Avez-vous des bien-aimés qui sont non-croyants et que vous aimeriez mener à la foi? Savez-vous comment vous y prendre? Ce n’est pas facile d’adopter la bonne méthode, n’est-ce pas? Ce serait beaucoup plus simple si Dieu envoyait un ange, si Jésus apparaissait devant nous, si les étoiles s’alignaient sur notre ordre pour épeler... On se dit parfois, dommage qu’il ne puisse pas envoyer Moïse ou Élie... Conduire des âmes à Jésus n’est pas évident, n’est-ce pas? Nous nous sentons souvent inadéquats face à cette que nous devons accomplir. Seriez-vous surpris de savoir que c’était le cas aussi pour Paul? Comment est-ce que je sais cela? Parce qu’en 1 Corinthiens 2.3, Paul dit qu’au départ de son ministère à Corinthe, il était dans un état de faiblesse, de crainte et de grand tremblement. Avez-vous déjà ressenti cela? L’apôtre avait de bonnes raisons de craindre et de se sentir faible. Depuis son départ de Troas et son arrivée en Macédoine, Paul s’était fait beaucoup d’ennemis. Il avait été jeté en prison et flagellé à Philippe (Actes 16.22-40). Les Juifs avaient essayé de le faire mourir à Thessalonique (17.5-9), puis à Bérée. Les Athéniens s’étaient également moqués et détournés de lui. Et maintenant il était dans la capitale du vice et de la luxure, un endroit où les gens n’étaient pas tendres. Paul se sentait intimidé. Il n’était pas toujours ce rocher de Gibraltar spirituel que nous pensons qu’il était. Et puis il avait des raisons de se sentir complètement inadéquat. Il n’était pas un grand orateur, regardez en 2 Corinthiens 11.6 et 10.10 ce que les gens disaient sur lui: « ... » Paul n’avait pas le don de la rhétorique, comparé à ceux qui cultivaient l’art de bien parler, dans cette ville de Grèce où l’éloquence était une qualité admirée. Paul paraissait être un piètre discoureur, mais connaissant la volonté de Dieu et lui faisant confiance, il ne laissa pas ce défaut l’arrêter. Et pendant que les philosophes récoltaient des « Ouoh! » et des Ouah! » de la part des gens qui les entendaient, Paul lui transformait des vies et récoltait des âmes. Ces philosophes parlaient de choses qui faisaient peu de différences dans la vie, mais Paul lui apportait le secret d’une existence heureuse et épanouie, ainsi que les clés pour accéder à la vie éternelle. Et nombreux furent ceux qui répondirent à son message.
En lisant cela, je vois que les auteurs du Nouveau Testament n’étaient pas si différents de moi et de vous. Si vous saviez combien je me sens inadéquat dans mon oeuvre d’évangélisation depuis qu’on m’a demandé à l’école de théologie d’aller frapper aux portes pour amener des âmes à Jésus. Mais en voyant l’exemple de Paul, de Timothée, de Pierre, de Barnabbas… je comprends que je ne peux laisser ma peur et mes sentiments d’insécurité m’arrêter. Paul ne disait-il pas à Timothée: « ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné… »? La timidité ne vient pas de lui. Alors quels sont mes outils pour m’aider à évangéliser correctement? Comment Paul y parvenait-il? Je trouve deux réponses dans le texte que nous étudions aujourd’hui.
I. Mettre l’accent sur la crucifixion de Jésus:
Paul s’appuyait sur la sagesse de Dieu, regardez aux versets 4 et 5: « ... ».
Nous trouvons des indices dans les versets qui suivent. Paul dit aux versets 7 et 8 que c’était une sagesse mystérieuse et cachée, que Dieu, avant les siècles avaient destinée pour notre gloire (v.7), une sagesse qu’aucun des grands de ce monde ne soupçonnait autrement il n’aurait pas crucifié le Seigneur (v.8). Comprenez-vous en lisant cela ce qu’il voulait dire en parlant de la sagesse de Dieu? Sinon regardez au chapitre 1 versets 23 à 25: « ... » La croix de Jésus est ce que Paul prêchait. C’était selon lui la manifestation de la sagesse divine. C’est cela qu’il proclamait en expliquant aux gens qui était Jésus et pourquoi il avait eu besoin de mourir pour eux sur la croix, les promesses qui étaient liées à la crucifixion et comment ils devaient répondre à ce sacrifice que Dieu avait fait pour eux. Prenez le temps de lire tous les sermons de Paul et vous verrez qu’ils tournaient tous autour de ce thème. Il se concentrait là-dessus.
II. Ce qu’il faut garder à l’esprit concernant le résultat de la prédication:
En annonçant à vos bien-aimés la mort du Christ et sa résurrection, il y a plusieurs choses que vous devez gardez à l’esprit, concernant le résultat de la prédication. Vous ne convertirez pas la plupart de votre entourage (car grand et spacieux est le chemin qui mène à la perdition). Certains seront réceptifs et d’autres pas. L’évangile est comme une semence. Vous devez la répandre, mais vous ne contrôlez pas le type de sol sur lequel la graine finit, vous ne contrôler pas les cœurs.
Deux choses vont déterminer la réponse que vos auditeurs vont adopter:
D’autres comme les Juifs veulent des miracles. Paul pouvait faire des miracles, mais ça ne suffisait pas. Celui de la venue de Jésus dans ce monde, sa mort et sa résurrection ne suffisaient pas.
En fait le problème pour les Juifs, c’est qu’un messie bouc émissaire pour le monde ne correspondait pas avec l’image du Christ conquérant qu’ils se représentaient. L’homme aime modeler Dieu à son image plutôt que de se laisser façonner à l’image de Dieu. Combien aujourd’hui ne sont pas dans la même situation. Ils ne veulent pas entendre parler de Dieu, parce qu’ils n’ont pas fait l’expérience des miracles qu’ils s’attendaient à voir. La grand-mère n’a pas guéri de sa maladie, alors Dieu n’existe pas. Ils ont eu une enfance malheureuse, alors c’est que Dieu n’existe pas. Ils perdent leur travail alors qu’ils essayent de faire ce qui est juste, alors c’est que Dieu n’existe pas. Peu importe ce que vous pouvez dire à ce genre de personnes, vous ne les convaincrez pas. Leurs attentes sont mauvaises. Leurs coeurs ne sont pas réceptifs. Pour ces Juifs et ces grecs qui n’étaient pas réceptifs, la croix que Paul prêchait était tout à fait ridicule. Quelle folie de croire en cela! N’oubliez pas que pour eux la croix n’était pas un objet de décoration comme aujourd’hui. Personne ne se baladait avec une petite croix en argent ou en or autour du cou. C’était un outil de torture. Une potence pour les criminels. Nous avons dur de comprendre cela parce que nous vivons à une époque différente. Mais c’est comme si aujourd’hui un homme arrivé du Pérou en bateau venait vous annoncer qu’un dénommé Carlos, un paysan de son pays était allé à la chaise électrique pour vos péchés. Et puis vous entendez que ses disciples chantent ce genre d’hymne:
« Carlos était là sur cette horrible chaise,
Ils l’ont attaché et électrocuté avec du 40,000 voltes
Pour toi, notre sauveur a frit et a été exécuté.
Même si ses cheveux ont pris feu, il était le messie de Dieu.
Aujourd’hui, il est mon sauveur, une lampe à mes pieds, parce qu’il a absorbé tous ces ampères sur cette chaise. Gloire à Carlos! Gloire à Carlos! »
Que penseriez-vous? Mais Paul dit en 1 corinthiens 3.23-25: « ... »
La croix semblait peut-être une folie pour les gens qui se croyaient intelligents, mais elle représentait la sagesse et la puissance de Dieu. En lisant ceci, je repense à combien de fois Dieu a utilisé des méthodes qui paraissaient folles dans l’Ancien Testament pour sauver son peuple. Penser à ce que les israélites durent faire pour vaincre Jéricho. Penser à ce que Naaman dut faire pour être guéri de sa lèpre. Savez-vous ce que ces méthodes ont permis à chaque fois de faire? Le tri entre ceux qui étaient humbles et malléables pour Dieu et ceux qui ne l’étaient pas. Ce qui m’amène à mon dernier sous-point. Ne vous attendez pas en proclamant le message de la croix à convaincre tous ceux qui se croient sages et grands dans ce monde. Regardez ce que Paul dit du verset 26-31: « ... » C’est souvent le petit peuple qui va répondre à l’appel de Jésus, ceux qui se voient comme mauvais et sans aucun mérite.
J’ai trouvé un texte intéressant cette semaine. Il s’agit d’une critique sur le christianisme que Celsus a rédigé au second siècle, dans un ouvrage appelé « Discours vrais » et qui a été reprise par Origène dans un de ses livres. Dans cette critique, il attaque Jésus et lui reproche d’être le fils illégitime d’une paysanne. Il écrit que le christianisme est la religion des ignorants et des gens simples. Écoutez bien, je vous lis la suite:
« La règle des chrétiens, c’est de ne laisser aucune personne éduquée, sage ou sensée se joindre à eux, car ils pensent que ces qualités sont diaboliques. Mais ils accueillent tous ceux qui sont ignorants, stupides, sans éducation ou enfants. En admettant eux-mêmes que ces personnes sont dignes de leur dieu, ils démontrent qu’ils veulent et ne sont capables que de convertir que les fous, que les gens stupides et peu honorables, que les esclaves, les femmes et les petits enfants. » (Contre Celsus 3.44)
Pour Celsus, le fait que le Christianisme était attirant pour les classes sociales les plus basses était une preuve que ce mouvement était fallacieux. Mais pour Paul, le fait que le christianisme était attirant pour les marginaux et les indésirables de la société était une preuve de l’amour immense de Dieu pour tous. C’était l’attestation que Dieu ne juge personne sur base de l’apparence ou de ses moyens financiers, mais qu’il regarde au coeur. Dans l’église, grâce à la sagesse de Dieu, ne peuvent entrer que ceux qui sont petits à leurs propres yeux et incapables de mériter leur salut.
Conclusion:
En terminant je vous poserai donc trois questions simples. La première est celle-ci: « êtes-vous un homme sage ? » Si oui, quelle sagesse possédez-vous, celle de Dieu ou celle du monde? ». Troisièmement, « Êtes-vous prêt à proclamer la croix de Jésus, même si vous croyez être inadéquat pour mener votre prochain à Dieu? »
Prions: « ... »