Le pardon

Série: David, l'homme que Dieu aimait (2 Samuel 19)

Introduction :

Je voudrais vous parler sur un sujet qui m’a beaucoup fait penser hier, sur le pardon. Quand on étudie la vie de David, nous remarquons que cet homme avait de grandes qualités. Bon, il avait ses défauts, mais au final c’était quand même un grand homme, la bible dit : « un homme selon le c½ur de Dieu ». Je pense qu’une des raisons, qui a fait de lui quelqu’un que Dieu aimait, était son esprit de pardon. Il avait cette qualité qui est extrêmement dur à acquérir. La plupart d’entre nous ne pardonnent pas quand quelqu’un nous fait du tort. D’abord le monde n’a même pas l’envie d’essayer. Et puis les chrétiens se contentent parfois juste d’un semblant de pardon ou ils trouvent de fausses excuses pour justifier le fait de pouvoir éviter le commandement. Charles Swindoll, dans le livre que j’ai lu hier, parle de trois types de pardon, communs pour les chrétiens. Regardez si ce n’est pas jute.
  1. Premièrement, il dit qu’il y a le pardon conditionnel : « Je te pardonne si… ou dès que… ou pour autant que ça ne se reproduise plus ». En fait, pour lui, lorsque nous adoptons ce type de pardon, nous sommes comme des tigres qui attendent en les oreilles recroquevillées, que l’autre fasse un mouvement pour savoir s’il faut reculer ou sauter sur l’adversaire pour le mordre. J’aime cette image. Elle est vraie. Ce n’est en rien le pardon total que Dieu nous appelle à avoir.

  2. Le deuxième type de pardon qu’il mentionne est le pardon partiel : « Je te pardonne, mais ne compte pas sur moi pour oublier » ou bien : « je te pardonne, mais je ne veux plus te voir ». Beaucoup de gens sont prêts à pardonner… pourvu que nous disparaissions ensuite. Oui mais voilà, ce n’est pas ça le vrai pardon…

  3. Puis il y a le pardon reporté : « Je te pardonnerai un jour… mais laisse-moi du temps. J’ai besoin d’y travailler. » Et puis on ressasse le mal qu’on a subi pendant des années.
Donc au final, on adopte plus facilement le rôle de juge que d’avocat. Si quelqu’un nous fait du tort, nous ne sommes pas insatisfait lorsqu’il finit par de traîner dans la misère. Après une offense, souvent il reste en nous du ressentiment et de la ranc½ur. Dieu ne veut pas qu’il en soit ainsi. Ce n’est peut-être pas facile, mais ça doit être un combat de tous les jours. Je dis de tous les jours, car souvent nous subissons des griefs dans la vie. Or après avoir été offensé, il nous faut tout de suite conditionner notre c½ur pour ne pas avoir du ressentiment. Sinon la ranc½ur naîtra et ressurgira pour nous donner envie de nous venger. Je parle ici du même principe qu’avec les mauvaises herbes dans le jardin. Si tout de suite quand elle pousse on ne les retire pas, avec la racine, alors elles reviennent. La mauvaise herbe c’est le désir de vengeance, mais la racine c’est le ressentiment. Et je dis aujourd’hui, que David a fait un travail remarquable dans sa vie pour ne pas avoir du ressentiment. Je pourrais mentionner de nombreux exemples aujourd’hui. Mais je vais me concentrer sur deux événements entourant la rébellion d’Absolom.

Premièrement, lorsqu’il fuit son fils. Vous savez que David est au plus bas lorsqu’il est forcé de quitter son palais. Israël l’a rejeté et a offert la royauté à Absolom. Si je replace l’événement dans son contexte, c’est l’accomplissement de ce que Nathan avait prédit en conséquence de l’adultère entre David et Bath-Schéba. Leur bébé devait mourir, la famille de David devait être ravagée par l’épée, se retourner contre lui, et quelqu’un devait coucher avec ses femmes en public. Il est donc au fond de la fosse à ce moment. Regardez qui surgit au chapitre 16, versets 5 à 8 : « … »

A. Schimeï :

La bible nous dit que c’était un membre de la maison de Saül. Il n’avait toujours pas digéré la disparition de son maître et il était plein de ranc½ur. Comme le disent les auteurs qui commentent ce passage, c’était un homme abject, le genre de personne qui vous enfonce quand vous êtes à bout. En voyant David au sol, il s’est précipité pour lui donner des coups de pieds et le voir tomber encore plus bas. Remarquez ses paroles étaient mensongères. En plus, il jette des pierres en prononçant des malédictions. Je comprends pourquoi dans le verset suivant, Abischaï propose à David de tuer « ce chien mort ». À ce point, David a un choix. Il vient d’être offensé. Il peut donc choisir d’en vouloir à cet homme et se venger en envoyant Abischaï, ou continuer. Voici ce qu’il répond aux versets 10 et 12. Je l’imagine presque faire un mouvement de la main en disant ces paroles : « … »

Qu’est-ce que David fait et ne fait pas ici ? Premièrement Il ne s’offense pas. Il refuse d’être offusqué. Il a le c½ur tendre, mais aussi la peau dure. Il remet également la situation dans les mains de Dieu. J’ose dire qu’en faisant ça, il va refuser tout ressentiment. Comment est-ce que je sais cela ? Regardez en 2 Samuel 19.16-20. Maintenant Absolom est vaincu. David revient vers Jérusalem et deux tribus arrivent à sa rencontre pour lui montrer leur regret. Il s’agit de Juda et Benjamin. Devinez qui est à la tête des Benjamites ? Schimeï. Lisons ensemble les versets 16 à 20 : « … » En fait, quelle est l’attitude de Schimeï ? Il est désolé. Il vient s’excuser pour sa faute. À nouveau, David a un choix. Il peut lui pardonner totalement, le faire tuer ou même l’ignorer.

Qu’auriez-vous fait ? Je parie que pas mal d’entre nous l’auraient ignoré. « J’écoute sa confession, puis je lui dis bon et je le renvoie avec beaucoup de froideur. Du moment que je ne le vois plus, je lui pardonne. » Mais est-ce vraiment le pardon ? George Bernard Shaw (un écrivain chrétien) a dit ceci : « Le pire des péchés à l’égard de nos semblables, ce n’est pas de les haïr, mais d’être indifférent à leur égard ». L’indifférence n’a rien à voir avec le pardon, n’est-ce pas ? Il s’agit d’une vengeance qui se mange froide. Mais est-ce que David choisit cette option ? Non, il pardonne totalement, même quand Abischaï va de nouveau suggérer de tuer Schimeï. Regardez versets 21 à 23 : « … »

B. Amasa :

Le deuxième exemple qui me fait voir que David avait un esprit de pardon est le cas d’Amasa. Qui était Amasa ? Selon 2 Samuel 17.25, il était le cousin de Joab. C’est lui qu’Absolom choisit comme général pour anéantir David. Que pensez-vous que fit David après la mort d’Absolom avec ce général et le reste du peuple, de sa propre tribu qui l’avait trahi ? Il leur envoya un message. Que disait ce message ? Regardez en 2 Samuel 19.11-13 ; « … ». Ça c’est ce que j’appelle le pardon. En conséquence, regardez ce qui se passa au verset 14 : « … »

Je m’arrête ici et je retire à présent les leçons. Si nous voulons développer un esprit de pardon dans nos vies, que devons-nous faire ?

I. Il nous faut endurcir notre peau pour sentir moins les chocs.

Il nous faut une peau de rhinocéros. C’est le secret pour résister. Il ne faut pas avoir une peau si sensible que le moindre coup de griffe nous écorche. Dans la vie, nous allons rencontrer des légions de Schimeï. Si nous voulons être employé par Dieu, il nous faut développer la peau dure. (Attention ! Ca ne veut pas dire qu’il ne faut pas savoir écouter parfois les critiques justifiées. Vous comprenez de quoi je parle) Ceux qui parviennent à accomplir leur mission sont capables d’oublier les petites remarques désobligeantes, les reproches, les moqueries. Lorsqu’on marche dans un champ d’épines, nous avons besoin de grosses bottes. Pieds nus, on ne va pas loin. Alors nous avons intérêt à être protégé par une cuirasse à toute épreuve contre les aiguillons et flèches d’hommes comme Schimeï, sans quoi nous échouerons. J’aime la prière que Charles Swindoll suggère dans son livre. Il dit qu’il faut dire ceci à Dieu quand nous prions : « Seigneur, apprends-moi à ne pas être si sensible, à ne pas avoir la peau si tendre. Mon Dieu, enlève-moi ma mentalité de poupée de porcelaine et rends-moi plus profond. Endurcis ma peau. Calme mes émotions. Rends-moi patient à l’égard de ceux qui parlent trop vite. Fais-moi ressembler à Christ ! » Il nous faut chaque fois prendre cette décision : « Est-ce que je vais me froisser ou pas ? Suis-je assez grand pour pardonner ou vais-je m’abaisser au niveau de mon agresseur et lui relancer à la figure les pierres qu’il m’a jetées ? »

Un bon moyen pour éviter de rendre la pareille, c’est d’essayer de voir au delà des mauvaises attitudes, ce qui motive vraiment la personne pétant un plomb. Pourquoi agit-elle ainsi ? Parfois ce n’est pas personnel. Histoire du mari qui crie sur sa femme, qui énervée s’en prend ensuite à son fils. Le fils sort et il donne un coup de pied au chat. Schimeï avait une douleur profonde en lui. Il avait perdu sa famille. Regardons donc aux blessures du c½ur derrière les actions.

II. Remettons nos sentiments à Dieu:

Comment David a-t-il pu pardonner ? Non seulement il a développé une peau dure, mais aussi il a regardé à Dieu, dès qu’on lui a fait du mal. Il a dit : « Seigneur c’est toi qui règle ce problème, avec ta force je peux faire face comme un grand homme. » Présenter immédiatement à Dieu nos offenses offre accès à une grande source de force. Trouver refuge auprès du Seigneur, nous permet toujours de rester équilibrés.

III. Souvenons-nous des moments où nous avons eu besoin du pardon.

Troisièmement, je sais que David devait avoir pleinement conscience de ses propres failles. Il était conscient que ce qu’il vivait était la conséquence de ses mauvais choix avec Bath-Schéba. Parce que Dieu lui avait pardonné beaucoup, et qu’il le réalisait (« tu ne mourras pas » lui avait dit Nathan), David était assez humble pour savoir également pardonner. À l’inverse, l’orgueilleux éprouve de grandes difficultés à pardonner. Ceux qui ne reconnaissent pas faire des erreurs ne tolèrent pas celles des autres.

Frères et s½urs, à un moment ou un autre, nous avons tous dit ou fait quelque chose de stupide, d’excessif, d’offensant et nous avons tous eu besoin de pardon, de Dieu et des autres. Nous ne sommes pas des surhommes ! Si nous l’avons reçu apprenons aussi à le donner.

Conclusion :

Je conclus en disant que le pardon est une chose difficile. Lorsque nous sommes offensés, le premier réflexe est d’avoir une mauvaise réaction (silence, ressentiment, rancune, indifférence, pensée sur comment se venger et rendre l’autre vulnérable pour mieux le briser). Rien dans tout cela ne plaît à Dieu. Entretenir un esprit de pardon est un vrai défi, mais aussi une source de bénédictions.

Galloway raconte cette histoire dans son livre intitulé, « Vous pouvez triompher grâce à l’amour »: un jour un des cadres de la Standard Oil, la compagnie que Rockfeller avait bâtie, a fait une erreur qui a couté 2 millions de dollars à l’entreprise. Quand ça c’est appris, le bruit s’est vite répandu. Comment Rockfeller allait-il traiter l’affaire ? Rockfeller était un homme très riche, mais aussi très exigeant. C’est lui qui par sa rigueur et son travail acharné avait propulsé la compagnie parmi les plus performantes. Tous les employés avaient peur de le croiser et de subir ses foudres à l’annonce de la nouvelle. Il a convoqué le directeur adjoint. L’homme était en nage avant de rentrer dans son bureau. Finalement armé de tout son courage, il a passé la porte. Lorsqu’il s’est retrouvé devant Rockfeller, ce dernier écrivait quelque chose sur une feuille. Il a levé les yeux et a demandé : « Vous êtes au courant de l’erreur de 2 millions de dollars qu’a commise notre ami ? » « Oui » a balbutié l’homme. Rocfeller a enchainé : « Et bien je me suis assis ici pour dresser la liste de toutes les qualités de notre ami sur cette feuille de papier. En le faisant, je me suis aperçu que dans le passé, il nous a fait gagner de nombreuses fois la somme qu’il a perdue aujourd’hui à cause d’une erreur. Ses qualités surpassent de beaucoup cette erreur humaine. Alors, je pense que nous devrions lui pardonner, qu’en pensez-vous ? » « Qu’en auriez-vous pensé ? », voilà la question. Qu’il s’agisse d’une erreur de 2 millions ou d’une phrase insultante, nous devons réagir avec la grâce de Christ et accorder un pardon complet.

Comme David, nous devons avons le c½ur tendre et la peau dure. Il nous faut regarder à Dieu et être conscient de nos propres erreurs. Que Dieu nous y aide ! Terminons avec une prière.