Introduction :
En commençant aujourd’hui, je voudrais vous demander d’écrire sur un morceau de papier un péché qui vous pourrit l’existence depuis longtemps. Vous pouvez mettre ce papier de côté, nous y reviendrons plus tard.
La semaine dernière, nous avons parlé de comment faire face à la culpabilité lorsque nous ne sommes pas encore chrétien. Nous avons vu que lorsque nous approchons de la croix par le baptême, nous devenons un avec Jésus et nos péchés sont lavés dans son sang. Notre sac est vidé, notre conscience est nettoyée. 2 Cor. 5.17. Nous pouvons ensuite oeuvrer le cœur léger et beaucoup plus performant. Hébreux 10.22 nous le dit ainsi : « … »
Le baptême est donc crucial pour nous débarrasser de notre culpabilité.
Mais je rencontre souvent des chrétiens qui me disent, «J’ai été pardonné, j’ai vidé mon sac au pied de la croix, mais je ne me sens pas vraiment mieux. Ma conscience me torture toujours.» Beaucoup chantent: «ô Dieu ta grâce est merveilleuse! En toi mes péchés sont TOUS pardonnés…», mais ils n’y croient pas vraiment. Un chrétien a écrit cette lettre à son prédicateur: «J’ai des tendances suicidaires. Je suis presque décidé à mettre un terme à ma vie, mais je ne comprends pas pourquoi. Pourquoi est-ce que je me sens si coupable?» Bonne question! Pourquoi tellement de chrétiens se sentent-ils coupables même après que leur prédicateur prêche sur le pardon?
À mon sens, c’est ainsi parce qu’il y a deux types de culpabilité. Il y a la culpabilité objective et la culpabilité subjective (auto-suggérée).
I. La culpabilité objective:
La culpabilité objective est celle qu’on ressent quand on désobéit à un commandement de Dieu. Elle est saine. C’est un bon type de culpabilité. Il ne faut pas la négliger où vous risquer à la longue d’avoir une conscience qui ne fonctionne plus. Certains criminels en arrivent à ce point.
Un passage qui illustre cette vérité est en Éphésiens 4.17-18. Regardez aussi 1 Timothée 4.2
II. La culpabilité subjective:
Mais si un chrétien fait ce qu’il doit pour lutter contre le péché, il peut aller trop loin avec sa culpabilité. Il s’agit alors d’un autre type de culpabilité est la culpabilité subjective. Elle n’est pas liée à ce que Dieu pense de moi, mais à l’image que j’ai de moi-même. Je dirais qu’il y a parfois des culpabilitoholics. Ils se sentent mal en eux-mêmes, pour des raisons fictives ou parce qu’ils ne parviennent pas à aligner leurs sentiments sur ceux de Dieu. Certains sont comme cette femme qui consultait un psy. Ce dernier lui a demandé de compléter dix fois cette phrase: «Je suis…». Voici ce qu’elle a dit: «Je suis une mauvaise maman. Je suis une mauvaise ménagère. Je suis une déception pour mes parents. Je suis trop grosse. Je suis profondément malheureuse. Je suis nul au boulot. Je suis incapable de faire du bien aux autres autour de moi…». Le psy l’a stoppée en plein milieu et lui a dit: «Madame, je ne vous ai pas demandé de dire 10 mauvaises choses sur vous. Dites-moi plutôt 10 choses positives.» La femme l’a regardé un moment puis a commencé: «J’essaie d’être une bonne maman, j’essaie de garder la maison propre. J’essaie de ne pas décevoir mon mari…» et ainsi de suite. Elle venait de trouver un autre moyen de se rabaisser et d’exprimer son auto-culpabilité.
Beaucoup sont exactement comme elle. Ils se rendent malades pour tout, au point d’être parfois névrotiques. Ce genre de personnes ne croient pas vraiment au passage qui dit: «Il n’y a pas de condamnation pour celui qui est en Christ.» Romains 8.1 Elle se condamne toute seule, en disant : «Je n’en fais pas assez. Je dois être parfait, je dois absolument atteindre ce niveau de sainteté ou Dieu ne m’acceptera pas». Des personnes vivent ainsi pendant des décennies. Elles essayent de temps à autres de traiter les symptômes, mais elles ne remontent jamais jusqu’à la racine du problème, qui est une culpabilité injustifiée.
Écoutez-moi bien, si Dieu nous a justifié, il faut que nous acceptions de relâcher notre culpabilité. Dieu ne demande pas qu’on soit parfait avant de nous accepter, il nous accepte, puis il nous demande de grandir dans la perfection.
Il faut que nous soyons prudents en élevant nos enfants. Si je fais ressentir à ma fille qu’elle n’en fait jamais assez, qu’elle ne choisit jamais les bons garçons, les bons vêtements, qu’elle ne travaille pas suffisamment bien à l’école, qu’elle ne s’exprime pas bien, alors que finira-t-elle par penser? Qu’elle est une mauvaise personne, qu’elle ne vaut rien. Et elle risque de projeter ces sentiments dans sa relation avec Dieu. Si elle n’est pas assez bien pour papa et maman, alors elle risque d’assumer qu’elle n’est pas suffisamment bien pour Dieu.
Par exemple, certains se sentent coupables parce qu’ils ne lisent pas la bible pendant une heure tous les matins. Dieu n’a jamais dit que ça devait durer une heure et que ça devait se passer tous les matins. Certains se sentent coupables parce qu’ils ne donnent pas tout leur argent aux pauvres. Dieu n’a jamais demandé qu’on donne tout notre argent aux pauvres. Certains culpabilisent parce qu’ils ne connaissent pas la bible comme ils voudraient la connaître ou que sais-je ? Ils s’en veulent, alors qu’ils devraient être contents de ce qu’ils ont déjà accompli.
C’est marrant comme nous réagissons parfois, n’est-ce pas? J’ai l’impression que c’est un peu parce que nous voyons Dieu comme un policier, qui passe son temps à se cacher pour pouvoir nous surprendre en train de faire une erreur. Et quand nous en faisons une, nous le voyons comme un justicier qui saute devant nous et commence à nous tirer dessus avec son magnum 357, rempli de cartouches qui donne une maladie ou un problème pour bien nous apprendre la leçon.
Une jeune fille a dit un jour: «Moi je rêve constamment de Dieu qui me force à marcher sur une corde tendue entre deux falaises. Il me regarde avec sévérité alors que je progresse dans les larmes. Et il me crie lorsque je me mets à trembler que si je tombe, j’irais droit en enfer.» Mais la bible compare Dieu à un père, un papa. C’est une image tout à fait différente. Je vous donne un exemple. Combien d’entre vous font parfois une prière au lit et finissent par s’endormir au milieu de la prière? S’ils voient Dieu comme un policier, comment se sentent-ils en se réveillant le jour d’après? Mais si on voit Dieu comme un père, ce n’est pas du tout pareil. Imaginez un enfant, une petite fille qui va au lit et qui appelle son papa pour lui parler de ce qu’elle a sur son coeur avant de s’endormir. Si pendant qu’elle lui parle elle s’assoupit et elle s’endort au milieu de son histoire, comment réagit le papa ? Est-ce qu’il sort frustré en claquant la porte et en se disant: «Elle ne devrait pas me traiter ainsi! Quel manque de respect! C’est la dernière fois que je viens la mettre au lit!» ? Non, il sort en se réjouissant du moment intime qu’il vient d’avoir avec sa fille. Il sait qu’elle est jeune et il comprend sa fatigue. Mes amis, Dieu est ainsi. Il est un père.
Ils pensent : « Ce péché est si horrible que Dieu ne peut pas me pardonner ». Et ils gardent au fond d’eux un secret terrible qui les hante pour des années, voir même le reste de leur vie.
L’histoire des frères de Joseph montre que la culpabilité pour un tel péché peut durer des années. Vous rappelez vous quand ils se retrouvent en prison à cause de la coupe dans leur sac, ce qu’un d’eux dit en Genèse 42.21 : « Sûrement c’est à cause de ce que nous avons fait à notre frère Joseph que tout ceci nous arrive. » Ce péché qu’ils avaient commis dans leur jeunesse les hantait toujours.
Mais la bible nous dit que Jésus est mort pour nos péchés. Vous ne pouvez commettre aucune faute qui lui est impossible de pardonner. Il faut décharger notre conscience en lui disant ce qui nous abat intérieurement, puis il faut accepter son pardon. Ps 32.5 et PS 103.11-13 : « … » I Jean 1.7.
III. L’auto-culpabilité est dangereuse:
Je termine en vous mettant en garde. L’auto-culpabilité est dangereuse. Bruce Narramore, un autre psy chrétien raconte dans un de ses livres, le cas d’une de ses patientes qui était l’épouse d’un prédicateur. Elle était dépressive. Bruce lui a donc conseillé de prendre un weekend pour partir en vacances avec son mari. Elle a acheté des tickets pour le parc d’attraction de Walt Disney, elle s’est arrangée pour que ses parents gardent leurs enfants et ils sont partis ensemble pour quelques jours. Mais sur la route, elle a commencé à broyer du noir et finalement prise de désespoir, elle a essayé de se tuer en sautant de la voiture en marche sur l’autoroute. Son mari l’a sauvé de justesse. Savez-vous comment elle a expliqué ça à son psy? Ainsi: «Dans la voiture, tous mes sentiments négatifs sont revenus en moi. Je me suis dit que je ne méritais pas ce voyage. Je ne m’étais pas bien conduite. J’avais le sentiment d’avoir tout raté, d’avoir perdu ma relation avec Dieu. J’avais l’impression que j’avais offensé tout le monde, que j’étais un sujet de honte pour mes parents. Si Dieu ne pouvait m’aimer, si l’église ne pouvait m’aimer, si ma famille ne pouvait m’aimer, alors à quoi bon vivre?» Ces sentiments étaient bien sûr très exagérés. Personne ne lui en voulait vraiment ou ne voulait se débarrasser d’elle. C’était sa culpabilité mal placée.
La culpabilité est un moyen que Dieu utilise pour nous toucher à travers la conscience, mais parfois elle devient un outil que Satan utilise de façon abusive pour nous décourager. Si vous êtes en Christ aujourd’hui, il faut que vous cessiez de vous condamner. Vous êtes libres et lavés de vos péchés. Romains 8.1
Conclusion :
Je voudrais terminer avec une petite histoire vraie et une ou deux questions.
Certains d’entre vous ont-ils entendu parler de Raynald III? Son histoire est rapportée dans le livre de Thomas Costain intitulé, les trois Edwards. Raynald III était un duc qui régnaient au 14e siècle sur une partie de ce qui est aujourd’hui la Belgique. Il était tellement gros que les gens le surnommaient Crassus, ce qui signifie «graisseux».
Un jour Raynald ou Crassus se disputa avec son jeune frère qui s’appelait Edward. La dispute fut tellement vive que le petit frère finit par organiser une révolte dans tout le territoire. Crassus fut capturé et enfermé dans une tour. Son petit frère ne voulant pas le mettre à mort fit considérablement diminuer la taille de la porte et des fenêtres et lui promit qu’il pourrait reprendre son trône le jour où il serait capable de sortir de la tour. Ce n’aurait pas été difficile pour la plupart des gens. Il n’y avait pas de verrou sur la porte, et les ouvertures restaient de taille convenables. Mais Crassus était vraiment gros. Pour regagner sa liberté, il fallait absolument qu’il perde du poids. Le truc c’est qu’Edward connaissait bien son frère. Il compliqua la chose en envoyant chaque jour une variété extraordinaire de plats délicieux. Et au lieu de fondre, Crassus devint de plus en plus gros. Certains nobles accusèrent Edward de cruauté, mais voici ce qu’il leur répondit: «Mon frère n’est pas vraiment un prisonnier, il peut quitter sa tour quand il le veut.» Crassus resta enfermé pendant plus de 10 ans dans sa chambre. Il n’en sortit que lorsque son petit frère fut tué sur le champ de bataille et qu’on abattit une section de la tour. Mais il mourut dans l’année qui suivit tellement il avait ruiné sa santé.
Voyez-vous dans la vie il y a des gens comme Crassus prisonnier de leur appétit. Et il y a aussi des gens prisonnier de leur propre culpabilité. Dieu ne nous a pas conçu pour vivre ainsi. Je crois au changement. Une personne peut donner son sac plein de péchés à Dieu et être renouvelée par le sang du Christ. Le croyez-vous aussi aujourd’hui ? Vraiment ?
Prenez le papier sur lequel vous avez écrit en débutant le péché qui vous pourrit l’existence. Nous allons faire un feu de camp. Donnez les moi et regardez… voilà ce qu’il en reste aux yeux de Dieu. Rappelez-vous, même si vous avez commis ce péché 20 fois ou 50 fois, pour autant que vous essayez la bible dit en Romains 8.1: "Il n'y a pas de condamnation pour ceux qui sont en Christ!"