Qui doit prendre le pain et le fruit de la vigne? (ch.11. 28)

Série: Solutions célestes pour une église (im)parfaite

Introduction:

Marilèna nous a raconté cette semaine que la fille d’un prince fréquente son lycée. Il paraît qu’elle a beaucoup de personnalité et qu’elle dirige tout le monde dans sa classe. Quand je suis allé rechercher Marilèna, quelques jours plus tard, je me suis demandé où se trouvait cette princesse en voyant tous les enfants sortir. Je me suis demandé aussi si elle a un garde du corps qui décide qui peut l’approcher ou s’asseoir avec elle durant les repas de midi. Probablement beaucoup de jeunes voudraient s’asseoir avec elle à la cantine. Mais manger à la table d’une personne importante n’est pas donné à tous, n’est-ce pas?

Dans la bible, nous voyons que c’était un honneur quand une personne était invitée à la table des rois. En 2 Samuel 9.6-10, nous lisons que David invita Méphibocheth à manger à sa table (par amour pour Jonathan, son père qui était décédé). À partir de ce jour, Méphibocheth n’eut plus à s’inquiéter pour son avenir. En 1 Rois 2.7, nous voyons aussi que Salomon décida d’honorer les fils de Barzillaï en leur permettant de manger à sa table, en souvenir de l’aide qu’ils apportèrent à David, lorsqu’il dut fuir devant Absolom (1 Rois 2.7). Pareillement en 2 Rois 25.29, nous voyons qu’Évil-Merodak, roi de Babylone, fit libérer Yehoyakîn de la prison dans laquelle il l’avait enfermé et qu’il lui fit l’honneur de le faire manger en sa présence. Que donneriez-vous pour manger tous les jours à la table d’un président, de votre vedette préférée ou de l’homme d’affaire le plus riche et le plus puissant au monde?

Aujourd’hui, nous avons également le privilège de manger à la table d’un roi. Notre roi est le roi des rois et Seigneur des Seigneurs. Il est plus que tous ces dirigeants qui ont existé ou que cette jeune fille qui est à l’école de Marilèna. Le repas du Seigneur que nous allons prendre aujourd’hui est un repas royal. C’est un grand honneur! Quand nous le prenons, nous le partageons avec Jésus, mais aussi avec tous les citoyens de son royaume dans le monde entier. Et nous sommes particulièrement bénis par ce privilège de communier avec Lui. Alors nous avons vu la semaine dernière les éléments qui devaient être utilisés. Je voudrais maintenant traiter plusieurs questions avant de terminer ce sujet.

I. Est-ce que le prêtre seul à le droit de boire la coupe ?

Pour les prêtres catholiques, on ne doit pas offrir le vin à tous les croyants. L’officiant seul doit en prendre, de peur que quelqu’un renverse quelques gouttes sur le sol et que « le sang du Christ » soit profané. N’importe quoi! Quand Jésus institua le repas du Seigneur, que dit-il en Mt. 26.27? « Buvez-en tous! » Regardez ce que Paul ajoute en 1 Corinthiens 11.28: « Que chacun don s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe ». Nous voyons que les premiers chrétiens prenaient tous le pain et buvaient tous la coupe, et pas seulement l’officiant.

Cette erreur vient d’une fausse doctrine qu’on appelle la transsubstantiation. Selon cette doctrine, le fruit de la vigne devient littéralement le sang du Christ et le pain devient littéralement sa chair tout en gardant leurs propriétés physiques d’origine. Ceux qui défendent cette doctrine se basent sur les paroles de Jésus en Mt. 26.26 et 28, quand il dit: « Ceci est mon corps,… Ceci est mon sang! ». Plusieurs réflexions à ce sujet. Déjà, quand Jésus distribuait le pain et le fruit de la vigne à ses disciples, il ne pouvait pas s’agir de sa chair et son sang, puisqu’il était devant eux. Cette doctrine de la transsubstantiation s’est développée progressivement, en réaction au docétisme (apparence, semblance), puis au gnosticisme qui disait que la matière physique était mauvaise, liée au mal et donc que Christ ne pouvait pas être venu réellement dans un corps humain. Selon les adhérents de cette philosophie, Jésus aurait eu uniquement l’apparence humaine, Dieu ne pouvant pas être associé au mal. L’apôtre Jean et les Pères de l’église ont donc passé beaucoup de temps à démontrer que Jésus était bien venu dans la chair (voir 2 Jean 7, 1 Jean 4.1-2, 5.6). Un des passages que les Pères de l’église ont utilisé pour contredire cette philosophie était celui du repas du Seigneur. Ils ont établi un parallèle en disant que c’était bien du pain et du fruit de la vigne réels physiquement que Jésus a utilisés. Et donc par extension le corps de Jésus et son sang étaient tout aussi réels. Les premiers chrétiens ont limité aussi qui pouvait présider à la table pour éviter ces faux enseignements. Ils demandèrent aux évêques de conduire la bénédiction. Par exemple, Ignace écrivit ceci aux environs de l’an 110: « Pour ce qui regarde l’Église, que rien ne se fasse sans l’aval de l’évêque. Que l’eucharistie soit regardée comme légitime uniquement si elle faite sous la présidence de l’évêque ou de celui qu’il en aura chargé ». Mais avec le temps les chrétiens ont dévié et sont allés trop loin, en combattant cette doctrine. Au 4e siècle, ils commencèrent à enseigner que le Saint Esprit changeait les éléments en le corps et le sang de Jésus, lorsque l’officiant étendait ses mains sur eux et rendait grâce. (Voir les écrits d’Ambrose, IX,12, et de Cyril de Jérusalem, IX.10). Par extension, ils enseignèrent que les membres du clergé étaient les seuls à avoir cette capacité de faire descendre le Saint-Esprit pour transformer les éléments. C’est pour cette raison que de nos jours si le curé n’est pas là, l’eucharistie n’est pas offerte. Un des passages qui les a été utilisé pour justifier cette mauvaise doctrine est celui en Jean 6.48-58: « ... ». Ce passage ne parle pas du repas du Seigneur. Il faut faire attention de ne pas tout mélanger, particulièrement si nous officions lors de la cérémonie du repas du Seigneur. Lire ce passage est risqué si nous ne l’expliquons pas correctement. Nous risquons de produire la même mauvaise compréhension que Jésus produisit chez les Juifs au verset 52. Manger Jésus et boire son sang est synonyme de quoi dans ce passage? De croire en lui (v.47 et v.29).

Mais revenons à ce passage de Matthieu 26. Si ce que je vous explique est un peu compliqué pour vous, il y a un autre argument plus simple pour expliquer que Jésus ne voulait pas vraiment dire que le pain et le vin devenaient son corps et sa chair. Quel est-il? Simplement que les grecs n’utilisaient pas le terme « comme » lorsqu’ils faisaient des comparaisons ou imageaient des concepts. Ils utilisaient simplement le verbe être. Par exemple, quand Jésus voulait représenter qui il était, qu’a-t-il dit en Jean10.7? « Je suis la porte ». Devons-nous croire qu’il est littéralement une porte ou est-ce une image? En Jean 15.5, il dit: « Je suis le cep et mon Père est le vigneron ». Devons-nous croire qu’il est littéralement une vigne? Jacques fit pareil au chapitre 4.14 de son épître. Il dit: « Vous êtes une vapeur d’eau… ». Êtes-vous réellement juste une vapeur? Non. Ces choses sont imagées.

II. Toutes les personnes présentes peuvent-elles prendre le repas du Seigneur ou seuls les baptisés? Qu’en est-il des enfants?

Conclusion:

En conclusion, n’oublions jamais le but de ce très saint repas. Que Dieu nous aide à ne jamais négliger notre invitation à sa table. Prions ensemble: « ... »