Sommes-nous prêts à faire beaucoup pour amener de nouvelles âmes à Christ? Tout dépend si nous réalisons vraiment ce qu’il leur arrivera s’ils ne répondent pas à l’évangile et si nous aimons ceux qui sont perdus.
Je vous ai dit il y a quelques semaines que ça n’a pas été difficile pour moi de prendre la décision de ne plus boire d’alcool lorsque j’ai adopté Candice. Puisqu’elle venait d’une famille où les parents et les grands-parents étaient tous des alcooliques, j’ai décidé de ne pas prendre de risques en l’exposant à ce genre de boisson à la maison. Je lui ai appris à être méfiante de l’alcool. Ça ne m’a posé aucun problème. Je n’ai aucun regret d’avoir fait ce choix. Mon amour pour elle m’a motivé. De la même manière, si nous aimons ceux qui sont perdus, nous allons faire de gros sacrifices pour les influencer de la bonne manière de venir à Christ.
Dans la bible, nous trouvons plusieurs passages qui montrent que l’amour est moteur pour amener les gens au salut. Selon Jean 3.16, pour quelle raison Dieu a-t-il sacrifié son propre fils pour nous amener le salut? Selon Jésus en Jean 10, pour quelle raison le bon berger donne-t-il sa vie pour ses brebis quand vient le loup, alors que le mercenaire se sauve? Parce qu’il les aime. Il connaît le nom de chacune d’entre elle. Si un mouton s’égare, il laisse les 99 autres derrière lui pour aller retrouver celui qui est perdu. Bien sûr le bon berger est une image de Jésus. Il nous a tant aimé qu’il a donné sa vie pour nous. Celui qui aime les gens autour de lui fait tout pour les sauver. Et il ne s’arrête pas de le faire, comme les pharisiens, une fois qu’ils sont convertis.
Paul était un exemple de bonne conduite pour tous les chrétiens sur ce point. Il dit ceci en 1 Corinthiens 8.13: « ... ». Remarquez ce sacrifice qu’il était prêt à faire par amour pour les âmes. Il était prêt à s’abstenir pour toujours de certains aliments, si ça pouvait contribuer à sauver des âmes. Seriez-vous prêts à faire pareille? Quelle est votre boisson préférée? Seriez-vous prêts à ne plus jamais en boire si ça pouvait aider à amener quelqu’un au salut, même si vous trouvez que ceux autour de vous sont bêtes d’avoir un problème avec cette boisson? Et seriez-vous prêts à aller plus loin? Jusqu’où iriez-vous?
Au chapitre 9, Paul parle d’autres sacrifices importants qu’il faisait pour amener des âmes à Christ. Il en parle non pour se vanter, mais dans l’espoir de motiver les chrétiens à faire pareil, pour qu’ils comprennent que ce n’est pas grand chose de s’abstenir d’aliments ou de pratiques qui posent problèmes aux frères moins mûres dans la foi. Lisons ensemble le verset 1: « … ». Avant de parler des sacrifices qu’il faisait, Paul commence à rappeler aux frères sa position en Christ et les droits qui vont avec.
I. Paul rappelle ses droits:
Il était chrétien et donc un homme libre. Contrastez ces mots avec la manière dont beaucoup voient aujourd’hui le christianisme. Combien ne refusent pas de s’engager dans la foi parce qu’ils la considèrent comme une entrave à leur liberté? Pour Paul, le christianisme amenait un vent de liberté, par rapport aux traditions familiales et obligations juives, par rapport aux choses malsaines pour la chaire et par rapport aux superstitions.
Je rencontre tellement de personnes qui ne veulent pas de Jésus, car elles ont peur d’être liées, mais elles ont besoin de porte-bonheur. Elles s’inquiètent constamment à cause de l’avenir. Nombreux sont ceux aussi qui cherchent leurs maisons pour voir si quelqu’un n’y a pas caché un objet pour leur lancer un mauvais sort. D’autres sont pris dans des mauvaises habitudes comme l’alcool, la drogue, les addictions au sexe. Ils sont enchainés par la cupidité ou l’amertume ou la rancoeur. Et ces choses qu’ils ne comprennent pas, faute d’instruction biblique, les avilissent et les détruisent peu à peu. Ce qui est triste, c’est qu’en Christ tout cela peut disparaître et ils ne le réalisent même pas. Paul lui le savait. Il était libre.
Vous me dites, oui mais est-il possible pour un serviteur d’être vraiment libre (puisque Paul servait Christ). Je vous dis tout dépend de la nature du maître. Tous les maîtres ne se valent pas. Mieux vaut donner sa vie à Christ, que de se retrouver contrôlé par Satan.
Il avait vu personnellement Christ et avait été choisi par lui. Quel privilège! Combien d’entre nous peuvent dire la même chose? Aucun des chrétiens de Corinthe ne pouvait prétendre avoir la même bénédiction. En tant qu’apôtre, Paul avait plus d’autorité et plus de légitimité qu’eux tous réunis. En Éphésiens 2.20, la bible nous dit que l’église repose sur deux bases. La première et la plus importante est Jésus Christ. Mais la seconde, qui est nécessaire aussi à l’église, est le témoignage des apôtres, c’est à dire la Parole Apostolique. Paul aurait donc pu prétendre à une position plus élevée que les autres chrétiens. Il pouvait en un sens prendre toutes les libertés qu’il voulait, puisqu’il parlait pour Christ.
Troisièmement il était le fondateur de leur assemblée, ce qui normalement devait lui valoir de la reconnaissance et de l’honneur. Il avait oeuvré dur pour établir cette église selon ce que nous voyons en Actes 18. Certains pouvaient mettre en question son apostolat, mais les chrétiens de Corinthe ne auraient eu dur de le faire, parce qu’ils étaient un témoignage vivant en sa faveur. Une pomme vient toujours d’un pommier et une figue d’un figuier. Si les membres de l’église de Corinthe étaient chrétiens, c’est parce que Paul était chrétien. Si aujourd’hui vous êtes membres de l’église, c’est parce qu’un membre de l’église vous a amené à Christ. C’est pour cette raison que j’ai toujours des doutes quand quelqu’un me dit qu’il est baptisé pour la rémission des péchés s’il n’a pas été baptisé par un membre de l’église de notre Seigneur. Les chrétiens de Corinthe étaient la preuve vivante de la véracité de la foi de Paul. C’est pour cette raison que Paul dit aux versets 2 et 3: « ... ».
II.Paul parle de ses sacrifices:
À partir du verset 4, Paul commence à parler des choses qu’il avait sacrifiées pour sauver les âmes.
Faites bien attention à ce qu’il va dire. Au verset 4, nous lisons: « ... ». La réponse est oui, mais il préférait sacrifier ce droit, si une âme était en jeu. Nous en avons déjà parlé, je ne m’éternise pas sur ce point.
Le second sacrifice qu’il faisait est étonnant. Il était énorme. Regardez aux versets 5-6: « ... ». Paul avait tourné le dos à la possibilité d’un mariage heureux, pour être disponible d’avantage pour le Seigneur. Il savait qu’en étant marié, il n’aurait pu voyagé autant qu’il le faisait, que son temps aurait été partagé entre les attentes de sa femme et de son ministère. Paul avait donc renié ce droit pour avoir plus de temps pour sauver des âmes. Un sacrifice que peu seraient prêts à faire.
Mais ce n’est pas tout. Regardez ce qu’il faisait d’autre, aux versets 7 à 14, Paul écrit qu’il avait la possibilité de prélever une partie de la collecte de l’assemblée de Corinthe pour subvenir à ses besoins, mais il y renonçait. Ce qui motivait Paul n’était pas l’argent, mais l’envie de sauver les âmes. Ressentez-vous de l’amour pour les âmes au point d’être prêts à offrir gratuitement de votre temps pour proclamer l’évangile à ceux qui sont perdus? Je l’espère. Regardez le sacrifice suivant que Paul faisait.
Ce point est hyper important pour nous, car nous sommes une église remplie de personnes de différentes nationalités. Et quand on est loin de chez soi, parmi un peuple différent, aux coutumes différentes, à la langue différente, c’est profondément troublant. Il est difficile de trouver sa place. On n’arrive pas à montrer sa valeur et à se faire des relations car on ne maîtrise pas la langue. Pensez-y le langage est ce qui nous permet d’être défini au sein d’un groupe. On perd tellement en quittant son pays, qu’on regrette ce qu’on a connu et on s’accroche souvent à ses racines plus fermement que ceux qui restent au pays. Et donc on essaie de préserver sa culture, au moins à la maison. On essaie d’apprendre sa langue aux enfants. Puisque l’étranger se sent souvent mal à l’aise dans sa nouvelle patrie et puisqu’il est régulièrement mal compris quand il essaie de s’exprimer, il a parfois tendance à s’accrocher aux autres immigrés qu’il rencontre, surtout s’ils viennent eux aussi de son pays. Il s’isole donc dans une espèce de sous-culture. Naît ainsi le communautarisme.
Le communautarisme, c’est vivre dans un pays étranger, la majorité de son temps seulement avec les gens de son pays d’origine. C’est une béquille qui aide l’immigré à supporter les changements, à survivre parfois. Mais c’est aussi un mur qui le sépare d’avantage du nouveau pays dans lequel il vit. Le communautarisme devient souvent un handicape. Il empêche de se faire des amis originaires du nouveau pays où l’on vit. Il empêche d’apprendre à mieux parler la langue du nouveau pays et au final d’être accepté par la majorité des gens du pays d’accueil.
Je me rappelle quand je suis allé vivre aux USA pour la première fois. Je me suis retrouvé à l’université dans une classe d’anglais pour tous ceux qui ne maîtrisaient pas suffisamment la langue pour suivre les autres classes. Donc j’étais avec tous les étrangers. Qu’est-ce que j’ai fait? J’ai pris des classes de français et d’espagnol, espérant retrouver d’autres personnes qui parlaient ma langue. Malheureusement ce n’était pas le cas. La plupart des jeunes dans mes classes ne parlaient pas vraiment le français. Je me suis donc retrouvé entouré d’américains qui parlaient l’anglais tout le temps. Par contre mes compagnons de classe pour l’anglais réservé aux étrangers étaient pour la plupart des orientaux. Ils ont commencé à passer beaucoup de temps entre eux. Pour moi il n’y avait aucun autre français. Je me suis donc retrouvé à devoir passer la majorité de mon temps avec des américains. Mais savez-vous à la fin qui a le plus progressé dans mon cours d’anglais? Moi. J’ai mieux réussi mes examens qu’eux. Je me suis également fait plus d’amis. Pourquoi? Parce qu’ils s’étaient enfermés dans le communautarisme.
J’en arrive maintenant au problème au problème du communautarisme dans l’église. Et je lis des passages comme 1 Corinthiens 9.19-23, où Paul dit: « ... ». « Car bien que je sois libre, je me suis rendu le serviteur de tous », dit Paul. Certaines bibles traduisent: « je me suis rendu l’esclave de tous ». Vous avez probablement entendu comme moi les histoires des personnes qui se sont vendues comme esclaves juste pour pouvoir entrer dans un pays et y prêcher l’évangile. D’autres sont entrés dans des vallées de lépreux et n’ont jamais été revus. Paul se rendait serviteur de tous afin de gagner le plus grand nombre. Avec les Juifs, il agissait comme un Juif, même s’il n’était pas Juif. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il agissait de manière contraire à l’évangile. Paul pouvait observer de nombreuses coutumes juives sans pour autant aller contre les enseignements de Jésus. Mais il savait que la loi de Moïse n’était plus en application. Paul fut un exemple pour Timothée qui se fit par exemple circoncire pour être accepté dans les synagogues et y prêcher Jésus avec Paul. Auriez-vous été prêts à faire pareil?
Paul dit qu’avec les païens, il vivait comme un païen, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il ne vivait pas sans un guide moral. Il était tout de même sous la loi du Christ. Remarquez en passant ces allusions importantes à la loi de Moïse et à celle de Jésus. Les chrétiens ne sont pas sous la loi de Moïse, mais sous la loi du Christ.
Paul ajoute à tout ceci, qu’il était faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Il faisait tout ce qui était nécessaire afin de gagner le plus grand nombre possible. Est-ce que ça vous parle? Qu’est-ce que ça veut dire par rapport au communautarisme dans l’église? Ça veut dire que (même s’il y a des moments où il faut être avec les étrangers comme un étranger pour les gagner), nous ne sommes pas appelés, en tant que Chrétiens, à rester dans les confins de notre culture d’origine. Si nous évoluons uniquement avec la minorité dans notre pays, alors comment allons-nous toucher la majorité qui nous entoure? Si nous n’apprenons pas à parler la langue du pays et à vivre comme les gens du pays, là où nous sommes, comment allons-nous les sensibiliser aux enseignements du Christ? Écoutez-moi bien et permettez-moi de faire preuve de franchise. Si lorsque nous venons à l’église, nous restons juste avec les personnes de la même couleur que nous, comment les visiteurs vont-ils sentir qu’on les aime et qu’on veut qu’ils reviennent parmi nous?
Il y a une cinquantaine d’année, Martin Luther King a dit ceci: « Le moment de la semaine où la ségrégation est la plus importante aux Etats-Unis est l’heure du culte le dimanche matin. » C’est toujours vrai aujourd’hui et c’est tragique n’est-ce pas? Les chrétiens de la même culture aiment souvent se réunir entre eux et finir par faire des églises séparées sur base de la culture un peu partout. Je vous loue aujourd’hui, parce qu’il n’en est pas ainsi parmi nous. Vous n’avez pas choisi de faire une église ghanéenne et d’un autre côté une église alsacienne ou une église américaine et à côté une église ghanéenne. C’est une preuve de maturité ! Mais si nous nous réunissons ensemble et puis que nous restons dans notre petit groupe avec les gens de notre propre culture, alors nous ne faisons pas beaucoup mieux que de nous diviser en assemblées selon la culture. Je dis souvent à mes filles qu’il faut qu’elles privilégient le français quand elles me parlent à l’église. Pourquoi? Parce que c’est impoli de parler devant les autres dans une langue étrangère, sauf s’il y a un problème personnel bien sûr. Mais aussi et surtout si nous parlons ensemble dans une langue étrangère, est-ce qu’un visiteur se sentira le bienvenu? J’en vois parfois qui restent sur le côté et il n’y a aucun moyen qu’ils se joignent aux discussions parce qu’elles sont dans une langue qu’ils ne comprennent pas. Est-ce que ces gens vont repartir en se disant qu’ils ont passé un bon moment à l’église, que c’était encourageant pour eux? Se sentiront-ils aimés et désirés dans le corps du Christ? Non ! Dieu a créé les différentes langues pour diviser, pas pour unifier. Nous devrions toujours essayer de nous souvenir de cela.
Bien sûr il y a des moments où nous pouvons user de cette langue maternelle que nous maîtrisons mieux, mais ce moment n’est pas quand nous sommes avec d’autres qui ne la comprennent pas. Si nous n’avons vraiment pas le choix, car nous avons parmi nous une famille qui parle l’anglais ou le Twi et pas le français, alors d’accord. Mais dans ce cas, faisons tout pour traduire. Il serait triste de perdre des âmes parce que nous n’avons pas fait d’efforts pour être avec le français comme le français. Il faut aller jusqu’au bout de nos efforts pour l’unité et l’évangélisation. On m’a parlé d’une église italienne qui était composée de Ghanéens et d’Américains. Ils faisaient leurs cultes en anglais. Puis un jour en étudiant ce passage, ils ont décidé de commencer à tout faire en italien. Pourquoi? Parce qu’ils ont compris qu’en maintenant le culte en anglais, ils ne toucheraient jamais que des minorités en Italie. Pour toucher les italiens, qui représentent la majorité des âmes perdues, ils se sont mis à faire les cultes en italien. Ça c’est l’amour ! C’est se sacrifier comme Paul se sacrifiait.
Conclusion:
Alors je reviens à ma question de départ: Qu’êtes-vous prêt à faire pour gagner des âmes? Aimez-vous réellement votre prochain? Alors n’hésitez pas à sacrifier ce qu’il faut.
Avez-vous déjà entendu parler de Barry Goldwater? Il était candidat à la présidence des Etats-Unis en 1964. Il donna un discours à la TV qui scella son sort. Dans celui-ci, il dit: « Ce n’est pas un vice de prendre des mesures extrêmes quand il s’agit de défendre la liberté. De même la modération n’est pas une vertu quand il s’agit de poursuivre la justice ! » Cette déclaration fit peur aux électeurs américains. De nombreuses personnes se dirent qu’une fois élu, Barry Goldwater serait capable de déclencher une guerre atomique avec de telles pensées. Il perdit donc la course à l’investiture et Lyndon B Johnson fut élu à sa place. Pourquoi est-ce que je vous raconte cela? Parce que sa déclaration est intéressante. Y a-t-il des fois où l’extrémisme est une vertu?
Nous avons vu des choses en 1 Corinthiens 9 qui font que de nombreuses personnes qualifieraient Paul comme un extrémiste. Pensez à tous les sacrifices qu’il faisait pour gagner des âmes. Je vous ai demandé en étudiant ce chapitre, jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour sauver ceux qui sont perdus? Quelles mesures extrêmes adopterons-nous? Je voudrais suggérer aujourd’hui, que c’est faire preuve de vertu que d’être un extrémiste quand il s’agit de sauver notre prochain. Quand notre comportement ou nos attitudes affectent la destinée éternelle d’une âme alors des mesures extrêmes sont justifiées et même quasi-obligatoires.
Comment illustrer ce principe? Quand la personne qui vient relever votre compteur électrique veut rentrer chez vous, pour être polie elle doit sonner ou frapper à la porte. Elle ne peut pas rentrer sans demander la permission. Mais imaginez que votre maison est en feu. Vos enfants et votre grand-mère sont coincés à l’intérieur de votre domicile. La personne qui relève le compteur ne sera-t-elle pas justifiée si elle rentre sans frapper ou même si elle défonce la porte? N’importe lequel d’entre nous prendrait des mesures extrêmes pour sauver quelqu’un qui est coincé dans un incendie. Une situation désespérée demande toujours une intervention proportionnée. Alors aujourd’hui, réalisez-vous que le monde va à sa perte, à un feu éternel? Si oui, prenez des mesures extrêmes pour sauver les âmes.