Le fils prodigue (2e partie)

Série: Divers

Introduction:

Souvent lorsqu’un prédicateur parle de la parabole du Fils prodigue, rien n’est dit sur les versets 25 à 32 de Luc 15. C’est en partie parce que tout le monde aime s’arrêter sur une fin heureuse. Et les derniers mots du verset 24 sont encourageants: « Car mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir! ». On dirait un conte de fées n’est-ce pas? Mais l’histoire de Jésus ne s’arrête pas là. Dans les versets qui suivent, il dit: « Or le fils aîné était dans les champs... » (Lisons v.25-32).

Ces paroles viennent assombrir la fin heureuse. Mais Jésus se doit d’aller jusqu’au bout, car le but de ses paraboles était de reprendre les scribes et pharisiens qui murmuraient contre lui. Le fils aîné est donc un symbole, une représentation de tous ces chefs religieux qui refusaient d’aller vers les pécheurs.

I. Ce que le fils aîné nous apprend:

Ce fils aîné qui refuse de se réjouir et de manger avec son frère repentant est comme eux. Il préfère rester dehors et juger. En un sens, il boude aussi. Son père décide donc d’aller à lui et d’essayer de changer son attitude. Mais le grand garçon frappe du pied et répète: Non! Non! NON! Il est tellement plein d’amertume, que son cœur est rempli de colère. Il en veut à tous, y compris à son père. Remarquez plusieurs choses dans sa réponse: Le père ne devait rien à son fils aîné dans l’histoire. Jésus l’utilisait comme une image de Dieu et Dieu ne nous doit jamais rien. Nous lui sommes constamment redevables et pas le contraire. Mais en utilisant cet exemple du fils aîné, Jésus voulait montrer qu’il est possible de tellement se concentrer sur l’obéissance externe à des règles, qu’on en oublie toute la joie qui nous remplit lorsqu’on marche en communion avec le Père. Ce fils aîné, était l’image de tous ces scribes et pharisiens, qui voyaient les pécheurs revenir et étaient incapables de se réjouir parce que les gens de mauvaise vie obtenaient le pardon sans avoir rien fait pour le mériter. À leurs yeux, de tels pécheurs n’étaient pas dignes de recevoir, au même titre qu’eux les bienfaits de Dieu. Ç’aurait été trop facile! Mais ces conducteurs oubliaient qu’ils jouissaient déjà d’une énorme récompense pour leur service quotidien. Ils pouvaient bénéficier d’une relation intime avec le père. Ce qui aurait dû les rendre suffisamment heureux. La réponse du Père dans l’histoire montre bien cela. Regardez au verset 31: « ... ».

Arrêtons-nous un instant à ce niveau de l’histoire pour nous poser quelques questions. Ressemblons-nous aujourd’hui à ce fils aîné? Le tout n’est pas nécessairement de savoir si nous éprouvons de la jalousie lorsque Dieu offre des bienfaits que nous avons toujours voulu à quelqu’un qui vient de se repentir, il faut aussi nous demander si nous servons Dieu dimanche, après dimanche, semaine, après semaines en ne ressentant plus de la joie à pouvoir le faire. Notre service est-il juste devenu une obligation? Oublions-nous, à force de nous concentrer sur les règles, la joie d’une vie en communion avec le Christ?

II. Ce que le père nous apprend:

Parlons à présent du Père, car après tout c’est lui le personnage centrale de l’histoire. Ce que Jésus veut souligner plus que tout, c’est la volonté de Dieu de pardonner et de restaurer, et la joie qu’il éprouve lorsque ça arrive. Regardez le verset 20. Il est écrit: « Il se leva et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion. Il courut se jeter à son cou et le baisa. » C’est un tableau impressionnant que Jésus peint. Nous avons ici l’un des passages les plus émouvant de la bible, sur la nature de Dieu. Il nous apprend que jamais le père n’a fermé son cœur ou sa porte à son fils. Jamais il n’a dit: « je ne veux plus le voir! » Le fait que le père vit son fils de loin et n’attendit pas des excuses, mais courut à lui pour se jeter à son cou, montre qu’il espérait depuis longtemps le revoir. Le père aurait pu ressentir des sentiments négatifs à son égard. Un moindre homme aurait probablement éprouvé de la colère, du dégoût ou de l’amertume. Il aurait d’abord attendu des excuses, puis adressé des reproches. Peut-être il aurait rendu des privilèges à son fils, mais au compte goutte et en le mettant à l’épreuve pour voir s’il avait vraiment changé. Mais ce père dans l’histoire courut à lui et se jeta à son cou. Il le couvrit de baiser et l’accueillit.

Cette image de Dieu qui attend, qui espère un retour, puis qui court vers nous quand on veut revenir à lui est une image qu’il nous faut chérir. Il nous faut vraiment apprécier le fait que Dieu ne nous adresse pas des reproches, il ne conserve pas de colère contre nous, il ne nous place pas en période de probation quand nous revenons à Lui. Il s’empresse de pardonner. Je vois ça dans deux détails de l’histoire:

  1. Premièrement au verset 21. Quand le fils commence à présenter ses excuses, le père ne lui donne pas vraiment l’occasion de terminer son discours. Il est écrit: « Mais le père dit à ses serviteurs… » C’est presque comme si le père interrompait le fils pour dire aux serviteurs de faire un festin sans tarder.

  2. Deuxièmement au verset 22, le père ordonne à ses serviteurs d’apporter la plus belle robe pour en revêtir son fils et un anneau pour le mettre au doigt de son enfant. C’est un peu difficile à comprendre pour nous occidentaux, vivant 2000 ans plus tard. Mais c’est un peu comme si le Père disait amenez un carnet de chèque et donnez le lui.

    La nouvelle robe était une robe propre, un symbole de pureté. Dieu nous rend la pureté que nous avons perdue quand nous retournons à lui. La bague était un sceau. Elle servait à signer des lettres officielles et à approuver des emprunts. Cet anneau était donc un symbole du statut d’héritier que le fils se voyait de nouveau octroyé. Dans le christianisme, qu’est-ce qui représente notre statut d’héritier? Selon Galates 4.6 c’est le Saint-Esprit que Dieu met en nous. Quand un enfant de Dieu revient à Lui, Dieu lui rend sa pureté, mais aussi le Saint-Esprit qu’il a rejeté par sa vie de débauche.

Et la joie du Père est immense quand cela arrive.

Aujourd’hui, je ne sais pas quelle image de Dieu vous avez dans votre esprit? Quelle représentation vous vous faites de Lui? Mais si votre représentation intérieure n’est pas celle d’un père qui coure et saute à votre cou et qui se réjouit lorsque vous vous repentez, c’est une fausse représentation. C’est le mauvais Dieu que vous servez. C’est le mauvais Dieu parce que le Dieu de la bible qui a envoyé Jésus pour mourir est ce père qui espère, qui attend chaque jour votre retour. Il est ce Dieu qui coure vers vous, se jette à votre cou et vous embrasse en se réjouissant.

Conclusion:

Mes amis, il faut nous débarrasser de cette notion dans laquelle Dieu est un Dieu qui ne veut pas pardonner. Il faut enterrer ce concept que Dieu cherche la petite excuse pour pouvoir nous condamner. C’est triste que de nombreuses personnes le voient ainsi, qu’elles l’imaginent comme un arbitre avec un drapeau rouge et jaune. Dieu n’est pas comme ça. Il ne prend pas plaisir à notre chute. Il ne désire pas une relation avec nous seulement si nous sommes parfaits. Il agonise lorsque nous sommes loin de Lui. Son cœur se brise lorsque nous le quittons pour vivre dans le péché. Et il attend impatiemment que nos yeux s’ouvrent et que nous revenions à Lui. Finalement quand ça arrive, il est prêt à pardonner et à se réjouir, peu importe ce qu’on a fait et à quelle distance nous sommes allés pour être loin de Lui. Aujourd’hui, avez-vous besoin de revenir à Dieu? Si c’est le cas, ne tardez pas. Ne le faites pas se languir!

Prions ensemble: « ... »