Si vous êtes un parent, ou si vous avez un frère et une sœur, vous savez que cette situation arrive souvent. Ayant grandi dans une famille nombreuse, je peux vous dire que j’en ai fait l’expérience. Quand ce n’était pas moi qui faisais des bêtises, c’était mon frère ou ma sœur. Parfois même un de mes parents. Bien sûr certaines étaient petites et ne duraient pas longtemps. Mais il y a eu des fois où nous sommes passés par de vraies phases de rébellion, ou nous avons choisi pour un bon moment de nous écarter de la bonne voie. Ces périodes étaient habituellement explosives et affectaient toute la famille. Certains choix perturbaient le fonctionnement de tout le monde à la maison. Étant jeune et manquant de sagesse à cette époque, nous ne réalisions pas vraiment la portée de nos mauvais choix, mais avec du recul, je peux vous dire que ça faisait des dégâts et que ça rendait la famille dysfonctionnelle.
Pourquoi est-ce que je vous raconte tout ceci? Parce que parfois la même chose se produit dans nos assemblées. Un frère ou une sœur peut choisir une voie qui n’est pas du tout celle de Dieu et créer de gros problèmes pour le reste de ses frères et sœurs. Il faut vraiment comprendre aujourd’hui que, lorsque nous faisons partie de la famille spirituelle de Dieu, nos choix n’affectent pas que nous mêmes. Ils influencent tout le corps du Christ. Si ma main fait quelque chose de stupide aujourd’hui, est-ce que le reste du corps va le ressentir? Oui! Si même un tout petit membre du corps comme un orteil est infecté, est-ce que tout le corps va en subir les conséquences? Oui. Si votre petit doigt décide de faire une bêtise et d’aller se baigner dans une tasse d’eau bouillante, que pensez-vous qu’il va se passer? Tout le corps va crier sa douleur et s’arrêter de faire ce qu’il faisait autrement. Quand je deviens un chrétien, mes choix affectent donc l’ensemble du corps. En prenant le baptême, je deviens donc lié aux autres chrétiens et quelque part je dois rendre des comptes puisque ma vie impacte celle des autres. Ce point est très important à comprendre parce que nous vivons dans une société où chacun aime faire ce qu’il lui plaît et la liberté individuelle est exaltée. La tolérance pour tout et n’importe quoi est encouragée. Mais le christianisme est un peu le contraire de tout cela. Je ne fais plus ce que je veux, mais ce que Dieu veut. Je ne vis plus simplement pour moi, mais pour Dieu et en tant que membre d’une famille, à qui je dois transparence et fidélité.
Alors que se passe-t-il le jour où je prends une mauvaise direction et puis je m’entête dans cette direction? Comment la famille de Dieu doit-elle gérer cela? En 1 Corinthiens 5, Paul traite cela. Lisons ensemble les versets 1 à 5: « ... »
I. Reconnaître le péché:
Dans ce passage, nous voyons que l’église avait un problème d’impudicité (verset 1). Savez-vous ce que signifie l’impudicité? C’est avoir des relations sexuelles hors du cadre du mariage. On appelle cela aussi la fornication. Il y avait donc dans l’église des gens qui couchaient avec d’autres sans être mariés. Ce n’est pas étonnant au vu de la société dans laquelle ils vivaient. Ce qui ne veut pas dire pour autant que Dieu tolérait ce comportement. Et Paul dit au verset 1 que leur problème d’immoralité était tellement grave, qu’il dépassait même ce qui se faisait habituellement chez les païens.
Qu’est-ce qui choquait Paul et qui choquait aussi les non-croyants de Corinthe (c’est implicite dans ce qui est écrit)? L’un des membres couchait avec la femme de son père. En d’autres termes comment aurions-nous appelé cela? L’inceste. Il y avait un homme qui vivait dans l’inceste. Nous ne savons pas s’il s’agissait de sa mère biologique ou d’une femme que son père avait remariée. Lorsque cette expression est utilisée dans l’A.T (la femme de son père), habituellement, elle fait référence à l’épouse d’un second ou troisième mariage. Mais peu importe, la loi de Moïse condamnait le fait de coucher avec sa vraie mère ou l’épouse de son père. Regardez en Lévitique 18.6-18: « ... »
Il n’y a eu que deux occasions où Dieu a toléré l’inceste. Vous rappelez-vous quand et pourquoi?
Les corinthiens connaissaient bien cette histoire. Ils la racontaient à leurs enfants pour leur apprendre ce qu’ils ne devaient pas faire. Elle montre combien les grecs détestaient aussi l’inceste. Ils trouvaient cela répugnant. Refermons la parenthèse.
Donc il y avait un chrétien dans l’assemblée qui commettait cet horrible péché de coucher avec la femme de son père. Elle n’était probablement pas chrétienne, car Paul ne va donner aucun conseil la concernant. Que devait faire l’assemblée face à cette situation? Le gros souci c’est que l’église ne se posait même pas la question. Pourtant elle aurait dû. C’est Paul qui les interpella à ce sujet, alors qu’il était à des centaines de km de là! Il était dégouté par cette situation.
Le fait que Paul intervient me montre qu’il faut parfois une personne extérieure à la famille pour faire prendre conscience qu’il y a un sérieux problème à régler. Ne rejetez jamais un frère d’une autre assemblée qui souligne un problème sur base de ce qu’il voit. Vous commettriez une grave erreur. La discipline dans l’église est une histoire de famille pour le bien de la famille, mais ça ne veut pas dire qu’une personne du dehors ne peut pas intervenir, pour faire prendre conscience à la famille de ses responsabilités.
Et que leur dit Paul? Qu’ils devaient reconnaître le péché et qu’ils avaient l’obligation de corriger le problème. Et remarquez aussi que Paul prit part au traitement du problème. Comment leur fallait-il corriger le problème? Ils devaient amputer le membre du corps malade. Regardez la fin du chapitre 5, au verset 13: « … » Ils devaient livrer ce frère à Satan pour la destruction de sa chair, pour que son âme puisse être sauvée au jour du jugement. La situation demandait une réponse commune de toute l’assemblée. Les frères et les sœurs devaient s’aligner, faire preuve d’unité pour sanctionner ce frère. Remarquez que Paul en appelle à tous ici (puisque le verbe ôtez au verset 13 est à la seconde personne du pluriel), pas seulement au prédicateur, aux anciens ou aux hommes spirituels de l’assemblée. D’une seule âme, l’assemblée devait réagir. La sentence devait être radicale.
II. Dans quel cas un frère doit-il être discipliné?
Vous me dites aujourd’hui: « C’est normal! Un péché gros comme celui-là... À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle! Ce n’est pas un cas qui va arriver très souvent, alors on a très peu de chance de devoir faire ce qu’ils ont dû faire...» N’allez pas trop vite pour conclure l’histoire. Est-ce que l’inceste est le seul cas où l’église doit faire preuve d’autorité et discipliner? Non, regardez au verset 11: « ... » Qu’est-ce que la cupidité? C’est aimer l’argent au point de ne pas vouloir partager et faire du bien autour de soi avec celui-ci. L’assemblée devait aussi intervenir contre un frère ou une sœur cupide. Pareil avec l’idolâtrie! Qu’est-ce que l’idolâtrie? Le fait de se prosterner devant des statues, de participer au culte de faux dieux ou de servir des idoles... L’assemblée devait sanctionner ceux qui persistaient dans l’idolâtrie, dans les calomnies, dans l’ivrognerie. En 2 Thessaloniciens 3.6, Paul va plus loin et dit: « ... », et regardez aux versets 14 et 15: « ... ». Alors dans quel cas l’église doit-elle intervenir et discipliner ses membres? À chaque fois qu’un frère ou une sœur choisit la mauvaise voie et se satisfait de son choix. C’est à dire à chaque fois, qu’un membre choisit de se rebeller contre la loi de Dieu et de se dire que ce style de vie lui convient, lui plaît et qu’il ne fera rien pour changer.
Mais attention. Nous parlons ici de péché volontaire et continuel. Plus tard dans sa lettre aux Corinthiens, Paul va parler à des frères qui ne croyaient pas à la résurrection des morts, hormis celle de Jésus. Il ne dira jamais que l’assemblée a le devoir de se débarrasser de ces frères. On a le droit de ne pas tout comprendre dans la bible. Il faut du temps pour grandir dans la connaissance. Nous comprenons tous aujourd’hui qu’on ne peut pas attendre la même chose de la part des petits enfants que des grands enfants. C’est pareil avec les nouveaux convertis et les anciens convertis. Il peut y avoir aussi des divergences d’opinions dans le corps du Christ. Paul dit: « Tel croit pouvoir manger de tout et tel autre qui est faible ne mange que des légumes… » (Romains 14.1) « Heureux l’homme qui ne se condamne pas lui-même dans ce qu’il approuve ».
Par contre, une personne peut commencer à répandre de mauvais enseignements et il faut parfois agir. Paul dit en 2 Timothée 2.16-18: « ... » Nous voyons ici qu’il y a une limite à ne pas dépasser. Quand on cause la chute de ses frères et sœurs, on franchit cette limite. C’est probablement pour cela que celui qui cause des divisions dans l’église doit aussi être sévèrement sanctionné, regardez en Tite 3.10: « ... » et en Romains 16: 17: « ... ». Quand un frère détruit l’unité d’une assemblée, la rend dysfonctionnelle, il doit être stoppé.
Conclusion:
Je suis à court de temps, mais nous reviendrons la semaine prochaine sur la procédure à suivre (on ne tue pas une mouche avec une tonne de brique). Nous parlerons également de pourquoi il est tellement difficile de mettre ces principes en action, mais pourquoi il faut malgré tout le faire. Suffit de dire pour l’instant que nous sommes les serviteurs du Christ et qu’en tant que tels, nous sommes appelés à lui être fidèles, à construire l’édifice avec les briques qu’il choisit et à éliminer celles qu’il rejette. Nous sommes appelés à faire cela, non par manque de sensibilité, mais par amour. Sachant que ce rejet d’une brique est idéalement temporaire et est parfois nécessaire pour donner le temps à la brique d’acquérir plus de fermeté.
Êtes-vous membre du corps aujourd’hui? Si non, je vous invite à le rejoindre et à faire partie d’une vraie famille, avec tous ses privilèges. Si oui, je vous invite à méditer sur vos choix, sur la transparence que vous devez avoir avec l’église et la manière dont vous influencer tout le corps. Et n’oubliez pas la discipline est une histoire de famille pour le bien de la famille.
Prions: « ... »