Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Vous souvenez-vous du Costa Concordia, ce navire qui était deux fois plus gros que le Titanic et qui valait plus de 500 millions d’euros? Au soir du 13 janvier 2012, le capitaine Schettino, qui aimait faire monter les jolies filles sur la passerelle, a décidé de faire une manoeuvre hasardeuse pour saluer l’île du Giglio, au large de la Toscane. Il voulait impressionner les passagers et les gens sur la côte en rapprochant son beau navire le plus possible de l’île et en faisant retentir son klaxon. Au lieu d’impressionner la galerie, il créa la stupeur. Il éventra la coque de son bateau sur des rochers et fit une entaille de 50 mètres dans laquelle les eaux s’engouffrèrent immédiatement. Qu’auriez-vous fait en tant que capitaine?
Au lieu de se précipiter pour sonner l’alarme, le capitaine bronzé et gominé a réfléchi pendant une heure pour savoir ce qu’il convenait le mieux de faire. Il a laissé le navire pencher tellement que la moitié des chaloupes devinrent inutilisables. Il y avait 4,229 passagers à bord. Au bout d’un moment quand les gens ont réalisé la situation, ils ont été pris de panique. Sachant qu’il n’y avait plus assez de chaloupes pour sauver tout le monde, certains choisirent de se jeter dans les eaux glacées de la mer pour essayer de rejoindre le rivage, qui était à présent à une certaine distance. Devinez ce que le courageux capitaine fit? Vous savez que le code de déontologie demande que le capitaine soit le dernier à quitter le navire. Il courut vers une chaloupe et il abandonna les 2000 passagers qui se trouvaient encore coincés à bord. Et lorsqu’il est arrivé sur terre et que les gardes côtes lui ont ordonné à la radio de retourner sur le bateau pour porter de l’aide aux passagers, il a refusé. Au final 32 passagers ont perdu la vie dans cet incident et certains corps n’ont jamais été retrouvés. Des dizaines de passagers ont été gravement blessés et les pertes matérielles se sont chiffrées à plus de 800 millions d’euros.
Pourquoi un tel désastre? Parce qu’un capitaine voulait épater les autres. À cause d’un détour qu’il fit faire à son navire dans des eaux peu profondes, loin du parcoure qui était programmé par l’ordinateur. Parce que Schettino avait aussi décidé d’éteindre l’alarme reliée au système navigation du bateau. L’ironie dans tout ceci est que ce capitaine avait tout pour mener ses passagers et membres d’équipage sains et saufs à bon port. Son CV était impeccable. Il venait d’une longue famille de marins, qui avaient gagné leur vie en parcourant tous les océans. Il était diplômé d’une des plus grandes et plus prestigieuses écoles de marine. Il avait étudié à l’institut nautique de Nino Bixio. Son expérience était impressionnante. Il avait servi à diverses positions sur plusieurs navires des années durant. Ce qui lui avait apporté de nombreuses compétences. Mais malgré tout cela, en ce jour fatidique, il se conduisit de manière stupide, lâche et détestable. Il a été récemment condamné (février 2015) à 16 ans de prison ferme pour homicides et abandon de navire. Il a eu de la chance, si on peut dire ainsi, parce qu’il encourait une condamnation de 2,500 ans si toutes les charges étaient retenues contre lui. Je vous raconte tout ceci aujourd’hui parce que son cas illustre parfaitement les personnages de la bible que nous étudions pour l’instant.
Tellement de chrétiens parmi nous ont reçu de grandes bénédictions, que ce soit des ressources matérielles, de l’intelligence, des conjoints fantastiques, de beaux enfants, un travail extraordinaire, un ministère particulier, des talents en abondance, mais finissent par tout perdre à cause de décisions et de compromis moraux stupides. On se demande parfois comment il est possible d’agir aussi bêtement alors que tout nous est offert sur un plateau d’argent par Dieu. Mais ces comportements stupides sont loin d’être marginaux. Je vous ai dit au début de notre série que souvent 1 chrétien sur 10 uniquement reste fidèle au Seigneur et à son appel à la longue. Nous devons donc continuer à étudier des exemples bibliques pour bien nous mettre en garde. Et aujourd’hui, nous allons voir l’exemple du roi Roboam. Qui était Roboam? Allons en 1 Rois chapitre 11 pour lire les versets 42 et 43: « ... ».
I. Les bénédictions de Roboam :
Nous découvrons dans ces versets que Roboam était le fils de Salomon. Comme le capitaine Schettino, il avait un pédigrée remarquable. Il venait d’une longue lignée de héros:
Salomon avait donc régné avec une main lourde. Il avait fait bâtir le temple, des villes fortes et de nombreux palais. Il avait une énorme famille qui dépendait de lui. N’oubliez pas qu’il avait milles épouses et concubines et tous leurs enfants qu’il devait loger dans des palais séparés. Et vu qu’il faisait ériger des temples païens pour chacune (1 Rois 11.8), c’était extrêmement couteux! Il lui fallait beaucoup d’argent et d’ouvriers pour entretenir tout ce monde et assurer sa vie luxueuse. Et bien sûr, c’était les petits paysans de son pays qui trinquaient pour lui offrir tout cela. Ils étaient taxés à outrance et forcés de travailler gratuitement pour lui plusieurs mois l’année. Quand ils n’allaient pas assez vite, ils recevaient le fouet. C’est normal donc qu’ils espéraient une vie moins pénible sous Roboam.
Que fit le roi? Il demanda quelques jours pour réfléchir à la situation, avant de leur donner réponse. Et il alla parler aux conseillés de son père. Nous lisons ceci au verset 7: « ... ». En d’autres termes: « Si tu veux un règne paisible Roboam, montre à ton peuple que tu te soucies de sa condition et que tu désires le servir pour son bien. Tu verras, les gens te remercieront en s’attachant à toi. » Ce genre de conseil est parfait pour n’importe quel monarque ou politicien, n’est-ce pas? Malheureusement, le verset 8 nous dit que le roi rejeta le conseil des vieillards sages et qu’il alla demander l’avis des jeunes gens qui avaient grandi avec lui. C’est à dire de ceux qui avaient toujours été entretenus par le roi et qui avaient vécu dans le luxe et la facilité de la cour avec lui. Nous lisons aux versets 10 et 11: « ... ». Avez-vous déjà entendu l’expression anglaise qui dit: « les coups continueront jusqu’à ce que le moral soit meilleur! »? À mon avis, ce sont ces jeunes gens qui l’ont inventée. En résumé leur conseil était celui-ci: « Ces gens ne sont que des pleurnichards! Non mais pour qui se prennent-ils de te dire comment gérer ton royaume. Si tu leur accordes ce qu’ils veulent, tu auras l’air d’un gros faible. Vois ceci comme ta chance de leur montrer de quel bois tu es fait! Montre-leur qui est le chef et qu’ils doivent te craindre. Prouve leur que tu es deux fois plus balaise que ton père! » Bien sûr, c’était le genre de conseil que le roi voulait entendre pour justifier ses envies. Le verset 15 nous dit donc: « Ainsi le roi n’écouta point le peuple. » La voie pour son navire était toute tracée dès ce moment là. Roboam fut le genre de roi qui n’écouta personne, y compris Dieu. Le seul agenda qui lui importa fut le sien. Et l’histoire de ce roi égoïste nous apprend aujourd’hui des choses importantes sur ce qui fait un mauvais et un bon conducteur, sur le genre de roi qui peut laisser un bon souvenir et être soutenu par sa communauté ou non.
Les bons conducteurs:
II. Les conséquences de son attitude :
Immédiatement après avoir informé le peuple de ses intentions, voici ce qui arriva. Nous lisons aux versets 16 à 17: « ... ». Roboam s’endurcit et se mit en route vers les territoires rebelles avec son collecteur d’impôts pour aller prélever tout ce que le peuple devait lui donner. Comment pensez-vous qu’il fut reçu? Nous lisons au verset 18 que son collecteur d’impôts fut accueilli avec de la caillasse et fut lapidé. Le roi fut forcé de sauter sur son chariot et de s’enfuir. Roboam débuta son règne en étant le régent de 12 tribus. Il le finit en étant le dirigeant de 2 tribus uniquement. Benjamin et Juda. Il perdit au total près de 85 % de son territoire. C’est comme débuter une carrière en se faisant nommer le PDG mondial de Coca-Cola et puis la terminer en se voyant envoyer diriger quelques usines seulement en Arabie Saoudite.
Non seulement il perdit une grosse partie de son royaume, mais il perdit aussi presque toute sa fortune familiale. Lorsqu’il fut intronisé, l’argent coulait à flot de toutes les provinces vers son palais et le temple. À sa mort, il ne restait plus que des imitations sans grandes valeurs des trésors de son père. Regardez au chapitre 14 versets 25 à 27: « ... ». Pensez-y, Roboam remplaça les boucliers d’or par des boucliers d’airain. Y a-t-il une médaille d’airain aux Jeux Olympiques? Oui, il s’agit de celle de bronze. L’airain est un mot ancien qui signifie du bronze. Nous connaissons beaucoup de gens qui gardent leurs bijoux et leurs pièces en or dans des coffres forts. Mais en connaissez-vous beaucoup qui gardent leurs bijoux en bronze dans des endroits sécurisés? Vous comprenez ce que je suis en train de dire, n’est-ce pas? Le temps que Roboam passa au pouvoir fut désastreux pour les Juifs. Il transforma Israël pour le pire. En rejetant le conseil des vieillards sages, il espérait faire resplendir tout son pouvoir et sa gloire dans le monde entier. Au lieu de cela, il mena son bateau vers des écueils et son règne au naufrage.
III. Les leçons :
En entendant ce sermon, vous vous dites peut-être aujourd’hui: « Tout ceci n’a rien en commun avec ma vie! Je ne suis pas roi, je ne suis pas politicien et je ne compte pas me présenter un jour comme candidat à la mairie. » C’est vrai! Et pourtant je suis convaincu qu’il y a des leçons pour chacun de nous dans ceci aujourd’hui, car en un sens nous avons tous nos petits royaumes sur lesquels nous régnons. Chacun d’entre nous a un ou plusieurs domaines que nous dirigeons dans une certaine mesure. Nous avons tous des zones ou des sphères d’influence qui nous ont été données. Par exemple, vous êtes chef de votre famille, si vous êtes marié. Chef de vos enfants, si vous êtes maman. Peut-être vous êtes le meneur d’un groupe de copains ou d’une équipe de sports. Peut-être vous êtes un responsable au travail. Chacun d’entre nous a son petit royaume. Et notre attitude, les décisions que nous prenons transforment soit notre petit monde en un endroit fleurissant ou en une zone de dévastation, en un milieu plus spirituel ou moins spirituel.
Le Nouveau Testament débute lui aussi avec la venue d’un roi. Dans le premier chapitre de Matthieu, nous lisons le pédigrée de Jésus. Il vient lui aussi d’une lignée royale. Devinez d’ailleurs qui est un de ses ancêtres? Roboam. Il est mentionné au verset 7. Mais la conduite de Jésus n’avait rien à voir avec celle de son arrière, arrière, arrière, arrière… grand-père. Quelle était la philosophie de Jésus pour la conduite? Il servait de manière humble. Regardez ses paroles en Marc 10.42-43: « ... ». Ces mots ne vous rappellent-ils pas en un sens le conseil des vieillards pleins de sagesse à qui Roboam parla d’abord? Ce que Jésus invite chaque conducteur à faire, ce n’est pas d’aller nécessairement à Harvard ou à l’ENA pour y acquérir un doctorat en administration. Il invite chacun à d’abord chercher son coeur. Qu’est-ce qui nous motive quand on désire conduire? Est-ce une envie profonde de servir ou un désir d’être servi? Est-ce une compulsion de contrôler les autres ou de répondre aux besoins d’autrui? La conduite saine vient d’un coeur qui chérit l’opportunité de servir et de bénir l’existence de son prochain.
Conclusion:
L’erreur critique que fit le capitaine Schettino et le roi Roboam fut de se débarrasser du système de navigation qui était en place pour garder la bonne trajectoire. Le capitaine éteignit l’ordinateur et l’alarme de sécurité. Roboam, de son côté fit la sourde oreille aux conseils des anciens qui étaient plus sages que lui. En Marc 12.29-31, Jésus nous présente le GPS spirituel qui peut nous diriger dans la voie de l’amour, vers les bénédictions douces de Dieu. Il dit: « ... ». Mettrez vous ces conseils en pratique ou ferez-vous comme Roboam, don la bible nous dit ceci en 2 Chroniques 12.14: « Il fit le mal, parce qu’il n’appliqua pas son coeur à chercher l’Éternel »? Il s’agit soit d’aimer Dieu et les autres et de vouloir servir ou soit de s’aimer soi-même et de chercher à être servi! Il ne tient qu’à vous de faire le bon choix! Prions...