Le chrétien face à la dépression, 2e partie

Série: Face aux difficultés de la vie

Introduction :

Nous avons vu la semaine passée la dépression peut advenir chez les personnes âgées comme chez les jeunes, chez les hommes comme chez les femmes, chez les croyants comme chez les non-croyants. Tout le monde peut y être sujet. D'ailleurs de grands héros de la bible sont passés par des épisodes de dépression. Dieu veut que nous le sachions. Il nous rapporte au moins trois exemples de dépression dans la Parole. Nous avons vu le cas de Moïse dimanche dernier. Aujourd'hui nous nous concentrons sur deux personnages de plus.

I. Élie:

Allez si vous le voulez bien en 1 Roi chapitre 19. Pendant que vous vous rendez à ce passage, laissez-moi vous rappeler combien Élie était un grand prophète. Il s’opposa seul à la reine de son pays. Vous vous dites peut-être qu’une reine n’est pas aussi effrayante qu’un roi. Mais c’est parce que vous ne connaissez pas cette reine. Elle s’appelait Jézabel et elle conduisait son mari le roi par le bout du nez. Elle était sournoise et malveillante. Se dresser contre elle était dangereux. Pour bien comprendre l’histoire de 1 Rois 19, il faut savoir que Jézabel avait remplacé la religion d’état par le culte de Baal. Elle entretenait des centaines de prophètes de Baal dans tout le royaume. Dieu fit venir 3 ans de sécheresse en Israël, puis il envoya Élie confronter les faux prophètes. La bible nous dit qu’il les ridiculisa aux yeux de tout le peuple et qu’il parvint même à les faire mettre à mort. Élie prouva à tous les Juifs que seul Yahvé était Dieu. Sur ce, voici comment se déroula le reste de l’histoire. Lisons ensemble le ch. 19.1-4 : « … » Que se passe-t-il pour Élie à ce moment ? Il déprime. Tout comme Moïse, il dit à Dieu : « Seigneur, j’abandonne ! Je jette l’éponge ! Prends-ma vie ! »

Remarquez qu’il était angoissé, il avait peur et il avait fuit. Il faisait une mini-dépression.

Les raisons de sa dépression:
Pourquoi ?
- Et bien lui aussi était épuisé. Au verset 5 nous lisons : « … »
  Vous voyez Élie venait de vivre des temps bien difficile. Il avait passé une très longue journée à confronter des fanatiques qui faisaient partie d’une secte, une longue journée à prier. Et il avait couru sur 50 km pour arriver avant le roi Achab à Jizréel. Élie avait donc raté des repas, il n’avait pas beaucoup dormi et il était à bout de force.
- Remarquez aussi qu’il souffrait d’un complexe.
  Non d’infériorité comme Moïse, mais d’un complexe de martyre. Regardez au verset 10 : « … ». Il pensait qu’il tout seul pour défendre la cause de Dieu, qu’il était tout seul à essayer de faire ce qui était juste. Avez-vous déjà ressenti la même chose ? Vous êtes-vous déjà dit : « Tous les autres sur qui je pouvais m’appuyer sont partis. Je reste seul pour défendre ce qui est juste ici ! Je ne vais pas faire très long feu. » Si vous vous êtes dit cela, il s’agissait d’un complexe de Martyre. Regardez au v. 14, Élie était obsédé par ces pensées. Je comprends pourquoi il a déprimé en pensant ainsi. C’est affreux de se dire qu’on est seul à lutter pour les bonnes choses et qu’il n’y a personne pour courir à nos côtés. »
- Enfin Élie ne voyait plus clair spirituellement.
  Tout comme Moïse, il faisait l’erreur de fixer ses yeux sur l’ennemi, sur le problème, plutôt que sur Dieu. En entendant les attaques de la reine, il oublia qu’il jouissait de la protection de Dieu. Comment Dieu prit-il Élie en main ? Comment choisit-il de traiter le problème ?
Les remèdes: Remarquez tout d’abord que Dieu ne le réprimanda pas. Voici ce que nous lisons aux versets 5 à 6 : « … »
Donc il lui donna d’abord un bon repas, pour l’aider à reprendre des forces. Ce repas descendit du ciel, juste à son chevet, quel soin, quel encouragement ! Maris et femmes, prenez note de ce geste. Quand un bien-aimé déprime, il est extrêmement réconfortant de voir quelqu’un qui commence à prendre soin de nous tendrement. Je pense que c’est pour ça depuis que je suis marié que j’ai rarement souffert de dépression. Ma femme est fantastique dans ce domaine quand je suis découragé.
Ensuite, Dieu lui permit de se reposer sous le genêt. Quand on déprime on a besoin de dormir, parce que tout est nébuleux dans la tête. Ce n’est pas tout dans cette histoire, regardez les versets 7 et 8 : « … » Dieu lui donna assez de force donc pour continuer le chemin. Il déversa surnaturellement de la puissance en lui, pour lui permettre d’accéder à un endroit où il trouverait un meilleur abri et se rapprocher de lui. Une fois arrivé à cet abri, voici ce que nous lisons, du verset 9 à 18 : « … » Il y a tellement dans ces versets. C’est un condensé d’encouragement. D’abord Dieu se révèle en montrant sa puissance qui fait trembler les montagnes et qui réduit tout en cendre, puis il se manifeste à Élie sous forme d’un murmure doux et léger, comme pour dire : « Personne n’est aussi grand et fort que moi, mais je suis aussi un Dieu bon, protecteur et consolateur pour ceux qui s’appuient sur moi ! » C’est ironique, mais ça ne parvint pas encore à calmer Élie. Le prophète reprit sa plainte : « Je suis tout seul ! Malheur à moi ! » Sur quoi Dieu lui répondit : « de nouveaux dirigeants arrivent. Ils me serviront et je vais aussi te donner un ami : Élisée. » Puis il ajouta : « j’ai encore des milliers de serviteurs qui me sont toujours fidèles, que j’ai protégé, dont tu n’imagines même pas l’existence. » Voyez-vous, nous ne devrions jamais croire que nous sommes seuls à nous battre pour ce qui est juste ! Dieu a de nombreux serviteurs, prêts à nous aider sur notre route.
Élie reçut ce jour-là un des plus grand cadeau de Dieu : un ami. Regardez les versets 19 à 21 : « … » Laissez-moi vous dire que lorsqu’on passe par une dépression, il n’y a rien de tel qu’un ami qui nous appelle et nous dit : « Je vais t’aider à faire face. » Avez-vous des amis comme ça aujourd’hui ? Malheureusement ceux qui sont les plus vulnérables à la dépression sont ceux qui n’ont pas pris le temps de s’entourer de quelques bons amis fidèles. La compagnie d’un ami, de quelqu’un qui nous aime, qui nous accepte malgré nos faiblesses est quelque chose d’incroyable. C’est ce dont Élie avait besoin, Dieu le savait.

II. Jonas:

Le dernier personnage que nous étudierons dans le cadre de la dépression est Jonas. Allez si vous le voulez bien en Jonas ch. 4. Moïse avait un complexe d’infériorité, Élie souffrait du complexe de martyre, mais Jonas lui était animé d’un complexe de supériorité. Je voudrais vous faire remarquer aussi que ces trois personnages souffrirent de dépression, juste après une période chargée émotivement par de très grands succès. Moïse déprima après avoir libéré les enfants d’Israël d’Égypte, après avoir reçu les 10 commandements sur le Mont Sinaï et après avoir obtenu la manne du ciel. Élie déprima après avoir vaincu les prophètes de Baal sur le mont Carmel. Jonas quant à lui chuta dans la dépression après avoir mené le plus grand mouvement de réveil religieux de tous les temps à Ninive. Presque n’importe quel autre prédicateur aurait sauté de joie et été aux anges. Mais pas Jonas. Voici ce que nous lisons au verset 1 : « … »

Pourquoi Jonas a-t-il réagit ainsi ?

Certainement, il devait être physiquement fatigué. N’oubliez pas qu’il venait de passer trois jours dans le ventre d’un poisson, avec probablement peu à manger et dans des conditions atroces. Il venait également de mener un réveil spirituel en prêchant dans tout Ninive durant trois jours (voir ch 3.3). J’imagine facilement son épuisement étant moi-même un prédicateur. Le dimanche soir je suis toujours épuisé et pourtant, je ne donne qu’un sermon un d’une demi-heure. Mais ça demande déjà une énorme quantité d’énergie. Alors imaginez le faire pendant trois jours.
Mais Jonas était aussi tourmenté spirituellement. Il ne pouvait comprendre comment Dieu pouvait pardonner à un peuple si perverti. Il faut savoir que les Ninivites étaient renommés pour leur dureté de coeur et leur cruauté. Il se sentait donc en décalage par rapport à Dieu. Il n’était pas sur la même fréquence d’ondes. Il détestait ce peuple et savoir que Dieu pouvait les pardonner le dégoutait. Ça lui laissait un goût amer en bouche. Regardez les versets 2 et 3 du chapitre 4 : « … »
Jonas préférait donc mourir que de continuer à supporter cette injustice. Son problème c’est qu’il souffrait d’un complexe de supériorité. Et il déprimait parce que les choses n’allaient pas se passer comme il le voulait. Il était en colère. Son amertume était trop forte. Voici donc ce que nous lisons aux versets 4 à 9 : « … » Nous ne savons pas comment cette histoire termina avec le prophète. Mais en tout cas, Dieu essaya de le sortir de sa déprime en lui remettant les idées en place.

III. Les leçons que nous retirons de ces histoires:

Arrêtons-nous ici. Que retirons-nous comme leçon de ces trois grands hommes de la bible qui sont passé par une mini-dépression ?

Premièrement, remarquez que la dépression est symptomatique de problèmes profonds. Dans la bible, les raisons de la dépression sont toujours d’ordre physique, spirituel et psychologique.
Dieu n’a pas condamné ces hommes, mais il s’est rapproché d’eux pour les tirer de leur isolement et de leur déprime. Il a raisonné avec eux pour qu’ils découvrent la raison de leurs sentiments et qu’ils corrigent leur façon de penser. Je dis donc que si vous déprimez Dieu veut que vous découvriez pourquoi, que vous vous interrogiez sur la racine de la déprime. Est-ce parce que vous vous sentez seul ? Est-ce parce qu’il y a une colère profonde et destructrice enfuie en vous contre quelqu’un ? Est-ce parce que certaines personnes autour de vous rendent votre vie misérable ? Vous devez également vous demander si vous souffrez d’un complexe, si Satan est parvenu à pervertir votre façon de penser ?
Dieu veut également que vous preniez soin de vous, que vous appreniez à ne pas travailler au delà de ce qui est raisonnable et que vous dormiez suffisamment. Il désire aussi que vous vous alimentiez correctement. Apprenez donc à déléguer, à prendre des pauses, à préserver des moments pour vous amuser et vous relaxer. Il faut savoir se détendre dans la vie pour aller jusqu’au bout du chemin que Dieu a prévu pour nous. Si vous travaillez entre 60 et 70 heures la semaine, vous flirtez avec la dépression.
Quatrième chose, faites-vous des amis, de préférence des amis chrétiens qui pourront vous soutenir dans les moments difficiles et vous épauler. Rappelez-vous que nous avons tous besoin d’au moins une personne avec qui nous pouvons partager ce qui nous pèse sur le cœur, qui pourra nous faire retrouver un peu d’objectivité si nous broyons du noir. Un ami comme Élisée est un cadeau de Dieu qu’il nous faut apprendre à chérir.
Enfin rappelez-vous de garder vos yeux sur le Seigneur. Il reste présent à nos côtés, peu importe les difficultés. Il se soucie de nous et ne nous abandonnera pas. Il est la solution à tous nos problèmes et son réconfort vaut mieux que celui de n’importe quel médecin au monde.

Conclusion :

Aujourd’hui êtes-vous déprimé ? Connaissez-vous quelqu’un qui déprime ? Jésus ne vous condamne pas. Il vous aime et il se soucie de celui qui souffre émotivement. Il a des plans pour votre bonheur, il peut restaurer votre âme si vous vous en remettez à lui. Lui permettrez-vous de le faire en vous rapprochant de lui ?

Matthieu 11.28-30 et Jérémie 29.11-13