I. Le but du parler en langues dans la bible:
Regardons tout d’abord aux promesses de Jésus à ce sujet. Allons en Marc 16 pour relire les versets 15 à 18. Nous lisons ceci: « ... ». Jésus parle ici des miracles qui accompagneront ceux qui auront cru. Deux questions se posent:
A. Si les charismatiques disent qu’aucun chrétien ne peut faire tous les miracles que Jésus mentionnait, ils partent bien du principe que les paroles de Jésus ne sont pas universelles. Les mots: « Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru » doivent donc être interprétés pour être consistants avec le reste du Nouveau Testament. En lisant 1 Corinthiens 12.4-11, nous savons que les premiers chrétiens n’avaient pas tous les dons. Seuls les apôtres semblaient posséder ce privilège (voir 1 Corinthiens 12.18, 2 Corinthiens 12.11-12 et le livre des Actes). En lisant le livre des Actes, la lettre aux Romains et les épîtres pastorales, nous voyons également qu’il fallait normalement l’imposition des mains des apôtres pour recevoir les capacités miraculeuses du Saint Esprit. À titre d’exemple regardez ce que nous lisons en Actes 8.5 à 20: « ... ». Au verset 16, Luc utilise une figure de style pour décrire ce que les samaritains n’avaient pas. Ces derniers croyaient, ils étaient baptisés, ils étaient sauvés et scellés du Saint-Esprit, attestant leur appartenance à Dieu (Actes 2,.38, Ro 8.9 et Galates 4.6) – attention à ce que je dis, soyez certains de bien comprendre mon raisonnement, mais il ne possédaient pas encore les dons miraculeux. Pour expliquer le fait que ces chrétiens samaritains devaient encore recevoir ces capacités, Luc nous dit qu’il fallait que le Saint-Esprit descende sur eux. Nous avons ici le même type d’expression qu’en Actes 4.31 où le tout est utilisé pour la partie ou la partie pour le tout (En Actes 4.31, les apôtres étaient du nombre de ceux qui priaient. On sait qu’ils avaient déjà le Saint Esprit, puisqu’Actes 2 nous le confirme. Pourtant il est écrit qu’ils furent remplis du Saint Esprit après leur prière. Puisque le Saint Esprit n’est pas comme un yoyo, qui un moment est là et puis qui ne l’est plus l’instant d’après, puisque le Saint Esprit reste dans une personne à partir de son baptême, il est logique de dire qu’ils reçurent un don du Saint Esprit et que l’expression le Saint Esprit les remplit ou vint sur eux était une figure de style). Il s’agit d’une métonymie. Voici la définition du dictionnaire pour une métonymie. C’est une figure de style qui consiste à remplacer un nom par un autre avec lequel il est en rapport, par un lien logique sous-entendu, par exemple la cause pour l’effet, le contenant pour le contenu, l’artiste pour l’oeuvre, la ville pour ses habitants… À titre d’exemple, le dictionnaire cite cette expression: « Paris a faim » ou « Boire un verre » (plutôt que le contenu). La métonymie est une figure très fréquente car elle permet une expression courte et frappante. En Actes 8, Luc utilise donc ce genre d’expression pour dire que les croyants n’avaient pas reçu à leur baptême les dons miraculeux du Saint Esprit.
Si les dons miraculeux n’étaient pas donnés au moment du baptême, comment alors étaient-ils donnés? Par l’imposition des mains des apôtres, comme le confirment d’autres passages comme Romains 1.11 ou 2 Timothée 1.6 ou Actes 19.6 ou Actes 6.6-8. Jamais une seule fois dans la bible nous ne voyons qu’une autre personne que les apôtres pouvait transmettre les dons miraculeux. Nous reviendrons à ce point important plus tard.
Mais Dieu n’accordait-il pas les dons directement, sans passer par l’imposition des mains des apôtres? Nous ne trouvons que deux cas où cela s’est passé dans le Nouveau Testament. Et il s’agissait de circonstances exceptionnelles, justifiées par une impossibilité de faire autrement. Il y a le cas des apôtres en Actes 2, puisque l’église n’était pas encore créée et personne d’autres ne pouvait leur imposer les mains. Et le second cas est celui de Corneille en Actes 10.44, auquel les Chrétiens Juifs auraient refusé d’accorder le baptême et l’entrée dans l’église si Dieu n’avait agit directement pour montrer clairement son désir d’inclure tous les païens dans l’église. La manière dont Pierre raconte les événements en Actes 11.1-18, montre bien qu’il s’agit d’une circonstance unique. Les paroles de Pierre en Actes 11.15 montre bien que jamais le Seigneur n’avait agi ainsi autrement puisqu’il utilise l’expression « comme nous au commencement ». Mais dire que ces expériences allaient se répéter serait une erreur. La naissance de l’église venait avec des besoins uniques, tout comme la création de la race humaine vint avec un besoin unique. Dieu créa l’homme de manière miraculeuse à partir de la poussière du sol, mais par la suite c’est bien par reproduction naturelle que vient la vie. Dans toute l’histoire de notre univers, Dieu n’a agit que deux fois directement sur la poussière du sol pour faire naître l’humanité. C’était un processus qu’il n’avait plus besoin de répéter de la même manière. Nul part dans le Nouveau Testament nous ne voyons Dieu ensuite accorder les dons miraculeux directement. Si quelqu’un utilise 1 Corinthiens 14.13 pour dire autrement, il faut prouver que l’imposition des mains n’était pas nécessaire avant de recevoir le don d’interprétation. Ce que je dis c’est que Dieu répondait à la prière parce que d’abord les chrétiens qui parlaient en langues et qui voulaient le don d’interpréter avaient reçu l’imposition des mains (idem avec Actes 4.31). Pour conclure cette pensée, dans notre texte de base en Marc 16, nous pouvons donc dire que tous les croyants n’avaient pas la possibilité de faire des miracles. Seuls le pouvaient ceux sur qui les apôtres avaient imposé les mains.
B. Deuxièmement, nous voyons que ce don avait pour but de confirmer la Parole, voir Marc 16 verset 20: « ... ». Paul dit plus ou moins pareille en Hébreux 2.1 à 4: « ... »
Mais attention de noter qu’une fois la Parole donnée, la Parole n’avait jamais besoin d’être reconfirmée. La conversation entre Abraham et l’homme riche en Luc 16 nous apprend cela. Que voulait l’homme riche pour que sa famille n’aille pas dans le même lieu que lui? Un miracle. Mais Abraham lui répondit qu’ils avaient Moïse et les prophètes. Seules les nouvelles révélations avaient besoin d’être confirmées. Je pose donc la question: Quelles nouvelles révélations ou ajouts à la Parole, Dieu a-t-il encore besoin de faire aujourd’hui? La bible n’a-t-elle pas dévoilé l’entièreté de sa volonté pour l’homme? Au moins les mormons sont logiques sur ce point. Ils croient qu’il y a toujours des miracles, parce que sa parole n’a pas encore entièrement été dévoilée.
Une partie des dons miraculeux avait donc pour but au premier siècle d’être des signes, indiquant que Dieu était en train d’apporter aux hommes de nouvelles révélations. Le parler en langues était un don signe. Mais remarquez qu’il n’était pas le seul don signe. Il faisait partie d’une liste qui est souvent pratiquée de manière sélective chez les charismatiques. Jésus disait aussi que sa Parole serait confirmée par la capacité de boire des breuvages mortels et de saisir des serpents. Pourquoi ne voyons-nous presque jamais ces deux dons exercés comme le don des langues? Certains disent qu’ils ne faut pas mettre Dieu à l’épreuve, mais c’est exactement ce qu’ils font en un sens en réclamant le don de glossolalie, puisque dans leurs mouvements la glossolalie est surtout un moyen d’être personnellement encouragé en voyant que Dieu se manifeste en eux. Le don des langues n’a pas chez eux pour but de faire du bien à autrui, comme peut le faire celui qui a le don de guérison.
Au moins certains sont logiques dans ce domaine. Mais malgré tout on peut s’interroger sur leur bon sens dans l’ensemble. Je vous montre certains articles de journaux que j’ai trouvés sur la question. C’est fou, n’est-ce pas? Et l’article dit que de nombreuses personnes meurent de morsures suite à ces manipulations de serpents.
Allons à présent en 1 Corinthiens pour étudier les paroles de Paul et voir ce qu’il nous apprend sur le but du parler en langues. Au chapitre 14, verset 1 à 4, nous lisons ceci: « ... ». Paul dit ici que ceux qui parlaient en langues dans l’assemblée parlaient à Dieu pour s’édifier eux-mêmes. On peut d’abord se demander comment? Comprenaient-ils le sens général de ce qu’ils disaient sans être pour autant capable de le retransmettre dans leur langue maternelle ou était-ce simplement par le fait de voir que le Saint-Esprit s’exprimait à travers eux? Le texte ne le précise pas. Ce que Paul dit cependant dans les versets qui suivent est que les chrétiens qui avaient ce don ne devaient pas l’utiliser juste pour s’édifier eux-mêmes. Regardez les versets 13 à 16 et 26-27: « ... ». Le don des langues était donné pour l’édification mutuelle ou comme le dit 1 Corinthiens 12.7 pour l’utilité commune. Il faut donc comprendre en lisant les versets 1 à 4, que celui qui parlait en langues juste entre lui et Dieu abusait ce don. Mais voici la question qui m’intéresse, comment ce don servait-il à l’utilité commune? Lorsque les paroles étaient traduites ou comprises par une personne de langue étrangère qui était dans la salle, elles correspondaient à une exhortation. Il s’agissait alors de louanges inspirées, on pourrait presque dire d’une exhortation pour tous venant directement de Dieu. C’est bien ce que je vois aussi en Actes 2. Là, le don des langues était un don signe, puisqu’en entendant les apôtres parler en langues étrangères, les auditeurs pouvaient voir que Dieu était à l’œuvre (Actes 2.12, 14-18). Ils pouvaient voir que Dieu était en train d’amener de nouvelles prophéties. Mais dans ce passage, tout comme en 1 Corinthiens 14, nous voyons aussi que le don des langues pouvait être classifié dans le domaine des révélations, puisque des choses étaient proclamées sur Dieu de manière compréhensible pour les personnes de langues étrangères. Le don des langues était fait pour être un don signe, mais aussi un don de révélation pour faire connaître la volonté de Dieu qui autrement était inconnue.
Mais pourquoi utiliser le don des langues, plutôt que simplement le don de prophétie pour transmettre certaines révélations. Très spécifiquement qu’est-ce que ce don apportait en plus à l’église ou aux auditeurs? Deux choses, premièrement la capacité de proclamer le message dans la langue maternelle de tous. C’était une aide pour l’évangélisation dans certains cas. Deuxièmement, ce don avait aussi pour but très spécifique de manifester le mécontentement de Dieu à l’égard de ses enfants. 1 Corinthiens 14.20-22 l’explique. Lisons ce passage ensemble: « ... ». Paul appelle ici les chrétiens à se souvenir que parler en langues sans interpréter était reproduire une situation particulière qu’Israël avait vécue. Pour leur rappeler cette situation, il cite un passage d’Ésaïe qui se trouvait dans le livre de ce dernier, au chapitre 28.11. Qu’est-ce qu’Ésaïe disait dans ce passage et son contexte? Que puisque les Juifs refusaient d’écouter les prophètes que Dieu leur envoyait avec un message clair dans leur propre langue, Dieu allait les punir. Il leur proclamerait son mécontentement à travers la langue des Assyriens (pour les 10 tribus du Nord qui furent détruites en 722BC, après un siège de trois ans sur la capitale de Samarie) et à travers la langue des Babyloniens (pour Juda et Benjamin). Les Juifs comprendraient ainsi qu’ils étaient têtus, rebelles et qu’ils se voyaient envoyés au coin pour réfléchir à leur mauvais comportement, jusqu’à ce qu’ils aient un revirement de coeur. En entendant des mots incompréhensibles, cette captivité leur rappellerait que leurs coeurs s’étaient endurcis et qu’ils étaient tombés dans l’incrédulité. Leur manque de foi nécessitait certaines leçons que seule une langue étrangère pouvait leur apprendre. Voilà pourquoi Paul dit que les langues étaient un signe pour les non-croyants.
Regardez à presque toutes les fois où le don des langues est accordé dans le livre des Actes, cet aspect apparaît. En Actes 2, quand les apôtres parlent en langues, c’étaient pour que les étrangers comprennent l’évangile, c’était un signe pour eux que Dieu livrait de nouvelles prophéties. Mais c’était en plus un signe pour les Juifs de Jérusalem qui ne comprenaient pas les louanges proclamées en langue étrangère. Dieu déclarait en un sens qu’il était mécontent d’eux, que leurs cœurs étaient endurcis, qu’ils devaient arrêter de se moquer et accepter Jésus. En Actes 10, c’était pareil. Cornélius et les siens reçurent la capacité de parler en langues pour montrer aux chrétiens juifs, y compris à Pierre, que Dieu était mécontent du fait qu’ils refusaient de baptiser les païens et de les accepter dans l’église. Le don des langues permettait de proclamer des merveilles sur Dieu dans une autre langue, mais il était aussi souvent un signe du mécontentement de Dieu face à l’endurcissement du cœur de ses enfants. Nous avons à présent fait le tour du but du don des langues.
Parle-t-on en langues dans les groupes charismatiques, parce qu’on pense que Dieu est mécontent et fait face à des cœurs endurcis? S’il n’y avait pas de traduction, c’était bien selon Paul et Ésaïe l’objectif que Dieu poursuivait. C’était Dieu qui punissait l’assemblée ou tout du moins qui voulait lui montrer son état rebelle. Je ne sais pas pour vous, mais je n’ai jamais entendu un seul charismatique reconnaître cela. D’habitude la glossolalie que les charismatiques pratiquent est pour l’édification personnelle et non pas l’utilité commune.
Je n’ai jamais entendu les charismatiques non plus admettre que s’il y a toujours le don des langues, il doit toujours y avoir des apôtres et de nouvelles prophéties à ajouter à la bible, puisque c’était un don signe. Ce point est extrêmement important. Nous y reviendrons la semaine prochaine, lorsque nous parlerons des passages qui prédisaient la fin du don des langues. Mais terminons ici par une prière: « ... »