Comment faire face à l'anxiété

Série: Le chrétien face aux difficultés de la vie

Introduction :

Je voudrais vous parler aujourd’hui du chrétien face à l’anxiété. Et pour commencer je voudrais que vous vous livriez à une petite introspection en vous posant cette question : «Qu’est-ce qui vous angoisse vraiment dans la vie?» Je ne parle pas de ces petits problèmes qu’on peut facilement oublier, du style d’un évier qui coule dans la cuisine ou d’un pneu qu’on retrouve constamment à plat sur son vélo, d’une clé de cadenas qu’on a perdu, mais de ces gros soucis qui interrompent fréquemment vos pensées et qui reviennent constamment à l’esprit. Je parle de ces gros tracas qui vous volent votre sommeil, qui font que vous vous rongiez les ongles. Je parle de ces peurs dont vous ne parvenez pas à vous débarrasser, qui vous empêchent de vous relaxer lorsque vient le weekend ou le soir, qui vous accompagnent même lorsque vous partez en vacances. Qu’est-ce qui vous angoisse vraiment dans la vie ?

Cette question a été posée à de nombreuses personnes et voici les 10 réponses les plus communes qui ont été données :

Est-ce que ces réponses rejoignent ce que vous pensez? Probablement en partie. Nous avons peut-être une liste un peu différente, mais ces choses qui nous angoissent ont presque toujours les mêmes effets. Nous allons parler plus en détails là dessus dans quelques minutes, mais rapidement nous pouvons dire que ces sujets jettent une ombre sur les choses qu’on envisage le futur. Ces sujets d’anxiété agissent comme des voleurs terrés dans un coin sombre de notre esprit et ils parviennent souvent à voler notre paix intérieure et à kidnapper notre joie. Si nous leurs donnons libre cours, c’est même encore pire. Ils finissent par saper notre énergie, par nous mettre sans dessus dessous émotivement et par nous paralyser spirituellement. C’est pour cette raison, il me semble, qu’il faut prendre le taureau par les cornes et confronter nos inquiétudes. Paul savait cela. Il a écrit donc des instructions précises à ce sujet en Philippiens 4.4-7 : « … »

«Ne vous inquiétez de rien » dit le Saint Esprit à travers Paul. Certaines bibles disent «Que rien ne vous angoisse!» Le mot grec utilisé ici est «merimnao». Il signifie littéralement : «Être divisé, partagé. Etre distrait.» L’équivalent latin est le mot «anxius» dont nous tirons le terme anxiété. Il y a une nuance, une idée supplémentaire qui vient s’ajouter à ce mot en latin, c’est l’idée d’étouffement, d’étranglement. Je pense que ce concept est très juste. Quand je ressens de l’anxiété, c’est comme si mes peurs m’asphyxiaient et que je me retrouvais à lutter pour retrouver l’espoir.

Les symptômes courants de l’angoisse vont d’ailleurs avec cette sensation mentale. Voici ce qu’un site médical dit : « Une grande anxiété peut produire :

Mais ce qui pour moi prouve définitivement que le mot latin est bien choisi est ce que Jésus dit en Marc 4. Regardez, il parle là à ces apôtres des différents types de cœur quand la parole de Dieu est prêchée. Le verset 7 dit : « … » Puis aux versets 18 et 19, il explique son analogie : « … » Selon notre maître et Seigneur, l’anxiété pousse comme une mauvaise herbe, avec des épines. C’est comme une ronce. Un chrétien peut grandir dans sa foi sans se débarrasser de l’anxiété, du moins un temps, parce que l’anxiété croît aussi si on ne l’arrache pas. Et cette ronce finit par étouffer l’action de la Parole de Dieu dans le cœur du croyant et par le faire périr. Jésus dit donc que l’anxiété étrangle et étouffe. Il y a tellement de raisons pour la décrire ainsi par rapport à la foi.

I. Pourquoi l’anxiété étrangle et étouffe:

En voici quelques unes
  1. L’anxiété est un malaise de l’esprit qui se nourrit de nos peurs et étouffe notre confiance en Dieu. Le problème c’est qu’elle donne trop d’importance à notre perspective humaine et terrestre, et elle nous fait oublier l’action de Dieu, sa présence et ses soins. C’est vrai quand on s’inquiète face aux événements, on se concentre sur ce qui humainement réalisable et on oublie que Dieu est là, qu’il permet seulement à certaines tempêtes de nous frapper, mais avec modération, pour notre bien uniquement et en nous offrant sa force pour résister. On oublie donc de considérer les choses avec la perspective de Dieu.

  2. À cause des inquiétudes au final nous arrivons à ne plus discerner ce qui est essentiel de ce qui ne l’est pas. Notre esprit est saisi de multiples doutes, de peurs, de tensions et nous perdons de vue ce qui importe vraiment (à savoir la foi, notre relation avec Dieu, ses faveurs, notre but dans la vie). Savez-vous que les personnes les plus productives sont habituellement celles qui sont les plus zen. C’est prouvé par des études. Et à l’inverse celles qui se font du mouron sont en général peu productives (je l’ai vu ces dernières semaines dans ma vie). Les inquiétudes nous paralysent. Elles étouffent notre productivité.

  3. Enfin je dirais que l’anxiété siphonne notre joie, nous rend négatifs et qu’elle nous fait agir avec dureté et manque de patience envers les autres. C’est inévitable, on finit toujours par extérioriser toute cette négativité qui est en nous et le plus souvent quelqu’un devient notre bouc émissaire, notre exutoire, notre sac de sable. Les inquiétudes c’est comme le mauvais cholestérol. Ça finit par rigidifier les artères de notre cœur spirituel, par boucher le flux d’amour et de grâce qui doit normalement inonder nos relations avec autrui. Les inquiétudes étouffent notre compassion. On devient amer. Au cas où vous ne me croyez pas, j’ai un exemple biblique de cela. Il illustre d’ailleurs tous les autres points que j’ai mentionnés. Allons lire ensemble Luc chapitre 10. 38-42 « … »

    Quel privilège Marthe, Marie et Lazare avait ! C’est chez eux que Jésus venait souffler, qu’il aimait venir se rafraîchir. Ça me dit beaucoup sur leur maison. Je me demande d’ailleurs si la mienne aurait convenu, si j’avais eu la chance de vivre à cette époque là. Dans ce foyer, il y avait différents tempéraments. Un enfant n’est pas l’autre on dit souvent. Il y a ceux qui sont rêveurs et artistes, puis ceux qui sont très terre à terre. Il y a ceux qui sont orientés sur les détails, sur l’organisation, puis ceux qui privilégient plus les relations… Chaque personnalité a ses forces, ses avantages, mais aussi ses faiblesses.

    Marthe faisait une bonne chose. Elle préparait un repas pour Jésus. Elle était responsable, savait prendre charge, faisait attention aux détails. C’est le genre de personne qu’on aime avoir à ses côtés quand on a une colonie, une fête à organiser, un repas en commun à servir. Marie, elle donnait énormément d’importance aux relations. Elle était plus sensible. Quand on lit des choses sur elle dans les écritures, par exemple lors des funérailles de son frère, elle a l’air plus passive, plus dépendantes des autres. Marthe donne l’image d’un enfant premier né (de qui les parents attendent beaucoup, qui doit constamment montrer l’exemple et aider). Marie donne l’image d’une fille cadette, de la petite de la famille. Voulant profiter de la visite de Jésus qu’elle ne voyait probablement pas si souvent et aimant son enseignement, elle s’assit pour l’écouter. À proprement parler, il n’y a rien de mal à ces deux comportements, tempéraments, à moins qu’ils ne soient poussés à l’extrême. Et c’est ce qui arrive dans cette histoire. Marthe s’active dès l’entrée de Jésus pour lui préparer un repas et profitant d’un silence dans l’enseignement, elle exprime sa frustration et poser une question à Jésus, v.40 : «Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma soeur me laisse seule pour servir ? Dis lui donc de m’aider.» Je me l’imagine avec ses mains sur ses hanches, en train de taper du pied à terre et de bouillir à l’intérieur. Il faut vraiment être frustré pour reprendre sa sœur ainsi devant tout le monde, n’est-ce pas ?

    Que se passe-t-il ? L’anxiété est entrée dans son cœur. Jésus va le dire : « Marthe tu t’inquiètes pour beaucoup de choses!» À cause de ses inquiétudes, elle est en train de rater un moment intime avec son sauveur. Elle ne parvient pas à être à l’écoute de la Parole de Dieu et à se délecter dans les enseignements du Christ. Sa spiritualité est étouffée, son amour aussi. L’anxiété a volé sa joie et a étouffer sa faim spirituelle. Marie en contraste a choisi la bonne voie. Pour toujours elle pourra se rappeler de ces moments avec Jésus. Elle n’aura probablement pas autant de regrets lorsqu’elle apprendra la mort de Jésus. Pour Marthe, je pense qu’elle s’en voudra de n’avoir pas…

II. La recette pour combattre les inquiétudes:

Si nous parvenons à comprendre le mécanisme qui donne naissance aux inquiétudes, alors nous pouvons l’enrayer.
  1. L’anxiété vient souvent d’attentes irréalistes. Ça peut-être des attentes qu’on se fixe soi-même, exemple ma fille à l’école qui veut bien faire dans toutes les matières. Je suis un perfectionniste aussi et j’ai parfois des attentes irréalistes pour mon travail (sermons, études) et j’ai des attentes irréalistes pour les autres (en terme de relations parfois, de fidélités, de temps qu’ils m’accordent…). Premier conseil ajustons donc nos attentes.

  2. Les inquiétudes viennent quand j’oublie la présence de Dieu dans ma vie et sa providence. Il est souverain. Il est tout puissant. Et il ne faut pas oublier qu’Il travaille sur une grille du temps différente de la nôtre. Attention donc aux solutions inadéquates que nous sommes parfois tentés d’adopter. Exemple de Sara et d’Abraham qui s’inquiétaient de vieillir sans un enfant. Au final ils multiplièrent l’anxiété dans leur vie. Dieu prendra soin de nous.

  3. Les inquiétudes viennent souvent du fait que nous séparons les domaines de la vie en mettant d’un côté le séculaire et de l’autre le sacré. Et puis on pense que Dieu se soucie uniquement de ce qui est spirituel. On ne prie que pour ce qui rentre dans cette catégorie. Rien ne peut être plus faux. Quand nous agissons ainsi, nous rabaissons la bonté de Dieu. Nous oublions sa générosité et nous perdons de vue qu’il a créé ce monde pour nous. C’est pourquoi nous lisons ceci en Matthieu 6.26-34 : « … »

Conclusion :

Pour conclure, j’ai une petite question toute simple pour vous : «De qui croyez vous que Dieu se soucie le plus aujourd’hui, des moineaux, des corbeaux et des fleurs ou de vous?» C’est là que se place le débat. Soyons zens. Restons confiants. Demain aura soin de lui-même. Contentons-nous de prier et de faire connaître nos besoins à Dieu. Terminons avec une prière.