J’étais à ça prêt

Série: Romains (ch 3.1-25)

Introduction :

Je ne sais pas si vous connaissez un peu les feuilletons des années 60, mais quand j’étais jeune, une série a connu un assez grand succès. Elle s’intitulait Maxwell Smart. C’était l’époque où James Bond et les espions super doués de Mission Impossible faisaient fureurs. Un cinéaste a alors eu l’idée de mettre sur pieds un feuilleton dans laquelle l’agent secret serait une sorte de monsieur Bean, un homme qui faisait plein de gourdes. Maxwell Smart était donc l’individu plein de confiance, qui croyait pouvoir sauver l’humanité du chaos, grâce à ses capacités supérieures et son entraînement inhabituel. En réalité, il était bien sûr tout à fait inapte, incapable de maîtriser même les techniques les plus simples de l’espionnage. Il ratait toujours à ça prêt ce qu’il entreprenait. (Vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=oPwrodxghrw&NR=1) C’était un feuilleton vraiment comique, mais si chacun ratait les choses comme lui à ça prêt dans la vraie vie, le monde serait dans une très mauvaise posture.

J’illustre ce que je veux dire. Une agence de pub californienne a fait faire des recherches dans les années 1990, pour promouvoir un savon qui enlevait 100% des bactéries. Elle a demandé à des mathématiciens de calculer ce qui arriverait si les choses dans le monde ne marchaient qu’avec un taux de réussite de 99%. Voilà ce que les mathématiciens ont découvert :

Voudriez-vous prendre l’avion dans ces conditions ? Et passer par une opération dans ces cas ? Et pourriez-vous jamais faire confiance à votre pharmacien ? 99% n’est pas un chiffre acceptable dans les domaines que je viens de décrire. Rater les choses à ça prêt (à 1%), dans certains cas, peut-être fatal.

Pourquoi est-ce que je vous dis tout ceci ? Parce qu’aujourd’hui nous arrivons en Romains 3 et dans ce chapitre Paul nous dit que ce principe est vrai quand il s’agit de notre salut, quand il s’agit de satisfaire à la justice divine. Et nous avons besoin de l’entendre, car des tas de personnes dans ce monde pensent qu’elles vont aller au ciel, parce qu’elles ont vécu une vie plus ou moins décente. Oh, elles savent qu’elles ont de temps à autres péchés. Elles nous accordent qu’elles ont parfois fait des choses pas bien, mais elles évaluent leur vie sur une échelle de 0 à 100. Et au final elles pensent qu’elles sont des gens bien à 90%, certains vous diront même à 99%. Mais Paul écrit en Romains 3 au verset 23 : « … ». Le mot grec qu’il utilise ici est hamartano, qui signifie manquer la cible. C’est le terme le plus complet qui pouvait être utilisé pour décrire l’échec moral et spirituel.

I. Tous sont perdus

Paul disait donc que l’humanité entière était perdue, avait manqué de parvenir à la perfection nécessaire pour pouvoir être sauvée. Et pour bien convaincre ses auditeurs de la véracité de ses propos, Paul cite une série de passages de l’Ancien Testament qui enterrent le point. Il utilise au moins 9 versets tirés directement des Psaumes et d’Ésaïe. (C’est la plus longue série de citations dans le Nouveau Testament entre parenthèses. Les Juifs appelaient ce procédé aligner des perles). Lisons les ensembles, du verset 10 au verset 18 : « … » En entendant cela, qui peut clamer la perfection ? Je me suis senti tout petit en relisant ces paroles il y a quelques jours, car je venais d’avoir un conflit avec mon frère. Je ne sais pas si quelqu’un parmi nous pourrait nier avoir toujours des difficultés avec sa langue. Comme Jacques le dit au chapitre 3 verset 8, qu’est-ce que la langue ? « Un mal qu’on ne peut maîtriser. Elle est pleine d’un venin mortel. » Nous sommes donc des injustes. Et jusqu’où va le péché des injustes selon Romains 3 ? Comme le dit Ésaïe au ch. 59, versets 7-8 : « jusqu’à répandre le sang, la destruction el le malheur sur leur chemin ». Ainsi l’homme est de la langue aux pieds, ou je devrais dire de la tête aux pieds, contaminé par le péché. Et comme l’a découvert Adam, un seul péché est suffisant pour nous séparer de la nature parfaite et insouillable de Dieu, peu importe le reste de notre vécu.

Laissez moi illustrer avec de la terre (composée de fumier) et un verre d’eau. Si je prends ce pot de terre et que j’y verse un peu d’eau claire, l’eau rend-elle la terre propre ? Non. De la même manière si je fais quelques bonnes actions alors que ma vie est une succession de mauvaises œuvres, ces bonnes actions n’annulent pas les mauvaises œuvres. Mais le contraire est vrai aussi et c’est ça qu’on oublie souvent. Si je prends un récipient d’eau claire et que j’y ajoute juste un tout petit peu de terre (contenant du fumier), l’eau sera-t-elle affectée ? Oui. Tu voudrais la boire, Christophe ? Et toi Candice ? Bien sûr que non. C’est identique avec les mauvaises œuvres que nous faisons. Il suffit d’un péché pour souiller l’homme, même si sa vie est une succession de bonnes actions.

II. Le but de la loi

En expliquant tout ceci, Paul savait qu’il mettrait les croyants juifs en colère. Pourquoi les juifs auraient-ils éprouvé de la colère ? Parce que personne n’aime entendre qu’il est perdu, surtout pas s’il a fait des efforts pour changer sa condition. Comme l’a dit un prédicateur, la manière la plus rapide de fâcher un croyant, c’est de remettre en question son salut. Dans ce texte, Paul est en train de faire cela avec les Juifs. Dans le début du chapitre, il montre qu’il sait que ça va créer des débats. Il anticipe les arguments, il cite les plus communs et il les élimine un à un (du verset 1 à 9). Il va aussi leur dire pourquoi ils auraient dû comprendre leur vraie condition. Pour se faire il va évoquer un avantage qu’ils avaient, lequel ? Regardez au v.2 → Ils avaient reçu les oracles de Dieu, la révélation de sa volonté et de sa conception de la vie. Mais ça ne voulait pas dire qu’ils étaient moralement parfaits (v.9). Selon le verset 19, la loi avait été donnée dans quel but ? Lisons le ensemble : « … ». Paul montre ainsi au verset 20, qu’une personne qui cherche à obéir aux commandements de Dieu fera malgré tout des erreurs. Un peu comme je peux essayer d’avoir le visage toujours propre, mais malgré tout de temps à autres, quand je regarde ma figure dans un miroir je vais y voir des saletés. Nous enfreignons tous la loi ! Et nous ratons la gloire de Dieu, même si c’est seulement de ça (montrer petite distance entre les doigts). La gloire de Dieu dans ce texte est la présence de Dieu, celle qu’il désire partager avec nous, mais aussi le glorieux idéal que Dieu a pour nous. Nous échouons à atteindre cette gloire par nous-mêmes. Puisque tel est le cas, notre salut doit se baser sur autre chose que l’obéissance parfaite à la loi, dit Paul.

III. Le moyen d’aller au ciel

Sur quoi, pouvons-nous donc nous baser ? Comment puis-je alors aller au ciel ? Le verset 24 donne la réponse : « … ». L’avez-vous vu ? C’est au moyen de la rédemption qui est en Jésus ! C’est lui, selon le verset 25 qui est devenu notre victime propriatoire. Que signifient ces termes ? Une victime propriatoire, c’était pour les grecs un animal ou une personne qu’il fallait tuer en sacrifice, pour apaiser la colère des dieux. Pour les juifs le propriatoire était le couvercle de l’arche de l’alliance (voir Hébreux 9.5). Une fois par an, à l’occasion de la fête des Expiations, le souverain sacrificateur l’aspergeait du sang d’un animal afin d’apaiser la colère de Dieu contre le péché (Héb, 9.7 et Lev. 16.14-16). Jésus est donc devenu le sacrifice qui a permis à la colère de Dieu d’être dissipée.

En offrant son fils, Dieu a manifesté sa justice nous dit le verset 21. Dans quel sens ? Parce qu’un juge intègre ne peut laisser des coupables s’en aller, sans recevoir une sentence pour leurs fautes. Encore et encore Dieu avait dit qu’un juge qui voulait être approuvé par Lui ne pouvait pas agir autrement. En Deut. 25.1 par exemple, nous lisons : « … » Dieu lui-même avec sa nature ne pouvait pas fonctionner autrement. Il avait dit en Exode 23.7 : « … » Alors comment Dieu a-t-il dû satisfaire à la justice pour pouvoir nous pardonner ? Une petite histoire peut l’illustrer ainsi :

« Il y avait une fois un chef fort et sage qui régnait, non seulement en raisons de sa force physique, mais aussi parce qu’il était juste et impartial. Une série de vols eut lieu dans son village. Pour effrayer le coupable et faire stopper les délits, il décréta que le coupable une fois pris serait passible de dix coups de fouet. Mais ça n’effraya pas le voleur. Au contraire, des objets continuèrent à disparaître. Le chef déclara donc que le voleur une fois pris recevrait 40 coups de fouets, une punition que pratiquement personne ne pouvait survivre. Tout le monde le savait. Savez-vous ce qui arriva ? On attrapa le voleur. Il s’agissait de la vieille mère du chef. Qu’auriez-vous fait ? Tout le monde se demandait si le chef exigerait l’application du châtiment annoncé qui la tuerait à coup sûr ou si son amour pour elle lui ferait oublier toute justice. Et bien fidèle à son intégrité, il fit mener sa mère vers le poteau pour y être attachée. Mais fidèle aussi à son amour pour elle, avant que le fouet ne s’abatte sur le dos de sa maman, il alla à elle, il entoura son corps du sien et il pris lui-même la punition qu’il avait décrétée pour elle. »

Dieu fidèle à son intégrité n’a donc pas oublié nos fautes, mais il a pris sur lui, à travers son fils Jésus les coups et le châtiment qui nous était destiné. Dans son amour, il nous offre aujourd’hui la possibilité de trouver le pardon pour toutes nos fautes et de ne pas rater à ça prêt, la gloire de sa présence.

Conclusion :

Le don qu’il nous offre est immérité. Mais il est présenté pour que nous le saisissions. Que nous suffit-il de faire ? De croire en Jésus dit Paul. Pas croire n’importe comment, mais en mettant vraiment notre confiance en Lui, en lui remettant nos vies. Nous verrons comment faire cela dans les semaines qui suivront.

Pour aujourd’hui, je vous le demande, êtes-vous dans la pensée que le ciel va s’obtenir par vos bonnes actions ? Si oui vous avez tort et vous risquez de manquer l’éternité en sa présence à ça prêt. Reconnaissez plutôt que Jésus est la solution, le chemin et remettez lui vos vies. Nous terminerons avec une prière.