Dans la bible, nous voyons que c’était un honneur quand une personne était invitée à la table des rois. En 2 Samuel 9.6-10, nous lisons que David invita Méphibocheth à manger à sa table (par amour pour Jonathan, son père qui était décédé). À partir de ce jour, Méphibocheth n’eut plus à s’inquiéter pour son avenir. En 1 Rois 2.7, nous voyons aussi que Salomon décida d’honorer les fils de Barzillaï en leur permettant de manger à sa table, en souvenir de l’aide qu’ils apportèrent à David, lorsqu’il dut fuir devant Absolom (1 Rois 2.7). Pareillement en 2 Rois 25.29, nous voyons qu’Évil-Merodak, roi de Babylone, fit libérer Yehoyakîn de la prison dans laquelle il l’avait enfermé et qu’il lui fit l’honneur de le faire manger en sa présence. Que donneriez-vous pour manger tous les jours à la table d’un président, de votre vedette préférée ou de l’homme d’affaire le plus riche et le plus puissant au monde?
Aujourd’hui, nous avons également le privilège de manger à la table d’un roi. Notre roi est le roi des rois et Seigneur des Seigneurs. Il est plus que tous ces dirigeants qui ont existé ou que cette jeune fille qui est à l’école de Marilèna. Le repas du Seigneur que nous allons prendre aujourd’hui est un repas royal. C’est un grand honneur! Quand nous le prenons, nous le partageons avec Jésus, mais aussi avec tous les citoyens de son royaume dans le monde entier. Et nous sommes particulièrement bénis par ce privilège de communier avec Lui. Alors nous avons vu la semaine dernière les éléments qui devaient être utilisés. Je voudrais maintenant traiter plusieurs questions avant de terminer ce sujet.
I. Est-ce que le prêtre seul à le droit de boire la coupe ?
Pour les prêtres catholiques, on ne doit pas offrir le vin à tous les croyants. L’officiant seul doit en prendre, de peur que quelqu’un renverse quelques gouttes sur le sol et que « le sang du Christ » soit profané. N’importe quoi! Quand Jésus institua le repas du Seigneur, que dit-il en Mt. 26.27? « Buvez-en tous! » Regardez ce que Paul ajoute en 1 Corinthiens 11.28: « Que chacun don s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe ». Nous voyons que les premiers chrétiens prenaient tous le pain et buvaient tous la coupe, et pas seulement l’officiant.
Cette erreur vient d’une fausse doctrine qu’on appelle la transsubstantiation. Selon cette doctrine, le fruit de la vigne devient littéralement le sang du Christ et le pain devient littéralement sa chair tout en gardant leurs propriétés physiques d’origine. Ceux qui défendent cette doctrine se basent sur les paroles de Jésus en Mt. 26.26 et 28, quand il dit: « Ceci est mon corps,… Ceci est mon sang! ». Plusieurs réflexions à ce sujet. Déjà, quand Jésus distribuait le pain et le fruit de la vigne à ses disciples, il ne pouvait pas s’agir de sa chair et son sang, puisqu’il était devant eux. Cette doctrine de la transsubstantiation s’est développée progressivement, en réaction au docétisme (apparence, semblance), puis au gnosticisme qui disait que la matière physique était mauvaise, liée au mal et donc que Christ ne pouvait pas être venu réellement dans un corps humain. Selon les adhérents de cette philosophie, Jésus aurait eu uniquement l’apparence humaine, Dieu ne pouvant pas être associé au mal. L’apôtre Jean et les Pères de l’église ont donc passé beaucoup de temps à démontrer que Jésus était bien venu dans la chair (voir 2 Jean 7, 1 Jean 4.1-2, 5.6). Un des passages que les Pères de l’église ont utilisé pour contredire cette philosophie était celui du repas du Seigneur. Ils ont établi un parallèle en disant que c’était bien du pain et du fruit de la vigne réels physiquement que Jésus a utilisés. Et donc par extension le corps de Jésus et son sang étaient tout aussi réels. Les premiers chrétiens ont limité aussi qui pouvait présider à la table pour éviter ces faux enseignements. Ils demandèrent aux évêques de conduire la bénédiction. Par exemple, Ignace écrivit ceci aux environs de l’an 110: « Pour ce qui regarde l’Église, que rien ne se fasse sans l’aval de l’évêque. Que l’eucharistie soit regardée comme légitime uniquement si elle faite sous la présidence de l’évêque ou de celui qu’il en aura chargé ». Mais avec le temps les chrétiens ont dévié et sont allés trop loin, en combattant cette doctrine. Au 4e siècle, ils commencèrent à enseigner que le Saint Esprit changeait les éléments en le corps et le sang de Jésus, lorsque l’officiant étendait ses mains sur eux et rendait grâce. (Voir les écrits d’Ambrose, IX,12, et de Cyril de Jérusalem, IX.10). Par extension, ils enseignèrent que les membres du clergé étaient les seuls à avoir cette capacité de faire descendre le Saint-Esprit pour transformer les éléments. C’est pour cette raison que de nos jours si le curé n’est pas là, l’eucharistie n’est pas offerte. Un des passages qui les a été utilisé pour justifier cette mauvaise doctrine est celui en Jean 6.48-58: « ... ». Ce passage ne parle pas du repas du Seigneur. Il faut faire attention de ne pas tout mélanger, particulièrement si nous officions lors de la cérémonie du repas du Seigneur. Lire ce passage est risqué si nous ne l’expliquons pas correctement. Nous risquons de produire la même mauvaise compréhension que Jésus produisit chez les Juifs au verset 52. Manger Jésus et boire son sang est synonyme de quoi dans ce passage? De croire en lui (v.47 et v.29).
Mais revenons à ce passage de Matthieu 26. Si ce que je vous explique est un peu compliqué pour vous, il y a un autre argument plus simple pour expliquer que Jésus ne voulait pas vraiment dire que le pain et le vin devenaient son corps et sa chair. Quel est-il? Simplement que les grecs n’utilisaient pas le terme « comme » lorsqu’ils faisaient des comparaisons ou imageaient des concepts. Ils utilisaient simplement le verbe être. Par exemple, quand Jésus voulait représenter qui il était, qu’a-t-il dit en Jean10.7? « Je suis la porte ». Devons-nous croire qu’il est littéralement une porte ou est-ce une image? En Jean 15.5, il dit: « Je suis le cep et mon Père est le vigneron ». Devons-nous croire qu’il est littéralement une vigne? Jacques fit pareil au chapitre 4.14 de son épître. Il dit: « Vous êtes une vapeur d’eau… ». Êtes-vous réellement juste une vapeur? Non. Ces choses sont imagées.
II. Toutes les personnes présentes peuvent-elles prendre le repas du Seigneur ou seuls les baptisés? Qu’en est-il des enfants?
Selon les témoins de Jéhovah, seuls les 144 000 personnes mentionnées dans le livre de l’Apocalypse ont le droit de prendre la communion. Voici ce que dit le petit bouquin qu’ils utilisent pour interpréter les Saintes Écritures: « De nos jours, ceux qui participent au pain et au vin à l’occasion du Mémorial doivent avoir été introduits par le Christ dans cette alliance pour un royaume.
Combien de personnes ont part au Repas du Seigneur? Selon Jésus, seul un petit troupeau » de personnes sont appelées à faire partie de ce gouvernement céleste (Luc 12.32). Leur nombre total s’élève à 144 000 (Apo 14.1-3). Les premiers membres de ce groupe ont été choisis en l’an 33 de notre ère. Il est donc logique de penser que les participants au Repas du Seigneur ne sont plus très nombreux à notre époque. » (Comment raisonner à partir des Écritures, p.243)
Quand mes parents sont allés à l’église en Hollande avec ma cousine, les anciens de l’église Darbyste sont venus leur poser beaucoup de questions avant de commencer le culte. Ces questions étaient pour établir s’ils avaient le droit de prendre le repas du Seigneur ou pas.
Je lisais cette semaine le livret de Vérité pour Aujourd’hui sur le repas du Seigneur. En introduction, il y avait un article sur Alexandre Campbell, un grand prédicateur qui fut très influent dans le mouvement de la restauration aux Etats-Unis. Avant d’émigrer là-bas en 1808, il vivait en Écosse. Il fréquentait l’église d’Écosse qui observait le Repas du Seigneur seulement une ou deux fois par an. Quand ces rares moments arrivaient, le dirigeant examinait à l’avance la vie de chaque membre de l’assemblée pour déterminer s’il était digne ou pas de prendre le pain et le vin. Il remettait à ceux qui passaient avec succès son examen, un petit jeton métallique, qui permettait l’entrée au repas. Quand venait le dimanche où le repas était donné, on mettait des tables dans l’église sur lesquels on plaçait les éléments du Repas, et le dirigeant faisait entourer ces tables par des barrières, pour éviter que les gens sans jeton ne puissent s’approcher. Pour entrer dans la partie protégée, il fallait faire la file et mettre son jeton sur le plateau. Heureusement, après un premier départ raté pour l’Amérique (suite au naufrage de son bateau), il passa du temps dans la maison d’un prédicateur à Glasgow, un dénommé Greville Ewin. Ewin était un pionnier dans le mouvement pour restaurer le christianisme du NT en Grande Bretagne. Dans son église indépendante, Campbell apprit que dans la bible les premiers chrétiens observaient le repas du Seigneur de manière hebdomadaire et commença à faire ainsi.
C’est juste, mais comment devons-nous procéder lorsque nous distribuons le pain et le fruit de la vigne? Tout le monde peut-il en prendre? Sinon, devons-nous faire comme les Darbystes ou comme l’église d’Écosse au 19e siècle?
Tout d’abord, je trouve qu’il serait intéressant de voir ce qui était de coutume durant la Pâque juive. Pas que ce soit nécessairement normatif, mais c’est informatif et ça peut nous donner des pistes de réflexion, puisqu’il y a malgré tout des parallèles entre cette fête et le repas du Seigneur. Regardez en Exode 12, versets 43 à 49: « ... ». Dans ce texte, nous voyons:
Maintenant, que nous dit le Nouveau Testament sur ceux qui participaient au Repas du Seigneur? En Actes 2.41 et 42 nous lisons: « ... ». Qui persévérait dans la fraction du pain? Ceux qui avaient accepté la Parole des apôtres et été baptisés. En 1 Corinthiens 10.16-17, nous lisons que la coupe est la communion au sang du Christ et le pain au corps du Christ. Selon Paul, ceux qui participaient formaient quoi? Un seul corps. La Sainte-Cène est donc pour les membres du Corps de Christ, pour tous les membres (pas uniquement 144000 personnes). Quand devient-on un membre du Corps? En 1 Corinthiens 12.13, Paul dit que c’est lorsqu’on est baptisé dans un seul Esprit. Et quand reçoit-on l’Esprit? Quand on est baptisé en tant qu’adulte par une immersion complète dans de l’eau pour le pardon de ses péchés. Les chrétiens des premiers siècles croyaient fermement que seuls les disciples baptisés avaient le droit de prendre le Repas du Seigneur. Écoutez le témoignage de la Didachè à ce sujet (écrit entre l’an 90 et 120): « Ne permettez à aucun de boire de votre Eucharistie en dehors de ceux qui ont été baptisés au nom du Seigneur. Car, à ce sujet, le Seigneur déclara: « Ne donnez pas ce qui est saint aux chiens... Et au jour qui appartient au Seigneur, rassemblez-vous, rompez le pain et soyez reconnaissants, après avoir confessé vos transgressions, pour que votre sacrifice soit pur. Et ne permettez à personne en dispute avec son frère de se joindre à vous, jusqu’à ce qu’il soit réconcilié, afin que votre sacrifice ne soit pas souillé, car il s’agit du sacrifice dont parla le Seigneur. » Tertullien écrivit également sur ce sujet à la fin du 2nd siècle. Voulant reprendre les chrétiens qui partageaient le repas avec des hérétiques, il dit: « Ils entrent, ils écoutent et ils prient comme vous. Mais ne jetez pas les choses saintes aux chiens et les perles aux pourceaux ». Au vu de tout ceci, il me semble bien que seuls les chrétiens baptisés et non-exclus pour persistance dans un mauvais comportement devraient participer à l’eucharistie.
La bible ne nous demande pas de questionner et juger chaque visiteur avant le début du culte. Paul dit en 1 Corinthiens 11.28: « Que chacun donc s’examine soi-même! » Nous ne pouvons pas savoir si une autre personne a réellement « obéi de coeur » à Christ pour devenir esclave de la justice, comme le demande Romains 6.17-18. Dieu seul lit dans les coeurs. Quelqu’un peut avoir pris le baptême, pour les bonnes raisons, sans que je le sache. Pareillement quelqu’un peut avoir pris le baptême pour les mauvaises raisons sans que je ne le sache. Il n’y a pas de méthode obligatoire à suivre. Les anciens peuvent officier lorsque vient le moment du repas ou n’importe quel chrétien fidèle. Les personnes peuvent se lever et faire la file pour prendre les éléments, ou être servis, ou même faire passer le plateau l’un à l’autre sans l’aide d’un assistant. La meilleure méthode dépend souvent de la taille d’une assemblée. Imaginez-vous la difficulté de contrôler qui a le droit de prendre le repas dans une assemblée de 3000 personnes. Si nous adoptons un système ouvert, par exemple à cause de la grande taille de notre assemblée, il faut quand celui qui préside rappelle bien à l’audience, que le Repas du Seigneur est uniquement pour les membres du Corps. Mieux vaut insister dix fois sur ce point que de l’oublier. Mieux vaut aussi bien préciser ce qu’il faut faire pour devenir un membre du Corps
Si nous sommes une petite église, une difficulté qui se pose parfois est de savoir ce que nous devons faire quand une personne nous a bien dit qu’elle n’est pas encore baptisée? Devons-nous passer devant son nez sans lui présenter le plateau? C’est une solution! Tant pis si la personne n’est pas contente. Nous devons d’abord plaire à Christ. Mais le mieux c’est d’essayer d’expliquer sur le côté. Si le moment n’est pas encore venu d’avoir cette discussion, pour éviter de participer à un péché, mieux vaut qu’un enfant passe le plateau ou de se faire passer le plateau les uns les autres sans assistant. On peut aussi demander à tous ceux qui sont baptisés en tant qu’adulte pour la rémission des péchés de se lever et aux autres de rester assis.
Pourquoi? Parce qu’en un sens ils sont automatiquement sauvés par Dieu et font partie du Corps. Leurs péchés ne leurs sont pas imputés. Mais le sacrifice de Jésus ne sera réel pour eux que plus tard. Et comment expliquer aux enfants qu’un moment ils peuvent prendre ce repas, mais qu’un jour ils devront arrêter quand ils deviendront assez âgés aux yeux de Dieu pour être coupable et perdre leur salut? Peut-être c’est plus simple de ne pas leur donner le repas du Seigneur, car de toute manière ils ne comprennent pas la signification et ça devient alors un repas banal pour eux. Ce qu’il faut éviter selon Paul en 1 Corinthiens 11. Si le Repas du Seigneur est juste un repas commun pour se nourrir, alors autant attendre d’être à la maison pour boire et manger. C’est valable pour les enfants aussi.
Conclusion:
En conclusion, n’oublions jamais le but de ce très saint repas. Que Dieu nous aide à ne jamais négliger notre invitation à sa table. Prions ensemble: « ... »