Accorder à ma famille la place qu’elle mérite (Daniel 1)

Série: La famille c’est sacré!

Introduction:

Votre famille est-elle votre plus grande priorité après Dieu aujourd’hui? Avant de répondre, si vous avez une bible, j’aimerai que vous l’ouvriez en Daniel chapitre 1.1. Ce livre est difficile à trouver dans l’Ancien Testament car il n’est pas très épais. Il se situe plus ou moins au milieu de votre bible, juste après Ézéchiel et avant le prophète Osée. Le récit qu’il contient nous aidera à réfléchir à une leçon importante que je veux partager avec vous aujourd’hui. Avant de lire le texte, laissez moi vous décrire les événements qui mènent à l’histoire que nous allons découvrir. En l’an 605 avant Jésus Christ, le roi Nebucadnetsar, empereur de l’empire babylonien marche contre Israël. Il entre en Judée, il détruit tout sur son passage, puis il s’empare de Jérusalem. Pourquoi Dieu lui permet-il d’écraser le royaume de Juda? Parce que les Juifs se sont montrés tellement désobéissants et rebelles, qu’ils ont épuisé la patience de Dieu et sa justice ne peut plus tolérer leurs crimes. Il se sent donc forcé de les punir à travers l’empire babylonien. Il veut les arrêter et éventuellement ramener leurs descendants dans la bonne voie, quelques décennies plus tard. Après avoir vaincu la capitale, Nebucadnetsar fait ce qu’il a l’habitude de faire. Il rassemble les enfants de la noblesse les plus beaux, les plus doués et les plus prometteurs et il les emmène en captivité à Babylone pour devenir ses serviteurs au palais. Parmi les jeunes captifs nobles qu’il déporte se trouvent 4 garçons que vous connaissez probablement de nom: Daniel, Hanania, Michaël et Azaria. Voici comment il les renomme selon le verset 7: « ... ». Ces quatre jeunes hommes avaient de beaux noms juifs. Le nom Daniel signifiait ‘‘Dieu est mon juge’’. Hanania (ou Chananyah) signifiait ‘‘Dieu a été miséricordieux’’.
Michaël (ou Miysha’el) signifiait ‘‘Qui est comme Dieu’’.
Et Azaria (Azaryah) signifiait ‘‘L’Éternel a secouru’’.
Leurs nouveaux noms n’étaient pas aussi glorieux.
Beltschatsar voulait dire ‘‘Baal est mon protecteur’’,
Schadrac - ‘‘illuminé par Rak (dieu babylonien du soleil),
Méschac - ‘‘Qui est comme Aku? ’’ (dieu babylonien de la lune) ou ‘‘qui est comme Shak?’’ (déesse babylonienne du vin)
Et Abed-Nego - ‘‘Le serviteur de Nébo’’ (dieu babylonien de la sagesse et l’écriture)’.

Mais le récit nous donne d’autres détails sur leur captivité. Remontons aux versets 3 à 5, nous y lisons ceci: « ... ». Puis au verset 8, nous apprenons ceci: « ... ». Résumons les faits. La situation est la suivante:

Et il accepte tous ces changements, il reste flexible jusqu’au moment où le roi essaie de lui faire manger des animaux impurs. Là il dit: « Non! C’est ma limite. C’est là où je tire la ligne. Je ne vais pas plus loin. Vous avez enlevé tout ce qu’il y de culturellement juif en moi, mais ce que vous n’enlèverez pas c’est mon respect de Dieu, ma foi et mes convictions. » Il faut savoir que dans cette culture, la quantité de viande qu’on servait au roi était abondante. Il y avait une expression dans la littérature de l’époque qui disait: « le roi ne meurt jamais de faim! ». Elle illustrait la profusion de plats à sa table, grâce aux sacrifices de son peuple. Et je ne parle pas uniquement de manière imagée en disant cela. Les viandes qu’on lui servait provenaient des sacrifices que son peuple offrait aux idoles. C’était un peu le même principe que chez nous, quand on laisse le soir un biscuit pour le père Noël et que le matin papa mange ce que le Père Noël a laissé. Quand les babyloniens amenaient des bêtes en sacrifice, les prêtres brûlaient une partie de la viande sur leurs autels, mais la grosse majorité allait au roi et à sa famille. Et l’excuse derrière tout ça était qu’ainsi le roi et les siens pouvaient être sanctifiés par ces aliments et qu’ils recevaient la sagesse et la force des dieux. Ils pouvaient ensuite, soi-disant, exceller et diriger avec grandeur, parce qu’ils avaient manger de la nourriture et bu du vin provenant de la table des dieux. De la même manière, les babyloniens croyaient que ceux qui montaient en grade et en importance dans la maison du roi le faisaient grâce à cette nourriture des dieux qu’ils mangeaient. Et par conséquent, si un serviteur du roi parvenait à accomplir des exploits, la gloire et le crédit en revenait aux idoles et au roi qui les avaient bénis avec ces aliments. En plus de tout cela, il faut également savoir que certaines des viandes qu’on offrait aux idoles et au roi provenaient d’animaux impurs pour les Juifs. Malgré son jeune âge, Daniel décide donc qu’il ne peut en aucun cas participer à tout cela.

I. À qui préférez-vous plaire?

Se faire couper les cheveux, se faire renommer, se faire habiller différemment n’est pas un péché (on n’est pas responsable si quelqu’un nous appelle avec un surnom insultant), mais Daniel ne voulait pas souiller son coeur et son âme en prenant la viande du roi. Il est donc face à un dilemme. Il est à un carrefour important pour sa vie. Il doit faire un choix. Soit il prend la nourriture et se rend désagréable à Dieu, soit il la refuse et il se rend désagréable au roi. C’est une situation où il ne peut pas rester neutre. Soit il choisit d’accomplir la volonté du roi, soit il choisissait d’accomplir la volonté de Dieu. Il ne peut pas combiner les deux. Il pourrait se mettre à prier et dire à Dieu: « Seigneur, cette nourriture va contre tes ordres, mais tu sais que je suis dans une situation impossible alors pardonne moi et ferme les yeux sur mes actions! » Ou alors il peut obéir à Dieu et espérer que le roi soit gracieux et miséricordieux. À sa place quel choix feriez-vous? Où est-il plus logique de croire que vous allez trouver une oreille compréhensive, du pardon et de la miséricorde? Avec Dieu ou les hommes? Et puis avec laquelle de ces deux options risque-t-il de subir immédiatement des conséquences négatives? Dieu ne règle pas tous se comptes ici-bas, n’est-ce pas? On se dit donc parfois qu’on aura le temps de faire la paix avec lui plus tard. Mais lorsqu’on désobéit à un tyran, on se fait souvent couper la tête sur le champ, surtout si on est un personnage insignifiant. Daniel devait ressentir une pression énorme. N’oubliez pas non plus que le roi avait emmené des dizaines, voir des centaines de jeunes gens en captivités. Nous ne connaissons pas leurs noms, mais le texte suggère qu’ils choisirent tous d’obéir au roi et de ne pas faire d’histoire. Ils choisirent la voie de la facilité, la soumission à l’homme plutôt qu’à Dieu. Daniel devait donc décider envers qui il allait être loyal, envers son Père céleste ou son roi terrestre. Il ne pouvait pas plaire aux deux et il devait faire un compromis quelque part, en privant l’un des deux personnages importants dans sa vie de la loyauté qu’il demandait.

II. Un dilemme commun:

Il y a un principe vraiment important dans cette histoire. Que nous le réalisions ou pas, chacun d’entre nous se retrouve presque chaque jour dans la même situation, face au même dilemme que Daniel. Le monde veut nous faire manger et boire certaines choses. Mais ce n’est pas sur l’alcool, les médias ou les philosophies mondaines que je vais m’étendre aujourd’hui. Pour nous le problème se décline souvent aussi comme suit: Comment puis-je plaire à mon patron qui a souvent des exigences contraires à la bible et plaire à Dieu qui me demande d’être à l’image de Jésus. Et ce n’est pas toujours uniquement une question de malhonnêteté dans les affaires. Je crois qu’un des plus grands combats des chrétiens modernes, est la manière dont nous utilisons notre temps. Comment est-ce que je peux plaire à mon patron, à mes amis ou à mes proches qui veulent tous que je sois avec eux et que je fasse des choses pour eux, et offrir également à Dieu le temps qui lui revient pour faire croître son église et son royaume. Comment est-ce que je peux travailler d’avantage pour gagner suffisamment d’argent et m’acheter tout ce que je veux, et en même temps trouver du temps pour lire ma bible et prier.

Chaque jour, nous devons décider combien de temps nous allons investir dans chaque domaine. La difficulté c’est qu’il n’y a pas suffisamment de temps pour tout faire. Donc nous sommes forcés de faire des choix qui mécontentent toujours quelqu’un. Il est important de bien comprendre que ce problème est général, qu’il est vrai pour tous. Certains d’entre nous se disent probablement que la raison pour laquelle ils ne parviennent pas à tout faire est parce qu’ils n’organisent pas bien leur temps ou n’ont pas suffisamment de discipline. Ce n’est pas tout à fait vrai. Ce n’est pas le fond du problème. Le problème est le suivant: pour parvenir à tout faire dans la vie, il faudrait plus de temps que ce que nous avons chaque jour. Le problème existera donc toujours, même si du jour au lendemain par miracle tous les chrétiens deviennent hyper disciplinés, même si vous parvenez la semaine prochaine à obtenir un meilleur horaire de la part de votre patron ou parce que vous recevez un bel héritage.

Il y a beaucoup trop à faire dans la vie et beaucoup trop peu de temps pour tout faire. Réfléchissez-y. Quand demain vous allez au travail, combien de temps vous faudrait-il rester au bureau ou dans l’atelier ou sur les chantiers pour pouvoir accomplir tout ce qui vous incombe, correctement et à temps, comme le patron le veut, sans jamais mécontenter aucun client, en étant présents pour toutes les réunions et tous les rendez-vous, je parie que vous n’auriez presque jamais l’occasion de rentrer à la maison. Un tel objectif demanderait que vous passiez presque toute votre semaine au travail. De la même manière si nous évaluons combien de temps est nécessaire pour répondre à tous les besoins de nos petits enfants, pour que leurs petites citernes émotives soient toujours pleines, et qu’ils nous disent: « Papa ou maman, tu as suffisamment joué avec nous. C’est bon tu t’es assez occupé de nous! », il nous faudrait être là à plein temps. Certains d’entre vous sourient en entendant cela, parce que vous savez que les enfants sont insatiables de ce côté là. Ils ne diront jamais: « Maman ou papa, tu as passé suffisamment de temps avec nous, tu peux aller avec maman au cinéma maintenant ou fermer la porte pour parler avec elle ou aller au travail. » Jamais ils ne vous diront cela, surtout s’ils sont petits. Si nous devons répondre à tous les besoins de nos enfants et à tous les besoins de nos conjoints pour que leur réservoir émotif soit plein, alors nous n’aurons que 20 heures de disponible par semaine pour aller au bureau. Et si en plus de tout ça nous décidons que nous voulons devenir vraiment bons au foot ou au tennis, si nous décidons que nous voulons absolument devenir musclés ou être jolis dans nos maillots de bain en été, il faut encore trouver des dizaines d’heures supplémentaires par semaine à consacrer à ces objectifs.

Ces résolutions ne sont pas mauvaises en soi, mais le problème est que nous ne disposons pas de suffisamment de temps pour tout faire. Ce n’est pas une question de discipline ou d’organisation de nos horaires. Le problème est qu’il n’y a pas suffisamment de temps dans une semaine. En conséquence, nous devons tous faire des choix et mécontenter quelqu’un. Nous devons tous faire des compromis et nous dire j’aimerais faire cela, mais je ne peux faire que ceci pour le moment. Nous devons faire des choix et répartir aux bons endroits le peu de temps que nous avons. Et nous sommes obligés de voler à Paul pour donner à Pierre, et parfois de voler à Pierre pour donner à Paul (je ne parle pas de manière littérale. Je parle du temps que nous avons attribué à un domaine pour le redistribuer dans un autre domaine). Le problème c’est qu’il y a des gens dans chacune de nos vies qui pensent avoir des droits sur notre temps. Ils sont convaincus que notre temps leur appartient. Et donc chaque jour nous sommes forcés de voler du temps à quelqu’un qui pense qu’il est maître de nous, que ce soit notre patron, un ami, un membre de notre famille.

III. À qui volons-nous du temps ?

Mais voici les 3 questions qui derrière tout ça sont importantes, celles que nous devons nous poser:
  1. Qui volons-nous en général?

  2. Qui désirez-vous voler dans la vie?

  3. Et qui se sent lésé pour l’instant à cause de vos choix? C’est inévitable que quelqu’un le soit comprenez-le.
Les personnes qui se sentent lésées à cause de vos choix ne le verbaliseront peut-être pas comme je le fais aujourd’hui. Il y a beaucoup de chance qu’elles l’exprimeront autrement, mais elles vous le laisseront savoir d’une manière ou d’une autre. Peut-être par des critiques ou des plaintes, par une lettre ou un email ou par des mauvais comportements à l’école (si c’est votre enfant).

Les questions que je viens de vous poser sont donc très importantes. Qui pour l’instant dans votre famille ou votre entourage se sent lésé par vos choix avec votre emploi du temps? Je suis prêt à parier avec vous aujourd’hui messieurs que vos patrons ne sont pas ceux qui se sentent les plus lésés. Si vous êtes mère au foyer, je donnerais ma main à couper que ce n’est pas vos enfants, mais peut-être quelqu’un d’autre à la maison qui l’exprimerait s’il était honnête, qui dirait: « Je me sens un peu négligé par moments ». Dieu a exprimé sa volonté sur les priorités que nous devons avoir dans la vie, n’est-ce pas? Quelles sont-elles?

  1. Ma relation avec lui
  2. Mon épouse
  3. Mes enfants
  4. Mon travail
  5. Ma famille étendue
  6. Mes amis
  7. Mes divertissements
Et où se classe l’église dans tout cela? Ça dépend de ce que nous entendons par l’église (culte, réunion, évangélisation, réunions de planifications…).

Une semaine normale compte 168 heures. Un individu normal a besoin de:

Déjà nous avons 98 heures. Ce qui laisse 70 heures par semaine pour tout le reste.

Voici un devoir pour la semaine prochaine. Je voudrais que vous me disiez combien de temps il serait juste de passer dans chaque domaine, pour que vous respectiez la volonté de Dieu au niveau des priorités pour votre vie. Une fois cela fait, reposez-vous la question, le temps de qui volez-vous dans votre vie?

Conclusion:

La prochaine fois que nous nous retrouverons, nous parlerons de pourquoi il est important de maintenir nos priorités dans le bon ordre, comme Dieu nous le demande. Nous verrons aussi soit à ce moment là, soit dans les semaines qui suivront, comment corriger nos agendas si nous avons oublié nos priorités. Que Dieu vous bénisse et vous aide à toujours faire les bons choix.

Prions ensemble: « ... »