Judas et Pierre: Deux hommes qui ont craqué sous la pression
Série: Comment éviter un échec monumental
Introduction:
Avez-vous entendu parlé de Pelé? C’est le roi du football (brésilien), probablement le meilleur joueur au monde. Il a dit un jour que s’il devait faire une liste des 5 meilleurs footballeurs de l’histoire, il y inclurait un français. Devinez qui? Zinédine Zidane. Pelé l’appelle « le maître »! Il ne manque pas d’éloges à son sujet.
Zinédine a fait une belle carrière:
- En 1998, il mène la France au titre de champion du Monde (Grâce notamment à deux buts qu’il marque en final contre le Brésil).
- Il reçoit cette année là le ballon d’or et le titre de meilleur joueur européen.
- En 2000, il remporte le Championnat d’Europe avec les Bleus (un exploit encore jamais atteint après une victoire en coupe du monde).
- En 2002, il mène le Real Madrid à la victoire durant la Ligue des Champions.
Quand il prend sa retraite en 2004, c’est un superbe palmarès qu’il a à son acquis, même s’il n’a pas gagné tous les championnats. Mais il ne reste pas bien longtemps à la retraite. Quand l’équipe de France s’enlise en 2006, il fait un retour pour venir les sortir du bourbier. Il les mène en finale à la coupe du Monde. À ce moment, son niveau de jeu est extraordinaire. Il est au sommet. Il se distingue particulièrement lors du ¼ de final contre le Brésil. Mais malheureusement vous savez ce qui lui arrive en finale contre l’Italie. Il se retrouve face à un joueur qui l’insulte. Marco Materazzi sait sur quel bouton pousser pour rendre Zidane fou de colère. Dans les dernières minutes de la prolongation, alors qu’il a fait un parcours sans faute et qu’il a tenu bon jusqu’au bout, Zidane craque quand l’Italien ose insulter sa mère. Il voit rouge et il lui assène un « coup de boule » violent au thorax. Ça lui vaut bien sûr une carte rouge et l’exclusion. En conséquence il finit sa carrière en regardant de son banc la France perdre aux tirs au but, sans qu’il ne puisse y participer. Quelle déception!!! Son équipe était presque gagnante. Presque championne du monde une seconde fois. Il avait presque réussi son pari de les mener à la victoire. Tout s’est joué dans les derniers moments. Zidane a presque pu prendre sa retraite en étant l’exemple parfait pour tous les petits enfants. Mais je dis presque, car ça n’a pas été le cas.
Le mot presque est un des mots les plus tristes de notre lexique. Pensez à tout ce qu’il signifie, pour ceux qui l’utilisent:
- Par exemple pour les Syriens qui se sont presque débarrassés de Bashar Al-Assad, mais qui le voit aujourd’hui revenir au pouvoir et recommencer à utiliser les armes chimiques (au chlore)
- Pour ceux qui voient un mai retomber dans la drogue, alors qu’il était presque parvenu à vaincre son addiction
- Ou un étudiant qui a presque réussi tous ses examens, mais qui vient de rater son année ou son entrée dans une grande école parce qu’il a raté une petite portion.
- Pensez aux familles endeuillées qui viennent de perdre en enfant ou un parent qui avait presque vaincu sa maladie.
Le mot presque est triste pour ceux qui arrivent 4e aux jeux olympiques ou même en seconde position à quelques centièmes de seconde du gagnant. Il est affligeant pour les gens qui se font licenciés à deux doigts de leur retraite. Pour celui ou celle qui parvient presque à sauver son couple, mais qui au final se retrouve devant un juge qui prononce le divorce. On a parfois le cœur brisé par des succès qu’on remporte presque, mais qui à la fin nous passent sous le nez. Mais savez-vous dans quelles circonstances ce mot serait le pire à entendre? Si on se retrouvait devant Dieu après notre mort et qu’il nous refusait l’entrée au ciel. À mon avis il n’y aurait rien de pire que d’entendre Dieu dire: « Daniel, tu y es presque parvenu, mais je ne peux pas te laisser passer. » Voilà pourquoi nous devons aujourd’hui tenir bon jusqu’à la fin. Nous devons être à l’image de Paul qui disait ceci en 2 Timothée 4.6-8: « ... ». Savez-vous ce que je comprends en lisant ceci? C’est qu’il est tout aussi important de bien finir dans la foi que de bien commencer. De plus, il est facile de craquer sous la pression en cours de chemin et de ne jamais revenir dans le jeu. Satan fait tout ce qu’il peut pour nous faire chuter et pour ne plus nous voir nous relever. Nous avons vu de nombreux exemples de cela, tout au long de la série de sermons que j’ai présentés sur le thème de l’échec. Nous sommes presque à la fin de cette série. Mais avant de terminer, je veux vous présenter deux derniers exemples qui montrent que chuter est facile est que Satan fait tout pour nous nous voir tomber. De qui allons-nous parler aujourd’hui? De Judas et de Pierre.
I. Pierre et Judas, deux hommes qui ont foirés:
Comment ont-ils craqué sous la pression? Parlons tout d’abord de Pierre. Je vois qu’il a foiré au moins trois fois lors des événements de la crucifixion.
- La première fois c’est en Luc 22.39-46: « ... ». Jésus supplie donc Pierre de rester éveillé pour prier avec lui, mais il s’endort. C’est son premier faux pas
- Deuxièmement regardez en Jean 18.10-11: « ... ». Quand Satan met la pression en causant l’arrestation de Jésus, Pierre sort son épée et devient violent. Il coupe l’oreille de Malthus et s’apprête à en découdre avec les gardes et Jésus est forcé de l’arrêter et de le reprendre parce qu’il perd son sang froid. Nous avons ici le second faux pas de Pierre.
- Et enfin regardez en Mt. 26.73-74: « ... ». Si je comprends bien, au moment où Jésus a le plus besoin d’un ami, Pierre perd courage et il prend la fuite. Mais remarquez dans quelles conditions. En jurant et maudissant tous ceux qui l’accusent d’être un disciple de Jésus. Sa réaction n’est pas digne d’un chrétien.
Parlons à présent de Judas. Il fait encore pire, n’est-ce pas? Qu’est-ce que Jésus lui dit durant le repas de la Pâque? Regardez en Mt. 26.10-25: « ... » Remarquez dans cette histoire qu’aucun des apôtres ne semble savoir de qui Jésus parle, à l’exception de Judas lui-même bien sûr (Jean 12.26-30). Qu’est-ce que ça vous dit? Que Judas était doué pour cacher ses combats internes et ses fautes. Il ne laissait savoir à personne qu’il était sur la voie du déclin. Mais il le savait lui-même, puisqu’il avait été négocié le prix de sa trahison avec les chefs juifs avant le repas (Mt. 26.14-16). Il savait la relation qu’il entretenait avec l’argent depuis un bon bout de temps. D’ailleurs Jean nous dit en Jn 12.5-6 que Judas était parvenu à devenir le trésorier du groupe, afin de pouvoir se servir secrètement dans la caisse qui normalement devait être utilisée pour aider les pauvres. Judas était pleinement conscient de la route sur laquelle il était.
Il y a une leçon secondaire ici. Ça vaut la peine de prendre le temps de la mentionner. Les autres autour de nous ne savent pas en général quand nous sommes sur la voie du déclin. On le garde bien secret. Mais on le sait soi-même. En général, ce n’est jamais une surprise quand on se retrouve le nez dans la boue du péché. On sait pertinemment bien, que lorsqu’on chute dans la foi, c’est souvent le résultat de toute une série de mauvais choix, de compromis au niveau de notre sexualité, de nos fréquentations, de nos dépenses, de certaines substances qu’on ne devrait pas toucher que ce soit l’alcool, de la drogue ou de notre vie de famille et d’église. Êtes-vous engagé sur la mauvaise voie aujourd’hui? Quelles seront, demain, les conséquences de vos choix d’aujourd’hui?
À ce moment dans la vie de Pierre et Judas, tous leurs choix étaient en train de les mener vers une chute qui allait tirer tout l’air de leurs poumons, tandis que tous les choix de Jésus étaient en train de le mener vers la plus grande victoire de sa vie. Quel gâchis! Car après tout, que signifiait le nom de Pierre? Un caillou. Et celui de Judas? C’est le mot « loudas » en hébreu qui signifie: il sera loué ou Dieu sera loué. Mais aucun des deux à ce moment ne va être à la hauteur de son nom. Ils avaient pourtant tellement bien commencé et reçu tellement de bénédictions.
II. Pierre et Judas avaient reçu de grandes bénédictions:
- Tous deux pouvaient dire: « J’ai été choisi dans la masse, parmi tous les israélites, pour devenir un des disciples intimes de Jésus. » Relisez Luc 6.12-19 quand vous rentrerez à la maison et vous verrez que beaucoup cherchaient à être proches de Jésus.
C’était un privilège immense pour eux deux d’être sélectionnés. Seul un petit groupe d’hommes a eu la chance de passer autant de temps intimement avec lui. Pierre et Judas avaient la chance de le voir faire des centaines de miracles, d’être parfois au centre de ces miracles, (dans le bateau avec la tempête ou pour marcher sur l’eau…). Quand tout le monde était parti, ils recevaient des explications supplémentaires. Ils bénéficiaient d’un suivi personnel, ils avaient droit aux encouragements de Jésus et ils avaient même le privilège de faire eux-mêmes des prodiges. Jésus permit seulement à douze hommes d’être ses proches. En plus, il accorda à Pierre et Judas des postes de confiance parmi les douze. Jésus avait confié la bourse à Judas (Jn13.29) et Pierre faisait partie des trois qui suivaient Jésus partout.
- Mais il y a une seconde chose qui jouait aussi en leur faveur. C’est le fait que Jésus était là pour leur donner de bons avertissements quand ils se trouvaient face à la possibilité d’un mauvais choix.
Ça ne paraît peut-être pas important à première vue pour vous. Mais ça l’est. J’illustre. Cette semaine en quittant mon domicile, je me suis demandé si j’avais un pneu crevé. Je n’avais pas un bon manteau si c’était le cas. Ce qui signifie que j’aurais passé un mauvais quart d’heure coincé sur la route. D’habitude je ne m’inquiète pas, car j’ai un voyant dans la voiture qui m’avertit. Mais j’ai découvert aux USA que ce voyant fonctionne grâce à des capteurs placés à l’intérieur des pneus. J’ai 4 pneus hivers et 4 pneus été, mais je n’ai pas souvenir d’avoir acheté 4 capteurs supplémentaires pour mes pneus hivers. Donc je doute que mon voyant qui est bien pratique s’allume si j’ai une crevaison. Je me suis donc arrêté avant d’être trop loin de mon domicile. Et je me suis dit que la route est quand même beaucoup plus simple, quand on a des capteurs dans les pneus qui avertissent d’un problème. Tout ceci pour dire que celui ou celle qui a la chance de recevoir de bons avertissements dans la vie est quelqu’un de privilégié qui pourra faire son chemin beaucoup plus sereinement. Il peut éviter plus facilement des accidents désagréables, potentiellement mortels. Pierre et Judas avaient tous deux le privilège d’avoir Jésus dans leur vie pour leur donner de bons avertissements. Jésus se souciait réellement d’eux et faisait très bien son travail.
En Matthieu 26.4, au repas de la Pâque, Jésus a prévenu Judas que ses actes allaient l’amener au malheur, s’il allait de l’avant. Pareillement avec Pierre, toujours en Mt 26.33-35. Il l’a averti que trois fois, il renierait Jésus et il l’a invité à prier ce soir là pour éviter de tomber en tentation (Mt. 26.38-41), car la chaire est faible même quand l’esprit est bien disposé. Judas et Pierre pouvaient tous deux dire après leur chute: « Jésus m’avait prévenu que j’allais faire une grosse erreur. » Et vous aujourd’hui, Jésus vous avertit-il de quelque chose? C’est ironique que c’est souvent pareil pour nous aussi. Jésus nous prévient d’éviter certains comportements dans la Bible ou qu’on va le regretter et on le fait quand même. Pourquoi faisons-nous si souvent la sourde oreille aux avertissements? C’est stupide de notre part, n’est-ce pas? Dieu est-il en train de vous dire aujourd’hui de faire attention à quelque chose? Écoutez-vous ses avertissements?
III. Les conséquences de leurs choix:
Vous savez ce qui s’est passé pour Pierre et Judas, à cause du fait qu’ils ont fait la sourde oreille, n’est-ce pas? Ça les a complètement dévastés psychologiquement. La bible nous dit qu’ils étaient effondrés à cause de leur échec. Selon Mt 27.3, Judas a été rempli de remords et de regrets quand il a entendu que Jésus était condamné à la croix. Et selon Mt 26.75, Pierre s’est mis à pleurer amèrement quand Jésus l’a fixé du regard et qu’il s’est rappelé de la prédiction de sa chute. Les deux ont trahi Jésus et les deux ont souffert énormément à cause de cette trahison. Mes chers amis, c’est toujours ce qui vous arrivera si vous trahissez Jésus. Vous vous en voudrez, vous serez psychologiquement réduits à rien.
IV. Comment Pierre et Judas ont géré leur trahison:
Nous avons vu jusqu’ici que Pierre et Judas avaient beaucoup en commun. Mais c’est ici que les similitudes s’arrêtent. Parce qu’ils ont ensuite géré bien différemment leur trahison. Judas a réalisé qu’il avait mal agi, mais il s’est laissé consumer par sa peine et ses regrets. Il a essayé de retourner l’argent aux chefs juifs et quand ils ne l’ont pas voulu, il l’a abandonné à leurs pieds. Et voici ce qu’il fit selon Matthieu 27.5: « ... ». En d’autres termes, Judas a jeté l’éponge. Il a renoncé à son appel. À votre avis pourquoi? La réponse la plus probable et qu’il ne pensait pas que Dieu pourrait lui pardonner. Il n’avait aucun espoir en cette possibilité.
Le cas de Pierre fut tout autre. En Jean 21, nous découvrons qu’il reprit son travail de pécheur. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi? Peut-être il ne sait pas quoi faire d’autre. Mais un matin, alors qu’il revient d’une longue nuit de travail infructueuse, il voit un homme sur le rivage qui lui dit de jeter son filet de l’autre côté. Il le fait et quand il le tire, il découvre que son filet regorge de gros poissons tout frétillants. Ça lui rappelle un autre événement qui s’est passé presque de la même manière trois ans plus tôt, lorsque Jésus était venu l’inviter à le suivre. Quand tout ceci lui arrive, il regarde à nouveau et reconnaît son maître. Il n’attend pas une seconde. Il laisse le filet et la barque derrière lui. Il saute à l’eau et part à la nage rejoindre Jésus. S’ensuit dans le texte une conversation importante. Après avoir mangé, Jésus demande à Pierre: « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu? » Trois fois il répète sa demande et trois fois il ajoute, quand Pierre lui dit oui: « Alors pais mes brebis! » Pourquoi Jésus fait-il cela? Pour donner à Pierre la chance de repartir à zéro, d’effacer les trois fois où il a nié le maître le soir de l’arrestation. Il donne à Pierre l’occasion d’affirmer ce qu’il n’avait pas eu la force d’affirmer la nuit de l’arrestation. Jésus fait cela pour lui permettre de guérir. Jésus est l’effaceur de la honte. Et Jésus dit à Pierre quoi faire pour qu’il puisse prouver avec des actes que ses paroles ne sont pas dites à la légère. Il doit maintenant paître les brebis de Dieu. Ce qu’il va s’empresser de faire à partir de ce soir là. Et c’est là que Pierre va être beaucoup plus grand que Judas. Il fait deux choses que Judas ne parvient pas à faire:
- il accepte le pardon de Jésus, malgré toute sa honte, et...
- il se relève pour marcher à nouveau avec lui.
Il sait qu’il a chuté, mais il ne permet pas à ses sentiments de culpabilité de le séparer loin de Jésus. Il les canalise pour devenir meilleur et repartir de plus belle.
Conclusion:
Et vous aujourd’hui? Nous agissons tous comme des idiots par moments. Nous passons tous par des phases où nous sommes récalcitrants aux avertissements de Dieu. Il est probable que vous allez chuter d’une manière ou d’une autre avant d’arriver au bout de votre course. La vie est longue. Peut-être aujourd’hui, vous êtes dans le bourbier à cause du fait que vous avez ignoré Dieu et vous ne savez plus quoi faire pour vous en sortir. Peut-être aujourd’hui vous avez craqué sous la pression et vous êtes émotivement et psychologiquement en miettes à l’intérieur. Si c’est le cas, ne jetez pas l’éponge. Dieu n’en a pas nécessairement fini avec vous. Il veut vous pardonner. Il veut vous restaurer. La partie incertaine dans ce genre de situation n’est la disponibilité du pardon, mais votre disposition à l’accepter.