Face au sentiment d’insuffisance

Série: Face aux difficultés de la vie

Introduction :

Avez-vous parfois le sentiment d’être inadéquat pour faire face à certaines responsabilités? Je voudrais parler aujourd’hui de ces moments ou nous nous sentons nulles, ineptes, inappropriés, insuffisants, incompétents, impropres à remplir certaines tâches, à accomplir certaines choses dans nos vies.

I. Explication du sentiment:

Il y a des moments où nous voudrions carrément disparaître parce que les attentes sont trop grandes et nous sommes certains de ne pas faire le poids, n’est-ce pas? Le sentiment d’inadéquation dans la vie de tous les jours est régulièrement vécu par les personnes qui se jugent comme différentes des canons classiques (les personnes obèses, les personnes très petites, très grandes...). Les adolescents sont particulièrement vulnérables à ce problème avec leur corps qui change. De nombreuses femmes sont devenues anorexiques suite à ce sentiment. Le sentiment d’inadéquation se trouve aussi au cœur de la vie de l’entreprise, dans la relation qu’une personne entretient avec son travail. Pourquoi ? Parce que c’est là que l’on se heurte souvent aux jugements, à l’attente de la perfection. Une partie du problème est lié au désir de plaire, que nous avons. Le patron ou le responsable fixe souvent des objectifs qui sont irréalistes. Puis il met la pression. Et lorsque nous ne parvenons pas à les atteindre, pour des raisons de ressources ou de conjoncture, ou parce que les objectifs ont été fixés de manière à ne pas pouvoir être tenus, nous pouvons nous sentir terriblement inadéquats dans notre poste ou notre métier. (Exemple avec Olivier qui me disait qu’il n’était pas aussi intelligent que les autres). Mais le sentiment d’insuffisance peut aussi se trouver chez la mère de famille qui n’arrive plus à faire face aux tâches ménagères et aux demandes de sa famille ou chez l’homme adulte qui doit parfois prendre soin d’un parent infirme ou dépendant.

On peut se sentir inadéquat aussi dans des domaines plus spécifiques, comme par exemple pour parler en public, conduire une prière, donner une petite leçon ou alors à l’école comme en maths, en sports ou en chimie. Il y a quelques jours, suite à une réunion du conseil d’administration au collège, je disais à Tammy, je sens que je suis arrivé à un plafond, je n’arrive pas à être au même niveau que les autres qui connaissent le système. Je suis complètement dépassé. Parfois même avec mon français je ressens ça. Exemple avec la réunion où j’ai parlé des toilettes en utilisant le mot WC - belgicisme. Parfois on se sent inapte à simplement faire face à une addiction. On se dit de temps à autres, comment reprendre une nouvelle semaine, alors qu’on a à peine tenu jusqu’au dimanche. Il y a toujours quelque chose qui fait qu’on se sent incompétent. Et croyez-moi, même ceux qui ont l’air confiants luttent en secret avec des sentiments d’inaptitudes. Être humain, c’est se sentir inadéquat.

II. Qui ressent ce sentiment?

La plupart des gens ne se sortent pas de leur lit le matin avec un sentiment de confiance en eux. Tout simplement parce que nous sommes charnellement limités. Imaginez que nous ne soyons pas emprisonnés par ses sentiments d’inadéquation, que nous soyons toujours capables de faire face. On se dit que ça serait bien, n’est-ce pas? Posséder suffisamment de capacités et de ressources pour faire face à toutes nos obligations serait un rêve pour beaucoup. Mais c’est du domaine de l’utopique. Et donc nous luttons tous avec ce sentiment de ne pas faire le poids. C’est vrai pour tous, même si certains arrivent mieux que d’autres à cacher se sentiment d’insuffisance.

En tant qu’homme nous sommes fiers et nous avons difficile d’admettre cette inadéquation. Alors on ne veut surtout pas le révéler aux autres, par peur qu’ils se moquent de nous, qu’ils nous jugent ou qu’ils nous regardent du bout du nez. On fait donc semblant de tout maîtriser. On donne l’impression qu’on peut faire face à n’importe quel défi, alors que ce n’est pas le cas. En réalité, nous sommes impuissants pour face à la plupart des épreuves de cette vie. Il y a une bonne raison pour cela. Nous avons été créés ainsi. Dieu a choisi de nous façonner ainsi.

Voyons si tout ce que je vous dis aujourd’hui peut se vérifier dans la bible. D’abord, voyons-nous que les plus forts se sentaient aussi inadéquats? Oui. Regardez l’exemple de Paul, qui est considéré comme un pilier dans le christianisme. En 2 Corinthiens 2, versets 15 à 16, il disait ceci: «...» Voyez-vous la question qu’il pose à la fin de son affirmation? Il dit: «Et qui est suffisant pour ces choses?» La bible en français courant dit: «Qui donc est qualifié pour une telle mission?»

J’ai souvent ressenti la même chose en pensant aux responsabilités de mon ministère. Paul sentait que ni lui, ni ses compagnons, ni aucun homme ne qualifiait vraiment de lui-même pour remplir la mission que le Seigneur lui avait confiée. Pourtant Paul réussissait très bien cette mission. Alors quel était son secret? Comment y parvenait-il? Où en trouvait-il la force? Il donne la réponse en 2 Corinthiens 3.4-6: «...» Ne ratez pas ces mots dans le passage au verset 5: «Notre capacité vient de Dieu».

En pensant à cela, ce qui me vient à l’esprit, c’est le film intouchable, avec l’homme dans la chaise roulante. L’homme noir qui commence à travailler pour lui est patient et fort. Mais il doit tout faire pour prendre soin de ce tétraplégique, y compris le laver. Pensez au sentiment d’insuffisance que cet handicapé devait avoir, quand l’autre lui dit: «Pas de bras, pas de chocolats!» L’homme dans la chaise roulante est totalement dépendant, incapable de faire les tâches les plus simples par lui-même. Dans cette situation, personne ne peut cacher son inadéquation physique, sauf à travers une relation par lettre où l’on ment sur sa personne. Ce sentiment d’insuffisance de l’handicapé, voilà ce que Paul ressentait aussi face à son ministère. Mais contrairement au film, où l’on voit celui qui prend soin du tétraplégique peiner, se sentir parfois tout à fait dépassé par les besoins de l’handicapé, Dieu lui n’est jamais à court de ressources pour nous aider. Et il le fait tendrement et volontairement si l’on s’en remet à lui.

III. Raison de notre insuffisance:

Probablement est-ce là la raison de l’insuffisance qui nous caractérise en tant qu’humain! Si nous sommes faibles émotivement, spirituellement, intellectuellement et mentalement, si nous ne pouvons faire l’oeuvre de Dieu par nous-mêmes, par nos propres forces, nous sommes forcés à nous appuyer totalement sur Lui, sur Sa puissance. Paul dira d’ailleurs ceci face à son insuffisance physique en 2 Cor. 12.9: «Dieu m’a dit: Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse.» C’est difficile à avaler pour celui qui aime tout résoudre, tout accomplir par lui-même, qui n’aime pas compter sur autrui.

IV. Autre exemple:

Je vous donne un autre exemple dans la bible de personnes qui ont dû se sentir inadéquates: les 12 apôtres. Pensez à la grande mission qu’il reçurent en Matthieu 28.18 à 20a: «...» Pensez au contraste qu’il devait y avoir ce jour-là entre Jésus et ses disciples. Les uns étaient probablement encore tremblants, confus, dépassés par tout ce qui venait d’arriver. L’autre était plein de confiance, de force, rempli de projets extraordinaires. Comment ces disciples qui n’étaient que des pêcheurs, des collecteurs d’impôts, des hommes simples pouvaient-ils accomplir ce que Jésus demandait? Ils étaient certes dévoués, mais où trouveraient-ils la force de voyager de par le monde et de prêcher malgré l’opposition et leurs limitations physiques? La réponse se trouve dans la deuxième partie du verset 20: «...» Jésus allait être avec eux et les aider, notamment à travers son Saint-Esprit.

Et aujourd’hui nous sommes aussi bénéficiaires de la promesse que Jésus leur a faite, n’est-ce pas? Si nous sommes chrétiens, il est avec nous, non seulement lorsque nous prêchons la parole, mais aussi lorsque nous faisons face à des situations où nous pensons que nous ne faisons pas le poids. Et nous avons aussi son Esprit qui vit en nous, n’est-ce pas? Regardez ce que Paul dit en Éphésiens 3.14-21: «...»

Vous savez toute la bonne volonté du monde ne pourra pas faire que je puisse m’asseoir à un piano et jouer du Beethoven comme un musicien d’André Rieu. Mais si le plus grand pianiste du monde pouvait miraculeusement me conférer toutes ses capacités, me rendre aussi brillant que lui qui a étudié pendant des décennies la musique, alors je pourrais y parvenir. Mais attention, ce serait vrai seulement je reçois tout son génie en moi. Si je reçois littéralement son esprit. C’est ce que les apôtres ont reçu de la part de Christ. Et Jésus nous dit que même s’ils ne nous donnent pas autant de capacités que les apôtres, malgré tout il nous donne sa force et certains talents (non-miraculeux) pour faire face au monde.

V. Recette pour remplacer l’inadéquation par un sentiment de force.

Alors aujourd’hui êtes-vous prêt à vous approcher de Christ pour lui donner la main afin de faire face à votre insuffisance? Lui seul a le pouvoir qu’il vous faut pour surmonter vos limitations. Voici deux conseils pour vous aider à saisir cette force: Premièrement admettez que vous êtes inaptes à faire face seuls. C’est la première condition pour recevoir l’aide de Dieu. C’est vrai, si on lutte contre une addiction, une mauvaise habitude, un mauvais tempérament, une tendance perfectionniste, l’impatience, la dépression ou contre une nature inquiète. Peu importe les circonstances, il faut d’abord admettre ses limitations, le fait qu’on ne peut y arriver seul. Si vous êtes trop fiers pour admettre que vous avez besoin de Lui, il ne vous aidera pas. C’est pour cela que Jésus dit en Matthieu 7.7: «...» Paul avait admis sa faiblesse et en conséquence il pouvait dire en 2 Corinthiens 4.7: «...» Admettons-nous aujourd’hui que nous sommes limités?

Si oui, alors apprenons à retirer notre force de Christ. C’est mon second conseil. Attention, il y a ici une différence entre ce que je vous conseille et ce que le monde dit. Le monde dit que pour surmonter notre sentiment d’inadéquation, il faut travailler sa confiance en soi. Mais la bible nous dit que c’est une question de confiance en Dieu.

Conclusion:

En terminant, je vous demande: «Ressentez-vous aujourd’hui une grande incapacité à faire face à votre vie?» Si oui, ce n’est pas nécessairement un mal. C’est parfois là que Dieu nous veut, au creux de la vague, au plus bas. Parce que c’est dans notre faiblesse qu’il peut le mieux accomplir son oeuvre. Vous voyez, il n’utilise pas les super forts, ceux qui sont trop confiants en eux-mêmes. Il utilise les gens qui sont frêles, ineptes, inadéquats, mal équipés mais prêts à s’agenouiller devant Lui pour faire face à la vie. Aujourd’hui vous tournerez-vous vers lui pour qu’il puisse manifester toute sa force dans votre existence? Courez à lui et recevez sa puissance. Terminons en lisant Ésaïe 12.2 : « … » et Ésaïe 49.23 : « … » Prions.