Nabal: l’homme qui agissait comme un mufle

Série: Comment éviter un échec monumental

Introduction:

Si vous avez une bible, je vous invite à l’ouvrir en 1 Samuel 25. Nous allons parler aujourd’hui d’un homme qui agissait comme un mufle. Savez-vous ce qu’un mufle veut dire? Définition: Qui était l’homme qui agissait comme un mufle dans la bible? Lisons ensemble 1 Samuel 25.2-3: « … ».

I. L’histoire de Nabal et Abigaïl:

La bible nous présente ici un personnage qui s’appelait Nabal. Il était de la famille de Caleb, c’est à dire de la tribu de Juda (la même que celle de David) et d’une lignée grandiose. La bible nous informe aussi qu’il était fort riche. Mais comme beaucoup d’hommes riches, il avait un vilain défaut. Il traitait les gens comme de la crotte. C’était une vraie brute. Selon le verset 3, il était dur et méchant. Il déshonorait le nom des ses ancêtres. C’était le genre d’homme que tout le monde préférait éviter. Ça me rappelle le prince d’Arabie qui a giflé un employé d’hôtel en Suisse il y a quelques années. Personne n’aime ce genre d’hommes riches.

Mais il avait un atout de taille. Il avait une femme exceptionnelle. Elle était belle, sage, courageuse, humble, elle s’appelait Abigaïl. On se demande parfois comment certains hommes finissent avec des perles comme épouses. Certains disent que les opposés s’attirent. Je pense plutôt qu’il faut attribuer ce fait aux mariages arrangés. Rappelez-vous c’était l’époque où un homme pouvait offrir une dote pour se procurer une épouse. Ici on devine facilement que la fortune de Nabal lui avait permis d’acquérir cette jeune fille qu’il n’aurait pas été capable d’obtenir autrement.

Nabal et Abigail formaient donc un couple mal assorti et la bible rapporte leur histoire parce qu’ils se retrouvèrent voisins de David. C’était l’époque où le roi Saül le pourchassait, parce qu’il était jaloux de ses victoires, de sa réussite et de sa popularité grandissante et parce qu’il savait que David finirait par prendre son trône. David était en fuite et il se cachait avec 600 compagnons fidèles, dans une zone désertique, juste à la limite de la propriété de Nabal dans la zone de Maon près de Carmel. Qui dit zone désertique, dit quoi? Difficultés d’approvisionnement en eau et en nourriture. D’autant plus que leurs têtes étaient mises à prix et qu’ils étaient fugitifs. Il aurait été facile pour David et ses 600 guerriers de survivre comment? En volant les riches fermiers et marchands du coin. Mais David était un homme droit qui aimait Dieu. Ce n’était pas son habitude. Voyons donc dans la bible comment il survivait. Lisons les versets 4 à 9: « … ».

Selon le verset 7, David et ses hommes n’avaient rien volé à Nabal. Jamais une seule fois, il n’avait maltraité les bergers du millionnaire. Pourtant les hommes de David étaient guerriers et les guerriers sont habituellement des hommes durs, qui se servent sans demander. David voulait que Nabal comprenne deux choses:

Regardez aux versets 15 et 16, ce que les serviteurs rapportent à Abigail un peu plus tard: « … ». Peut–être David appelait sa troupe de soldats, la Compagnie Sécuritas.

À votre avis, comment Nabal va-t-il répondre? Regardez versets 10 et 11: « … ». Ses mots vous paraissent-ils durs? Je voudrais faire une petite comparaison. Êtes-vous déjà allés vous stationner en ville et lorsque vous arrivez sur un parking, il y a des SDF qui vous font des signes pour vous dire où allez vous garer? Est-ce qu’en sortant vous leur donnez une pièce? Comment réagissez-vous s’ils insistent en vous disant qu’ils veillent aussi sur votre voiture? Ça me rend dingue, car je n’ai souvent même pas assez pour payer ma place de stationnement. Mais je suis toujours hésitant à ne pas leur donner la pièce. Car autrement je me dis qu’ils risquent de faire quoi? D’amocher mon véhicule. Nabal ne pense pas ainsi une seule seconde. Il est beaucoup trop confiant. Non seulement cela, mais ses mots sont durs. Il pourrait au moins dire merci (ce que je fais quand je n’ai pas de pièces supplémentaires et je m’excuse). Mais Nabal se moque de lui et le traite avec mépris. Sa réponse est le meilleur moyen pour un idiot de déclarer une guerre. On pourrait en faire un guide. Le petit guide du mufle pour entrer en guerre avec son prochain. Nabal sous-estime la force de ses paroles. Il oublie que les mots sont souvent des boomerangs qui nous reviennent en pleine figure. Il semble inconscient du fait que la langue peut couper, tuer, raser et détruire aussi bien que guérir, bénir et édifier. Nos paroles peuvent déterrer la hache de guerre ou bien amener la réconciliation. Regardez ce que Salomon dit en Proverbes 12.18: « … ».

Nabal était carrément stupide de traiter avec mépris un homme qui conduisait une armée de 600 hommes, qui était l’oint de l’Éternel et qui était un guerrier hors-norme. C’était la recette certaine pour sceller sa chute. En plus, il avait les moyens de faire du bien à David, un compatriote de sa tribu. Ça ne lui aurait pas coûté beaucoup. C’était le moment parfait. David avait attendu le moment de la tonte pour demander de l’aide. La période de la tonte est l’instant où les propriétaires recevaient beaucoup d’argent, c’était une période de réjouissance, le meilleur moment pour tuer un animal, car on lui avait pris sa toison qui était arrivée à sa croissance idéale. Nabal n’était donc pas comme moi sans une petite pièce en poche.

Regardez comment David réagit, versets 12 à 13: « … » et 22 à 23: « … ». David est donc rouge de colère. Les paroles de Nabal l’ont blessé. Il est tellement fâché qu’il est résolu à aller tuer tout le monde chez Nabal (serviteurs, servantes, enfants et Abigail elle aussi entre parenthèses). David n’est pas sur une voie qui va glorifier Dieu ou être bénéfique pour sa foi. Encore bien, un serviteur qui a entendu l’échange entre Nabal et les hommes de David prévient Abigaïl. Nous lisons ceci aux versets 17 à 20: « … ». Remarquez elle est intelligente, pourquoi?

  1. Elle ne dit rien à son mari
  2. Elle prend les choses en main. Elle n’attend pas en se morfondant
  3. Elle prépare de nombreux cadeaux et elle décide de les accompagner personnellement.
  4. Quand elle voit David, elle saute de son âne et elle court se prosterner à ses pieds et lui faire un discours avant même qu’il ne puisse réagir.
Elle est un exemple parfait de tact et de diplomatie. Son discours mériterait un prix Nobel. Voici ce qu’elle lui dit, versets 25 à 31: « … ». Plusieurs choses à propos de son discours:
  1. Elle confirme les impressions de David. Elle admet que son mari est un idiot (v.25)
  2. Elle s’attribue la faute.
  3. Elle rappelle la présence de Dieu et sa volonté
  4. Elle bénit David
  5. Elle présente ses excuses
  6. Elle amène David à se remettre en question au niveau de sa foi et de ses réactions. Elle l’appelle à devenir tout ce que Dieu veut qu’il soit.
En bref, avec ses mots sages, elle apaise David qui a été blessé dans son amour propre. Elle le désarme totalement au point qu’il repart ensuite en la remerciant d’être intervenue pour le raisonner. Regardez aux versets 32-33: « … ».

II. Les leçons:

Arrêtons-nous ici quelques instants, pour réfléchir à ce que nous venons de lire et retirer quelques leçons. Parce que son intervention est l’exemple parfait de ce qu’il faut faire pour résoudre les conflits.

Nous ne serons probablement jamais amenés à raisonner des hommes armés pour les empêcher de tuer des gens. Mais nous sommes souvent témoins de petites guéguerres au travail, à l’école, dans nos quartiers, à l’église et dans nos familles. Ces guerres arrivent fréquemment parce qu’un ou plusieurs individus peu sages agissent comme des mufles et disent des paroles offensantes. En se faisant ils blessent l’amour propre de quelqu’un qui se met le plus souvent en guerre contre eux, parce qu’il veut laver l’affront. En tant que chrétiens, que sommes-nous appelés à faire? Jésus a dit ceci en Matthieu 5.9: « … ». Nous pouvons ceindre nos épées, comme les compagnons de David ou agir comme Abigail a choisi d’agir dans cette histoire. Elle était une artisane de la paix et Jésus veut que nous soyons des ambassadeurs de paix. Pour être un ambassadeur de la paix, voici ce qu’il faut se demander:

  1. Tout d’abord, suis-je dans une position qui me permet d’agir pour résoudre le conflit? Abigaïl l’était en tant qu’épouse de Nabal. Et puisqu’il ne voulait pas négocier, elle a pris la place qui était vacante et elle a couru pour aller s’excuser à sa place. Il est possible que nous soyons un jour dans une situation semblable. Quand un conflit éclate et vous concerne d’une manière plus ou moins directe, je vous conseille de prier et de considérer attentivement si oui ou non vous pouvez devenir un porte-parole pour la paix. À chaque fois que nous contribuons à une désescalade de la tension, au lieu de la laisser grandir, nous agissons comme de vrais enfants de Dieu.

  2. Puis-je offrir réparation d’une manière ou d’une autre? Abigaïl a aussi offert de la nourriture pour réparer le mal que son mari avait fait. Elle ne pouvait peut–être pas donner tout ce que David et ses hommes méritaient, mais elle a fait de son mieux pour apporter une solution concrète. Parfois, je peux offrir mon temps, mes talents ou des choses matérielles pour réparer un mal ou un oubli qui a été fait. Par exemple, je peux moi aussi inviter quelqu’un à manger chez nous ou me porter volontaire pour aller accomplir quelque chose qui ramènera la paix. Imaginez par exemple que des voisins malveillants commencent à écrire des mots racistes sur le mur de la famille turque qui vit à côté de chez vous. Vous pourriez par exemple aller chez eux avec une brosse pour les aider à repeindre le mur. En agissant ainsi, vous aideriez votre voisin à ne pas être en guerre contre tout le voisinage.

  3. Puis-je aider les protagonistes à relativiser? Abigaïl n’a pas nié les faits pour défendre son mari. Beaucoup de conjoints font cela. Ils agissent comme si leurs partenaires étaient plus blancs que neige. Abigaïl admet dans l’histoire que Nabal avait tort. Mais elle relativise aussi. Au verset 25, elle dit à David que son mari est un peu fou. En d’autres termes, elle aide David à voir que ce n’est pas simplement par méchanceté que son mari agissait comme il agissait. C’est aussi parce qu’il était un peu taré!

    On ne réagit pas envers un taré comme on réagit envers un homme qui a tout son sens. En disant cela, elle aidait David à relativiser. En plus de cela, elle lui parla de Dieu et lui fit voir habilement qu’il avait lui aussi une réaction exagérée qui le mènerait au remords pour avoir répandu le sang inutilement (v.31). Ce que j’essaie de vous montrer, c’est que lorsque la tension grimpe, on devient souvent aveugle et sourd. Dans ces cas là c’est facile d’oublier nos convictions, les règles que Dieu nous a données et on a besoin de quelqu’un qui nous rappelle à notre engagement. On a besoin de quelqu’un qui nous alerte à nos propres erreurs. Peut–être je peux être celui ou celle qui aide l’autre à relativiser grâce à mes paroles sages et habiles. Heureux sont ceux qui procurent la paix.

  4. Puis-je guérir l’amour propre de celui qui est blessé? Enfin Abigaïl dans l’histoire a aussi guéri l’amour propre de David. Elle a affirmé qu’il n’était pas juste un serviteur en fuite, mais qu’il était bien le futur roi d’Israël (v.30). Elle lui a dit qu’elle réalisait qu’il était un homme bon, sans méchanceté (v.28), qui luttait vaillamment pour Dieu (v.28). En mentionnant cela, elle reconnaissait aussi la bienveillance que David avait montrée envers sa maison. Souvent quand les gens réagissent lors d’un conflit, c’est parce que leur amour propre est blessé. Tout ce qu’il faut parfois pour résoudre la situation, c’est quelqu’un qui vient les réconforter, les valider et leur dire: « je sais que ce qu’on dit de toi est faux! Tu es meilleur que tout cela! Tu peux laisser courir et voler plus haut! »
Êtes-vous aujourd’hui un artisan de la paix?

Conclusion:

Abigaïl dans cette histoire s’est impliquée parce qu’elle aimait Dieu, mais aussi parce qu’elle réalisait qu’un conflit irrésolu était beaucoup plus préjudiciable que les risques encourus pour amener la paix. Nous ne contrôlons pas la réaction des autres, mais nous pouvons contrôler nos propres réactions (Romains 12.18). Tout le monde n’acceptera pas toujours notre intervention, mais Dieu récompensera toujours nos bonnes actions.

La fin de l’histoire ne fut pas exactement: « Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants! » Du moins, Abigaïl ne fut pas récompensée par un mariage heureux avec Nabal après ces événements. Elle rentra chez elle et lorsque son gros ivrogne de mari qui aimait festoyer comme un roi apprit son intervention, il eut une crise cardiaque (1 Samuel 25.38). Beaucoup pensent que ce fut probablement à cause de la colère qu’il ressentit envers elle, plutôt qu’à cause de la crainte de ce que David aurait pu lui faire. Mais Dieu était à l’œuvre derrière tout cela. Lorsque Nabal mourut dix jours plus tard, David envoya ses serviteurs pour demander la main de cette belle et sage veuve (25.40-42). Et elle vécut pour toujours heureuse comme sa princesse en lui faisant beaucoup d’enfants…

Heureux sont ceux qui procurent la paix car ils seront appelés fils de Dieu!