La merveilleuse comptabilité de Dieu

Série: Romains (ch 4.1-3)

Introduction :

Aujourd’hui je voudrais parler un peu de comptabilité avec vous. Je sais que lorsqu’on aborde le sujet des finances et surtout de comptabilité, la joie disparaît souvent de nos visages. Nous vivons des temps durs. Il est difficile d’équilibrer nos dépenses et nos rentrées d’argent… Le coût de la vie ne cesse d’augmenter. Mais cette après-midi, c’est d’un autre genre de comptabilité que je vais vous parler, car lorsque nous abordons le chapitre 4, nous rentrons dans la salle du Grand Comptable. Et vous allez voir qu’il y a des raisons de se réjouir quand nous observons comment il procède. Lisons ensemble le chapitre 3, verset 31, puis les versets 1 à 3 du chapitre 4 : « … »

Je vous rappelle qu’au chapitre 3, Paul venait de dire que la loi ne pouvait pas apporter le salut. Les Juifs étaient choqués par ce genre de déclaration. À leurs yeux, ça revenait à dire que la loi était inutile, alors que c’est Dieu qui l’avait donnée et les avait sévèrement mis en garde de bien l’observer. Je me mets à leur place et je me dis que si je n’avais pas eu connaissance du Nouveau Testament, je me serais également demandé à quoi bon, toutes les années d’obéissance à la Parole de Dieu. Paul répond à cette idée en disant que la loi était utile pour connaître la vraie nature de Dieu, mais aussi pour réaliser qu’aussi juste qu’on soit, on ne peut se maintenir dans la présence de l’Éternel sans souiller sa pureté. La loi condamnait l’homme. C’était son but, pour conduire l’homme vers une autre solution, la foi. En Galates 3.20 à 25, Paul reprend cette idée et dit : « … » Lorsqu’un homme cherche le salut par la foi, il confirme donc ce que la loi cherchait à montrer. C’est le message du verset 31 au chapitre 3 : « … »

I. Le salut vient par la foi

Dans le chapitre 4, Paul décide d’utiliser deux héros de l’Ancien Testament pour confirmer que le salut vient par la foi et non par la loi (nous n’aurons le temps d’en voir qu’un aujourd’hui). Il choisit tout d’abord Abraham. Pourquoi Abraham, alors qu’il pourrait citer des tas d’autres personnages ? Personne ne doutait du fait qu’il était au ciel. D’ailleurs quand Jésus donne l’histoire de Lazare et Dicus, en Luc 16, vers qui le riche se tourne-t-il pour plaider sa cause ? Vers Abraham qui est au ciel. Mais sur quelle base Abraham était-il parvenu à être sauvé ? Paul voulait que ses interlocuteurs juifs y réfléchissent. Pour les y aider, au verset 3, il cite un passage bien connu de l’Ancien Testament, à savoir Genèse 15.6.

En Genèse chapitre 15, Abraham connait un moment de découragement. Dieu lui promet des grandes récompenses pour sa fidélité, mais Abraham est vieux (85 ans, selon Gn 16.16), il est déjà riche et il n’a d’enfant à qui laisser tous ses biens. À quoi bon alors d’avantages de bénédictions ? Dieu lui annonce donc qu’il aura un fils. Il lui demande aussi de sortir dans la nuit et de tourner ses yeux vers le haut. Et alors que le regard d’Abraham se perd dans l’immensité du ciel, illuminé par un nombre incalculable d’étoiles, l’Éternel lui promet que sa postérité sera aussi nombreuse que tous les petits points lumineux qu’il voit. Et Abraham, qui est un vieux monsieur, met sa confiance en Dieu et s’en va probablement heureux de la promesse qu’il vient de recevoir. Mais la bible dit, en Genèse 15.6, que Dieu lit le cœur d’Abraham et la foi qu’il manifeste et il lui impute à justice son attitude.

Le terme « imputer » dans ce verset et en Romains 4.3 est un mot qui était utilisé par les comptables (logizomai). Je lis ce qu’un spécialiste explique sur la question : « Il signifie créditer ou attribuer, et dans un contexte financier ou commercial, il veut dire mettre quelque chose sur le compte de quelqu’un ». Si je paraphrase donc l’expression imputer à justice, je dirais : « Abraham eut confiance en Dieu et à cause de cela, Dieu porta sa foi à son crédit et le déclara juste. »

J’ouvre une parenthèse importante ici. Comprenez bien deux choses :

  1. Ce n’est pas la 1ère fois qu’Abraham manifeste de la foi. Des années auparavant, Dieu lui est apparu à Ur en Chaldée (selon Gen. 15.7 et Actes 7.2) pour lui dire de sortir de son pays et d’aller là jusqu’à un lieu qui lui serait révélé au moment voulu. Abraham quitta donc son foyer. Hébreux 11.8-9 dit à ce sujet : « … » L’expérience se répéta lorsque Abraham s’arrêta à Haran.

  2. Genèse 15.6, ne fait donc pas référence à la justification initiale d’Abraham, c’est à dire au point où il fut « sauvé ». D’ailleurs lorsque Melchisédek rencontre Abraham, il sait que l’homme appartient déjà à Dieu (Ge 14.19). Abraham est en quelque sorte l’enfant de Dieu depuis son départ de Ur (Hé 11.8-9). Ce point est important à comprendre car autrement vous ne suivrez pas la logique quand on va essayer de comprendre la place du baptême dans notre justification.
Alors pourquoi Paul utilise-t-il l’épisode de Ge 15.6 pour prouver que c’est la foi qui justifie ? Parce que Genèse 15.6, nous trouvons le premier passage de la bible à parler du concept de la foi, de la justice et de la justification. Parce que lors de cet épisode, Abraham n’était pas encore circoncis. Il faudra plus ou moins 15 ans de plus avant que la circoncision ne vienne sur le tapis (en Genèse 17.12). Et troisièmement parce que la loi n’était pas encore donnée. Elle vint 430 ans plus tard avec Moïse (cf. Galates 3.17). Les Juifs pensaient qu’Abraham était justifié sur la base de sa bonté humaine, mais Paul sort un passage de l’Ancien Testament et montre avec force, que ce n’était pas le cas. Ce verset montrait que la justification n’avait rien avoir avec les œuvres de mérite, mais tout à voir avec le cœur. Ce qui m’amène au concept de la comptabilité de Dieu.

II. La comptabilité merveilleuse de Dieu

Pour bien comprendre ce concept, il est utile que je vous explique comment la comptabilité se faisait à l’époque de mes parents. De nos jours, les gens utilisent des programmes sur l’ordinateur qui font tout pour eux, donc on n’est plus trop familier avec les vieilles méthodes. Quand j’étais jeune, en début de mois, mes parents s’isolaient toujours dans le living avec l’argent de leur salaire et un gros cahier qu’ils ouvraient sur la table. Mon père tenait ses comptes à jour dans ce gros cahier qui était formaté un peu différemment des autres. Sur chaque page, il y avait deux grosses colonnes. En haut, sur la droite il était écrit Débit, sur la gauche il était écrit Crédit. Dans la colonne des débits, on écrivait les dépenses, dans la colonne des crédits, on inscrivait les revenus comme le salaire, les allocations familiales ou les remboursements d’assurance. Mon père veillait à équilibrer les 2 colonnes. Il fallait que les sommes dépensées restent égales aux sommes gagnées.

Et bien Dieu aussi tient un livre de comptes (Tracer un rectangle au tableau et écrire : « Le livre de Dieu », puis faire une colonne pour les débits à gauche et une pour les crédits à droite). Abraham était un homme bon, mais il péchait quand même. Il n’était pas parfait. Par exemple, par peur d’être tué, il mentit deux fois au sujet de la relation avec sa femme (voir Ge 12.10-20 et 20.1-18, il dit qu’il s’agissait de sa sœur et non pas son épouse). Mettre péché du mensonge deux fois dans la colonne des débits. Il prit aussi son neveu Lot et son père avec lui quand Dieu lui dit à Ur de quitter son pays et sa famille (mettre péché dans colonne des débits). La foi d’Abraham n’était donc pas parfaite. Il avait les mêmes luttes que tout le monde (mettre encore des XXXX dans la colonne des débits) Mais Abraham fit aussi de bonnes choses. Dieu en était conscient. Il rejeta le polythéisme de ses ancêtres, il quitta son pays, il offrit son fils sur l’autel… (mettre trois, quatre X dans la colonnes des crédits). Ceci dit, les bonnes œuvres d’Abraham ne suffisaient pas à équilibrer les colonnes. Sa situation était sans espoir.

Mais pensez au verset 3 de Romains 4 et à la signification du mot « logozimai » (créditer sa foi pour justice). Selon Genèse 15. 6, Dieu a ajouté le mot « FOI » dans la colonne des crédits. Et à cause de cette foi, il a pris le sang de Jésus et lavé les erreurs, puis il a compté comme si Abraham était tout ce qu’il fallait qu’il soit (mettre des X en suffisance dans la colonne des crédits). Je souligne que Dieu n’a donc pas regardé pour voir si l’obéissance d’Abraham était parfaite, mais pour voir s’il pouvait trouver la foi dans sa vie et s’en servir. Quand il l’a vue, il l’a compté comme justice. C’est exactement de cette manière qu’il nous sauve, vous et moi.

En entendant cela, je pousse un soupir de soulagement. Parce que quand j’étais adolescent, je me demandais constamment, « est-ce que j’ai fait assez pour aller au ciel ? » Mais quelle que soit notre bonté ou la qualité de nos œuvres, nous ne pouvons jamais mettre Dieu dans l’obligation à notre égard. C’est par un cadeau que nous allons au ciel. Et je suis persuadé que ma famille en Christ a besoin d’entendre cela. Car lorsqu’on pose la question, « est-ce que tu penses aller au ciel ? » Que disent la plupart de nos frères et sœurs ? « J’espère ! » Ils ont difficile d’être audacieux malgré les mots de Jean, en 1 Jean 5.13 : « … ». Ils n’osent pas dire comme Paul en 2 Tim 4.8 lorsqu’il dit : « Désormais la couronne de justice m’est réservée, le Seigneur le juste juge me la donnera dans ce jour-là. Non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement. » Ils se sentent inadéquats et incertains d’être sauvés. Peut-être parce qu’avec l’âge on devient de plus en plus conscient de ses défauts, du nombre incalculable de défaites qu’on peut accumuler face au péché. Ils savent comme moi, que ce qu’on pensait être une source inépuisable d’énergie pour servir le Seigneur, diminue à une allure incroyable avec les années. Donc ils répondent, « non je ne suis pas sûr ! » Mais Dieu ne regarde pas à mes œuvres imparfaites, il se concentre sur ma foi. Qu’il soit loué !

Ceci dit, Paul ne veut pas dire que les œuvres sont inutiles. Tout le monde comprenait que si Abraham avait refusé d’avoir des relations intimes avec sa femme, en retombant sur l’excuse que de toute façon Dieu pouvait faire par miracle une conception immaculée, rien ne serait arrivé. Un tel comportement aurait révélé la preuve de son incrédulité plutôt que de sa foi. L’importance des œuvres d’Abraham se voit dans les paroles que Dieu dit plus tard à Isaac en Genèse 26.3-5. Écoutez : « … » Ces œuvres reflétaient l’obéissance d’Abraham. Même s’il est certain que son obéissance était parfois imparfaite et qu’il doit au final son salut à la grâce par le moyen de la foi.

Conclusion :

Nous devons conclure ici, car je n’ai plus assez de temps, nous parlerons de David une autre fois. Mais en terminant, je veux relier ce que nous venons de voir avec les derniers versets de Romains 4. Il écrit aux v. 23 et 24 : « … » Donc nous aussi nous bénéficions de la merveilleuse comptabilité de Dieu. La foi qui a sauvé Abraham nous sauve aussi.

En saisissant cela, nous devrions avoir 4 réactions :

  1. Cette vérité devrait nous remplir d’espoir. Dieu n’exige pas une obéissance parfaite. Il attend que nous fassions de notre mieux, mais il s’intéresse surtout à la motivation de notre obéissance, c’est à dire à notre foi.

  2. Cette vérité devrait nous remplir d’amour. Dieu a fait tellement.

  3. Elle devrait nous donner des ailes pour agir. La justification par la foi, lorsque nous la comprenons a pour résultat un désir encore plus grand de servir Dieu.

  4. Cette vérité enlève nos craintes et rend notre voyage sur terre plus plaisant.
    Comme le dit David Roper, imaginez 2 hommes dans un avion. Le premier est terrifié pendant tout le trajet que l’appareil s’écrase. Le second est serein parce qu’il fait confiance au pilote de l’avion. Les deux arrivent-ils en général à bonne destination ? Oui. Mais un a pu apprécier le vol et l’autre l’a vécu comme une torture. De la même manière, comprendre que Dieu regarde à notre foi, non à notre obéissance parfaite, nous aide à effectuer notre voyage vers le ciel serein et dans la joie.
Êtes-vous serein et dans la joie du salut aujourd’hui ?