La place de la femme dans l’Ancien Testament (Ch. 11.5)

Série: Solutions célestes pour une église (im)parfaite

Introduction:

J’espère que nos études en 1 Corinthiens ont été édifiantes et bénéfiques pour vous jusqu’à présent. La semaine dernière nous avons terminé l’étude du chapitre 10. Nous arrivons donc aujourd’hui à une des sections les plus complexes de cette lettre de Paul. Si vous vous demandez pourquoi, je voudrais que vous ouvriez vos bibles au chapitre 11, verset 5 et que vous lisiez avec moi ce que le Saint Esprit nous y dit: « ... ». Comprenez-vous ce que vous venez de lire? Comment l’expliqueriez-vous à votre entourage? Je me suis dit que le meilleur moyen de le savoir, c’était aujourd’hui de faire venir Mavis au pupitre et de lui demander de nous présenter la leçon. Mavis es-tu prête à le faire? Non? Pourquoi? Le livre de 1 Corinthiens ne dit-il pas qu’il y avait des femmes prophètes à Corinthe et qu’elles étaient capables d’enseigner et de conduire les prières? J’ai également ramené un voile avec moi pour éviter que tu ne te sentes désobéissante quand tu prêcheras pour nous ou lorsque tu nous conduiras en prière. Le veux-tu? (Non?!? Je comprends!)

Nous avons tous des idées bien arrêtées sur ce qu’une femme peut ou ne peut pas faire lorsque nous nous assemblons pour adorer le Seigneur. Personne ne voit d’objection à ce qu’elle nettoie les toilettes ou le plat qui contient les éléments du repas du Seigneur. Pas de problème non plus, si elle veut préparer un pot-au-feu pour le repas en commun le premier dimanche du mois, ou enseigner une classe pour les enfants (surtout s’ils sont tout petits et difficile à gérer). Mais a-t-elle le droit de passer le plateau le dimanche? Peut-elle conduire une étude biblique mixte durant la semaine? Lorsque nous sommes réunis lors des campagnes d’évangélisation, peut-elle présenter une conférence ou un témoignage? Lorsque nous formons un cercle pour donner l’occasion à plusieurs de prier, peut-elle s’exprimer à haute voie comme les hommes pour nous conduire en prière? Il n’est pas facile de répondre à toutes ces questions, n’est-ce pas?

Pour bien comprendre la volonté de Dieu à ce sujet, il va nous falloir creuser ce thème pendant plusieurs semaines, en commençant non pas avec le Nouveau Testament, mais avec l’Ancien Testament. Pourquoi? Parce que beaucoup disent que Paul était influencé par une société misogyne lorsqu’il plaça des restrictions sur le rôle de la femme en écrivant sa lettre aux Corinthiens. Ils disent qu’aujourd’hui la place de la femme a évolué dans notre société et qu’il nous faut aussi évoluer à l’église. Il fut un temps, il est vrai, où la femme n’avait pas le droit de voter et encore moins de faire une carrière en politique ou de diriger une entreprise. Elle était souvent considérée comme un objet. Mais aujourd’hui, la femme fait tout ce que l’homme fait. Et reconnaissons le, souvent elle le fait mieux que lui. Alors pourquoi l’empêcherait-on de servir à tous les niveaux à l’église? En gros ce que ces chrétiens progressistes pensent, c’est que la place de la femme au foyer et au sein de l’église est déterminée et doit continuer à être déterminée par la culture du moment.

Ont-ils raison? Est-ce juste? La bible doit-elle être interprétée en fonction de notre culture? Oui et non. Certaines choses sont déterminées par la culture, y compris certains enseignements qui concernent le rôle de la femme et sa manière de s’habiller (par exemple ce qu’il convient de porter ou non en public peut varier selon le pays et l’époque. Idem concernant le rôle qu’elle peut remplir à l’extérieur du foyer ou même parfois dans l’église. Dans certains lieux par exemple le fait de passer un plateau avec les éléments du repas du Seigneur n’est pas vu comme prendre la conduite, mais comme un service. Les femmes viennent de l’arrière avec les plateaux. C’est pareil aussi avec la lecture de la bible lors d’une classe biblique. Dans certains endroits lire, même en étant assis est équivalent à prendre de l’autorité sur un groupe…). Mais il y a également dans la bible, des instructions ou des restrictions qui relèvent des préférences et de la volonté éternelle de Dieu et qui sont immuables. On peut parler de principes éternels. Si la forme peut changer d’un pays à un autre dans notre manière d’appliquer un commandement, le principe dans le fond ne change pas. Paul fera par exemple référence à des principes concernant le rôle de la femme en 1 Corinthiens 11, aux versets 8 et 9.

Il n’est pas toujours facile de faire la différence entre ce qui relève de sa volonté permanente (de son plan éternel) et de la culture éphémère. Pour bien faire la différence, il nous faut parfois faire des recherches minutieuses dans la Parole de Dieu. Il faut être prudent avant de tirer des conclusions et bien vérifier le contexte ou l’entièreté des enseignements de Dieu dans la Bible sur certains sujets. Pour ce qui est du rôle de la femme dans l’église et du voile, il nous faut donc remonter aux origines du monde, avant que toute structure patriarcale n’existe, avant que les coutumes et les cultures ne se développent, et voir comment Dieu a institué les choses.

I. Retour aux sources:

Allons donc en Genèse 1.26-28 vers un passage que vous connaissez bien. Mais je suis prêt à parier qu’aujourd’hui, vous allez malgré tout apprendre des choses. Nous lisons ceci: « ... ». Contrairement aux autres êtres vivants, nous lisons que Dieu fit l’homme à son image. Mais attention, pas seulement l’homme, la femme aussi.

De quelle manière nous avons été créé à son image? Est-ce physiquement ou spirituellement? Est-ce lié à notre capacité de faire des choix moraux ou de faire de l’humour, ou de ressentir des sentiments comme de la colère ou de la compassion? Est-ce à cause de notre grande créativité? La bible ne le précise pas, mais elle témoigne que l’homme et la femme sont uniques. Ils reflètent tous deux Dieu, ce qui nous donne une grande valeur peu importe notre sexe. Mais plus pertinent que ça pour nous aujourd’hui, ce passage confirme qu’il fit l’homme et la femme avec des différences physiques, donc hormonales, cérébrales et psychologiques. Ces différences ne sont pas le résultat d’un accident. Dieu voulait qu’il en soit ainsi, parce que nous avons des rôles différents à jouer. La meilleure illustration se trouve au niveau de la reproduction. En Genèse 1.28, Dieu a ordonné à l’homme et la femme d’avoir des enfants. Malgré tous les progrès de la science, l’homme ne peut toujours pas porter l’embryon en lui. Et il ne peut pas donner le sein pour nourrir le bébé. La femme est conçue pour faire cela. Ce qui la met dans une position unique pour prendre soin des petits enfants. L’homme a reçu de son côté une plus grande force physique. Je sais qu’il y a des exceptions, mais en général c’est vrai. Ça le met dans une position de protecteur. Il peut pourvoir plus facilement ainsi. C’est en s’unissant et en appréciant ces différences mutuelles qu’un homme et une femme ont le désir et la capacité de s’accoupler et qu’ils peuvent accomplir les desseins de Dieu. Nous sommes égaux en valeur à ses yeux, portant en nous son image, mais nous sommes différents. Il nous faut accepter ces différences pour être épanouis. C’est en partie pour que nous réalisions bien nos rôles différents que Dieu nous raconte qu’il créa l’homme et la femme en deux étapes bien distinctes (en contraste avec ce qui nous est rapporté concernant les animaux). Nous lisons en Genèse 2.4,7 et 15: « ... ». Comment Adam a-t-il réagi quand il a vu pour la première fois les arbres et les oiseaux, quand il a entendu le premier loup crier ou le premier lion rugir? À quoi a-t-il pensé en voyant le jardin d’Éden et les rivières qui le traversaient? Ce serait fascinant de le savoir, mais aucun détail de ce genre ne nous est donné. On lit juste qu’il était seul, sans femme et qu’il reçut une tâche de la part de Dieu. Son occupation devait être de cultiver et de prendre soin du jardin. Voilà probablement pourquoi mesdames, l’homme est orienté vers l’accomplissement de tâches à l’extérieure de la maison, pourquoi le travail est si important pour nous. Dieu voulait que l’homme prenne des initiatives et qu’il exerce ses compétences pour accomplir ce devoir. Mais il devait comprendre que ses accomplissements ne pouvaient pas lui apporter le réconfort et le bonheur s’il était seul. Nous lisons donc ceci en Genèse 2.20-24: « ... ». En lisant ces mots beaucoup de personnes se demande si Adam avait une cicatrice après que Dieu lui ait enlevé une côte. Ressentait-il de la douleur après cette opération? Était-il surpris ou ébahi par la beauté de sa compagne? Et comment Ève a-t-elle réagi en ouvrant les yeux et en trouvant Adam à ses côtés? Était-ce l’amour au premier regard? Ne serait-ce pas chouette de savoir les premières paroles qu’ils se sont échangées? Quand se sont-ils embrassés la toute première fois? Étaient-ils romantiques, affectueux, jouettes? Plus pertinent pour notre étude, comment se sont-ils répartis les premières tâches? Adam a-t-il dit à Ève au bout d’une semaine en se levant: « Chérie, je pars au travail ce matin. Je dois prendre soin du jardin que Dieu nous a donné? Je serai de retour à 12h00, que vas-tu me préparer à manger? » ou lui a-t-il dit: « Est-ce que tu viens avec moi pour m’aider à tailler des branches et ramasser des fruits? » Ne voudriez-vous pas le savoir? Mais la bible ne dit rien à ce propos. Ce qu’elle nous dit par contre c’est qu’il n’était pas bon pour l’homme d’être seul sexuellement, émotivement, spirituellement et physiquement. De quoi avait-il donc besoin? D’une aide semblable à lui. L’homme avait besoin d’autre chose que d’un chien. Il avait besoin d’un vis à vis, d’une créature comme lui, de quelqu’un qui répondrait à ses besoins. Attention, il n’est pas dit qu’il avait besoin d’une esclave ou d’une servante qui obéissait à tous ses moindres désirs. Il avait besoin d’une aide. Pas d’un chien! Pas d’un maître non plus, mais d’une aide, d’un répondant qui se concentrerait sur ses besoins. Voilà pourquoi la femme est plus portée sur le relationnel. Une aide ne veut pas dire nécessairement que la personne qui donne un coup de main est inférieure en valeur. En Psaumes 46.2, nous trouvons le même mot. Et à qui s’applique-t-il? À Dieu. Dieu n’est pas inférieure à nous en valeur, que du contraire! L’homme et la femme furent donc conçus pour remplir des rôles différents, mais complémentaires.

Mais dans ce passage de Genèse, nous trouvons autre chose qui indique la position que l’homme devait assumer vis à vis de la femme. Il est facile de le rater si nous ne faisons pas attention. Où trouvons-nous ce détail? Dans la partie qui raconte comment toute créature acquit un nom. Qui choisit le nom de tous les êtres vivants? Regardez à nouveau en Genèse 2.19-20: « ... ». Adam nomma chaque créature. Mais selon Genèse 5.2, Dieu donna son nom à Adam (en hébreux l’homme se disait « Adam » du mot sol qui était Adamah). Pourquoi ces détails sont-ils importants? Parce que c’est celui qui est chef ou responsable qui nomme toujours ceux sous ses soins. C’est toujours pareil aujourd’hui avec le choix du nom d’un enfant ou d’un chien qu’on adopte. Dieu nomma l’homme, parce qu’il était son créateur et l’homme nomma les animaux, parce que Dieu l’avait établi en charge des animaux. Ce détail est important, parce que lorsque la femme fut créée, qui lui donna son nom? Regardez en Genèse 2.23: « ... » et en Genèse 3.20: « ... ». Adam donna son nom à la femme. Ce fait n’est pas anodin! Il est lourd de sous-entendus! Il signifie qu’Adam était responsable d’Ève. En vertu de quoi? Était-il meilleur qu’elle? Non. Pour le comprendre, il nous faut revenir à ce choix de Dieu de créer l’homme et la femme en deux occasions distinctes. Soulignons qu’il aurait pu les créer au même moment. Il aurait pu aussi créer la femme avant l’homme. Mais il a choisit de faire l’homme d’abord, et en se faisant, il fit de lui le premier né. Ce fait est vraiment clé. Le concept du premier-né est important dans la bible. Pourquoi?

II. Le principe des premiers nés:

  1. Le premier-né appartient toujours à Dieu.

    Regardez en Exode 13.1-2: « ... ». Tout premier-né était mis à part pour Dieu ou racheté avec de l’argent (Ex 13.13). Longtemps même avant que la loi de Moïse ne soit écrite, nous voyons que Dieu ressentait déjà que tout premier-né lui appartenait. Pensez par exemple au tout premier sacrifice qu’il agréa. La bible nous dit qu’il accepta l’offrande d’Abel, mais pas celle de Caïn. Pourquoi? En quoi étaient-elles différentes. En Genèse 4.4, nous lisons que le sacrifice d’Abel consistait en des moutons premiers-nés, alors que Caïn offrit des fruits (remarquez que ce n’était pas les premiers fruits). On voit que toujours, même avant la venue de la loi de Moïse, Dieu considérait les premiers-nés comme lui appartenant, particulièrement les mâles, regardez en Dt. 15.19: « ... ». La loi de Moïse ne faisait que rappeler cela.

    Le premier né avait également une fonction importante au sein de sa famille.

  2. Il avait une responsabilité plus importante, comparé à ses frères et sœurs.

    Il avait le devoir de pourvoir aux besoins de sa mère, de ses frères et soeurs au cas où quelque chose arrivait à son père. C’est pour cette raison qu’il recevait une double portion sur l’héritage comme le montre Deutéronome 21. 15-17. Il était responsable d’eux. C’était lui le plus grand, ça devait être lui le plus sage et ça devait être à lui de conduire les autres dans la bonne voie (comme le montre le récit de Joseph avec les interventions de Ruben premier-né en Gn 37.21-22, 29-30 ; 42.22 et 37, 43.33)

    Au niveau spirituel, Dieu voulait également qu’il soit un modèle et un conducteur. Souvent ce ne fut pas le cas, comme dans l’histoire de Caïn et Abel, d’Ésaü et Jacob, de Davide et ses frères. Le fait d’être né le premier ne garantissait pas nécessairement une plus grande spiritualité ou sagesse. Mais c’était malgré tout ce que Dieu désirait du premier né. Tout ceci illumine le choix de Dieu, lorsqu’il sélectionna les Lévites pour le servir comme prêtres.

  3. Les Lévites servaient Dieu à la place des premiers-nés mâles:

    En Nombres 3.6 Dieu dit à Moïse de faire approcher la tribu de Lévi et de la placer devant le sacrificateur Aaron pour qu’elle soit à son service. Les hommes de cette tribu devaient remplir les fonctions de prêtres et prendre soin du tabernacle et plus tard du temple. C’étaient à eux de conduire les autres Juifs dans l’adoration. Aucun homme d’une autre tribu ne pouvait servir Dieu en tant que prêtre. Mais quelles furent les raisons de cette nomination? Regardez en Nombres 3.40-48: « ... ». Ayant tout ceci à l’esprit, allez maintenant en 1 Corinthiens 1.3 et 8-9: « ... ». Est-ce que ce verset commence à avoir un sens? Regardez en 1 Timothée 2.8-13: « ... ». Qui est supposé conduire en matière de spiritualité dans l’église et la famille? L’homme. En vertu de quoi? Du principe du premier-né. Le mâle fut créé d’abord et consacré dès le départ pour conduire sa femme et sa famille spirituellement. Il serait tout aussi impensable aujourd’hui pour une femme de prendre la conduite, que pour un enfant d’Israël d’une autre tribu que celle de Lévi de conduire l’adoration.

Conclusion:

Mais alors qu’en était-il des prophétesses et des femmes qui conduisait la prière? Et pourquoi Paul continue-t-il de parler de la chute de la femme et de l’homme dans le passage de 1 Timothée comme si cela aussi était lié à la question? Nous sommes à court de temps, mais nous en parlerons la semaine prochaine.

Terminons par une prière