Nul doute, notre liste inclurait probablement :
Un échec monumental, c’est gagner le gros lot au loto, pour quelques mois plus tard faire faillite. C’est terminer un match de foot en première mi-temps avec 10 points d’avance, mais repartir perdant d’un point en seconde mi-temps. Un échec monumental c’est tomber et se fracturer la jambe juste avant de franchir la ligne d’arrivée, alors qu’on allait être vainqueur dans un marathon. Il y a des tas de manière de décrire ce genre d’échec. On parle parfois de partir en fumée, ou chuter en flamme. On dit parfois se casser le nez ou se mordre les doigts ou encore se planter royalement ! Êtes-vous déjà passé par ce genre d’épreuve ? C’est très désagréable, n’est-ce pas ? Nous espérons tous ne pas vivre cela ou en tout cas ne pas le répéter trop souvent.
La bible est pleine d’exemples de personnes qui ont chuté en flammes. Dieu nous a rapporté beaucoup d’histoires d’hommes et de femmes qui sont passés par là. Pourquoi ? Pas pour le plaisir de les humilier à tout jamais. Mais pour que nous apprenions à éviter les pièges dans lesquels ils sont tombés. Nous avons parlé la semaine dernière de Salomon, nous continuons aujourd’hui avec l’exemple de Pharaon.
Quand je parle de Pharaon, à qui pensez-vous ? C’est une question légitime, car le terme « Pharaon » est un titre honorifique qu’ont porté tous ceux qui ont régné sur l’Égypte. Il est dans la même famille que le terme César. Il y a eut des tas de pharaons dans l’histoire Égyptienne, mais quand on parle de Pharaon, tous les chrétiens pensent directement à celui qui s’est confronté à Moïse et a mordu la poussière. Si vous avez une bible, veuillez l’ouvrir en Exode. En faisant un petit calcul sur base de plusieurs passages dans les Saintes Écritures (dont 1 Rois 6.1), nous apprenons que nous sommes en 1446 av. J.C. (Puisque le temple a été bâti en 966). La plupart des historiens nient la véracité des événements racontés en Exode, mais ils ont tort. Le récit est fiable. La raison pour leur erreur est qu’ils se basent sur un calendrier égyptien rapportant des généalogies, qui à l’époque étaient datées avec les cycles lunaires, ce qui est très imprécis et qui nécessite de constantes révisions. Les archéologues ont parfois même dû faire des réajustements de 2000 ans. En faisant des recherches, vous découvrirez donc que le pharaon au pouvoir lors de la naissance de Moïse était Sesostris 3. Il appartenait à 12e dynastie des rois d’Égypte. Voici ce que les documents historiques nous apprennent sur lui. Écoutez bien, il ne s’agit pas de ce que la Bible dit, mais de ce que les textes de son époque nous apprennent :
I. Pharaon avait des raisons légitimes d’être fier:
Amenemhet 4 était un roi qui avait des raisons légitimes d’être fier. Il régnait sur un grand pays. Grâce à Joseph, son arrière grand-père avait acquis beaucoup de terrains et avait unifié le territoire. Il régnait sur de jolies villes, toutes neuves et les gens venaient de partout pour faire commerce dans ces villes. Et puis regardez en Exode 14.7. Il était puissant. Il commandait une énorme armée, avec 600 chars d’élite, plus tous les autres moins performants, mais performants tout de même. Et sur tous ces chars, il y avait des combattants (au minimum trois). Selon le verset 9 (ch.14), il avait aussi de nombreux cavaliers et des fantassins. Pas pour rien que les israélites étaient terrifiés à son approche. Pharaon commandait des milliers d’hommes. Il était respecté et honoré. Les petits et les grands rêvaient d’occuper sa position. Il était adulé par les foules. Il était puissant, il était populaire et il était riche (peut être déduit de Hb 11.26). Il avait probablement accompli beaucoup dans sa vie, il avait gagné des batailles, bâti des villes et des temples (voir Wikepedia) et voyagé dans des tas d’endroits. Il pouvait être fier de toutes ces choses, je veux le souligner. Il n’y a pas de mal à être fier de ses accomplissements.
La bible ne condamne pas le fait de se réjouir de ses succès et d’être content de soi-même, autrement un passage comme Galates 6.3-4 n’aurait pas de sens. Paul dit : « … ». Vous voyez qu’il n’est pas mal de se glorifier d’avoir des enfants qui ont bien travaillé à l’école. Il n’est pas mal de se glorifier d’avoir de mignons petits enfants et de sortir leurs photos pour montrer aux autres, quand vous en avez l’occasion. Il n’est pas mal de faire voir aux autres les travaux qu’on a faits dans sa maison et qui améliorent l’apparence des pièces qu’on a transformée. Il n’est pas mal de rapporter à ses amis qu’on vient d’obtenir une promotion et un poste plus important dans sa compagnie, pour autant que ce soit fait avec sagesse. Ces choses sont acceptables pour Dieu. Dieu n’est pas contre le fait de se glorifier de ses accomplissements.
Mais dès l’instant où nous disons que notre enfant est hyper intelligent, tandis que ceux des autres sont des idiots, nous franchissons une limite et nous péchons. La fierté devient un mal dès l’instant où elle produit en nous un sentiment de supériorité sur les autres. Elle devient un mal quand nous gonflons la poitrine, tout en nous appuyant sur celle des autres, pour bien souligner qu’ils sont plus petits que nous. Et nous avons souvent tendance à faire cela, n’est-ce pas ?
Un PDG d’une grosse compagnie se rend un jour à un dîner avec son épouse. Il a besoin de faire le plein. Il s’arrête donc dans une station, il met de l’essence et va payer. Quand il sort, il voit sa femme en train de discuter avec un employé qui vide les poubelles et remplit les bacs d’eau pour laver les vitres. Elle lui apprend qu’il s’agit d’un ancien copain de classe avec qui elle sortait au lycée. Quand ils se retrouvent tous les deux dans la voiture, il se tourne vers elle et lui dit : « Tu te demande ce que tu serais devenue si tu avais épousé ce plouk plutôt que moi, un des 500 meilleurs PDG au monde, n’est-ce pas ? » L’épouse le regarde et lui dit : « Non, je me demande si tu aurais aimé ton travail de pompiste à la station essence et lui son travail de PDG si je l’avais marié ! »
Vous voyez, la fierté est un mal quand elle nous empêche d’admettre nos erreurs, nos imperfections et le rôle que les autres jouent pour faire de nous ce que nous sommes aujourd’hui.
Pharaon était un homme fortuné. Il était un roi puissant, mais il ne reconnaissait pas qui lui avait accordé tout son pouvoir, Exode 5.2 : « … ». Ce n’est pas dit ici, mais nous le découvrons en Daniel 4. Trois fois c’est répété pour graver ce fait dans l’esprit du roi Nebucadnetsar, qui était trop fier : au verset 17 : « … », aux versets 24 à 27 : «… » et au verset 32 : « … ». Vous voyez beaucoup d’entre nous aujourd’hui ont des raisons d’être fiers. Certains parmi nous ont une bonne position au travail, fréquentent des écoles réputées, ont une belle maison et de merveilleux talents. Certains peuvent être fiers de leur apparence, de leur charisme et de leurs connaissances, mais n’imaginez pas que vous êtes parvenus à être ce que vous êtes et à avoir ce que vous avez tout seul. Dans un passage qu’Alex nous a lu la semaine dernière pour la collecte, Dieu ne mettait-il pas mis en garde les Juifs de ne pas oublier d’où venaient leurs bénédictions une fois qu’ils entraient en terre promise et prospéraient (Dt 8.17-18). Vous êtes le fruit aujourd’hui de ce que Dieu a fait en vous et pour vous. C’est Dieu qui nous a donné un corps et de la nourriture pour grandir. C’est Dieu qui nous a ouvert des portes pour vivre où nous vivons et obtenir ce que nous avons obtenu. Il ne rappelle pas cela pour diminuer nos accomplissements, mais pour qu’on reconnaisse que sans lui, on ne serait pas là où l’on est aujourd’hui. Quelqu’un a très justement dit qu’à force de regarder les autres de son perchoir vers le bas, on oublie de regarder en haut.
II. Pharaon aurait dû malgré tout être humble:
Pharaon avait beaucoup de choses dont il pouvait être fier, mais selon Exode 5.5-9 il manquait de bonté : « … ». Et ce manque de miséricorde ternissait tout le reste en lui. C’est ironique, n’est-ce pas, qu’une seule chose peut annuler tout le reste ? Nous éprouvons aujourd’hui du dégoût pour tous les accomplissements de Pharaon, à cause de ce défaut qu’il avait. Parce qu’il bâtissait sur le sang de ses esclaves. Tout le bien en lui ne suffit pas à faire oublier sa cruauté.
Et en un sens, nous aussi nous avons tous un défaut qui annule tout le bien en nous. Si je devais vous demander de prendre un papier et d’écrire le défaut qui annule toutes vos qualités et les raisons que vous avez de vous glorifier, qu’est-ce que vous y mettriez ? La bible dit en Romains 3.23 que spirituellement tous nous sommes blâmables. « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » dit Paul. Peu importe combien de grandes actions vous faites, elles ne vaudront pas plus que des lingettes sales, parce qu’il y en a une dans le tas qui répand sa saleté sur toutes les autres. Si vous êtes une personne qui dit : « Je ne suis pas parfait, mais quand même je ne suis pas aussi mauvais que ça » alors attention ! Si vous pensez que parce que vous allez à l’église, que parce que vous mettez à la collecte et que vous êtes volontaire dans une association pour faire du bien aux autres, vous pouvez être fiers de vous même et vous méritez plus que les autres aux yeux de Dieu, attention ! Comme Pharaon, peu importe votre position, le respect que les autres vous portent, leurs louanges, vos accomplissements, il y a un gros défaut en vous qui annule tout le reste. Vous avez peut–être des raisons de vous glorifier sur certaines choses, mais vous êtes au final un pécheur qui a besoin de Christ ! Et Dieu élève uniquement les humbles, nous dit la bible. Regardez en Jacques 4.8-9 : « … » et en 1 Pierre 5.5-6 : « … ».
Dans le reste de ce sermon, je veux que vous voyiez les conséquences de la fierté de Pharaon.
III. Les conséquences de la fierté de Pharaon:
Dans le passage que nous avons lu, en Exode 5.8, que dit-il des israélites ? Que c’était des paresseux. Quand on est fier, on regarde les autres et on dit : « Dieu je te remercie que je ne suis pas comme eux, ces moins que rien ! Quand on fier, on pense que son travail est meilleur que tous ceux des autres, que sa voiture est meilleure que celle des autres, que ses vêtements sont meilleurs que ceux des autres… On pense aussi qu’on peut faire tout ce que les autres font. Que fit Pharaon quand Moïse fit son premier miracle ? Il fit faire pareil à ses magiciens (7.11- bâton). Et quand Moïse fit son second ? Il fit faire pareil à ses magiciens (7.22 -eau et sang). Et quand Moïse fit son troisième ? Il fit faire pareil à ses magiciens (8.3 - grenouilles), jusqu’au moment où il dut se rendre à l’évidence qu’il ne pouvait pas faire tout ce que les autres faisait. Bien sûr Pharaon avait grandi en entendant toute sa vie qu’il était un dieu et qu’il était un enfant spécial, mieux que tous les autres. J’en connais beaucoup ainsi autour de moi. Mais aux yeux de Dieu, aucune personne ne vaut plus qu’une autre. Dans son royaume, nous sommes tous importants.
À chaque fois que Moïse demandait que Pharaon laisse aller le peuple de Dieu, Pharaon avait un autre plan, il proposait une autre solution (8.23-24, 10.9-11, 24). Un homme trop fier se conduit toujours ainsi. Il se dit en lui-même que si les choses ne sont pas faites à sa manière, alors ça ne marchera pas et il ne participera pas. Si souvent les couples, les familles, les amitiés se défont parce qu’une personne préfère rester camper sur son haut perchoir. Tombez-vous parfois dans ce piège ? Admettez-vous facilement vos torts ? Êtes-vous prêts à faire des compromis sur des petites choses quand il le faut ?
Cherchez-vous et demandez-vous de l’aide quand vous êtes dépassés ou bien préférez-vous sauver les apparences en prétendant être fort ? (Exemple à la banque cette semaine, avec la bancaire qui ne savait pas comment encaisser mes chèques). Pharaon voulait une vie tranquille, mais il y avait un problème. Il ne voulait pas devoir changer quoi que ce soit en lui, malgré ses défauts.
Avez-vous remarquez combien de fois le texte dit que Pharaon endurcit son cœur ? 5 fois (7.13, 9.35, 10.20, 11.10 et 14.5). Il est dit aussi toute une volée de fois que Pharaon n’écouta pas Aaron et Moïse qui parlait pour le Seigneur. La fierté nous amène souvent à refuser Dieu, parce qu’on ne veut pas admettre qu’on a tort, avec les choix qu’on fait sans lui, que notre éducation et nos accomplissements passés ne sont pas suffisants. Combien de fois n’ai-je pas entendu des gens me dirent : « Mais Daniel, j’ai fait tout ceci pour Dieu dans ma vie… ». Et ils me donnent une longue liste, qui n’a rien à voir avec ce que Dieu veut vraiment. Certains d’entre nous sont si fiers qu’ils ne sont pas prêts à laisser qui que ce soit leur dire comment ils doivent agir, même si c’est Dieu lui-même ! Est-ce que ça vaut la peine de préserver notre fierté aujourd’hui si à cause d’elle nous perdons à tout jamais nos âmes ?
Dans son livre les applaudissements du ciel, Max Lucado raconte les interactions qu’il a eu avec un criminel lorsqu’il était missionnaire au Brésil. L’homme s’appelait Anibal. Anibal était un costaud, un dur. Il était en prison pour meurtre, mais c’était un meneur. Il avait un tatouage sur son bras qui selon lui symbolisait sa force, une ancre. Il était bien bâti. On voyait les muscles gonfler partout sur son corps quand il faisait un mouvement. Pour commencer ses études avec lui, Max lui a parlé du péché et du pardon de Dieu. Il écrit ceci, sur sa première entrevue avec le prisonnier : « Les yeux du meurtrier s’adoucirent à la pensée que celui qui le connaissait le mieux était celui qui l’aimait le plus au monde. Il fut touché en son cœur lorsque je pu lui parlé du paradis, un endroit qu’aucun bourreau ne pouvait lui ravir. » Mais quand Max lui a parlé des premiers pas à faire pour rejoindre Christ, le visage d’Anibal s’est durci. Il a dit : « Max, je ne suis pas du genre à admettre ma culpabilité, à dire J’ai eu tort ! Je suis désolé, pardonne-moi ! Je n’ai jamais rampé devant personne et je ne suis pas prêt à commencer aujourd’hui. » Dans un effort pour le toucher, Max lui a dit: « Anibal, veux-tu aller au ciel ? » « Bien sûr ! » Il a répondu. Annibal comprenait-il ? Son cœur de pierre était-il en train de s’ouvrir ? Le prisonnier redressa la tête et avec un regard de fer répondit ceci : « D’accord. Je suis prêt à devenir un chrétien. Mais ne t’attends pas à ce que je change ma manière de vivre et ne t’attends pas à me voir à l’église les dimanches. » Max lui a dit : « Anibal, tu n’écris pas les règles avec Dieu. Il ne t’offre pas un contrat que tu peux négocier avant de signer. Il t’offre un cadeau que tu ne mérites pas. Pour le recevoir, tu dois admettre que tu as besoin de lui et de ses conseils ! » Anibal n’était pas prêt à écouter. Quel était son problème? Son cœur était emprisonné. Mais il ne comprenait pas où sa vraie cellule se trouvait vraiment. Ce n’était pas celle de brique et de fer, mais celle que sa fierté avait érigée autour de son cœur.
Et bien que nous condamnions plus facilement les péchés plus visibles, la fierté est un des péchés les plus mortels. Pharaon finit au fond de l’eau et entraîna tout un peuple avec lui. Voilà pourquoi Proverbes 16.18 dit : « … » et voilà pourquoi Salomon la place en premier dans la liste des 7 péchés capitaux en Proverbes 6.16-19
Conclusion:
Alors aujourd’hui, sur quoi est réellement fondée votre identité ? De quoi êtes-vous réellement fiers ? Êtes-vous accros aux médailles et aux louanges humaines ? Avez-vous un torticolis à force de regarder de votre perchoir vers le bas ou bien regardez-vous vers le haut ? Attention de ne pas vous planter par faute d’avoir perdu la bonne perspective dans la vie. Terminons avec une prière...