De la poussière à la poussière et puis? (ch.15.35-50)

Série: Solutions célestes pour une église (im)parfaite

Introduction:

• Les philosophes épicuriens croyaient par exemple que l’homme s’éteignait entièrement à sa mort. Rien de lui ne subsistait, ni n’allait dans l’au-delà. Ils poussaient donc les gens à profiter au maximum de la vie avant de mourir (Carpe diem).

• Les philosophes stoïciens enseignaient, quant à eux, qu’à la mort esprit de l’homme était absorbé dans un collectif conscient (un peu comme dans l’hindouisme) et qu’elle perdait son identité. Ils niaient donc qu’une personne pouvait devenir immortelle, tout en restant quelque chose de personnel. Si vous vous souvenez de la visite de Paul à Athènes en Actes 17.32, ce sont les Stoïciens et les Épicuriens qui commencèrent à se moquer de lui quand il se mit à parler de la résurrection des morts. Ces deux mouvements étaient grecs.

• Puis il y avait aussi les disciples de Platon, qui lui même avait été disciple de Socrate. Pour leur part, ils croyaient en l’immortalité de l’âme. Seulement selon eux, l’âme quittait le corps au moment de la mort pour errer librement dans le monde des idées, sans aucune contrainte imposée par le monde matériel et par le corps.

• Les gnostiques, auxquels l’apôtre Jean s’opposait dans sa première épitre, enseignaient que ce qui était matériel ou physique était perverti et mauvais, tandis que l’esprit était bon. À tel point qu’ils ne parvenaient pas à concevoir que Jésus avait pris un corps réel. L’idée d’un corps ressuscité était donc répugnante à leurs yeux. La mort était l’occasion d’échapper à tout ce qui est physique. Ils considéraient le corps comme un tombeau, comme une prison à laquelle il fallait échapper. Ces grecs ne voulaient donc surtout pas entendre parler de retrouver leur corps dans l’au-delà. Ils croyaient en l’immortalité de l’âme, mais ils étaient opposés à toute résurrection du corps.

• Et puis n’oubliez pas qu’il y avait des chrétiens juifs dans l’assemblée. Et les Juifs aussi étaient partagés quant à ce qui arrivait après la mort. Puisque l’Ancien Testament n’était pas clair concernant la vie dans l’au-delà, des Sadducéens ne croyaient pas à la vie après la mort. Voilà pourquoi Paul dit ceci lorsqu’il comparut devant le Sanhédrin en Actes 23.6-8: « ... ».

Tout ceci influençait certains chrétiens à Corinthe. Quelques-uns ne croyaient plus à la promesse d’une résurrection. Ils se moquaient des autres qui pensaient autrement. Nous pouvons presque les entendre, en écho aux paroles de Paul: « La bible ne dit-elle pas en Genèse 3.19 que nous sommes poussière et que nous retournerons à la poussière? », « Le corps se décompose quand il est placé dans la tombe, pouvez-vous vous imaginez un corps à moitié pourri, sortir du sol? Que se passe-t-il si un lion avale un homme, renaîtra-il de ses excréments? Ha, ha, ha!!! »

Voici donc ce que Paul répond aux versets 35 à 39: « ... ». « Insensés! » Paul les appelle. Ils n’avaient qu’à regarder la nature autour d’eux pour comprendre la stupidité de leurs propos. Les graines plantées en terre meurent et se décomposent, et hors de cette décomposition naît un nouveau corps vibrant de vie. Pendant longtemps, j’ai pensé que la résurrection des chrétiens était uniquement une résurrection spirituelle. Je me rappelle avoir ressenti beaucoup de frustration contre un professeur de philosophie lorsque j’avais 19 ans. J’essayai d’étudier avec un compagnon de classe qui était Témoin de Jéhovah, pour lui montrer ses erreurs. Les Témoins de Jéhovah croient en une vie terrestre après la mort. Je me rappelle que lors d’un de ses cours, ce prof nous parlait de la différence entre les philosophes grecs et la foi des Chrétiens sur la vie après la mort. Il disait que les chrétiens avaient toujours espéré une résurrection physique, ce en quoi je ne croyais pas à l’époque. J’étais en colère, parce qu’il semblait confirmer les opinions de mon ami Témoin de Jéhovah. Je suis donc rentré et j’ai étudié la question. J’ai peu à peu découvert qu’il avait raison. Les chrétiens croyaient en une vie physique après la mort. Pas sur cette terre, mais dans un monde céleste. À chaque fois dans la bible que le mot résurrection est utilisé, il fait référence à une résurrection physique. Vous pouvez le vérifier. Le mot est « anastasis ». Nous le trouvons en 1 Corinthiens 15, mais aussi en Actes 20, en référence à Eutychus que Paul ramena physiquement des morts. Il est utilisé en Jean 11, en référence à ce que Jésus fit avec Lazare et en Hébreux 11.35, où nous lisons: « Des femmes recouvrirent leurs morts par la résurrection ». (Voir aussi le cas de Jésus en Marc 15.45). C’est donc tout d’abord ce que Paul essaie de dire en 1 Corinthiens 15. 35-39. Les morts reviennent à la vie avec un corps. Dieu n’a pas créé l’homme pour vivre comme un esprit sans corps. Dieu nous a fait des êtres incarnés. Pour survivre à long terme en tant qu’hommes, nous devons recevoir un corps sous une forme ou une autre. Et toute vie que Dieu fait naître est toujours adaptée à son environnement.

I. Dieu ne manque pas d’intelligence pour créer un corps à partir de nos restes:

II. Détails sur la résurrection:

1. Chaque corps a sa gloire qui lui est propre.

   Là Paul nous laisse savoir que chaque corps a sa gloire qui lui est propre. Regardez dans le ciel, et vous verrez que tous les astres n’ont pas la même radiance. Le soleil illumine tout notre ciel quand il se lève à l’horizon, la lune un peu moins, mais quand même, elle illumine plus que les étoiles. La visibilité un soir de pleine n’est pas la même que lorsque la lune n’est pas là. De la même manière, il y a une différence entre la gloire des corps terrestres et spirituels. En Mt 28.3, nous voyons que les anges dans leur gloire brillent comme quoi? Comme l’éclair. En Apocalypse 1.16, le Fils de Dieu glorifié brille comme quoi? Comme le soleil dans sa force. Mais je suis désolé de vous dire aujourd’hui que votre éclat n’est pas impressionnant, même dans vos belles chemises blanches. Par contre, que nous dit la bible sur la nature de nos corps ressuscités un jour? Regardez en Mt. 13.40-43: « ... ». Pourquoi en sera-t-il ainsi? Parce que nous allons être transformé à l’image du corps de Jésus. La bible dit ceci en Philippiens 3.20-21: « ... ». Jean dit dans sa première épître au chapitre 3, verset 2, que ce que nous serons n’a pas encore été manifesté, mais quand nous verrons Jésus alors ça le sera. Pensez à tous ceux qui se moquent de votre foi, que diront-ils en vous voyant briller ainsi? Pensez à Moïse qui devait mettre un voile sur son visage pour éviter de faire peur aux Israélites (Ex. 34.30).

2. Notre nouvelle enveloppe ne sera pas corruptible, méprisable ou infirme.

   Paul continue aux versets 42-43 en disant: « ... ». Il nous informe donc que notre corps ne sera plus sujet à la détérioration, à la mort et à la décomposition. Il y a donc une différence entre la résurrection de Lazare et notre résurrection future. Lazare revint à la vie dans un corps qui fut à nouveau sujet à la corruption. Ce ne sera pas le cas pour nous. Notre corps sera glorieux et plein de force! Dans quelle mesure, comment? Nous n’avons pas d’informations à ce sujet, mais nous serons beaucoup plus puissant qu’aujourd’hui. Aujourd’hui quand notre corps meurt, toute force nous quitte. Nous n’avons pas même la force de bouger un petit doigt. Mais notre corps ressuscité sera plein de force selon Paul.

3. Notre corps ne sera plus animal.

   Aujourd’hui notre corps est animal dit le verset suivant (44), mais alors il sera spirituel. J’aime comment la bible en français courant le traduit: «Quand il est mis en terre notre corps est matériel, quand il ressuscitera, ce sera un corps animé par l’Esprit». Le mot pour décrire le corps ici bas dans la bible grec est le terme psuchikos. Les bibles le traduisent par le corps animal ou matériel, mais il veut littéralement dire le corps naturel. Notre corps ici bas est un corps pour vivre dans la nature. Attention, ce que je vais dire est important. Il ne décrit pas en quoi le corps consiste, mais il parle de son but. Il ne décrit pas la matière dans lequel il est fait (la chair, le sang, l’eau, les os, les nerfs), il décrit l’environnement pour lequel il est adapté. De la même manière, quand Paul dit que le corps renaît spirituel («pneumatikos»), il ne veut pas dire qu’il renaît transparent, insaisissable, impalpable, immatériel. Il parle de recevoir un corps qui sera adapté pour la vie dans les lieux célestes. Il y plusieurs moyens de montrer cela. Regardez à nouveau le verset 42 qui dit que nous recevons un autre corps à la résurrection. Si ce corps est spirituel, fait d’esprit, si ce mot décrit la substance, alors notre esprit recevra un jour à sa mort un autre esprit et chaque homme aura donc deux esprits. C’est illogique, n’est-ce pas? Regardez en Romains 8.11: « ... ». Dans ce passage, Paul nous dit que Dieu rendra un jour la vie à nos corps par son Esprit, de la même manière qu’il a rendu la vie par son Esprit à Jésus. Nous avons déjà vu, en Philippiens 3.20-21, que nos corps mortels seront transformés à l’image de Jésus. Et même si Jésus, après sa résurrection, pouvait apparaître dans une pièce aux portes fermées, nous savons qu’il avait un corps réel. En Jean 20.17, Jésus dit à Marie après sa résurrection: « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon père! » En Jean 20.27, par contre il dit à Thomas: « Avance ici ton doigt, et regarde mes mains, avance aussi ta main et mets-la dans mon côté. » Tout ceci montre que Jésus avait un corps qui pouvait être touché, après avoir été au Père. En Jean 21.13, Jésus prend un poisson et du pain et mange avec eux. Pour cela, il faut bien un corps. Certes ce corps n’était plus de sang et de chair, puisque Paul dit en 1 Corinthiens 15.50 que la chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu. Mais c’était tout de même un corps physique que Jésus avait. Voilà pourquoi au verset 49 en 1 Corinthiens 15, Paul dit que nous porterons l’image du céleste. Nous serons comme Jésus, avec un corps ressuscité et transformé par le Saint-Esprit. C’est en ce sens que nous aurons un corps spirituel, animé par l’Esprit et la force de Dieu et non plus par notre sang. Notre corps ne sera plus sujet aux exigences de ce monde terrestre, mais il sera adapté au monde céleste. Il sera sujet à l’Esprit de Dieu.

III. Questions diverses:

1. Premièrement, retrouverons nous les bébés décédés sous forme de bébés dans l’au-delà?
   Je ne sais pas. La bible ne le dit pas. C’est possible. Si c’est le cas, est-ce que leur corps de bébé sera un handicap pour la vie suivante? Probablement pas. Mais leur corps sera changé aussi bien que celui des gens de 100 ans qui seront décédés. Et ils renaîtront puissant et incorruptible.

2. Est-il permis de se faire incinérer après la mort?
   Rien n’est dit à ce sujet. Serait-ce plus dur pour notre Dieu de rassembler les cendres dispersées au dessus d’un lac que de rassembler les restes d’un homme qui a été mangé par un animal sauvage et est devenu poussière? Je ne crois pas. N’oublions pas qu’il contrôle tous les atomes.

3. Pourrons-nous nous reconnaître dans l’au-delà?
   Je pense que oui, même si nous avons un corps différent. Nos corps aujourd’hui ne sont pas exactement les mêmes que ce qu’ils étaient il y a 10 ans. Nous avons beaucoup changé depuis le berceau et nous changerons encore beaucoup dans notre forme d’ici notre mort. Mais, tout du long, nous gardons quelque chose qui nous distingue des autres, qui nous donne une identité propre. Cette identité reste la même peu importe la forme que nous prenons. Ce sera pareil dans l’au-delà. Si nous ne comprenons pas clairement la forme que nous aurons, sachons qu’il y aura des changements, mais nous resterons uniques et reconnaissables, autrement pourquoi Jésus aurait-il pu parler à Moïse et Élie (Mt 17). En quoi aurait-ce été une consolation pour Marthe de savoir que son frère serait ressuscité? En lui annonçant la résurrection de Lazare, Jésus voulait qu’elle sache qu’elle retrouverait son frère après la résurrection. Le passage de la bible qui dit que nous ne prendrons pas d’épouse et d’époux dans l’au-delà ne veut pas dire que nous n’aurons plus d’identité (Luc 20.34-36), juste que nous n’aurons pas ce besoin. J’ai l’impression que parfois nous émettons des doutes sur le fait de pouvoir nous reconnaître, non parce que la bible est vague sur ce point, mais parce que nous avons peur de ce qui se passera si nous allons au ciel et réalisons que certains de nos bien-aimés n’y sont pas. Deux, trois remarques rapides à ce sujet.
   • Aujourd’hui nous avons tous perdu l’un ou l’autre bien-aimé. Mais est-ce que nous nous sommes arrêtés de vivre pour autant? Non, nous continuons à malgré tout apprécier les bénédictions de Dieu et à ressentir de la joie, n’est-ce pas? Si nous sommes capables d’agir ainsi dans ce monde, pourquoi serait-ce différent dans l’au-delà?

   • Deuxièmement, au jugement final, nous reconnaîtrons le caractère équitable de Dieu et son grand amour pour tous. J’ai donc l’impression que nous ne considérerons pas ses jugements comme étant injustes. Nous serons plus à l’unisson avec Lui et nous réaliserons que ce qui devait être fait a été fait.

   • Troisièmement, n’oublions pas qu’en Apocalypse 21.4, il est écrit que Dieu nous consolera de toutes nos peines.

Conclusion:

Prions ensemble: « ... »