Considérations pratiques sur le repas du Seigneur(ch.11. 23-34)

Série: Solutions célestes pour une église (im)parfaite

Introduction:

Le repas du Seigneur que nous avons pris aujourd’hui est un repas royal. Ce repas n’a pas lieu tous les jours de la semaine. Il n’est pas prévu pour les cérémonies de mariage, lors des enterrements ou pour la Pâque. Il est pour les dimanches. Pendant presque trois siècles avant l’empereur Constantin (280 à 337 PCN), les premiers chrétiens se réunissaient uniquement le dimanche pour observer le repas du seigneur. Malgré cela, Ellen G. White, la fondatrice du mouvement adventiste, qui vécut de 1827 à 1915, affirma le contraire. Ignorant toutes les preuves historiques, elle enseigna que les premiers chrétiens se réunissaient le jour du sabbat. Voici ce qu’elle écrivit à ce propos (dans son livre la grande controverse entre Christ et Satan):
« Au début du 4e siècle, l’empereur Constantin publia un décret faisant du dimanche une fête publique dans tout l’empire romain… Malgré cela, beaucoup de chrétiens, qui craignaient Dieu et en étaient venus progressivement à considérer le dimanche comme possédant un certain degré de sainteté, tenaient toujours au véritable sabbat. Ils le voyaient toujours comme le jour saint du Seigneur, et ils l’observaient en obéissance au 4e commandement. »
Elle ajoute ensuite: « La première mesure publique établissant l’observance du dimanche fut une loi établie par Constantin (en 321 PCN) »

Il est vrai que Constantin publia un décret pour permettre aux chrétiens de se réunir le dimanche, mais il ne leur imposa pas le dimanche comme jour d’adoration et il ne changea pas le jour de leur rassemblement du samedi au dimanche. Les propos d’Ellen White sont faux. Il suffit de consulter les documents historiques écrits par des croyants et des non-croyants de l’époque pour le constater.

Le nouveau Testament nous montre aussi que la loi de Moïse, avec les dix commandements, était abrogée et que c’est le dimanche qui était mis à part pour les assemblées et pour prendre le repas du Seigneur (voir Colossiens 2.14-17 et Actes 15.1-10, puis 22 à 29). Voilà pourquoi nous nous réunissons pour prendre l’eucharistie en ce jour. Et lorsque nous la prenons, nous devons nous rappeler ce que Jésus a fait pour nous. Leslie Weatherhead raconte l’histoire d’un petit garçon qui fut amené dans un orphelinat, suite au décès de ses deux parents. À son arrivée, la personne en charge lui dit d’enlever tous ses vêtements et de revêtir l’uniforme aux couleurs de l’établissement. Il reçut un nouveau pantalon, une nouvelle chemise, de nouvelles chaussettes, des chaussures et un beau blouson. Puis la personne en charge lui donna aussi sa nouvelle casquette. Mais le petit refusa de la prendre. Il voulait garder la sienne. Au bout quelques encouragements, il l’accepta finalement, mais il fit quelque chose de bizarre. Avant de remettre sa vieille casquette, il la retourna et il commença à découdre doucement la doublure, puis il la plia et la mis en poche. Savez-vous pourquoi? Parce que le morceau de tissu qui servait de doublure à sa vieille casquette venait d’une robe de sa maman. C’est tout ce qui lui restait d’elle et qui l’aidait à se sentir toujours proche d’elle. De la même manière, nous devrions nous accrocher au repas du Seigneur, parce c’est quelque chose qui vient de lui et qui nous aide à penser à lui et rester proche de lui. Est-ce le cas aujourd’hui?

Alors nous avons vu il y a deux semaines, quels éléments doivent être utilisés lors du Repas du Seigneur et qui peut les prendre. Nous avons aussi établi que la transsubstantiation, auquel croient les catholiques, n’est pas biblique.

I. Devons-nous boire dans une seule coupe?

Ceci étant dit, il y a autre erreur doctrinale dont je voudrais vous parler avant de passer à un autre sujet. Elle a une apparence de sagesse, mais elle est sans aucun mérite. Et à cause d’elle, certaines assemblées ont été divisées à tort. Vous rencontrerez parfois des chrétiens, qui sont soucieux de vraiment observer la bible et qui vous diront qu’on ne peut utiliser qu’une seule coupe pour le fruit de la vigne. Quand ils lisent les passages sur le repas du Seigneur, ils pensent que Jésus n’a utilisé qu’une seule coupe, et donc ils veulent suivre son exemple à la lettre. Le problème c’est qu’ils sont mal informés et ils finissent souvent par rejeter tous ceux qui pensent différemment. Il y a donc des églises du Christ qui n’ont aucune relation avec les autres à cause de ce point. Ça marche en général très bien pour eux de n’avoir qu’une seule coupe, parce qu’elles sont de toutes petites assemblées. Imaginez faire cela dans une église de plusieurs milliers de personnes, comme celle où j’ai fait mes études de théologie. Il faudrait alors une coupe qui ressemble à un tonneau. Et ça prendrait presque une heure pour la distribuer à tout le monde.

Ceci dit, il est vrai qu’au début du mouvement de la Restauration, la plupart des églises n’utilisaient qu’une seule coupe. Et je vous ai dit que la plupart utilisaient du vin. Ce n’est qu’à la fin du 19e siècle que tout ça a changé. Deux facteurs ont contribué à ce changement. D’abord, beaucoup de personnes se sont converties à ce moment là. Les assemblées sont donc devenues beaucoup plus grandes et dans de nombreux endroits, les conducteurs ont été contraints d’utiliser au moins deux coupes. Dans certains cas l’une était utilisée pour servir les membres et l’autre pour remplir la première quand elle devenait vide. À Béthany, en Virginie, là où prêchait Alexandre Campbell, l’assemblée utilisait une coupe en étain pour le côté des hommes et une autre coupe en étain pour le côté des femmes. Les femmes ne voulaient pas boire dans la coupe des hommes parce qu’ils chiquaient du tabac. Le second facteur qui contribua à ce changement fut une épidémie de tuberculose. Pour éviter la contamination, de nombreuses assemblées remplacèrent la simple coupe par de petites coupes individuelles distribuées sur un plateau. D’autres refusèrent ce changement en disant qu’il fallait avoir la foi que Dieu protège ses enfants contre les maladies.

Tout ceci me rappelle un autre événement que j’ai connu durant ma jeunesse. Nous utilisions des petites coupes en verre à l’église où j’allais. Il fallait les laver après chaque utilisation et il y avait souvent des éclats et des morceaux manquants à la longue sur les verres. On ne les remplaçait pas souvent car ça coûtait cher. Mais devinez ce qui a forcé un changement dans les années 80? Le Sida. Certains réfugiés africains sont arrivés dans l’église, atteints du sida. J’imagine que les assemblées où une seule coupe était utilisée ont dû y réfléchir à deux fois à ce moment aussi. Alors est-ce que vraiment, il ne faut utiliser qu’une seule coupe pour imiter Jésus et ses disciples? Il est bien dit en Matthieu 26.27 que Jésus prit une coupe et la bénit. Mais en Luc 22, nous avons le même récit un peu plus détaillé. J’ai utilisé ce passage quand j’étais adolescent pour me justifier à tort auprès d’une sœur qui me reprenait pour avoir fait passer le fruit de la vigne avant le pain. Pour ceux qui officient parfois, normalement c’est dans le sens inverse qu’il faut procéder. On présente d’abord le pain et puis ensuite le fruit de la vigne. Un petit truc pour vous aider est l’abréviation PV. Si vous ne voulez pas obtenir un PV de la part d’une vieille sœur pointilleuse, faite passer le Pain avant le Vin. Mais que disait ce passage de Luc qui m’a permis de me justifier à tort? Regardez au verset 17: « ... ». Les apôtres firent donc passer la coupe et puis la divisèrent, non pour la boire de suite, mais pour la boire au verset 20.

Comment est-ce que je sais qu’ils ne la burent pas de suite? Parce qu’en grec, un attribut ou un épithète s’accorde toujours avec le nom auquel il se rapporte. Et dans ce verset le mot répandu s’accorde avec le mot coupe et non sang (ce qui n’est pas le cas dans les autres passages parallèles où le mot répandu s’accorde avec le mot sang). Et parce que dans la Haggadah de Pessah, dans cet ancien texte hébreu qui donne les règles à suivre durant la Pâque, il est spécifié que chaque participant devait avoir sa propre coupe. Durant le repas, je vous ai dit que les Juifs distribuaient du vin à 4 reprises différentes. Mais les participants ne buvaient qu’après la bénédiction prononcée. En Luc 22, quand Jésus fait référence à la coupe, il utilise donc une figure de style, qu’on appelle une métonymie (un mot représente un autre mot). La coupe représente dans ce cas le contenu, le fruit de la vigne. Mais cette métonymie, cette substitution était adéquate et parfaite parce que la coupe était versée dans les récipients des participant, comme le sang du Christ était versé pour tous. Si les apôtres utilisaient donc plusieurs coupes, nous le pouvons aussi. Pas la peine de diviser une église à cause du type de récipient utilisé.

II. Que fait-on si on n’a pas accès à du pain sans levain et à du fruit de la vigne?

Autre point important. Que fait-on si un dimanche on n’a pas du pain sans levain et du fruit de la vigne, suite à un oubli? Ai-je le droit de changer les éléments et de les remplacer par des chips et du coca? Non, Il n’est pas difficile avec un peu de farine et d’eau de faire du pain sans levain. Il suffit de quelques minutes pour cuire le tout dans un four ou une poêle. On trouve des recettes partout sur Internet.

Pareillement, même si nos magasins sont fermés, on trouve très facilement un restaurant ouvert le dimanche en Europe. Il suffit alors d’aller acheter une bouteille de vin et puis de le couper avec de l’eau. Je préfère habituellement le jus de raisin, pour éviter de faire chuter un frère qui était autrefois un alcoolique et qui pourrait être tenté de reprendre ces vieilles habitudes en goûtant le vin. Mais il n’y a rien de mal à utiliser du vin aux yeux de Dieu, si je ne peux pas trouver un magasin turc ouvert le dimanche.

Mais le mieux est encore de faire ce qu’Adrien a dit à Christophe, il y a quelques semaines quand on rentrait du badminton. Il ne faut pas se laisser prendre au dépourvu. Et si je ne trouve absolument pas de fruit de la vigne et du pain sans levain, alors je pense qu’il vaut mieux s’abstenir. Dieu peut comprendre. De toute manière, c’est bien ce que nous serions forcés de faire, si nous étions malades ou emprisonnés.

III. Doit-on amener et prendre le repas du Seigneur avec les absents?

Nous sommes presque à court de temps, mais avant de terminer, j’aimerais soulever une autre question. Doit-on amener le repas du Seigneur à ceux qui sont absents ou malades les dimanches? Je pense que oui. Nous devrions faire de notre mieux pour toujours offrir aux malades et aux chrétiens dans les maisons de retraite la possibilité de prendre le repas du Seigneur le dimanche. Qui a cette responsabilité? D’abord la famille des absents. Je pense à un passage qui montre clairement que la famille est premièrement responsable des besoins des leurs qui sont d’une manière ou d’une autre incapacités. Regardez en 1 Timothée 5.16: « ... ». Ce passage a d’abord avoir avec les besoins matériels, mais il y a un principe qui s’applique peu importe la situation. Vous êtes d’abord responsable de votre famille, avant l’église. Si un malade ou une personne âgée n’a pas de famille chrétienne, alors il me semble que c’est la responsabilité des évêques et des diacres.

Dernière question sur ce sujet: est-il mieux pour eux de prendre le repas du Seigneur seuls ou devez-vous le reprendre avec eux une seconde fois pour vous assurez qu’ils soient en communion avec d’autres croyants? N’oubliez jamais que prendre le repas du Seigneur, ce n’est pas seulement entrer en communion avec le corps du Christ localement. C’est aussi communier avec Christ et tous les chrétiens de par le monde. En ce qui concerne le fait de prendre le repas plusieurs fois un dimanche, je pense que la bible ne nous demande pas cela.

Conclusion:

Voilà, j’espère que ces leçons sur l’eucharistie resteront gravées dans nos cœurs. Rappelons-nous toujours que ce repas que nous prenons est un témoignage de tout l’amour que Jésus nous porte. L’aimez-vous aujourd’hui? Si oui, ne négligez jamais ce saint repas. Prions ensemble: « ... »