Paul travailla durant 18 mois dans cette ville, puis il se rendit à Ephèse où il passa 3 ans (Actes 18.12-21). Mais pas sans garder un oeil sur les progrès de l’assemblée à Corinthe. Les frères et sœurs y étaient encore fragiles. Il leur écrivit plusieurs fois. Un total de 4 fois pour être exact. Dieu n’a pas jugé bon de préserver pour nous toutes ces lettres. Nous avons juste dans nos bibles deux d’entre elles, qui sont en réalité la 2e et la 4e lettre. Mais en lisant 1 Corinthiens 5.9, vous voyez qu’avant la lettre de 1 Corinthiens, Paul en avait déjà écrit une autre pour corriger de l’immoralité dans l’église. De même nous voyons en 2 Corinthiens 2.3-4, que Paul écrivit une troisième lettre dans les larmes, qui est également perdue. Puisque Paul quitta Éphèse au printemps de l’an 55 et qu’il dit ceci en 1 Corinthiens 16.8: « … », nous pouvons dater avec une assez grande précision le livre que nous étudions aujourd’hui. Il a été écrit vers la fin de l’an 54 ou au début de l’an 55. Ceci étant dit, retournons au chapitre 1 pour voir comment Paul débute sa lettre. Lisons les versets 1 à 3: « … »
I. Salutation:
Paul se présente comme un serviteur du Christ qui a été « appelé à être apôtre ». Il était « apôtre du Christ ». Un témoin oculaire de la résurrection du Christ, mandaté par Jésus lui-même. Il n’était pas un de ces apôtres auto-proclamés, s’attribuant eux-mêmes l’autorité de parler au nom du Christ (dont Paul parlera en 2 Corinthiens). Dieu l’avait établi comme un des 12 fondateurs de l’église (puisque Jacques avait été exécuté, selon Actes 12.2) et il enseignait avec l’approbation divine. Il était important qu’il rappelle ce fait car certains essayaient de le discréditer et de minimiser son importance. Ils prétendaient qu’il n’avait pas plus d’autorité que n’importe quel autre chrétien pour guider l’église. Regardez en 1 Corinthiens 9.1-3: « … » (et 2 Cor 12.12, ainsi que 2 Cor 13.3). Si vous aviez été à la place de Paul et que vous aviez commencé l’église, que vous aviez consacré 18 mois à les enseigner, comment auriez-vous pris le fait qu’on vous discrédite? Paul devait être attristé et frustré.
Un autre frère se joignit d’ailleurs à lui pour donner du poids à sa lettre. Lequel? Sosthène. Il s’agit probablement du Sosthène qui fut battu par les Juifs, lorsqu’ils trainèrent Paul devant Gallion afin de le faire condamner. Gallion refusa de les écouter et fit relâcher Paul. Furieux ils se sont donc saisi du 2nd chef de leur synagogue (le premier, un dénommé Crispus s’était déjà converti et avait démissionné) qui s’appelait Sosthène, qui était probablement favorable au message de Paul et ils l’ont passé à tabac (Actes 18.17). S’il s’agit bien de ce Sosthène, il était donc très éduqué dans la Parole de Dieu et son dévouement au Seigneur était indéniable. Il devait être respecté par les frères de Corinthe. Faites attention à comment Paul et Sosthène adressèrent leur salutation à l’église au verset 2. Ils écrivent: « à l’église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés et qui sont appelés à être saints ». En leur parlant ainsi, ils mettent l’accent sur le fait que les chrétiens sont des gens à part, hors du commun, des hommes justifiés. Si on lisait juste ceci, on pourrait croire que les frères et sœurs de Corinthe baignaient dans la sainteté, qu’ils devaient être des exemples de justice et qu’ils devaient briller dans la pureté. Mais si vous avez lu le reste de la lettre vous savez que ce n’était pas le cas. Ils étaient mondains et influencés négativement par leur culture environnante. Ils vivaient dans l’immoralité, l’égoïsme, ils ne se respectaient pas, ils se disputaient constamment et ils étaient divisés. Ils transformaient leurs cultes en spectacles avec les dons du Saint-Esprit, ils les utilisaient comme des outils pour prendre l’ascendance sur les autres, les femmes prêchaient et le repas du Seigneur était une occasion de se goinfrer. Quand, en tant que prédicateur, je vous appelle à revenir au modèle des premiers chrétiens, je ne veux jamais dire au modèle de l’assemblée de Corinthe.
En lisant cette lettre vous vous demandez donc peut-être comment Paul pouvait les appeler des saints dans son introduction. Est-ce que ça ne vous dérange pas? J’espère que non.
Il faut que nous comprenions aujourd’hui que notre justification devant Dieu n’est pas basée sur nos performances morales. Nous ne sommes pas frères et soeurs aujourd’hui parce que nous sommes tous des hommes bons, parce que nous parvenons tous à vivre de manière plus ou moins identique moralement. Nous sommes frères et soeurs à cause de ce Jésus a fait pour nous. Nous sommes sauvés par grâce. Nous ne méritons rien. Quand on vous demande comment vous êtes justifiés devant Dieu, vous ne pourrez jamais pointer le doigt vers vous et dire c’est grâce à mes accomplissements. Votre doigt ira toujours vers le ciel, pour dire c’est l’oeuvre de Jésus. Nous sommes donc en relation vous et moi sur la base de ce qu’un autre a fait pour nous. Par la foi (sans aucun mérite au niveau de notre justice) nous recevons la réconciliation et nous sommes placés dans une famille spirituelle. Si un homme ne reçoit pas Jésus dans les eaux du baptême pour le pardon de ses péchés, il ne devient pas mon frère. Mais si un homme passe par là, alors peu importe sa maturité en Christ, ses performances vers la sainteté, il appartient à Dieu. Dans l’église, nous ne sommes pas tous sur le même échelon au niveau de la moralité. Nous ne grimpons pas tous l’échelle à la même vitesse. Certains sont tout en bas, d’autres sont tout en haut. Mais nous sommes en communion les uns avec les autres indépendamment de nos performances morales. Parce que l’échelle est celle de Christ et ceux qui s’y trouvent aussi. Christ est donc le dénominateur commun. Je ne suis pas votre frère parce que je suis aussi bon ou aussi dédié que vous. Je suis votre frère à cause de ce qu’il a fait pour nous tous. Et c’est avec repentance que chacun de nous doit l’approcher pour obtenir miséricorde. Lorsque nous le faisons, sa grâce nous couvre et nous nous retrouvons lié dans la même famille.
II. Remerciements:
Lisons à présent les versets 4 à 9, il y a encore un autre point que j’aimerais que vous remarquiez. Il est lié à ce dont nous venons de parler. Et en lisant ces mots, rappelez-vous que Paul était attristé par l’attitude des chrétiens de Corinthe. Ils remettaient en cause son autorité en tant qu’apôtre, ils oubliaient tout ce qu’il avait fait pour eux et certains se moquaient même de son apparence et de ses prestations verbales: « … » Regardez bien le verset 4 et soulignez le. Paul remerciait Dieu pour ses frères et sœurs de Corinthe, continuellement. Il ne disait pas ça simplement pour être poli ou pour faire bonne impression. Il connaissait leurs défauts et leurs tendances à déraper, même dans leur relation avec lui. Mais il était reconnaissant à Dieu pour eux.
Comment est-ce possible? Avez-vous des enfants, des parents, un frère ou une soeur, des grands-parents? Ont-ils des gros défauts? Mais est-ce que ça vous empêche de les aimer et d’être reconnaissants à Dieu pour leur présence dans vos vies? Je pense que non. Pourquoi? Parce que vous êtes attachés à eux, parce que vous vous sentez responsables d’eux, liés à eux, engagés envers eux. À l’inverse, là où l’amour est absent se trouve toujours des montagnes de critiques. Paul était reconnaissant pour les chrétiens de Corinthe, l’êtes-vous pour les frères et soeurs de Strasbourg ?
Paul admettait volontairement aussi que Dieu avait abondamment versé ses bénédictions sur cette assemblée. Peu importe que certains aient été des homosexuels, des idolâtres, des prostitués avant de devenir chrétiens, Dieu les avait répandu son Esprit sur eux. Ils méritaient juste sa colère, mais Dieu leur donna toutes sortes de bénédictions spirituelles en Jésus. Ils ne manquaient de rien, regardez au verset 7. Dieu est généreux, frères et soeurs. Les dons que les Corinthiens avaient reçus en sont la preuve. Mais ils étaient aussi un rappel que chaque chrétien est dépendant de lui. C’est vrai pour nous aussi aujourd’hui.
Au verset 8, Paul donne une promesse fantastique. Dieu n’abandonne jamais ses enfants. Regardez ce que Paul ajoute en 2 Timothée 2.12-13. L’Éternel est fidèle jusqu’au bout (v.9). Même si on peine par moment, Dieu n’est pas impatient de mettre un terme à sa relation avec nous, mais il veut nous affermir pour que nous soyons acceptables devant Lui à la fin de toutes choses. Comment? Je ne sais pas. Je trouve certains indices dans la bible, mais je ne sais pas tout. Est-ce important de ne pas tout savoir? Je ne pense pas. L’important doit plutôt être vu ainsi: qu’est-ce que ça signifierait si Christ venait à vous aujourd’hui pour vous dire: « Si je vis en toi, aucun reproche ne te sera fait au jour du jugement? » Ça convainc de se donner à lui, n’est-ce pas ? Alors je suggère qu’aujourd’hui, vous pliez le genou devant Lui et devant son Père et que vous preniez un peu de temps pour le remercier du fond du cœur pour son amour.
Conclusion:
En conclusion, l’assemblée de Corinthe avait plus de problèmes que toutes les assemblées pour lesquelles j’ai travaillé réunies. Et pourtant cette assemblée était toujours celle de Dieu. Gloire à notre Seigneur pour sa patience ! Et gloire à Dieu pour les chrétiens comme Paul qui s’impliquent dans la vie de leurs frères et soeurs, même quand ils sont imparfaits, qui persistent et ne font pas une croix sur l’assemblée même quand les choses ne vont pas bien. Connaissez-vous des églises du Christ moins que parfaites aujourd’hui? Si oui, aimez les tout de même et ne leur tournez pas le dos.
Prions: « … »