Je vais avoir mon anniversaire d’ici peu. Tammy pourrait organiser un repas pour me surprendre. Mais elle ne le fera pas sans d’abord m’en parler. Pourquoi? Parce qu’elle sait que je stresse quand il y a beaucoup de monde et qu’une telle soirée finirait par être une charge pour moi, plutôt que du bonheur. Elle ne me cuisinera pas non plus une fondue au fromage. Pourquoi? Parce qu’elle sait que je n’aime pas le fromage. Elle et Marilèna aiment le fromage. Elles seraient probablement contentes de manger une raclette suisse. Mais à mon anniversaire, elles ne cherchent pas à se faire plaisir. Elles cherchent à me faire plaisir. Je suis sûr que chacun de vous a des préférences aussi et que ces préférences se remarquent dans les fêtes que vous organisez. Marilèna est très sociale. Pour ses anniversaires, elle a toujours voulu toute une ribambelle de copains et de copines. Candice l’est moins. Elle a toujours préféré un tout petit groupe familial. Quand nous sommes allés à la fête d’anniversaire de Marc et Rachel, ils ont mis sur pied un spectacle avec chants, instruments, poèmes. Pourquoi? Parce qu’ils sont artistiques ou en tout cas parce qu’ils aiment beaucoup cela. Leur personnalité a déterminé le type de fête qu’ils ont organisée. Dieu a aussi des préférences, le savez-vous?
I. Les préférences de Dieu pour le culte:
Regardez ce que Paul dit en 1 Corinthiens 14.26-33: « ... ». Dans ce passage, il fixe certaines règles. « Ne parlez pas tous en même temps! » dit Paul.
« Qu’il n’y ait pas plus de deux ou trois qui parlent tout au plus! Que les autres écoutent attentivement et jugent ce qui est dit! ». Et au verset 33, il dit: « CAR ». La conjonction de coordination « car » nous amène à la cause première de ces règles. Nous devons agir ainsi dans les assemblées, pour quelle raison? Car Dieu est un Dieu d’ordre et de paix, non de désordre. Voilà pourquoi nos cultes doivent se dérouler dans l’ordre et la paix. Parce que Dieu est ainsi. C’est ce qu’il aime! Le problème des Corinthiens, c’est qu’ils ne se demandaient pas en s’assemblant, qu’est-ce qui plaît vraiment à Dieu? Ils faisaient ce qu’ils voulaient, ce qu’eux aimaient. Ils étaient guidés par leurs propres passions. Remarquez qu’ils auraient tous pu dire: « Mais c’est pour Dieu que je fais ceci ou cela! » Ce qui ne veut pas dire pour autant que c’était vrai. Et que c’était ce qui plaisait à Dieu. Laissez-moi vous poser une question. Ce que vous faites habituellement durant le culte pour Dieu, êtes-vous sûr que c’est vraiment ce qu’il veut? Si oui, comment le savez-vous? Peut-on aller dans l’Ancien Testament pour justifier certaines pratiques au culte, comme utiliser de l’encens, faire des lavages ou des sacrifices d’animaux? Non! Quel est le seul moyen de savoir ce qu’il veut, ce qu’il aime et recherche dans nos cultes chrétiens? C’est de voir ce que le Nouveau Testament dit sur la question. Nous avons parlé de la glossolalie chez les Pentecôtistes. Tous parlent en même temps durant ces moments. Est-ce en accord avec ce que Paul dit ici aux versets 27 et 28? Non!
Regardez aux versets 34 à 35: « ... ». Les femmes ont-elles le droit d’apporter un témoignage, de conduire des prières ou de donner un sermon durant nos cultes? Non! Certains disent que ce commandement n’est plus d’actualité aujourd’hui, parce qu’ils pensent que ce commandement n’est pas relatif aux préférences de Dieu, mais à la culture qui change d’un pays à l’autre et d’une génération à une autre. En d’autres termes, ils disent que les Juifs étaient très strictes, un peu misogynes et que c’est pour éviter les problèmes avec eux que Paul a dit que les femmes devaient être silencieuses. Mais aujourd’hui, puisque nous vivons à une époque où la femme peut tout faire comme l’homme, ça ne crée pas de problème de conscience ou de désordre si on leur accorde la parole dans l’église. Pour justifier leurs propos, ils utilisent la dernière partie de la phrase de Paul au verset 34, « Mais qu’elles soient soumise, selon que le dit aussi la loi. ». À quelle loi Paul faisait-il référence ici? Peut-être à la loi de Moïse. Mais nous savons que les chrétiens sont dégagés de la loi de Moïse. En Romains 7.6 Paul écrit: « ... ». Est-il en train de se contredire en 1 Corinthiens 14.34? Non, il y a une autre loi qui existe, dont Paul parle en Romains 2.15. Une loi universelle qu’il écrit dans nos coeurs, qui découle de principes mis en place dès la création. Nous en avons déjà parlé, mais en 1 Timothée 2.11-14, il fait référence à cette loi universelle. Regardez à nouveau: « ... ». L’homme prend la conduite en matière spirituelle, parce qu’il est premier né. Parce que le premier né est toujours mis à part pour l’usage de Dieu. En créant l’homme d’abord Dieu a montré que c’était à l’homme de conduire les prières et donner les exhortations. « Que les femmes se taisent dans les assemblées », dit donc Paul par le Saint-Esprit. Et pour bien montrer que c’était un commandement universel, il ajoute que c’est ainsi dans toutes les églises, au verset 33. Aux versets 36 et 37, il dit: « ... ». En d’autres termes, ces ordres sur le rôle de la femme étaient pareils partout, peu importe la culture. Ils venaient de Dieu, non des hommes. C’était dû aux préférences du Père, non de Paul. Et entre parenthèses, l’assemblée de Corinthe n’était pas une assemblée juive, mais païenne. Et la culture grecque de l’époque donnait beaucoup de droits aux femmes. Elles pouvaient voter dans de nombreuses villes et s’exprimer comme les hommes. « Que les femmes se taisent! » dit Paul. Oui, mais si elles sont douées pour parler? Et si elles aiment ça? Il y a d’autres moments. Si Tammy et Marilèna ne mangent pas de raclette suisse quand je suis à la maison ou de poisson, elles peuvent le faire quand elles sont entre elles. Et parce qu’elles m’aiment elles ne s’en plaignent jamais. Elles sont heureuses de me faire plaisir. Il y a un temps pour tout! Est-ce que ça signifie que les femmes n’ont pas le droit de chanter, ou de dire à leurs enfants d’arrêter de mal se comporter?
Que signifie l’expression: «que les femmes se taisent»? Cette expression est mise en opposition avec le fait de parler. Or que veut dire parler aux versets 27 et 29? Elle signifie prendre la parole pour conduire le groupe. Paul n’interdit pas ici à la femme de chanter, lorsque les chrétiens chantent durant le culte. Colossiens 3.16 dit bien que dans le contexte du chant, on doit s’exhorter les uns les autres. Paul n’interdit pas non plus à une femme de reprendre ses enfants verbalement. Il dit que Dieu ne veut pas que la femme se mette à conduire l’assemblée, en prenant la parole. Pourquoi leur interdit-il de poser des questions, au verset 35? Probablement parce qu’elles cherchaient à dominer les hommes et à influencer les enseignements par leurs questions. Les cultes avaient probablement un format plus ouvert que les nôtres où on n’interrompt pas celui qui parle, car c’est impoli.
Les dames peuvent-elles poser des questions dans les études bibliques? Oui. Les instructions de Paul ici, contrairement à 1 Timothée 2, sont pour quand toute l’église est réunie (v.23). Mais, mesdames, il faut toujours vous demander lorsque vous intervenez par des questions dans les classes bibliques, non le culte, si votre but est de rediriger ou simplement de vous enquérir. Si vous ne pouvez vous empêcher de rediriger et de vouloir contrôler, alors il faut vous abstenir de toutes questions.
II. Ce que Dieu nous laisse libre de choisir pour le culte:
Ce qui m’amène à un autre point. Je viens de dire que c’est impoli de nos jours d’interrompre celui qui parle. Il y a donc des choses qui peuvent varier avec la culture. Dieu nous demande de nous exhorter les uns les autres par des chants, ça ne veut pas dire avec des instruments, car là j’ajoute. Mais d’un autre côté le type de chant peut varier. Le style au premier siècle, selon les Pères de l’église était plus un style grégorien. Mais Dieu n’a pas légiféré sur cette question. Ça n’a pas l’air de lui importer. Avec les années les styles ont changé. De même, faire les choses avec ordre va parfois varier d’une culture à une autre. Dans certaines cultures, on préfère enseigner de manière plus participative. Dans d’autres le style est plus ex-cathedra. Nous optons pour un prédicateur, mais nous pourrions opter pour deux ou trois sermons plus courts donnés par plusieurs hommes de l’assemblée. En passant, je trouve cela intéressant que Paul devait dire aux premiers chrétiens de ne pas tous se lever en même temps, et de ne laisser parler que deux ou trois durant le culte. Leur enthousiasme est étonnant, au vu de ce qui se passe dans nos églises. Pourquoi aujourd’hui devons-nous supplier nos frères de prendre la parole de temps à autres? Pourquoi notre enthousiasme n’est-il pas comme celui des premiers chrétiens? Avons-nous fait de nos réunions des conférences uniquement pour une prise de parole par des professionnels? Les corinthiens désiraient être un outil pour Dieu, pourquoi n’est-ce pas autant le cas aujourd’hui? Nous pourrions avoir plusieurs prédicateurs. Ce n’est pas sain que ce soit moi uniquement qui parle à l’assemblée dimanche après dimanche.
C’est un choix culturel qui peut être remis en question. Pareil avec le temps de parole. Dieu ne voulait pas surcharger les premiers chrétiens avec 10 prophètes donnant 10 messages. Mais qu’est-ce qui est surcharger nos auditeurs? Cela varie en fonction de notre culture. La capacité d’écoute en Afrique est de loin supérieure à la nôtre, probablement à cause de l’influence de la TV. Pouvons-nous crier amen au milieu du sermon et dire: « Prêche-le mon frère! C’est vrai! »? Tout dépend si cela est acceptable dans notre culture. Il ne faut pas tomber dans le désordre, mais Dieu dit bien qu’on peut dire amen à certains moments (1 Corinthiens 14.16). Pareil avec ce qu’il est acceptable pour les enfants de faire durant le sermon. Dans certains endroits, c’est très mal vu s’ils se lèvent pour aller aux toilettes ou s’ils dessinent durant le sermon.
Je dois m’interroger sur tous ces points, car il me faut faire les choses avec ordre. Pour Dieu, mais pas seulement. Pour les invités qui viennent nous voir aussi. Paul dit au verset 23, qu’il ne faut pas qu’on agisse légèrement quand une personne vient visiter nos cultes, car elle peut soit penser qu’on est fou ou que Dieu réside parmi nous. J’aimerais avant de terminer dire une chose par rapport à cela. Nous sommes une église multiculturelle. Nous avons des personnes qui parlent diverses langues. Sur base des versets 16 à 18, vous êtes d’accord qu’il nous faut essayer de traduire pour qu’ils puissent être exhorté, n’est-ce pas? Comment devons-nous nous y prendre pour traduire, lorsque certains viennent nous visiter, mais ne parlent pas le français. La manière dont nous le faisons est importante, afin de ne pas rajouter et lasser les chrétiens avec de trop longs prêches et afin d’éviter de donner mauvaise impression aux visiteurs. J’ai peut-être tort dans ce que je vais dire ici, mais nous vivons dans une culture où tout ce qui vient des USA et qui est religieux est perçu comme une secte. Les personnes se ferment presque automatiquement s’ils pensent que nous formons une église américaine. Voilà pourquoi j’évite de trop tomber dans l’anglais à l’oral. Mieux vaut pour moi traduire le sermon par écrit que de faire peur aux gens quand ils viennent ici. Je ne veux pas qu’ils repartent en pensant qu’on est des religieux fous. Bien sûr il n’est pas possible de tout traduire par écrit. Ce serait dur par exemple avec les prières. Mais on peut toujours en dire une en français, suivi d’une autre en anglais. Par contre pour les chants, on peut donner des traductions écrites aussi. Pensons à cela aussi durant nos cultes, car chercher à convertir des gens, c’est chercher à plaire à Dieu, qui est un Dieu d’ordre et de paix.
Conclusion:
Alors je termine ici en vous demandant aimez-vous Dieu? Si oui, comment lui montrez-vous cet amour durant nos cultes? Que ces moments soient toujours à sa gloire et son honneur! Prions…