Dieu sait que nous avons la mémoire courte. C’est pour cette raison qu’il nous rappelle encore et encore certaines choses dans la bible (Voir 2 Pierre 1.10-13). Dans sa bonté, tout au long de l’histoire, il a également utilisé des moyens mémo-techniques, pour aider ses enfants à se souvenir de certains points importants. Pouvez-vous pensez à certaines choses qu’il a utilisées dans l’Ancien Testament? Il a donné l’arc-en-ciel, la circoncision, le sabbat (Exode 31.13). Les juifs devaient porter un cordon bleu sur la frange au bord de leurs vêtements (Nbres 15.39), ils devaient parfois dresser de grandes pierres (Dt. 27.2-4)… Et dans le Nouveau Testament? Un des mémoriaux les plus importants est celui que Jésus établit la nuit avant sa crucifixion. Le repas du Seigneur, que nous devons prendre chaque dimanche, est un autre moyen mémo-technique qu’il a prévu pour nous aider à lui rester fidèles, et reconnaissants, dans le Nouveau Testament.
Ça fait maintenant trois semaines que nous étudions ce Repas Saint. Nous avons vu dans quel contexte il fut établi, dans quel but les premiers chrétiens le prenaient, et aussi quel jour et à quelle fréquence. Aujourd’hui, je voudrais me concentrer sur le déroulement et les éléments utilisés pour l’eucharistie. Lisons à nouveau ce que Paul dit à ce sujet, en 1 Corinthiens 11.23-26: « ... ». L’enseignement de la bible concernant le repas du Seigneur n’est pas compliqué. Pourtant, regardez comment il est enseigné de manière erronée dans de nombreuses dénominations. On se demande comment c’est possible d’errer autant avec un sujet aussi simple. Quels étaient les éléments utilisés par Jésus? Du pain et du fruit de la vigne.
I. Le pain, symbole du corps de Christ:
Parlons tout d’abord du pain. Peut-on utiliser n’importe quel pain? Non, pas sans changer le modèle de base que Jésus a utilisé et que ses apôtres ont donné. Jésus n’a pas pris n’importe quel pain, lorsqu’il a donné ses instructions pour ce qui serait l’eucharistie. Regardez en Luc 22.7. Nous lisons dans ce passage: « ... ». La fête où on immolait la Pâque était aussi appelée comment? La fête des pains sans levain (Ex. 12.17). Les ordres de Dieu concernant le levain durant cette fête étaient très clairs. Regardez en Exode 12.18-20: « ... ». Pourquoi le pain devait-il être consommé sans levain par les Juifs lors de la Pâque? En Dt 16.3, nous lisons: « ... ». C’était le pain de l’affliction. Il faut savoir que le levain est souvent symbole du péché dans la bible. Regardez en 1 Corinthiens 5.6-8: « ... ». Nous devons célébrer la fête, non avec du vieux levain, dit Paul au verset 8. De quelle fête parle-t-il? De celle qui rassemble les chrétiens les dimanches, de celle qu’il mentionne au chapitre 11.20-23, de celle durant laquelle nous nous réjouissons autour de la table du Seigneur. Durant cette fête, il ne faut pas qu’on trouve de l’hypocrisie, comme celle qui caractérisait Judas. Nous devons faire disparaître le levain, le péché. Sans aucun doute, Paul faisait une analogie ici. Le pain que nous prenons est sans levain, parce qu’il nous rappelle que Christ fut affligé pour nos péchés (Es. 53.4,7), mais qu’il vécut aussi en se préservant du péché. Il représente son corps physique, mais aussi spirituel. Et l’église doit être sans mauvais levain. Voici une deuxième raison pour laquelle le pain est sans levain. Et enfin, tout comme l’absence de levain montrait pour les israélites leur empressement de partir vers la terre promise, nous prenons chaque dimanche du pain sans levain, pour illustrer que nous sommes pressés d’aller au ciel.
II. Le fruit de la vigne, symbole du sang du Christ:
Paul dit que Jésus enseigna aux apôtres de prendre du fruit de la vigne. J’ai plusieurs questions pour vous aujourd’hui:
Les grecs avaient deux mots pour désigner le produit de la vigne. Il y avait le mot « yayin » et le mot « peri hagephen ». « Yayin » signifiait du vin. Nous trouvons ce mot en 1 Timothée 5.23 ou 3.3. Le mot « peri hagephen » faisait référence à tout ce qui était produit à partir des raisins, donc soit à du jus de raisins ou à du vin. Le Saint Esprit n’a pas précisé ce qu’il voulait entre le jus de raisin ou le vin puisqu’il a spécifiquement utilisé le mot peri hagephen. Il semblerait qu’il nous ait laissé le choix. Peut-on déterminer ce que les premiers chrétiens utilisaient? Oui. Parce que les récoltes des raisins (les vendanges) se font en fin septembre en Israël et la Pâque n’est pas avant la fin mars ou en début avril. La pasteurisation a été découverte au 19e siècle, beaucoup de temps après la mort de Jésus. À ce jour, on ne pense pas que les Juifs avaient les moyens de préserver du jus de raisin aussi longtemps sans qu’il ne fermente. Certains disent que peut-être ils faisaient cuire le jus de raisin jusqu’à l’obtention d’un sirop, que les Juifs auraient pu préserver sans fermentation et auquel ils auraient pu rajouter de l’eau quand ils voulaient du jus de raisin. C’est possible, mais aucun document historique n’indique cela. Les archéologues et historiens juifs disent qu’ils n’ont aucune preuve que cette méthode était connue ou utilisée. Jésus a donc probablement utilisé du vin rouge.
Alors comment est-ce que je sais qu’il était rouge? Parce que dans le Talmud, il est dit que seule une coupe de vin rouge peut être bénie. Ce livre de règles juives interdisait l’utilisation du vin blanc, du rosé, du noir ou du vin à haut taux d’alcool. Le professeur Rabinowitz, qui était le grand chef des rabbins de Jérusalem, a d’ailleurs écrit que les Juifs n’ont jamais utilisé autre chose que « du vin rouge de Palestine » (écoutez-bien) « coupé avec de l’eau ». La proportion utilisée était ¾ d’eau pour un quart de vin fermenté. (voir livre d’Eldred Echols: « The most excellent way », p. 149, ed. Sweet Publishing).
Le Talmud interdisait aussi de bénir le vin avant qu’il n’ait été mélangé avec l’eau. Cette pratique de couper le vin était tellement courante à l’époque de Jésus, que le terme pour verser du vin en hébreu (« mazag ») était synonyme de mélanger. Ceux qui sont donc d’avis que pour imiter Jésus, il faut absolument utiliser du vin devraient être logiques et le couper dans des proportions bibliques. Mais à nouveau je ne pense pas que nous sommes tenus d’utiliser du vin. Le fait que Jésus en utilisa est, selon moi, circonstanciel. C’est lié au fait que le jus de raisin n’était pas disponible en mars ou en avril.
Alors si je dis qu’on peut utiliser du jus de raisin pour la communion, mais pas du pain avec du levain, est-ce que je suis inconsistant? Quelqu’un pourrait dire qu’avec ma logique, alors nous ne sommes pas tenus de prendre du pain sans levain. Je ne pense pas que les deux peuvent être comparés et mis sur un pied d’égalité. Jésus aurait pu facilement fabriquer du levain ou en trouver pour prendre du pain avec levain. Alors qu’il lui aurait été impossible de trouver du jus de raisin non fermenté.
Mais quelqu’un dit, est-ce que le verset 21 en 1 Corinthiens 11 ne signifie pas que le vin était hautement intoxicant? Regardez ce que dit ce verset en français: « ... ». Le terme ivre en grec est le terme « Methuo ». Il est utilisé dans la version des soixante-dix en Ps 36.9, en És. 34.5,7 ; 49.26 ; 55.10 ; 58.11, en Jér. 31.14, 25 ; 46.10, en Agée 1.6 et Osée 14.8, non pas avec la signification d’être ivre, mais d’être abreuvé, saturé, rassasié.Je ne pense pas que Paul reprenait nécessairement les Corinthiens pour le fait de se saouler, mais plutôt parce que certains s’empiffraient et buvaient abondamment, alors que d’autres avaient faim. Il faut vraiment boire beaucoup de vin mélangé à de l’eau avant d’être ivre. La plupart des commentaires et historiens sont accord avec moi sur ce point (FF. Bruce, Coates dans la « NBD », Lamber dans la « ISBE », Wallace dans la « DCC », Gunther dans la « DNTT », Bingham dans « Antiquities », Everett Ferguson dasns « Early Christians speak », dans la IDB…). Et entre parenthèses, la Didachè (ce document du début du second siècle qui donne des instructions sur le repas du Seigneur) précise aussi que le vin devait être coupé avec de l’eau. Nous voyons donc à travers tout ceci, que nous devons utiliser du vin rouge, comme la couleur du sang du Christ qui a coulé pour l’eucharistie.
Conclusion:
En terminant, je voudrais vous raconter une petite histoire vraie. Avez-vous déjà entendu parler du président Garfield (James Abram)? Il fut le 20e président américain, qui servit à la tête des USA en 1881, après 9 mandats consécutifs au poste de représentant de l’Ohio. Le samedi après son élection, un de ses assistants vint le trouver pour lui demander de réunir dans l’urgence son cabinet. C’était le samedi soir, il voulait une réunion le dimanche matin, parce qu’il y avait qu’une crise nationale risquait d’arriver. Abram Garfield refusa et dit qu’il avait déjà un engagement. Le membre de son cabinet insista. Le problème était si conséquent que le président avait intérêt à remettre à plus tard son engagement. Mais Garfield tint bon. L’assistant lui dit alors: « Monsieur le président, je suis troublé. Puis-je savoir avec qui vous avez un engagement aussi important pour qu’il ne puisse pas être remis à plus tard? » Garfield répondit: « Bien sûr! Je vais être franc avec vous. Mon rendez-vous est avec Dieu. Je suis invité à sa table demain à 10h30 le matin et je compte bien y être. » Et il y alla. La crise vint et se dissipa et la nation survécut. Mais le président Garfield fut fidèle à Dieu et ses obligations. C’est beau, n’est-ce pas? Voulez-vous savoir la meilleure dans tout ceci? C’est qu’il était membre de l’église du Christ. C’était un de nos frères! Aujourd’hui sommes-nous aussi fidèles que lui envers Dieu et ses invitations à sa table? Prions ensemble.