Avons-nous vraiment besoin d'amis?

Série: David, l'homme que Dieu aimait (2 Samuel 15.13 au ch. 19))

Introduction :

Je voudrais commencer cette leçon, en vous posant une question : « Est-il nécessaire pour un chrétien mûr d’avoir un ami ou Dieu suffit-il ? » Qu’en pensez-vous ? C’est une question difficile, car souvent il nous est enseigné que celui qui est vraiment proche de Dieu a tous ses besoins comblés, qu’il ne devrait avoir besoin de personne d’autre. Bien qu’il soit vrai que Dieu comble tous nos besoins, il utilise divers moyens pour y parvenir et un de ces moyens sont les autres autour de nous. Il ne nous a pas créé ermites pour vivre sur une île déserte. Regardez à Jésus. A-t-il vécu seul ? Non, lui-même avait beaucoup d’amis qui l’ont encouragé lors de son séjour sur terre. Il avait au moins trois amis intimes. Si le fait d’avoir des amis est un signe d’immaturité, alors pourquoi Jésus en a-t-il eu autant ? Je voudrais donc vous dire aujourd’hui, qu’un signe d’immaturité n’est pas d’avoir des amis, mais penser qu’on peut se passer. Pour preuve, je voudrais vous montrer combien les amis ont été utiles pour David, durant les périodes de détresse qu’il a traversée.

Si vous avez une bible, veuillez l’ouvrir en 2 Samuel ch. 15. Vous vous souvenez que lorsque nous avons clôturé notre sermon la semaine dernière, Absolom venait de faire un coup d’État et de se proclamer roi. Alors que nous reprenons au verset 13, David est un homme brisé. Il vient d’apprendre qu’Absolom est en route vers Jérusalem pour s’emparer du trône. Absolom entend bien se débarrasser de son père et il a l’avantage du nombre. David n’a qu’une solution, c’est de faire rapidement son paquetage et de s’enfuir sur son cheval.

En arrivant à la limite de la ville, j’imagine qu’il doit ressentir beaucoup de désarroi. Peut-être est-ce pour cela que le verset 17 nous dit qu’ils s’arrêtent un moment au niveau de la dernière maison. À ce moment, il me semble que David a besoin d’un ami, quelqu’un qui lui tienne la main et qui lui dise : « Je suis avec toi. Je ne sais pas ce qui va advenir, mais je vais être à tes côtés. Ensemble, nous allons faire face. » Et parce que Dieu est bon, il va fournir à David au moins 5 amis de ce genre dans les versets qui suivent.

  1. Regardez tout d’abord aux versets 18 à 20. Nous y lisons : « … »

    Quel est le premier ami qui va se ranger à ses côtés ? Ittaïe. Ittaïe n’est pas mentionné avant cet épisode. De quelle région vient-il ? De Gath, de la région de Goliath. C’est là que David avait pris refuge lorsque Saül le poursuivait, mais depuis il avait conquis ce territoire et ramené des prisonniers. Ittaïe en faisait partie, mais à première vue, David avait fait preuve de clémence et de bonté envers ses anciens protecteurs, car Ittaïe ne lui en voulait pas. Même plus que cela, il s’était attaché à David avec 600 hommes de sa région natale. Et maintenant que David s’apprêtait à fuir, Ittaïe veut aller avec lui. Il ne désire pas profiter de la guerre civile pour s’enfuir. Regardez ce que Ittaïe lui répond au verset 21 : « … ». En d’autres termes, que répondit-il ? « Non David, je ne partirai pas. Je te suivrai jusqu’à la mort. » Quel genre d’ami est-il ? Un vrai ami, n’est-ce pas ? Lorsque tout s’écroule, lorsque tous se détournent de nous, nous avons parfois la chance de recevoir la visite d’un ami comme ça, de quelqu’un qui dit : « Je suis avec toi, tu peux compter sur moi. Tu peux me téléphoner quand tu veux. Si tu veux parler, je suis là. Si tu es déprimé, je m’assiérais pour t’écouter et je ne t’accablerai pas d’avantage. Je serais juste à tes côtés. » Ironiquement, parfois ceux que Dieu utilise pour être là, c’est des anciens ennemis, qui avec le temps ont appris à nous respecter et nous aimer.

  2. Pour David, Ittaïe ne fut pas le seul à vouloir l’accompagner. Regardez aussi aux versets 23 et 24 qui voulut le suivre : « … ».

    Qui sont Tsadok et Abiathar ? Deux sacrificateurs, des représentants de Dieu qui le servent auprès de l’arche. Vous rappelez-vous de l’histoire d’Abiathar ? Abiathar a vu sa famille et tout son village être exécuté par Saül, pour avoir donner du pain à David que le roi avait déclaré hors la loi. Abiathar était le seul à avoir pu s’enfuir. David l’avait recueilli et lui avait offert protection, après lui avoir présenté ses excuses pour le grand mal qu’il avait causé. Dix ans plus tard, nous retrouvons Abiathar et il est resté fidèle à David. Après avoir offert des sacrifices à Dieu pour que David et sa troupe soient protégés, il se tient maintenant devant l’ancien roi avec l’arche de Dieu.

    Je veux faire une petite parenthèse ici pour que vous remarquiez l’attitude de David, malgré ses problèmes. Que répond-il quand les prêtres lui proposent de le suivre avec l’arche ? Regardez aux versets 25 et 26 : « … » Accepte-t-il de prendre l’arche ? Non. Pourquoi ? Car le peuple est plus grand que lui et il sait que l’arche ne lui appartient pas. J’aime ce qu’un auteur dit à ce sujet : « David révèle qu’il comprend vraiment le rapport qui existe entre l’arche et la présence de Dieu au sein de son peuple. Il sait que la possession de l’arche ne lui garantit nullement la bénédiction du Seigneur… Il reconnaît aussi que l’arche appartient à la capitale de l’état, symbolisant ainsi la domination de l’Éternel sur la nation… quel que soit le roi. David confesse n’avoir aucun droit exclusif au trône, pour lui, le divin roi d’Israël est libre d’accorder la royauté à qui il choisit. » Mais plus que ça. David proclame qu’il accepte la décision peu importe ce que ça lui coûtera personnellement. Ça c’est un grand homme ! Il a une foi remarquable. Puis-je en faire autant quand les problèmes viennent dans ma vie ?

    Mais attention, ça ne veut pas dire qu’il faut être défaitiste. Il ne s’agit pas de rouler sur le dos et d’attendre le coup de grâce dans la passivité. David n’est pas en train de clamer ici que Dieu a déjà décrété de le remplacer. Les versets suivant le montrent, car voici ce qu’il ajoute comme instruction pour les deux prêtres, v. 27-28 : « … » Raymond Brown écrit ceci à ce sujet : « S’ils acceptent les ordres du roi, leur vie va être remplie de turbulences, d’insécurité, de privations et ils vont risquer la mort. » Leur famille même va être en danger, car dans un sens ils vont jouer le rôle d’espion. Et le pire des sorts est toujours réservé aux espions et leur famille, si on les attrape. Acceptent-ils de risquer tout cela et d’obéir à David ? Le texte nous dit que oui. David continue donc sans eux.

  3. Le verset 30 dit ceci sur la conditions du roi, alors qu’il continue sa fuite : « … »

    Qui vient alors vers lui ? Huschaï, un autre ami. Regardez au verset 32 : « … » Il est dans un état qui reflète une détresse absolue. En le voyant, David comprend qu’Huschaï est ainsi par compassion envers lui et ça le touche. Huschaï est un des deux plus grands conseillés de David. L’autre s’est tourné vers Absolom. David le voudrait probablement avec lui, mais il va lui dire honnêtement ce qu’il préfèrerait. Regardez aux versets 32 à 37 : « … » Huschaï accepte donc la requête du roi et grâce à ses efforts et aux deux prêtres, Absolom va trouver la défaite. Regardez au chapitre 17, versets 1 à 26 : « … ».

  4. Puis nous lisons ensuite que David reçoit le soutient matériel d’un autre groupe d’amis. Qui sont-ils ? Schobi, Makir et Barzillaï. Tous trois vont venir apporter des provisions à David. Regardez aux v. 27-29 : « … »

    Deux, trois informations rapides sur ces personnages. D’abord, remarquez que David ne leur a rien demandé. Ils ont vu les besoins du roi et ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour les combler. Un vrai ami, c’est quelqu’un qui remarque quand on a faim et qu’on a soif et qu’on en peut plus. Il remarque, puis il fait ce qu’il faut même si ça implique un grand sacrifice personnel. Pensez aux nombres de vivres que ces hommes ont dû sacrifier pour nourrir la troupe de David.

    Il y a certaines choses que nous savons en plus sur ces hommes. Premièrement, Schobi est un Amonite. David a battu les Amonites, mais Schobi a quand même de la loyauté envers David. Deuxièmement, Makir est de Lobedar. Lobedar (litt. Sans pâturage) est ce petit coin perdu où Mephiboschet s’est caché pendant des années. C’est ce Makir qui l’avait recueilli. Selon le chapitre suivant Barzillaï avait 80 ans. Un moindre que lui aurait dit : « Je suis trop vieux. J’ai fait ma part durant ma jeunesse. Que quelqu’un d’autre, plus jeune, prenne le relais. » Mais il ne le fit pas.

  5. Enfin le dernier ami dont je parlerai aujourd’hui est Joab, le fidèle général de David.

    Joab est quelqu’un qui a une forte personnalité. On peut lui reprocher le fait de ne pas toujours écouter David. Dans cette histoire, lorsqu’Absolom est mis en déroute, il va désobéir au roi et tuer le jeune prétendant au trône. Mais une chose qu’on ne peut pas dire, c’est que Joab aie un jour retourné sa veste. Jusqu’au bout, il est resté fidèle à David. À la fin, il fait d’ailleurs preuve de loyauté, en interpellant son roi, qui en apprenant le décès de son fils, s’est muré dans son chagrin et refuse de sortir remercier ses hommes. Au chapitre 19, du verset 4 à 7, nous lisons ceci : « … » En fait, que fit Joab ? Il escalada le mur que David avait érigé autour de lui-même pour le rejoindre et l’encourager à briser le silence. Il parla avec un ton catégorique et direct, afin que David ne fasse pas une plus grosse erreur et ne perde le trône. Joab était donc le genre d’ami, capable de parler franchement pour empêcher que l’autre ne commette encore une erreur plus grande. Grâce à lui David ressortit et selon le chapitre 19.8, il reprit ses fonctions.

Je termine ici par faute de temps et je donne les leçons que je retire de tout ceci. Je reviens à mon point de départ pour ce faire. Un poète renommé a dit ceci concernant l’amitié : « L’amitié est comme un arbre protecteur ». En écoutant l’histoire que nous avons racontée aujourd’hui, je pense que vous serez d’accord pour dire que nos amis sont comme les feuilles d’un grand arbre. Elles sont déployées au dessus de nous pour nous procurer de l’ombre quand le soleil brille et un bouclier lorsque souffle le vent hivernal. Oui, les amis sont comme des arbres protecteurs !

Vous serez peut-être surpris d’apprendre que les mots amis, amical et amitié apparaissent plus de 100 fois dans les Écritures. Dieu a parlé beaucoup sur le sujet. Si nous lisons les passages sur l’amitié, ce qu’Il a dit peut-être résumé en 4 points.

I. Les amis ne sont pas facultatifs. Ils ont absolument nécessaires.

Rien ne remplace un véritable ami, quelqu’un qui s’intéresse à nous, nous écoute, nous comprend, nous réconforte et parfois nous reprend. Les vrais amis n’ont pas leur pareil pour cela.

II. Les amis ne viennent pas spontanément. L’amitié est une chose qui doit se cultiver.

La bible dit qu’il y a un ami qui est plus attaché qu’un frère en Proverbes 18.24. Mais pour en arriver là, on doit constamment entretenir nos relations. Si l’amitié ressemble à un arbre, il est logique de dire que comme les arbres, les amitiés ont besoin de soins (Ex. mon cerisier dans le jardin).

III. Les amis que nous choisissons influenceront notre vie, dans un sens ou l’autre.

S’ils mènent des vies droites, ils nous inciteront à devenir meilleurs. En revanche, s’ils vivent de façon mondaine, ils nous entraîneront dans le même chemin. 1 Corinthiens 15.33 dit : « Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes m½urs ». Il nous faut donc choisir nos amis avec soin et discernement. Si vous voulez être juste et bon, choisissez des amis qui le sont.

IV. Certains amis jouent des rôles plus importants que d’autres dans notre vie.

Comme le dit Charles Swindoll, on peut faire ce classement, du plus distant au plus proche: il y a les connaissances, puis les amis plus proches, puis les bons amis et enfin ce qu’on peut appeler les amis intimes. Qui sont les connaissances ? Ceux avec lesquels nous avons de temps à autres des contacts superficiels. Avec eux, on ne va pas au fond des choses. On garde le masque et on joue le jeu.

Qui sont les amis plus proches ? Ce sont ces gens avec qui nous avons un peu plus de contacts, parce qu’il y a plus de points communs entre nous et eux. Nous pouvons avoir avec eux des conversations plus précises, sur le travail ou l’école ou un passe-temps. Parfois on leur demande leur avis, mais on les tient quand même à distance.

Les bons amis eux, partagent certains de nos objectifs et discutent avec nous des sujets qui nous tiennent à coeur. On fait des projets ensemble à ce stade d’une relation. On pratique un sport en commun, on entretient des contacts réguliers. Parfois on part même en vacances ensemble.

Les amis intimes sont une denrée beaucoup plus rare. Ce sont les quelques personnes sur une vie, avec qui nous avons des contacts réguliers et avec qui nous ressentons une communion profonde. Avec de tels amis, on met notre coeur à nu et on s’empresse de demander des conseils. Les amis intimes sont les rares personnes qui peuvent nous corriger, nous critiquer, mais aussi nous prendre dans leur bras et nous encourager. Pourquoi ? Parce qu’il existe entre nous des liens de confiance profonds et une compréhension mutuelle. Nous avons mis des années à en arriver là.

Je dirai en terminant que tous ces niveaux d’amitié sont importants. Mais le meilleur et le plus essentiel est bien sûr le dernier niveau. On peut dire que ceux qui n’ont pas d’amis intimes sont probablement les êtres les plus seuls du monde. Nous avons tous besoin d’au moins une personne avec laquelle nous puissions nous montrer francs et honnêtes.

Conclusion :

Par bonheur, dans l’histoire que nous avons couverte aujourd’hui, David avait tout un bosquet d’amis. Il avait travaillé dur à les acquérir. Ces amis lui ont permis de tenir bon durant les jours difficiles. Et nous en avons-nous ? Si oui, entretenons nos relations et jouissons de leur protection. Sinon, il est temps de prendre une pelle et d’en planter quelques-uns. Vous ne le regretterez jamais ! Demandons à Dieu son aide et des semences.