Avez-vous pris des résolutions cette année ?

Introduction :

Bonjour à tous et bonne année 2011, puisque nous sommes aujourd’hui le premier dimanche de cette nouvelle année. J’espère que vous avez passé de bons réveillons. Pour nous autres tout s’est bien déroulé, même si j’ai tellement été occupé que je n’ai pas encore eu l’occasion de penser aux choses que je me promets d’accomplir en 2011. Et vous, avez-vous eu le temps de faire des résolutions ?

Il y a quelques années, plus ou moins à cette période, un journaliste est allé poser cette même question aux gens dans une galerie commerciale : « avez-vous pris des résolutions pour cette nouvelle année qui commence ? » Les réponses qu’il a reçues étaient typiques. Une dame lui a répondu qu’elle voulait surveiller son régime, faire plus d’exercices et lire sa bible chaque jour. Mais elle a admis avec un petit rire qu’elle avait peu d’illusions concernant l’accomplissement de ces choses, car depuis 20 ans chaque année elle prenait plus ou moins les mêmes résolutions et finissait par ne pas les tenir, même si elle faisait de son mieux. Un jeune homme, à qui il avait posé la même question, lui a dit qu’il voulait garder la forme avec son corps. Un monsieur lui par contre dit qu’il désirait être un meilleur papa et d’une façon ou d’une autre se faire plus d’argent. Une lycéenne a répondu qu’elle voulait travailler mieux à l’école et faire d’avantage attention à sa ligne. Une dame âgée voulait quant à elle se souvenir des anniversaires de tous ses proches, car elle se sentait mal d’avoir régulièrement oublié ses bien-aimés les années précédentes. Un vieux monsieur a répondu que pour sa part, il ne perdait pas son temps à prendre des résolutions à la nouvelle année, parce que selon lui personne ne les tient jamais.

Les résolutions de nouvelle année… En avez-vous prises ? Vous êtes-vous décidé à changer quelque chose ou à accomplir un exploit pour 2011 ? Il serait intéressant de demander à un proche, qui nous connait vraiment bien, qui est au courant de nos faiblesses et de ce que nous devons améliorer dans nos vies, de proposer une résolution ou deux que nous devrions essayer d’accomplir en 2011. Que diriez-vous de cela ? C’est une proposition intéressante, mais un peu effrayante, n’est-ce pas ? Je parie que les lecteurs de la lettre d’Hébreux ont ressenti cela en recevant les instructions de l’épistolier au chapitre 5. Je voudrais étudier ce passage aujourd’hui et faire une petite pause par rapport à notre série habituelle sur Romains. Si vous avez une bible, ouvrez-la donc en Hébreux 5. Dans ce texte, l’auteur inspiré les invite à prendre une nouvelle résolution. Elle peut se résumer ainsi : « Ne soyez plus des gamins ! » Si quelqu’un vous a déjà dit : « ne sois plus un gosse ! », vous savez que c’est un peu humiliant. Mais si je suis honnête avec moi-même, j’ai parfois besoin d’entendre qu’il me faut grandir et agir en accord avec mon âge. Lisons ensemble le chapitre 5, du verset 11 à 14 : « … »

L’auteur de ces lignes est donc déçu par les progrès spirituels de ses lecteurs. Il est soucieux parce qu’ils n’ont pas grandi comme ils le devaient. Avec les années, ils auraient dû parvenir au statut de conducteur. Des conducteurs, ce sont des chrétiens qui se donnent sans compter au service de Dieu, qui enseignent les autres, ce ne sont pas des gens qui donnent des ordres aux autres, tout en se la coulant douce comme dans le monde. Des conducteurs, ce sont des exemples, des personnes qu’on devrait vouloir imiter. Et selon l’auteur, peu avaient atteint ce niveau. En lisant ces paroles aujourd’hui, essayons d’imaginer que l’auteur est en train de nous écrire. Ces paroles pourraient-elles s’appliquer à nous ?

Il faut comprendre pourquoi l’auteur ressent le besoin de dire aux chrétiens de grandir. Les premiers éléments de réponse se trouvent dans le contexte immédiat. Dans cette section du livre d’Hébreux, l’auteur parle de la suprématie du Christ. Dans le 1er chapitre, il écrit que Jésus est supérieur à tous les prophètes qui ont été envoyés par Dieu. Il est plus exalté que les anges qui sont au ciel. Au chapitre 4 et 5, il dit que Jésus est plus important que Moïse, Aaron, les lévites, que tous ceux qui ont servis comme prêtres dans le sanctuaire terrestre. Pour souligner sa prééminence, Paul ou Luc ou Apollos (auteur incertain) ajoute au verset 10, que Jésus est un souverain sacrificateur dans la lignée de Melchisédek. Que veut-il dire par cela ? Il appelle ces lecteurs à faire un lien avec un événement qui s’est passé dans la vie d’Abraham, lorsqu’il délivra son neveu Lot et rendit des biens au roi de Salem. En lisant cet épisode, nous apprenons des choses essentielles sur la position d’Abraham et de ses descendants vis à vis de Melchisédek. Puisqu’Abraham se prosterna aux pieds de Melchisédek, ce dernier était plus important. Cette analogie n’est pas facile à comprendre. Et il y a encore d’autres enseignements à en retirer. Mais l’auteur sait que ces lecteurs vont peiner à comprendre. Pourtant son message est essentiel. Il voudrait pouvoir en dire plus, mais les chrétiens à qui il s’adresse sont devenus lents à comprendre. Les choses tournent un peu trop lentement là haut (dans leurs esprits). L’auteur ne veut pas dire qu’ils sont idiots, loin de là. Ce que son message me dit, c’est que les chrétiens ont pris à la légère leur engagement envers Christ. Il y avait du laissé-allé avec leur foi, un manque de zèle. C’est pourquoi le Saint-Esprit va plus loin et dit au verset 12 : « … » Ils auraient dû être bien au-delà des éléments de base, des rudiments du christianisme. Une traduction anglaise dit ceci : « Vous avez encore besoin qu’on vous enseigne l’ABCD de la volonté de Dieu, alors que vous auriez dû dépasser ce stade depuis longtemps. » Malheureusement les chrétiens en étaient toujours au stade du lait. Ils ne pouvaient pas ingérer de la nourriture solide. Qu’est-ce qui représentait le lait dans l’esprit de l’auteur ? Regardez au chapitre 6, je pense que vous serez étonnés, versets 1 à 3 : « … ». Ce sont ces choses avec lesquelles nous avons encore bien souvent du mal, après des années, n’est-ce pas ? Quelle gêne ! L’auteur dit de ces choses aux versets 13 et 14 du chapitre 5 : « … ». Les chrétiens étaient donc devenus lents de compréhension parce qu’ils n’avaient pas fait beaucoup d’efforts pour grandir.

Mais pourquoi selon l’auteur cette situation était-elle dangereuse et méritait-elle de reprendre si durement les chrétiens ? Pourquoi était-il si soucieux de leur état spirituel ? Ces chrétiens n’étaient-ils pas de toute façon sauvés ? Ils étaient toujours là pour entendre la lecture de la lettre, Paul n’aurait-il pas dû être content de cela ? Non, parce que ce même si pour le moment ils étaient toujours là au culte, ça risquait de ne pas durer. Regardez ce que Paul dit ensuite au chapitre 6, versets 4 à 8 : « … » La pensée peut-être résumée ainsi. Il est dangereux de rester immature, parce que vient un moment où l’épreuve nous secoue et nous nous écroulerons si nous ne sommes pas bien encrés. Et malheureusement, lorsque certains tombent c’est pour ne plus jamais se relever. Comme l’a dit un écrivain célèbre (Griffith Thomas), vivre comme un chrétien, c’est comme rouler à bicyclette. Celui qui avance tient sur le vélo, mais celui qui s’arrête doit descendre ou tomber. Beaucoup de chrétiens, selon ce livre, finissaient par abandonner les assemblées du Seigneur et retournaient vers le judaïsme, la foi dans laquelle ils avaient grandi, car acceptée par leurs proches.

Mais savez-vous comment le Saint-Esprit voyait cela ? Regardez au v. 6 : « C’était crucifier de nouveau le Christ et l’exposer à l’ignominie. » C’était comme détourner son nez par dégoût pour Dieu. Attention de bien comprendre ce passage. Les mots du verset 6 sont traduits ainsi dans certaines versions : « il est impossible que ceux qui sont tombés soient encore renouvelés et amenés à la repentance pendant qu’ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l’expose à… » S’il était impossible de revenir à Dieu quand on tombe, alors Jésus n’aurait pas donné l’histoire du Fils prodigue et Jacques 5.19-20 ne nous encouragerait pas à ramener un frère vers la vérité.

Revenons à notre pensée de base, si nous ne prenons pas notre foi au sérieux, nous tomberons et nous renierons Jésus, nous le crucifierons de nouveau et notre attitude risque de nous empêcher de revenir à lui. Dieu s’attend à mieux que cela de nous. Un tel comportement est inexcusable au vu de nos bénédictions. C’est pour cette raison que Paul utilise la parabole de la terre abreuvée aux versets 7 et 8. Le fermier peut s’attendre à une bonne récolte si la terre a reçu tout ce qui lui était nécessaire pour produire du fruit. De même, puisque Dieu nous a donné tout ce qui est nécessaire pour grandir, nous développer, devenir plus mûrs et être utiles, il est en droit d’attendre une certaine maturité en nous.

Mais toutes ces paroles n’étaient pas écrites pour faire perdre courage aux chrétiens. Parce que regardez ce que l’auteur dit ensuite aux versets 9 à 12 : « … » Que disait Paul ? Qu’il était confiant dans le fait que les chrétiens pouvaient aller de l’avant. Dieu les aimait toujours, malgré le fait qu’ils étaient immatures. Dieu était toujours prêt à les aider. En leur présentant une résolution pour leur nouvelle année, l’auteur les encourageait donc en disant que Dieu les aiderait à grandir, à ne plus être des gamins, s’ils étaient prêts à s’en remettre en Lui.

Arrêtons-nous ici et méditons sur ce que nous venons de lire avant de clôturer. Interrogeons-nous sur notre maturité spirituelle. Quel est notre état de développement en Christ ? Avons-nous besoin d’entendre le message de ce passage, Dieu qui nous dit : « Ne sois plus un gamin ! » ? Probablement tous nous pouvons identifier des domaines dans lesquelles il nous faut grandir dans notre foi. Si ce n’est pas au niveau de la connaissance, je voudrais rapidement citer trois autres domaines qui sont caractéristiques du chrétien immature, qu’il nous faut aussi dépasser.

I. Un chrétien immature spirituellement est caractérisé par beaucoup d’égoïsme.

La bible parle en de nombreux endroits de l’égoïsme, à chaque fois pour le condamner. L’égoïsme est une marque par excellence du caractère de l’enfant. Mais en tant que chrétiens nous sommes appelés à nous en débarrasser. Quand mes besoins, mon confort, ma satisfaction sont toujours prioritaires dans mes décisions, il y a un problème avec ma foi. Si je participe uniquement aux choses sur base de ce qui me bénéficie ou pas, sur base de ce qui m’intéresse ou pas, alors il est temps pour moi de grandir. L’égoïsme, c’est ne pas être vraiment soucieux de l’autre, c’est se battre uniquement pour ses droits. C’est agir contrairement à l’exemple du Christ qui nous a aimé et a sacrifié tout pour nous.

II. Un chrétien immature spirituellement est caractérisé par une mentalité d’esclave

Qu’est-ce que je veux dire par là ? Avoir une mentalité d’esclave dans sa foi, c’est approcher le christianisme ainsi : « Pff ! Qu’est-ce que je dois encore faire ? Qu’est-ce qu’on va encore attendre de moi cette fois ? » C’est le contraire d’avoir de la joie et de l’enthousiasme dans son service pour Dieu. C’est lorsqu’on voit l’église comme quelque chose auquel on est forcé d’appartenir, plutôt qu’une partie intégrante de nous-mêmes. C’est vouloir être un spectateur, plutôt qu’un acteur. Quand l’église et la foi ne sont pas au centre de ma vie, alors il y a probablement de l’égoïsme et une attitude d’esclave en moi.

III. Un chrétien immature spirituellement se concentre sur les détails, mais oublie les choses vraiment importantes.

Un enfant est comme ça. Il donne souvent une grande importance à de toutes petites choses et oublie les points plus importants. Exemple, prend son nounours, mais pas sa brosse à dents. Jésus critiquait souvent les pharisiens pour ce genre de comportement. Voir Matthieu 23. 23. Il disait : « vous donnez le dixième de la menthe, de l’aneth, du cumin, mais vous oubliez le plus important de la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité. » Quand je me perds dans des débats sur les détails et que j’oublie les choses importantes de la foi, j’agis donc comme un bébé et il me faut grandir.

Conclusion :

Le Saint-Esprit nous encourage à grandir dans ces trois domaines aujourd’hui. Il y a beaucoup de chances si nous devions recevoir une lettre d’un auteur inspiré, que ces points seraient mentionnés dans son épître. Alors si vous rentrez à la maison et pensez cette semaine à ce que vous prendrez comme résolutions pour 2011, je vous invite à promettre des choses sur votre croissance dans la connaissance des Écritures, sur l’égoïsme, sur la joie de servir et sur le maintient d’un juste équilibre dans votre foi. Puisse Dieu nous aider à faire cela en 2011.