-moi vous demander à nouveau qui construit votre maison aujourd’hui? Et qui garde votre ville?
II. Nos familles viennent de Dieu:
Salomon continue ensuite avec une deuxième idée dans le texte. Nous la retrouvons dans les versets 3 et 4: « ... ». Deux possibilités avec cette partie du psaume. Soit il illustre ici ce qu’il vient de dire dans la première partie en donnant un exemple avec la famille, ou soit la première partie est une extension de la seconde partie qui est alors l’idée la plus importante du chapitre. Si nous optons pour la deuxième interprétation, dans ce cas, la première partie traite déjà du devoir des parents. Je vais opter aujourd’hui pour cette seconde option. Mais peu importe l’interprétation que vous choisissez le texte est clair sur un autre point. Nos enfants sont un cadeau de Dieu.
De nos jours, en parlant à certains parents, on pourrait croire le contraire. À l’époque de l’Ancien Testament, on considérait une famille avec beaucoup d’enfants comme étant bénie par Dieu. Surtout si les enfants étaient des garçons. Pourquoi? Parce que c’était une société agraire et il n’y avait pas de tracteurs et de machines pour moissonner. En Afrique, c’est aussi pour cette raison que beaucoup d’hommes veulent avoir de nombreux fils. Non seulement ça mais des fils offraient une protection pour la maison de leurs parents contre les ennemis. Le plus un homme avait de fils, le plus les gens autour de lui avaient peur de se disputer avec lui. Un peu comme quand j’étais jeune. On avait peur de se disputer avec un marocain, parce que si ça arrivait, il venait avec toute sa famille nous attendre à la sortie de l’école pour nous casser la figure. On a perdu cette notion aujourd’hui. Nos sociétés ne sont plus basées sur l’agriculture, on ne trouve plus des ateliers familiaux et la police nous défend. En conséquence un couple ne veut souvent pas plus d’un ou deux enfants. Mais la bible nous dit aujourd’hui que chaque enfant qu’on a est un cadeau de Dieu.
Vous entendez aujourd’hui jeunes gens et petits enfants? Que vous soyez adoptés ou que vos parents soient vos vrais parents, que vous ayez été planifié ou que vous soyez venu au monde de manière imprévue, vous êtes une bénédiction de Dieu pour vos familles. Mon frère est passé par une phase difficile quand nous étions jeunes. Parce qu’il a entendu mes parents dire un jour qu’il était le résultat d’un accident (il n’y a que 13 mois de différence entre lui et moi). Ma mère n’avait pas encore récupéré de son premier accouchement qu’elle tombait déjà enceinte. Mon frère n’était pas un enfant qu’ils avaient cherché à avoir. Ça a été dur pour lui à avaler, même si mes parents ne l’ont pas dit dans un mauvais sens. Ce qu’il aurait dû garder à l’esprit, c’est qu’il était lui aussi un cadeau de Dieu pour mes parents. Vous l’êtes tous aujourd’hui, que vos parents l’aient réalisé ou pas. Puisque vous êtes un présent de Dieu, vous devez réaliser certaines choses sur votre rôle et vos parents aussi. Je vais d’abord m’adresser aux parents puis je reviendrai à vous dans quelques minutes.
Parents, qu’est-ce que ça implique que vos enfants sont un cadeau de Dieu? Qu’ils ne vous appartiennent pas, mais qu’ils appartiennent à Dieu. Il vous les a juste confié pendant un temps. Il vous demande de prendre soin d’eux pour Lui. En quoi consiste votre rôle d’intendant (de gérant)? Nous trouvons la réponse dans la première partie du chapitre si elle est bien un prélude à la seconde partie qui contient la pensée centrale. Vous êtes appelés à remplir quatre tâches: (nous pourrions illustrer en demandant à l’un d’entre vous de venir se tenir ici, quelqu’un de grand et fort)
Conclusion:
Alors je termine aujourd’hui en vous rappelant que tout dans notre vie doit être pour la gloire de Dieu. Il n’y a pas de plus grand appel que de vivre pour lui. Peu importe votre âge, peu importe votre nationalité et votre sexe, Dieu a une place pour vous dans ses desseins. Tous ici nous sommes soit un parent, soit un enfant ou les deux. Vivons donc pour sa gloire et n’oublions pas le but de notre existence.