Introduction :
Il y a deux semaines nous avons commencé une série de sermons ayant pour thème: « le chrétien face aux difficultés de la vie. » Aujourd’hui je voudrais parler de ces moments où nous faisons face aux malentendus. Les malentendus… Que signifie tout d’abord ce mot ? Le dictionnaire nous présente cette définition : « Divergence entre des personnes, qui résulte de l'interprétation différente d'un même mot, d'une même parole ou d'un même acte. Un synonyme est un quiproquo. Une situation qui résulte d'un malentendu entre deux personnes. »
Il peut être très difficile de gérer ces moments où nous sommes mal compris par ceux qui nous entourent. Pourtant la vie est remplie de moments où nous sommes mal compris. Tout va bien dans notre relation avec quelqu’un, puis tout d’un coup quelque chose est dit et l’atmosphère se dégrade sans qu’on sache vraiment pourquoi. Il faut ensuite parfois des jours, des semaines, des mois pour identifier l’erreur et réparer ce qu’on a dit qui a été mal interprété. Combien de fois ne sommes-nous pas incompris par nos collègues au travail ou nos employeurs ? On fait une proposition pour améliorer le rendement de l’entreprise et quelqu’un le prend comme une critique… Peu importe ce qu’on dit après, la personne nous prend pour un je sais-tout. Ça arrive aussi à l’école. On passe un test, le voisin ou la voisine fait par hasard la même erreur que nous, et le prof décide que nous sommes des tricheurs. On le rencontre, on parle avec lui, on lui explique, mais rien ne change son point de vue. Ou bien in décide d’aider quelqu’un et en se faisant nous sommes amenés à lui parler d’un domaine de sa vie qui cause soucis. Cette personne ou ses proches réagissent très mal. Nos motifs sont négativement interprétés. Et ils commencent à nous appeler l’archevêque ou le pharisien… Les malentendus surviennent aussi entre parents et enfants, entre maris et femmes et entres petits amis et petites amies… Autant nous dire que dans toutes nos relations, il y aura des moments où nous serons mal compris, parfois totalement incompris et ça va faire mal.
Je voudrais à présent vous montrer trois personnes dans la bible qui ont fait face à des malentendus, puis nous en retirerons quelques leçons. Deux de ces personnages sont dans l’A.T et l’autre est dans le Nouveau.
I. Exemples bibliques de personnes ayant fait face à l’incompréhension:
Allons tout d’abord en Genèse 37.5-11 : « … »
Le premier exemple est Joseph. Joseph ne pensait probablement pas mal en rapportant ses rêves à sa famille. Mais ses frères le prirent pour un paon. La bible dit qu’ils le haïrent en partie à cause de cela et ils décidèrent de le supprimer en lui tendant un piège. Au final ils le vendirent comme un esclave. Nous connaissons tous le reste de l’histoire, comment il fut racheté par Potiphar et devint le chef des esclaves (Gen. 39.6). Il n’avait qu’une interdiction. Il ne pouvait pas toucher à la femme de son maître. Manque de bol, celle-ci n’avait d’yeux que pour lui, qui était beau de taille et de figure. Elle l’attira à elle en l’empoignant par son vêtement et en le suppliant de coucher avec elle. La bible dit qu’il dût abandonner son vêtement dans les mains de cette femme trop entreprenante, pour se dégager d’elle (v.12). Et il dut fuir tout nu. Folle de rage elle cria qu’il avait essayé de la violer. Oh l’incompréhension ! Elle ne vit pas sa loyauté envers Dieu et Potiphar. Elle le prit comme un rejet personnel, un affront à venger à tout prix. Pouvez-vous vous imaginer Joseph qui, une fois capturé, devait expliquer à son maître pourquoi il était nu ? Pensez-vous que celui-ci le cru et le compris ? Si ça se passait avec votre femme, qui auriez-vous tendance à croire. Joseph était incompris par ses parents, par ses frères, par la femme de Potiphar, par son patron… Les conséquences furent terribles pour sa vie. Du moins d’apparence.
Allons en 1 Samuel 17.20-29 : « … »
Deuxième exemple d’un personnage qui fut très mal compris : David. David était encore un adolescent quand il se rendit voir ses frères. On estime son âge à moins de 17 ans. En arrivant, il entendit le géant Goliath défier l’armée de Dieu et se moquer de l’Éternel. Sa réaction fut immédiate. Quelqu’un devait monter laver l’insulte faite au Dieu d’Israël. Éliab, son frère le prit très mal. Il ne vit pas que David ressentait de la loyauté pour Dieu. Il ne comprit pas que les paroles de son petit frère émanaient d’une confiance aveugle dans le Seigneur, d’une relation intime et d’un respect profond pour l’Éternel. Il le traita d’orgueilleux. Il accusa David d’avoir un cœur méchant, cherchant à faire le mal. David fut incompris par un de ceux qui aurait dû le comprendre le mieux, par un frère qui avait grandi avec lui. Mais pas seulement par un frère. Également par le roi Saül dans le reste de l’histoire. Il en arriva même au point de devoir fuir dans le désert et vivre dans une terre étrangère pour des années. Que de peines David eut à cause de l’incompréhension de ses proches ! Ce qui m’amène au troisième exemple. Le plus grand de tous. À l’Incompris, avec une grande majuscule.
S’il y a bien quelqu’un qui comprend ce que ça signifie d’être incompris, c’est lui. Je vous donne trois exemples rapides.
II. Les leçons pour quand nous faisons face à l’incompréhension.
On s’attend à ce que ça vienne de la part des ennemis, pas à ce que ça vienne des personnes les plus proches, de ceux qui sont supposés être dans notre camp. C’est une erreur, pensez à Joseph, David et Jésus. La propre famille de Jésus était honteuse de lui. Ce sont les gens qui sont supposés nous connaître le mieux qui le plus souvent ne nous comprennent pas. Et c’est particulièrement vrai si le malentendu est dans le domaine spirituel.
Joseph fut accusé d’avoir la folie des grandeurs, d’être un violeur. David fut accusé d’être malicieux et envieux. Jésus fut accusé d’être blasphémateur, d’être fou et d’avoir livré son âme à Satan. Les gens sont souvent vicieux quand ils ne nous comprennent pas. Dans le feu de l’émotion ils risquent très probablement de s’en prendre à notre caractère, de totalement oublier notre intégrité.
Les paroles, mes frères, entaillent les cœurs. Elles peuvent blesser profondément. Soyons donc doux quand nous ne comprenons pas une personne en face de nous. Considérez les relations comme étant un sol sacré sur lequel il faut marcher avec prudence.
C’est ce que Joseph a fait, c’est ce que David a fait, c’est ce que Jésus a fait. Et regardez comment Dieu les a béni. Et entre parenthèses, presque tous leurs détracteurs ont compris par la suite leurs erreurs. La famille de Jésus a réalisé qui il était vraiment. Ils se sont convertis. Le frère de David l’a rejoint pour se battre contre Saül. Le chef des gardes, ainsi que les fils de Jacob ont fini par s’incliner devant Joseph. Pensez-vous qu’ils s’en sont voulu lorsqu’ils ont réalisé leur erreur de jugement.
Trois sous questions concernant le pourquoi:
Les malentendus donnent souvent naissance à de l’amertume, surtout lorsqu’ils ne sont pas résolus. Mais refusez de vous aigrir contre quelqu’un. J’aime deux dictons anglais que j’ai trouvés hier sur Internet:
«Let your past make you better not bitter» Laissez votre passé vous rendre meilleur pas amer.
«Holding a grudge is to let someone live rent free in your head» Retenir un grief contre quelqu’un est le laisser vivre sans payer le loyer dans votre esprit.
Dans notre coeur, il y a soit le pardon soit l’amertume. Les deux ne peuvent pas coexister. Il faut soit s’en remettre à Dieu et oublier, soit vivre avec de la rancoeur. Nous savons le choix que Joseph, David et Jésus ont fait. Et nous lequel ferons-nous demain?
Conclusion :
Je termine avec une citation de Ralph Waldo qui dit qu’«être un grand c’est être incompris»
J’ai lu que plus Thomas Edison était proche de découvrir le secret de l’ampoule incandescente, le moins il mangeait et dormait. Des lampes expérimentales brûlaient nuit et jour dans son laboratoire. Finalement, après un peu plus de 700 essais infructueux, il réunit tous les éléments nécessaires pour une ampoule qui pouvait durer et briller suffisamment. Et aujourd’hui à chaque fois que nous pouvons remercier Thomas Edison à chaque fois que nous poussons un interrupteur et que notre pièce s’illumine. Nous pouvons lui dire : «Oui Edison, merci d’avoir persisté pour que nous ne vivions pas dans l’obscurité!». Mais savez-vous pourquoi je vous raconte cette histoire aussi? Parce qu’en son temps les gens autour de lui ne l’ont pas compris. Ils ont pensé qu’il était un excentrique. Certains ont même dit qu’il était fou. Oui être grand, c’est être souvent incompris. Jésus en savait quelque chose. Lui dont l’exemple diffère peu de Thomas Edison. Mais il a persisté et regardez ce qu’il a laissé derrière lui. Nous avons aujourd’hui la lumière spirituelle grâce à lui. Alors je vous pose une question cette après-midi : « Vous sentez-vous incompris ? » Comment réagissez-vous lorsqu’il y a eu un malentendu et que vous en êtes au centre? Rappelez-vous: «Être grand c’est souvent être incompris!»
Terminons avec une prière.