Tout d’abord, sa foi était encrée au bon endroit. Elle croyait en Jésus et en Jéhovah qui l’avait envoyé. En venant à Jésus, elle se détournait des idoles de son peuple. Elle délaissait une structure religieuse qui rythmait sa vie et donnait un sens à sa culture et probablement à un grand nombre de ses traditions. Elle risquait gros en délaissant la religion de sa famille et de sa nation. Mais Dieu en valait la peine. Elle avait une grande foi. Elle avait une grande foi tout d’abord parce qu’elle s’est tournée vers la bonne personne.
I. Pour avoir une grande foi, il faut implorer la miséricorde de Dieu:
Ensuite regardez ce que ses actions manifestaient au verset 22. Elle disait: « Aie pitié de moi, Seigneur… » Quand on dit à quelqu’un: « Aie pitié de moi! », est-ce que ça montre une certaine humilité? Oui, c’est reconnaître qu’on ne mérite rien. La femme n’était pas là pour demander son dû! Elle ne pensait pas que Jésus était obligé d’accéder à sa requête. Quel contraste avec l’attitude des conducteurs juifs qui régulièrement venaient trouver Jésus pour lui dire de faire des miracles, de répondre à leurs questions, comme s’il était une marionnette. La vraie foi réalise que Dieu n’a aucune obligation de se justifier à nous, de répondre à nos requêtes, de guérir tous nos maux. La vraie foi est humble, elle nous mène à la réalisation qu’on ne mérite rien. Si nous allons à Dieu, c’est pour nous jeter à ses pieds afin de l’implorer sur base de la conviction qu’il est bon, qu’il nous aime et qu’il nous offre parfois ce qu’on ne mérite pas. David ne disait-il pas ceci en Psaumes 51.2: « ... »? Tout comme David, cette femme cananéenne était l’exact opposé des conducteurs juifs, fiers et arrogants, qui croyaient que tout leur était dû parce qu’ils étaient les élus de Dieu. Voilà pourquoi Jésus la complimenta. Pour avoir une grande foi, il faut être conscient du fait qu’on ne mérite rien, que Dieu ne nous doit rien quand on lui demande une faveur.
II. Pour avoir une grande foi, il faut avoir de la révérence pour Dieu:
Il y a une troisième chose que je vois ici. Une grande foi n’est pas seulement une foi placée dans la bonne personne, elle n’est pas simplement humble, mais elle est aussi pleine de révérence pour Dieu. Regardez à nouveau à ses paroles au verset 22. Elle dit: « Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David! »
III. Pour avoir une grande foi, il faut de la :
Enfin la dernière chose que je remarque, c’est que la femme avait de la persistance. Cette qualité est aussi un des composants d’une grande foi. Vous avez probablement constaté que dès l’instant où la Phénicienne s’est approchée de Jésus, il a placé devant elle toute une série d’obstacles. Cette histoire me rappelle que c’est fréquemment le parcours du combattant pour celui qui veut s’approcher de Dieu. Il semble bien souvent y avoir des obstacles. Certains sont dus à nos fautes et d’autres pas. Par exemple, un jeune homme qui fait partie d’un gang et qui trafique de la drogue doit délaisser sa bande et ses activités criminelles avant de se convertir. C’est un obstacle qui peut être sérieux. Une jeune fille qui vit en ménage avec un garçon doit choisir de le quitter pour prendre le baptême. C’est très difficile. Mais cette phénicienne qui voulait se rapprocher de Jésus devait franchir des obstacles que le Fils de Dieu lui-même dressait devant elle. Est-ce que vous trouvez cela surprenant de la part de jésus? Je ne sais pas si ça vous dérange, comme ça m’a longtemps dérangé. On s’attend dans la vie à ce que certaines personnes soient un frein pour nous, qu’ils nous mettent des bâtons dans les roues, mais on ne s’attend pas à ça de la part du Fils de Dieu. N’oubliez pas qu’il s’agit d’une mère qui vient plaider pour la cause de sa fille, qui a déjà dû faire beaucoup pour croire en lui. Et maintenant elle s’adresse à lui en disant: « Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David ». Sa fille est sévèrement torturée par le démon. Ça signifie qu’elle est dans des grandes souffrances et que sa maman est profondément bouleversée. Mais que dit le texte au verset 23? « Jésus ne lui répondit pas un mot! » Je comprendrais facilement s’il s’agissait de Pharisiens qui essayaient de piéger Jésus. Mais là, ce n’est pas pareil! Ça ne ressemble pas à Jésus d’agir ainsi, n’est-ce pas? Regardez ce que lui disent ensuite ses disciples: « Renvoie-la, car elle crie derrière nous. » En d’autres termes, la femme ne se laisse pas démonter. Elle fait toute une scène pour attirer l’attention de Jésus. Elle crie derrière lui. Ça nous indique que l’incident a duré un certain temps et que Jésus a choisi de l’ignorer pendant un bon moment. Et le plus il l’ignorait, et le plus probablement elle criait fort pour obtenir son assistance. Si j’avais été un disciple j’aurais probablement pensé: « Eh Jésus, nous sommes venus ici pour avoir quelques moments de repos et de calme et ça n’a rien de calme d’être ici avec elle pour l’instant. Chasse-là! » Est-il possible que Jésus agissait ainsi parce qu’il voulait aussi enseigner une leçon à ses disciples? Est-il possible qu’il réagissait ainsi aussi pour le bénéfice de ceux qui étaient témoins de cette scène que pour elle?
Mais auriez-vous accepté un tel traitement? Les gens qui la croisaient disaient peut–être: « Femme, pourquoi te laisses-tu traiter ainsi? Laisse tomber, il n’en vaut pas la peine! » Honnêtement auriez-vous persisté comme elle? Quand vous essayez d’obtenir l’attention de quelqu’un et qu’il vous ignore constamment, continuez-vous à essayer? Non! Je me dis: « D’accord. Tant pis! Je laisse tomber! » Je ne suis pas sûr que j’aurais eu la même foi qu’elle. Mais elle ne voulut pas jeter l’éponge parce qu’elle n’était pas là pour recevoir des compliments. Elle était là pour obtenir la guérison de sa fille. Et elle était prête à subir les choses les plus humiliantes pour obtenir l’aide de Jésus, même si ça la ridiculisait. Elle était persistante. Sa foi était assez grande pour surmonter quelques obstacles. Elle avait une méga foi. Et vous, quel genre de foi avez-vous? Pouvez-vous penser à des moments où vous êtes passés par une épreuve identique, durant lesquels vous avez fait preuve d’autant de persistance qu’elle pour obtenir l’intervention de Dieu? J’entends parfois des gens qui disent: « J’ai essayé avec Jésus, j’ai voulu marcher avec lui, mais ça n’a pas fonctionné. Alors aujourd’hui je fais autrement. » En d’autres mots, ils ont laissé les obstacles les arrêter. Ce n’est pas ça avoir une grande foi. Combien de chrétiens à travers les siècles se sont détournés de Dieu parce qu’ils n’ont pas obtenu de suite une réponse positive à leur problème, ou parce que Dieu n’a pas répondu de la manière dont ils le souhaitaient? Ce n’est pas ça avoir une vraie foi et agir comme cette femme phénicienne. Elle a persévéré malgré les obstacles. Et Jésus l’a admirée à cause de cela.
La Phénicienne a persisté même quand il semblait que Jésus l’ignorait. Imaginez si vous aviez été à la place de cette femme, cherchant de l’aide pour votre enfant et que Jésus vous avait dit: « J’ai été envoyé aux brebis perdues de la maison d’Israël. » Comment auriez-vous réagi? Imaginez un instant aller à l’hôpital pour faire soigner votre enfant qui est blessé et qui se tord de douleur et quand vous vous retrouver devant le médecin, il vous dit: « J’ai un médicament que je pourrais lui donner pour soulager sa souffrance et l’aider à guérir, mais pour être honnête avec vous, il n’a pas la bonne nationalité et vous non plus! Je n’ai pas pris ce travail pour traiter les gens de votre race! » Comment réagiriez-vous et que penseriez-vous? Jésus disait à cette femme: « Madame, tu n’es pas juive. Je n’ai pas été envoyé pour t’aider! Tu n’as pas la bonne nationalité. » Il y a un détail supplémentaire qu’on trouve dans le récit parallèle de Marc. Jésus ajoute une phrase. Il dit en Marc 7.27: « Laisse d’abord les enfants manger à leur faim! » Les disciples de Jésus devaient être contents d’entendre cela, mais pour la femme c’était l’équivalent d’une gifle. Combien de personnes à sa place n’auraient pas dit: « Je ne veux pas d’un Dieu qui ressemble à ça et qui pense ainsi. Je viens le trouver parce que je suis désespérée et il me renvoie en me disant que je suis de la mauvaise nationalité. » Mais cette foi avait une grande foi, pas simplement un peu de foi. Et elle ne laissa pas ces paroles la détourner. C’est ce qui la séparait des autres. Et regardez ce que Jésus lui dit ensuite au verset 26: « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » Ces paroles sont dures. Elles devaient la secouer. Quelqu’un vous a-t-il jamais traité de chien? Ce n’est pas vraiment un compliment. On a beau dire que le mot qu’il utilisait était le mot pour petit chien et non pas le mot pour un chien vicieux, pour un bâtard, pour un chien parasite, pour une brute, il la comparait tout de même à un chien. Et son peuple aussi par extension. Jésus voulait peut-être enseigner une vérité avec une illustration, mais il l’a comparait à un chien. Donc d’abord, il lui faisait la sourde oreille, ensuite il lui disait qu’elle était de la mauvaise nationalité et enfin il la comparait elle et son peuple à des chiens. Ce qui revenait encore à dire qu’elle n’était pas au même niveau que les juifs et qu’elle ne faisait pas partie de sa mission. C’était un obstacle de plus qu’il plaçait sur sa route. Si la femme avait été sensible, elle aurait abandonné.
Cette manière de mettre des obstacles sur la route de quelqu’un n’est pas la seule fois où Dieu a utilisé cette tactique dans la bible. Pensez à Abraham, quand Dieu est venu lui dire qu’il allait avoir un fils. Combien de temps l’a-t-il fait attendre? 25 ans! 25 ans, pourquoi simplement ne pas lui avoir donné un fils après un an? Pourquoi l’avoir fait attendre aussi longtemps? La bible dit que Dieu nous donne parfois des épreuves pour nous faire grandir dans la foi. Pensez à Naaman en 2 Rois 5 à qui Élisée ordonna de se baigner 7 fois dans le Jourdain pour être guéri de la lèpre ou aux Israélites qui durent d’abord franchirent les eaux en crue du Jourdain et conquérir les murs de Jéricho avant d’obtenir la terre promise. Pensez au jeune homme riche en Marc 10.17-21 à qui Jésus dit: « Va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens et suis-moi. » Pourquoi Dieu les confronta-t-il à tout cela? Pour tester leur foi et les aider à grandir. Parce que Dieu veut que nous ayons tous une grande foi. Dieu peut tout changer dans notre vie, mais nous devons avoir de la foi.
Conclusion:
Avez-vous beaucoup de foi aujourd’hui? Je l’espère! C’est la clé pour obtenir les plus grandes bénédictions de Dieu. La Phénicienne dans cette histoire obtint la guérison de sa fille grâce à sa foi. Vous me dites aujourd’hui: « Mais Daniel, je ne suis pas sûr que j’ai la même persévérance qu’elle, que j’ai la force de faire ce qu’elle a fait! » Laissez moi vous dire une chose de plus en terminant ce soir. Dieu ne nous éprouve jamais au-delà de nos forces et de ce que nous pouvons supporter. Paul nous l’assure en 1 Corinthiens 10.13. Alors aujourd’hui, ferez-vous tout votre possible pour impressionner Dieu avec une grande foi? Je l’espère. Terminons avec une prière…