La marche à suivre lorsqu'on corrige un frère (5.1-13)

Série: Solutions célestes pour une église (im)parfaite

Introduction:

Il y avait une fois un petit garçon qui embêtait tout le monde à l’école et qui refusait d’obéir à sa maîtresse. Ses parents ne croyaient pas en la fessée et ils faisaient tout ce qu’il voulait. Le petit Nicolas obtenait toujours ce qu’il voulait. L’institutrice convoqua les parents pour leur parler des problèmes que Nicholas causait dans sa classe. Voyant qu’ils le défendaient automatiquement et qu’ils insistaient sur le fait que Nicholas était un enfant hyper sensible, avec qui il fallait faire preuve de beaucoup de douceur, elle leur demanda s’ils avaient une suggestion pour le stopper quand il commençait à semer le trouble. Ils y réfléchirent quelques jours, puis ils revinrent voir l’enseignante avec cette solution. Puisque Nicholas était hypersensible, s’il commençait à déraper, la maîtresse pouvait lui dire ce qu’il faisait de mal, puis elle n’avait qu’à prendre l’enfant assis à côté de Nicholas et lui donner une fessée. Nicholas aurait ainsi peur d’être le prochain et se calmerait. Tant pis si ce n’était pas juste pour l’autre gamin et si à cause de cela il allait détester l’école et la maîtresse, et s’il n’aurait plus envie de bien se comporter.

Cette histoire est comique, mais elle illustre bien ce qui se passe souvent en matière de discipline. Nous vivons à une époque où nous avons peur de discipliner et en plus nous ne sommes pas consistants et logiques. Ceux qui sont le plus affectés négativement à la longue par cela sont ceux qu’on cherche à protéger, qui auraient besoin d’être disciplinés. On ne rend pas service à nos enfants quand on agit ainsi. Et la bible nous dit que ce n’est certainement pas aimer correctement. Ouvrez vos bibles en Hébreux 12 et lisons ensemble les versets 5 à 11: « ... ». De quoi l’auteur du livre d’Hébreux nous parle-t-il ici? De la correction qu’on reçoit de Dieu quand on fait ce qui est mal. Ce passage concerne principalement la manière dont Dieu nous traite. Mais à travers ces versets nous apprenons aussi comment discipliner nos enfants et comment concevoir la discipline dans l’église.

I. Rappel - Pourquoi corriger :

Qu’est-ce que je vois d’important sur la discipline ici ?

Au verset 5 nous voyons qu’il ne faut pas être indifférent à la correction. Il faut que j’apprenne quelque chose quand je me fais corriger. Le but n’est pas que je développe des durillons sur les fesses, une plus grande résistance à la douleur.

Le verset 6 nous dit que nous devons voir le châtiment comme un signe d’amour. Il ne faut pas que je pense qu’on me discipline parce qu’on me déteste. Ça implique aussi que celui qui exerce la correction ne devrait jamais discipliner pour se venger, ou pour blesser quelqu’un contre qu’on ne supporte pas.

Aux versets 7 à 10 Paul nous dit que le châtiment de Dieu est la preuve qu’Il nous considère comme ses enfants. En d’autres termes, nous avons ici une confirmation que la discipline est bien une histoire de famille. Regardez à nouveau le verset 8: « ... ». Si on n’était pas repris par Dieu quand on agit mal, alors on ne serait pas vraiment ses enfants légitimes.

Le verset 9 nous confirme que la discipline fait naître le respect pour celui qui est aux commandes. Un enfant bien discipliné est un enfant qui respectera d’avantage ses parents. Idem pour les chrétiens qui vivent dans le désordre.

Enfin au verset 11, nous voyons que la discipline est bénéfique à la longue, même si sur le moment elle est douloureuse. Elle mène à la maturité et à la justice. C’est donc manquer de sagesse, c’est avoir une vision à court terme quand un parent ou une assemblée ne discipline pas parce qu’ils ont peur d’affliger sur le moment

S’il n’y a pas de correction, il n’y a pas de véritable amour. Un autre passage montre cela. Il se trouve en Apocalypse 3.19. Écoutez ce que Jésus dit: « ... ». En résumé, la discipline est la compagne de l’amour. Celui qui se soucie vraiment de son frère ou de son enfant prendra le temps de le corriger s’il fait ce qui est mal. Il ne le laissera pas aller vers l’enfer sans essayer de l’arrêter.

II. La méthode à suivre:

Donc parfois nous ne disciplinons pas parce que nous voulons protéger, nous avons une vue à court terme. Mais une autre raison est parce que nous ne savons pas vraiment comment nous y prendre. Comment devons-nous gérer un frère ou une soeur qui tombe dans le péché? Nous allons à présent parler de méthode. Galates 6.1 nous donne un élément de réponse. Il est dit: « ... ». L’attitude qu’il nous faut adopter en allant corriger quelqu’un qui a péché est une de douceur, mais aussi de prudence. Paul nous dit qu’en corrigeant un frère nous pouvons être tentés de pécher. Comment ? Que veut-il dire par là ? Je vois deux réponses.

Premièrement nous pouvons nous laisser influencer par le raisonnement de ce frère. De temps à autres certains pèchent et sont très doués pour rationnaliser ou noyer le poisson. Ils blâment l’église, ils blâment le Seigneur, ils rationalisent... Ceux qui sont mal affermis peuvent se laisser influencer par ce genre de raisonnement.

Deuxièmement, il peut y avoir la tentation de se mettre en colère. On perd parfois patience avec ceux qui sont bornés, endurcis et rebelles. Dans la frustration, on peut devenir agressif au point de prendre le rebelle par le col de la chemise ou au point de dire des gros mots. Un frère, qui a le coeur endurci au point de ne pas vouloir abandonner sa mauvaise voie, rationnalise presque toujours ses fautes, et il n’accepte pas sans se battre une remise en question de son comportement. Il contre attaque en général en essayant de jeter le discrédit sur l’église ou sur celui qui le reprend, souvent en accusant d’hypocrisie. Il faut savoir que, dans presque tous les cas, la personne confrontée ramène le sujet de l’hypocrisie sur la table, en disant des choses comme : "Comment un pécheur peut-il prétendre juger un autre pécheur?" ou "Comment une assemblée peut-elle livrer un pécheur à Satan, alors que tout le monde dans l’église a des difficultés avec le péché?" C’est vrai que tout le monde pèche, mais tout le monde ne se délecte pas dans le péché. Sachez donc qu’en confrontant un frère rebelle, il peut soit répondre avec de la tristesse et un désir réel de se repentir, ou soit avec une contre-attaque parce que son cœur s’est endurci. Celui qui ne veut pas se repentir prétendra qu’il y a de l’hypocrisie et lancera même de fausses accusations pour détourner l’attention, mais ne nous laissons pas ébranler.

Quand Jésus a confronté les Pharisiens pour leurs péchés, comment ces derniers ont-ils réagi? Ils ont immédiatement essayé de le discréditer en l’accusant de manger sans se laver les mains ou de ramasser des grains le jour du Sabbat. Mais est-ce que Jésus a arrêté pour autant de les confronter? Ont-ils réussi à l’intimider? Non. Quand un frère rebelle contre-attaque, ne nous laissons donc pas démonter non plus. S’il fallait attendre que tous les chrétiens d’une assemblée soient sans péché avant de confronter ceux qui se rebellent, alors on ne pourrait jamais discipliner qui que ce soit. Jésus ne nous aurait alors jamais demandé de discipliner qui que ce soit. La discipline n’est pas une histoire de perfection. C’est l’intervention de pécheurs imparfaits, mais repentants, qui marchent dans la lumière et qui essayent d’empêcher un frère de marcher dans les ténèbres. Nous ne parlons pas d’être des chrétiens arrogants, qui se sentent plus saints que les autres, mais d’être des chrétiens qui se soucient de leur frère et qui font tout par amour pour ne pas le laisser aller en enfer. C’est pour toutes ces raisons que Paul dit en Galates 6.1 que c’est aux chrétiens spirituels de reprendre les autres.

Allons en Matthieu 18.15. Ce passage nous dit que la confrontation initiale doit être faite seule à seule. Si le frère écoute la réprimande et se repends, nous gagnons ce frère. Pour le dire avec les mots de Jacques 5.19-20, nous sauvons son âme de la mort. S’il refuse de nous écouter, quand nous allons le reprendre seul à seul, que devons-nous faire? Matthieu 18.16, nous dit qu’il faut passer à une seconde étape. Lisons le verset ensemble: « ... ». Il faut donc visiter à nouveau le frère qui est dans le péché, avec d’autres frères. Le but est d’établir clairement la faute, d’avoir d’autres témoins du comportement rebelle. Jésus reprend ici le principe de la loi de Moïse en Deutéronome 19.15. Il faut plus que la parole d’un frère contre un autre frère pour régler légalement une histoire. Les 2 témoins sont importants parce que bien souvent un frère qui n’est pas dans un esprit de repentance n’hésitera pas à mentir pour couvrir ses fautes. Cette visite vise donc à faire deux choses:

  1. Premièrement à confirmer ce qui se passe. Quel est le chef d’accusation et comment le frère accusé répond t’il quand il est confronté? Les faits doivent être clairement établis s’il faut passer à la troisième étape et amener le problème devant l’église. Il faudra dans ce cas que les informations soient fiables et non pas des « on-dit »
  2. Deuxièmement, à donner plus de force à la confrontation, pour ramener le frère rebelle à son bon sens. Il ne s’agit plus seulement d’un désaccord entre 2 personnes.
Il n’est pas aussi facile de noyer le poisson, de rationaliser quand on est devant plusieurs personnes. Et ce que le frère rebelle dit sera dans la mémoire de deux ou trois frères. Ainsi le frère rebelle ne pourra pas nier ses propos plus tard.

Si l’affaire se règle par bonheur avec cette seconde visite, l’histoire peut être oubliée. Dans le cas contraire, nous sommes appelés à passer à la troisième étape. Nous lisons ceci en Matthieu 18.17 : « … ». L’affaire doit donc être amenée devant l’église entière. Et l’église entière doit demander des comptes au frère, pas seulement les anciens. Ça peut être dans une réunion commune ou en écrivant chacun une lettre. Cette étape présente certains risques si elle est mal gérée. Les moins forts peuvent se laisser influencer. Mais du côté positif, peut-être qu’une personne de l’assemblée aura une meilleure manière de parler au frère pour le raisonner. Grâce à la diversité des personnalités, le frère rebelle peut être amené à revoir ses attitudes et actions. En passant par cette étape Dieu nous appelle à être transparent avec toute l’assemblée sur le problème. Cacher les choses n’est pas biblique. Dieu sait qu’en étant honnête sur ce qui se passe, ça évitera les fausses rumeurs et les frustrations avec les conducteurs, qu’on ne comprendrait pas autrement dans le cas d’une exclusion. Dans l’idéal cette intervention de tous brisera le coeur du pécheur rebelle. Mais si ce n’est pas le cas, la bible nous dit de l’exclure.

III. Les conséquences de l’exclusion :

Nous devons alors le traiter comme un païen et un publicain. Pour les Juifs au temps de Jésus, les païens et les publicains étaient les personnes avec qui il ne fallait surtout pas s’associer. Ils étaient exclus des réunions communes. Manger avec un païen était tabou. Ce que Jésus est en train de dire ici, c’est que lorsque nous excluons quelqu’un de nos assemblées, nous ne devrions pas après coup: Gardez un doigt sur Matthieu 18 et allez à nouveau en 1 Corinthiens 5. Regardez les versets 9 et 11, n’est-ce pas ce qu’il dit aussi dans ces passages? Verset 9, nous ne devons pas avoir de relation avec un tel frère. Parce que les mauvaises compagnies corrompent (1 Corinthiens 15.33). Verset 11, nous ne devons pas manger avec un tel homme. Si nous visitons une assemblé où un frère est exclu, n’allons pas manger avec lui (histoire du prédicateur). Petite remarque à ce sujet. Pour que la correction soit efficace, il faut qu’elle touche vraiment une personne. Si vous voulez punir votre enfant, de quelle utilité est-ce que ça serait si vous lui enlever quelque chose qui ne l’intéresse pas ou ne le concerne pas (ex. pour Candice, si je dis: « tu ne sortiras pas les deux prochains samedi! » Ça ne servirait à rien. De toute manière, elle ne sort pas). Quand Paul dit: « ne mangez pas avec un tel homme et ne vous associez pas à lui! » C’est parce que les premiers chrétiens passaient réellement du temps ensemble et partageaient ce qu’il y avait sur leurs tables. Ils s’accueillaient mutuellement. Pour que l’exclusion soit efficace aujourd’hui sur un frère, nous devons être en communion fréquente les uns avec les autres. Quelle différence est-ce que je vais faire si je dis au frère : « nous ne mangerons plus ensemble » alors que de toute façon nous ne mangeons jamais ensemble? C’est pour cela que nous devons essayer de nous voir durant la semaine et de communiquer fréquemment ensemble. C’est pour cette raison qu’il faut nous inviter mutuellement fréquemment dans nos maisons et venir au repas en commun.

Une fois qu’on discipline un frère, la bible dit que nous le livrons à Satan (1 Corinthiens 5.5). Ce sont des mots forts. L’église se retire de la vie de ce frère et annonce que ce frère n’est plus en accord avec le reste de sa famille. Matthieu 18.18 le dit ainsi: « ... ». En excluant le frère, l’assemblée annonce en un sens que Satan a pris le contrôle de la vie de ce frère et qu’elle ne peut plus rien y faire, tant que lui-même ne se reprend pas. Ça ne veut pas dire que ce frère devient notre ennemi. Selon 2 Thessaloniciens 3.14-15, nous voyons que nous pouvons toujours lui dire bonjour quand nous le voyons dans la rue. Pas en faisant semblant de rien, bien sûr. Nous devons continuer à essayer de le raisonner si nous le croisons, nous devons continuer à l’appeler à revenir, car il reste un enfant que Dieu veut retrouver. Et Dieu aime les fils prodigues...

Conclusion:

Il y aurait encore tellement de choses à dire sur ce sujet, mais je suis à court de temps. Je vous laisse toutefois y réfléchir. Comment une telle exclusion doit-elle être gérée si le frère ou la sœur exclu est un membre de notre famille charnelle? S’il est un mari ou si elle est une maman? (n’a-t-on plus le devoir d’assumer nos responsabilités d’enfants envers nos parents ou nos époux?). Que se passe-t-il s’il s’agit d’un père de famille ou d’une mère de famille. Est-ce que toute sa famille est exclue et comment l’église doit-elle gérer ? (Exemple avec Inckie et Becky,… attention aux amalgames...). Est-ce que le processus disciplinaire est exactement le même quand il s’agit d’un conducteur dans la foi qui se rebelle, comme par exemple un ancien? (1 Timothée 5.19-20)

Que Dieu nous garde de devoir reprendre quelqu’un dans cette assemblée. Mais si ça arrive, n’oubliez pas c’est la repentance que nous visons par dessus tout. Et la prière est un des outils les plus importants pour ramener un frère à son bon sens. Prions constamment les uns pour les autres, pour ceux qui sont ici aujourd’hui, mais aussi pour ceux qui nous ont quitté ou ont été repris avec les années. Que Dieu les ramène à nous et qu’il reprenne leur place à notre table.

Prions ensemble: « ... »