Le coffre à outils de Dieu (Ch. 12.1-11)

Série: Solutions célestes pour une église (im)parfaite

Introduction:

J’ai amené mon coffre à outils aujourd’hui pour introduire mon sermon. J’ai beaucoup de chance, car il est bien rempli. Dedans, vous trouverez divers objets comme: des pinces, des marteaux, des burins, des tournevis, des lames, une scie, un ruban mesureur, un voltmètre, des clés à écrous, un fer à souder, des spatules… Laissez moi vous poser une question intéressante: si vous deviez vous comparez à un outil, lequel choisiriez vous?

J’ai un ami qui a fait ce petit jeu avec les adolescents de son église. Il a commencé en prenant une pince et en disant pourquoi il s’identifiait bien avec celle-ci. Je crois que si je devais en choisir un, je prendrai une spatule. Ça me correspond bien parce que j’aime aller gratter sous la surface des choses, je suis curieux. J’aime examiner dans le détail. Mais je suis aussi un perfectionniste. La palette permet avec un peu de plâtre de reboucher tous les trous. Elle permet aussi d’enlever les vieux papiers peints et d’aider à en coller un nouveau. C’est mon travail en un sens dans l’église. Et toi Alex, si tu devais choisir un outil qui te représente, lequel prendrais-tu? Et pourquoi?

Y a-t-il un outil plus utile qu’un autre dans ce coffre? Non! Je suis en train de refaire ma cuisine pour l’instant. La cuisine est pleine d’outils. J’aimerais pouvoir les ranger et ne pas en avoir autant un peu partout, mais à chaque fois que je les remets dans le coffre, je suis forcé d’aller les ressortir. Pourquoi? Parce que chaque outil a un but différent et chaque outil a son utilité. Il n’y a pas un dont je pourrais me passer ou que je considère plus important qu’un autre. Tous sont essentiels!

Alors pourquoi est-ce qu’aujourd’hui je vous parle d’outils? Parce que nous abordons une nouvelle partie du livre de 1 Corinthiens qui va parler d’un peu tout cela en un sens. Nous avons vu que l’église de Corinthe était une église divisée. Il y avait différents clans qui se ralliaient à différents prédicateurs. Il y avait de la jalousie et des disputes. Certains chrétiens se traînaient même en justice et se déchiraient même devant les tribunaux. Ils étaient divisés sur des questions comme le célibat et le mariage ou sur l’attitude à adopter face aux idoles. Même le repas du Seigneur et les agapes étaient une occasion pour manifester du favoritisme ou du mépris pour les autres. Certains frères et sœurs décidèrent donc d’écrire à Paul pour lui demander son opinion en tant qu’apôtres sur ces choses qui les divisaient. Paul a déjà répondu à beaucoup, mais il n’est pas encore à la fin de toutes les questions. Au chapitre 12, il commence à traiter un autre point, les dons spirituels. Son enseignement à ce sujet va aller jusqu’à la fin du chapitre 14. Dans cette section nous apprenons que certains se sentaient plus importants que les autres parce qu’ils possédaient des dons plus spectaculaires que les autres. Ils étaient donc arrogants et dominaient sur les autres, ce qui résultait en un ensemble de problèmes dans les assemblées, mais aussi dans la manière dont chacun se définissait dans la foi par rapport à Dieu (un petit nombre se disait par exemple, qu’ils n’étaient pas utiles pour Christ). Comment Paul corrigea-t-il tout cela? Lisons ensemble les versets 1 à 11: « ... » Dans cette section, nous voyons que Paul désirait avant tout que l’assemblée comprenne l’origine et la nature des dons spirituels.

I. Les dons spirituels n’étaient pas accordés pour agir comme au temple païen:

Sortant du monde païen, beaucoup de chrétiens à Corinthe avaient difficile de comprendre la manière dont Dieu voulait que ses dons soient utilisés. Pendant longtemps, ils avaient fréquenté les temples païens et suivi les idoles. Paul le dit bien au verset 2. Il faut comprendre que ça avait un impact important sur leur manière de penser et de concevoir les cultes. Imaginez un catholique, qui se convertit et commence à fréquenter nos assemblées, que va-t-il probablement rechercher lors du culte ici? Sera-ce pareille que pour un Pentecôtiste ou un orthodoxe? Il faut longtemps pour se débarrasser de son héritage religieux.

En quoi les cultes païens étaient-ils une influence sur un grand nombre de chrétiens? Pour le savoir, il faut étudier les textes historiques et les découvertes archéologiques. Dans son livre intitulé « les miracles modernes de Dieu ou de l’homme? » Jimmy Jividen nous parle de ces choses. Il explique qu’à l’époque, dans tous les prêtres des temples païens prétendaient que les divinités se mêlaient de la vie des hommes et intervenaient quand on arrivait à trouver leur faveur. Ces divinités manifestaient leur existence par des prétendus miracles. Pour voir s’accomplir ces miracles, il fallait bien sûr suivre certains rituels durant les cultes. Par exemple, pour communiquer avec Dionysos, le dieu de la vigne et du vin, il fallait boire du vin jusqu’à perdre sa raison. Au temple du dieu Déméter et de sa fille Perséphone, les adorateurs entraient en transe et puis se comportaient de manière irrationnelle et confuse. Ils recherchaient tous une forme d’extase mystique, un ravissement spirituel, pour que les dieux s’expriment à travers eux. Et bien sûr quand ça arrivait, ils parlaient tous en même temps et ne se souciaient pas d’être vraiment compris par les autres adorateurs. Leurs paroles ressemblaient à un langage mais n’en était pas vraiment un. En réalité, elles étaient incompréhensibles. Les prêtres dans ces temples étaient doués pour manipuler psychologiquement les gens et induire leurs croyants dans ce genre d’expérience. Pour y parvenir, ils utilisaient des sacrifices d’animaux, des serpents, des paroles mystérieuses. Ils excitaient les croyants avec de la musique, des incantations, en leur imposant les mains… Et donc, les croyants pensaient que des miracles se produisaient souvent et que les dieux se manifestaient, qu’ils parlaient à travers des oracles ou faisaient des guérisons. Dans les temples du faux dieu Asclépios (dieu de la guérison) par exemple, on a retrouvé des tas d’artéfacts qui montrent comment les croyants de l’époque pensaient avoir été guéris (jambes, pieds, oreilles…). Les esclaves et les empereurs visitaient aussi les sanctuaires pour connaître la volonté des dieux et découvrir ce qui leur arriverait dans le futur. À Delphes, il y avait un oracle très connu. Apollon pythien entrait soi-disant dans une jeune vierge et utilisait ses cordes vocales pour s’exprimer. Elle révélait ensuite la volonté d’Apollon qui était interprétée par 4 prêtres plus âgés. Ce qui est important dans tout ceci, ce qu’il faut vraiment comprendre, c’est que les gens de l’époque recherchaient des miracles. Beaucoup voulaient être le vecteur par lequel leur dieu protecteur s’exprimait et oeuvrait. En sortant de ces temples, il est normal que les chrétiens de Corinthe aient eu des difficultés pour comprendre comment Dieu voulait que se passent ses cultes et s’organisent son église. Paul débute donc en leur rappelant que s’ils sont chrétiens, c’est grâce à l’œuvre du Saint-Esprit.

Nul ne peut dire que Jésus est le Seigneur, dit Paul si ce n’est par le Saint-Esprit, verset 3. Ce verset ne signifie pas qu’il faut d’abord que le Saint-Esprit rentre vivre en nous avant que nous ne puissions croire. Il y a un mouvement protestant qui affirme que Dieu choisit arbitrairement qui sera chrétien et qui ne le sera pas. Selon eux, il élit à l’avance ceux qui dans ce monde vont lui appartenir et ce n’est que lorsqu’ils reçoivent son esprit qu’ils peuvent croire en Jésus et le suivre. La bible est claire sur le fait qu’on ne reçoit l’Esprit de Jésus qu’au moment de son baptême (à l’exception de Corneille pour les raisons que vous connaissez). Par contre personne ne peut être baptisé sans d’abord avoir été enseigné de Dieu. Pour avoir la foi, il faut selon Romains 10.17 entendre la Parole de Dieu. Or la Parole vient du Saint-Esprit. Donc s’ils s’étaient donnés à Jésus, c’était grâce à l’action de son Esprit. Et puis à leur conversion, l’Esprit était venu résider en eux. S’ils ne se détournaient pas de Jésus, c’est parce que l’Esprit du Christ vivait en eux. L’Esprit n’était pas réservé uniquement à ceux qui parmi eux avaient des dons plus visibles ou plus spectaculaires que les autres. Cette déclaration de Paul implique aussi que s’ils étaient réellement conduits par l’Esprit, ils ne choisiraient pas se détourner de Jésus et de sa volonté. Ils n’admettraient pas d’être guidés par leurs héritages religieux et leurs vieilles habitudes. Ils choisiraient d’être de nouvelles outres, pour contenir du vin nouveau.

II. Avoir des dons signifie marcher unis:

Ils devaient donc être unis et marcher à l’unisson, comme les diverses parties de la trinité travaillent de concert. Voilà pourquoi Paul dit aux versets 4, 5 et 6: « ... ». Ils devaient comprendre que les dons étaient donnés par l’Esprit pour l’utilité commune (v.7), pas pour s’édifier personnellement, pour se glorifier aux yeux des autres ou pour prendre de l’ascendance sur autrui. Un théologien a dit: « Reconnaître que nos capacités viennent de Dieu mène à trois conséquences. 1) Ça nous rend humble. On ne peut se vanter de rien. 2) Ça nous empêche d’être égoïste 3) Ça nous conduit à remercier Dieu pour ce qu’Il nous permet de faire dans son royaume 4) Ça nous rappelle que nous avons besoin des autres, puisqu’au aussi sont bénis par Dieu d’une manière complémentaire à la nôtre » (pour qu’ensemble nous formions un corps).

III. La liste des dons:

Dans les versets qui suivent, Paul mentionne 9 talents. Cette liste n’est pas exhaustive. Il y a deux autres endroits dans la bible où nous trouvons des listes semblables (en Éphésiens 4.11 où le don d’évangélisation est par exemple mentionné et en Romains 12.6-8 où Paul parle aussi du don d’administration ou de gérance). On pourrait peut-être aussi inclure le passage en Marc 16.17-18 où Jésus liste encore d’autres dons, bien que ceux-ci pourraient être classés dans la capacité d’opérer des miracles dont Paul parle en 1 Corinthiens 12. Au total, la bible mentionne une vingtaine de dons, quand on les additionne tous. Et il se pourrait qu’il y en ait d’autres. Par exemple le don d’écrire des chants. Pour bien comprendre ce dont nous allons traiter par la suite, il est important de garder en tête que la bible parle de dons miraculeux et de dons non-miraculeux. Nous verrons dans les semaines qui viennent que Paul enseignait que les dons miraculeux étaient réservés pour la période de l’enfance de l’église. Ils étaient des dons signes ou des dons étais (Définition: 1) Pièce de charpente servant à soutenir ou épauler provisoirement tout partie d’un ouvrage qui se forme. Synonyme: Chandelles, étançons, chevalement, contrefiches, étrésillons. 2) Tout élément de soutènement, en bois ou en métal, disposé dans une mine, verticalement ou perpendiculairement aux épontes). Les dons non-miraculeux étaient quant à eux supposés durer. Les dons miraculeux n’étaient pas accordés de la même manière que les dons non-miraculeux. Mais tout don venait de l’Esprit et était supposé contribuer à la bonne santé de l’église.

Conclusion:

Alors aujourd’hui avez-vous découvert quel don vous avez? Quel genre d’outil Dieu veut-il que vous soyez? Comme le dit John Mac Arthur dans un de ses livres: « Aucune assemblée locale ne deviendra jamais ce qu’elle doit être sans comprendre ce que sont les dons spirituels. » J’ajouterais qu’aucun chrétien ne deviendra jamais ce qu’il doit être sans comprendre ce que sont ses dons spirituels. Prions ensemble: « … »