Les limites de notre liberté en Christ (Ch. 8 et 10)

Série: Solutions célestes pour une église (im)parfaite

Introduction:

Si vous avez une bible, veuillez l’ouvrir en 1 Corinthiens chapitre 8. Aujourd’hui, nous allons commencer l’étude d’une section qui va du chapitre 8 au chapitre 10 et qui en un sens se prolongera même en 1 Corinthiens 13. Dans ces chapitres Paul va parler des libertés personnelles, des toutes ces choses que Christ nous permet de faire et que nous aimons souvent revendiquer comme nos droits.

Pour bien comprendre ce que nous allons lire, il faut savoir qu’un sujet qui faisait débat dans l’église à l’époque était l’idolâtrie et tout ce qui s’y rapportait. C’est peut-être un sujet qui nous paraît bizarre, mais pour les gens de l’époque, c’était une préoccupation importante. Pourquoi? Parce que la population autour d’eux était le plus souvent polythéiste. Il n’y avait pas qu’un seul Dieu, mais une multitude de dieux. Et pour ces gens tout était lié à l’humeur des dieux. Pour prospérer et éviter tout problème, il fallait faire des sacrifices et des fêtes pour obtenir la faveur des dieux. Imaginez-vous vivre à cette époque. Chaque ville avait un dieu qui était supposé veiller sur elle. Les habitants honoraient leurs déités à chaque fête publique. Dans certains pays comme l’Amérique, on chante l’hymne national quand débutent les grands événements sportifs. À l’époque, les gens avaient une cérémonie où ils offraient des animaux en sacrifice à leur dieu patron. Ils le faisaient lors des jeux sportifs, mais aussi lors de grands événements. Que devait faire un chrétien dans ces circonstances? Était-ce son devoir de s’abstenir de toutes ces fêtes?

Peut-être pour certains à l’époque, c’était facile de rester loin des événements sportifs et publics organisés par la ville. Mais parfois ils étaient invités à des mariages ou des enterrements avec des cérémonies qui avaient lieu dans le temple des idoles et impliquaient des repas avec des viandes sacrifiées et consacrées à Apollos, à Isis, à Aphrodite ou à Zeus. Devaient-ils participer dans ce cas là? Beaucoup d’artisans étaient réunis en associations à l’époque. Pour avoir le droit de travailler, il fallait faire partie de ces associations. Malheureusement, ces associations aussi avaient leurs dieux protecteurs et fétiches. Si un chrétien refusait de participer aux fêtes et rencontres de ces associations, où les dieux protecteurs étaient honorés, alors il risquait de perdre son travail et de subir de graves conséquences. Souvent même, les artisans devaient jurer fidélité à ces dieux dans des cérémonies publiques? Dieu voulait-il qu’un chrétien s’abstienne de tout ceci et perde son travail et ses amis?

Et puis il y avait le fait que les bouchers se fournissaient souvent dans les temples pour la viande qu’ils vendaient au marché. Ces morceaux de viande qu’ils ramenaient étaient souvent le reste des sacrifices, donc de la viande consacrée à de faux dieux. Un chrétien pouvait-il manger de cela? Qu’en était-il si c’était un ami ou un membre de la famille qui ramenait à la maison un morceau de viande qu’il avait fait sacrifié à son dieu et qui vous invitait à manger avec lui en l’honneur de sa divinité? Je vous rappelle que Daniel et ses compagnons dans l’Ancien Testament avaient refusé de prendre part à la table du roi en Daniel 1.8. Ils ne voulaient pas être souillé par des animaux qui provenaient de sacrifices aux idoles. Les chrétiens devaient-ils suivre l’exemple de Daniel? Ils devaient avoir beaucoup de questions à ce sujet.

I. Le texte de 1 Corinthiens 8:

Nous le voyons en 1 Corinthiens, car Paul va dire ceci au chapitre 8, verset 1: « ... » Les mots « pour ce qui concerne le sujet de… » nous renvoient à 1 Corinthiens 7.1, où Paul dit: « ... ». Nous voyons donc que les chrétiens de Corinthe ont fait parvenir à Paul une liste de questions. Après les avoir repris pour leurs divisions et leur immaturité du chapitre 1 à 6, Paul commence à répondre à toutes leurs questions à partir du chapitre 7. D’abord, il parle sur le célibat et le mariage. Puis au chapitre 8, il commence à répondre à leurs questions sur les viandes sacrifiées aux idoles et la participation aux fêtes dans le temple des idoles. Le fait que Paul va passer trois chapitres à parler de cela dans un livre de 16 chapitres, montre que c’est un sujet qui posait vraiment problème.

Notez bien, en abordant cette section, qu’il y avait deux genres de culte pour les idoles à l’époque. Il y avait les cultes publics et les cultes privés. Dans les cultes publics, l’animal (ou les animaux) était sacrifié, puis une partie de la viande était brûlée sur l’autel. Une autre partie allait aux prêtres pour leur usage privé et une troisième partie allait remplir l’estomac des adorateurs lors du festin qui était associé aux sacrifices ou éventuellement consommé dans le restaurant adjoint au temple. Le problème à l’époque, c’est qu’il n’existait pas de frigo et donc tout ce qui n’était pas consommé était vendu aux boucheries locales. Ça c’est pour le culte public. Mais il y avait aussi les cultes privés. De nombreuses familles riches avaient leurs petits coins de maison réservés à leurs idoles favorites. Ils faisaient des sacrifices d’animaux et de petits repas chez eux aussi pour honorer leurs dieux. Paul parle de tous ces contextes différents quand nous lisons cette section qui va du chapitre 8 au chapitre 10 inclus. Regardez au chapitre 8, verset 10: « ... ». Là il parle des chrétiens qui voudraient manger à la table dans un temple d’idoles. Il ajoute au chapitre 10.18-22: « ... ». Regardez ensuite au chapitre 10, verset 25: « ... ». Là il parle des morceaux de viandes vendus au marché qui proviennent des restes de viandes d’animaux sacrifiés. Paul dit ne posez pas de questions, achetez et mangez librement. Puis au chapitre 10, verset 27-28, nous lisons: « … ». Là il parle des invitations chez les gens quand de la viande peut également provenir de sacrifices publics ou privés. Tout ceci est-il clair pour vous jusqu’à présent? Allons donc plus loin, pour que nous puissions ensuite en retirer des leçons applicables pour nous aujourd’hui.

Il faut comprendre qu’il y a probablement trois types de personnes qui sont mentionnées par Paul dans ce texte, peut-être même quatre. Le premier type de personnes est le chrétien converti qui n’est plus polythéiste et qui a compris que les dieux de la mythologie n’existent pas, que la statue adorée est juste un bout de bois ou un morceau de pierre sans vie et sans esprit. Il a donc une meilleure connaissance que les autres. Paul dit ceci au chapitre 8.1, puis versets 4 à 6: « ... ». Paul est content de voir que la grande majorité des chrétiens ont pu s’élever et laisser derrière eux le polythéisme avec lequel ils ont grandi. La lumière de Dieu a resplendi pour eux et chassé l’obscurité dans laquelle il se trouvait. Si seulement les gens en Inde pouvaient comprendre cela. Beaucoup meurent de faim dans ce pays et des vaches sacrées courent partout en liberté, font des dégâts sans que personne ne puisse les toucher parce que les gens sont aveuglés par leur fausse religion. Une idole n’est rien du tout, dit Paul. Elle n’est qu’un bout de bois ou de pierre. Seul Jéhovah existe réellement. C’est lui qui nous a fait et pour qui nous sommes. Mais le problème, c’est que tous ne le réalisent pas (verset 7a). Il s’agit peut-être des tous nouveaux convertis ou de ceux sur le chemin de la conversion et qui sont proche du royaume de Dieu

Paul parle de deux types de personnes qui ne le réalisent pas dans son texte. Bien sûr, il y a tous ceux qui ne sont pas chrétiens et qui semaine après semaine passent leur temps à adorer les idoles, mais il y a aussi ceux qui ont commencé à croire en Jéhovah, mais qui sont pas encore parvenus à toutes les conclusions correctes. Je parlais de cela avec mon dentiste il y a quelques jours. Il faut longtemps pour qu’une personne surmonte son passé, son héritage (exemple dans les pays de l’ex-URSS). Ça arrive rarement en un seul jour. La foi est souvent une lente progression. Nous avons des chrétiens dans nos églises qui mettent longtemps avant de vraiment comprendre toute la volonté de Dieu et de rompre avec leurs racines (Ex. avec le Catholicisme ou d’autres avec l’Orthodoxie ou l’Islam).

Nous voyons donc que Paul faisait référence aux frères pleins de connaissances, aux idolâtres, mais aussi aux frères plus faibles, plus jeunes dans la foi. Paul n’en parle pas directement, mais peut-être il y avait aussi des légalistes dans l’église de Corinthe. Souvent les juifs convertis au Christianisme avaient des problèmes avec cette question des viandes sacrifiées aux idoles (voir Actes 15.19-21). Lisons donc quel attitude devait adopter ceux qui avaient de la connaissance, versets 7b à 13: « ... »

Illustrons ce passage. Imaginons qu’Alex et Mavis vivait à cette époque. Un soir Alex rentre, épuisé après avoir labouré son champ. Mavis aussi est fatiguée. Elle a couru après les enfants toute la journée. Alex la prend dans ses bras quand elle vient l’accueillir et il lui dit: « allons manger quelque part ce soir, ça nous relaxera un peu». Elle va s’apprêter et il consulte la gazette pour savoir à quel endroit ils peuvent aller se divertir et se nourrir ce soir là. Il découvre que le temple d’Aphrodite organise une fête pour les couples et que les prêtes servirons du steak et des hamburgers jusqu’à 22 heures. Ça a l’air parfait pour lui. De toute manière, il ne croit pas aux idoles et ils peuvent toujours sortir de là si quelque chose leur déplait durant la fête. Mavis est un peu réticente, car elle a peur de ce que les autres penseront. Mais Alex finit par la convaincre que les autres n’ont qu’à se mêler de leurs propres affaires et qu’ils doivent apprendre à ne pas juger. Ils mettent donc leurs manteaux et ils sortent. Près du temple d’Aphrodite ce soir là, se ballade le petit Nicolas et Irèna. Ils voient de loin Alex et Mavis et ils décident d’aller leur dire bonjour. Mais avant même qu’ils puissent le rejoindre, ils voient Alex et Mavis rentrer dans le temple bien habillé. Nicolas et Irèna sont tous les deux choqués, mais pour des raisons différentes. Irèna se dit: « je pensais que c’était mal d’adorer des idoles. Si eux le font, alors moi je peux aussi le faire, ou tout au moins je peux aller manger au temple. » Le problème c’est qu’Irèna a toujours des doutes sur l’existence des idoles. Quand elle rentre dans le temple elle ressent un peu de culpabilité. Et puis à sa droite et à sa gauche, il y a des chambres avec seulement des rideaux et des couples non mariés qui ont des relations sexuelles. Elle sait aussi que la fin des fêtes païennes se termine souvent par des orgies. En rentrant dans le temple et en suivant l’exemple d’Alex et de Mavis, fait-elle bien? Non, parce qu’en Romains 14.22-23, il est dit: « ... ». Donc Irèna en mangeant de la viande sacrifiée aux idoles commet un péché, parce qu’elle pense que quelque part c’est un péché. La clé dans ce texte de Romains, c’est qu’un péché n’est pas déterminé uniquement par la nature d’une action, mais aussi par nos intentions ou nos convictions par rapport à cette action. En plus Irèna, en rentrant dans le temple risque de retomber dans ses vieilles habitudes païennes et de se laisser entraîner à nouveau dans son ancien style de vie, avec les fêtes et les orgies.

Nicolas, lui n’est pas converti, mais il est choqué parce qu’il se dit qu’un chrétien n’a pas sa place dans ces lieux là, que c’est une contradiction pour Alex et Mavis d’aller à l ‘église le dimanche puis d’aller adorer des idoles le lundi. Il comprend mal leurs intentions, parce qu’il est toujours dans l’ignorance sur les idoles, et donc il se sent dégouté par ces chrétiens qui sont des hypocrites, et il se dit qu’il ne retournera plus à l’église. Arrive donc dans les deux cas ce que Paul suggère au verset 10 et 11 de 1 Corinthiens 8. Le faible finit par périr, celui pour qui Christ est mort! Paul pourrait-il utiliser des mots plus forts que ceux-là ? Ce terme périr est celui que Jésus utilise en Mt. 10.28 pour décrire ceux qui finissent dans la géhenne. Tout cela à cause de quoi? À cause de deux chrétiens qui ont de la connaissance et qui ne font pas attention aux autres, qui aiment un peu trop leur liberté et ne s’inquiète pas des conséquences de leurs choix sur les autres. Nous sommes maintenant prêts à retirer les leçons de tout ceci.

II. Les leçons :

  1. Un chrétien aime son prochain et se soucie de l’influence qu’il aura sur lui. Le savoir n’est pas une finalité pour le chrétien, mais un moyen pour parvenir à mieux aimer. Dieu nous appelle à avoir de la connaissance, mais aussi de l’amour. La connaissance seule nous rend arrogant. L’amour édifie et nous évite de heurter et de détruire notre prochain (Chapitre 8, verset 1b). Il nous faut avoir un juste équilibre entre les deux.

    Si vous avez déjà travailler avec du ciment, vous avez savez combien il est important d’avoir un juste équilibre. J’ai appris cela quand j’ai essayé de construire mon tout premier mur à la maison. Il faut absolument mettre suffisamment d’eau avec le ciment où ça ne fonctionne pas. Le ciment ne colle pas. De la même manière, Paul dit la connaissance sans l’amour ne fonctionne pas. C’est une recette désastreuse. On peut commettre un péché en profitant d’une liberté que Dieu nous donne. La conduite que Dieu approuve est celle qui cherche à édifier et à aimer l’autre.

  2. Une chose peut-être permise un jour dans un certain contexte, mais pas le jour suivant dans un autre contexte.

    Ça signifie qu’il est difficile de faire une liste de tout ce qui est permissible et de dire qu’en toutes circonstances c’est toujours le cas. Il y a des pratiques que Dieu permet dans certains contextes, que je vais parfois devoir laisser de côté par amour pour autrui. Il y a des envies que je vais devoir ignorer pour ne pas heurter la conscience de certains frères et devenir une pierre d’achoppement pour eux.

    Par exemple? Nous pourrions parler de la consommation d’alcool aujourd’hui. Avez-vous un problème avec l’alcool ? Peut-être que non. Mais cela veut-il dire que vous devriez avoir le droit de consommer n’importe où ou n’importe quand? Non. Tout dépend les circonstances. On pourrait parler de votre manière de vous habiller... Avons-nous le droit de participer à des fêtes du monde, à aller au dancing… ou à des cultes dans d’autres églises? Tout dépend.

  3. Ce passage des Écritures est une mise en garde non seulement contre l’influence que je peux avoir sur autrui, mais aussi sur le fait qu’il est facile de glisser dans les vieilles habitudes.

  4. Ce passage nous donne certaines informations sur l’attitude que nous devons adopter face à des mouvements comme l’Islam.

    Vivant en France, il y a des moments où nous sommes invités à des festivités chez les musulmans ou à aller manger à la mosquée. Mon voisin cherche parfois à m’inviter dans ce genre d’endroits ou de circonstances (avec la fête du mouton). Sur base de ce que nous venons de voir aujourd’hui, que pensez-vous que Dieu dirait? Est-ce le cas du restaurant au temple ou de celui qui nous invite en disant une telle viande a été sacrifiée à un dieu étranger? Qu’en est-il de la consommation de la viande halal, lorsque je vais à Quick par exemple ou quand je vais faire mes courses au magasin turc de la Meinau pour un barbecue le dimanche? Les implications sont nombreuses.

Conclusion:

Aujourd’hui, nous tombons tous dans une des catégories de personnes que Paul décrit en 1 Corinthiens 8. Soit nous sommes un frère avec de la connaissance, soit nous sommes un frère encore influencé par le monde et aux prises avec toutes ses faiblesses, soit nous sommes quelqu’un à la recherche de Dieu. Dieu a un message pour chacun de nous peu importe la catégorie où nous sommes aujourd’hui.

Si vous êtes quelqu’un avec de la connaissance, faites preuve d’amour et pas d’arrogance aveugle.

Si vous êtes faible, Dieu vous aime, mais Il veut que vous croissiez dans la connaissance et dans la vie en communauté dans l’église.

Si vous êtes à la recherche de Dieu, Jésus est mort pour vous aussi, il veut vous libérer de vos traditions qui vous aveuglent et améliorer votre vie.

Aujourd’hui le laisserez-vous agir en vous, briser vos liens et vous apprendre à aimer? J’espère que oui. Prions ensemble: « ... »