L'inceste

Série: David, l'homme que Dieu aimait (2 Samuel 13-14)

Introduction :

Si vous avez une bible, veuillez l’ouvrir en 2 Samuel 13. Nous allons nous concentrer sur l’histoire qui s’y trouve et qui reprend trois personnages importants. Qui sont-ils ? Trois enfants de David (il en avait au moins 21, 20 fils et 1 fille).

Maintenant que nous avons certaines informations sur les personnages principaux qui vont apparaître au chapitre 13, lisons l’histoire ensemble. Versets 1 à 19 : « … »

Avec ces mots, nous concluons la première partie d’une histoire bien triste. Je voudrais appeler cette scène : l’inceste. Pourquoi l’inceste ? Parce que nous venons de lire parle d’un demi-frère qui viole sa sœur. Ce demi-frère n’a pas beaucoup de valeurs. Il prend ses conseils de personnes qui sont perverties, il ne pense qu’au plaisir de l’instant et il n’a aucune crainte de Dieu. Contrastez son attitude à celle de Tamar. Regardez de nouveau ce qu’elle déclare aux versets 12 et 13, quand son demi-frère essaie de la pousser sexuellement à pécher : « … » Candice souligne ces versets dans ta bible.

Est-ce que David aurait permis à Amnon de marier sa sœur ? Peut-être, mais si oui, il aurait agi contre la loi de Dieu (Lv 18.9-11). Abraham était marié à sa demi-sœur avant la réception de la loi. Alors soit Tamar espérait que son père remettrait les pendules à l’heure avec Amnon, ou alors elle pensait que son père ferait au moins ce qu’il faut pour donner un cadre légal, selon la coutume du moment, à sa situation. Toujours est-il que Tamar avait des valeurs qu’elle ne voulait pas compromettre pour le plaisir d’une nuit. C’est un très bel exemple et je pense que toutes les jeunes filles devraient apprendre ce passage et le graver dans leur cœur.

Regardez ce qui arriva à celui qui se moquait des relations avant le mariage. Il coucha avec Tamar, puis le jour d’après, il décida qu’après tout Tamar était répugnante. Comme un yoyo. Aucune profondeur. Il avait consommé tout ce qui l’intéressait et maintenant il ne restait plus rien qui le tentait. Pourquoi devoir parler des heures et supporter les pleurs d’une femme quand on a déjà obtenu d’elle ce qui importe vraiment, quand c’est le corps qu’on désire seulement ? Et donc il renvoya Tamar, la laissant avec toute sa honte et son chagrin. Ne ratez pas de voir toute la détresse émotionnelle de Tamar. Elle espérait probablement jusqu’au dernier moment qu’il ferait ce qui est juste. Le problème c’est qu’on ne le sait jamais.

Un homme vous quittera-t-il après avoir couché avec vous ? Quel est le seul moyen de le savoir ? Il faut se demander : « S’est-il engagé par une promesse solennelle devant Dieu avant de consumer les relations de la chair ? » Même là ce n’est pas une garantie parfaite, mais c’est la meilleure dont nous pouvons disposer.

Donc Tamar repart, elle se met de la cendre sur la tête en signe de grande tristesse, elle déchire sa robe qui symbolise sa virginité et elle s’en va en poussant des cris. Où va-t-elle ? Lisons ensemble les versets 20 à 22 : « … » Où va-t-elle ? Chez son frère. Est-ce qu’en lisant ceci vous avez l’impression que David fut le premier à apprendre ce qui venait de se passer ? Non. Ça révèle beaucoup de choses, qu’elle courut trouver consolation chez son frère et pas chez son père. Qu’est-ce que ça vous montre ? Que David était bien trop distant de ses enfants. Je vous ai dit lorsque nous avons parlé de la polygamie que le choix de David d’avoir de nombreuses femmes allait avoir de graves conséquences. Pas une seule fois dans la bible, lorsqu’un homme est marié à plus d’une femme, nous ne trouvons de famille heureuse où tout le monde s’entend. Il y a toujours des conflits entre femmes et enfants respectifs. La famille de David n’est pas une exception. Comment David peut-il être proche de chacun de ses fils et de sa fille, alors qu’il a plus de 7 femmes et de 20 enfants ? Les femmes avaient chacune leur propre section du palais. En plus David était un homme très occupé par les affaires civiles du pays. Il était donc ce que j’appellerai un père absent.

Et comme souvent quand les pères sont absents, ils sont incapables de discipliner. Dans le texte, que nous est-il dit quant à la réaction de David au verset 21 ? « Il fut irrité ! » Oui, mais qu’est-ce qu’il fit pour régler le problème ? Rien, nous ne lisons rien. C’est Absolom qui va donc se sentir concerné et imaginer qu’il a le devoir d’agir en substitut du père, comme le punisseur. Regardez ce que nous lisons ensuite, verset 23 à 39 : « … » Absolom se réfugia donc chez son grand-père, le roi de Gueschur, là où David ne pouvait pas lui faire du mal.

Je pourrais m’arrêter ici, mais ce serait incomplet. Au chapitre 14, nous voyons que David est à présent déprimé. Son fils Amnon est mort et Absolom est au loin. David en veut encore à Absolom, mais après tout, est-ce que le tuer ramènera Amnon, son fils premier né ? Non. Et ça n’enlèvera pas la tristesse de David. Joab, le général de David, le plus proche de ses soldats sait très bien cela. Il met donc en place un plan ingénieux pour convaincre le roi d’abandonner toute vengeance contre Absolom et lui permettre de revenir au royaume. Il y parvient car nous lisons ceci aux versets 21 à 24 du chapitre 14 : « … » David pardonne-t-il ? En partie. Mais il ne permet qu’une moitié de réconciliation. Et maintenant Absolom est là à côté du palais, mais il ne peut plus voir son père. Pendant 2 ans, la situation va rester ainsi. Ça fait donc 5 ans au total que le père et le fils ne se sont plus parlés. La bible nous dit qu’un jour Absolom n’y tient plus. Il met le feu au champ de Joab pour le forcer à venir le voir et le supplier de jouer le rôle de médiateur. Aux versets 31 à 33, nous lisons alors ceci : « … » Et avec ses mots nous voyons le père et le fils finalement réconcilié avec un tendre baiser.

Mais attention, l’histoire ne s’arrêtera pas là. Qu’a dit le prophète Nathan à David, après son adultère ? « Puisque tu as fait le mal aux yeux de l’Éternel, … Maintenant l’épée ne s’éloignera point de ta maison ». Il y aura encore bien des problèmes au sein de la famille de David. Mais nous les verrons la semaine prochaine. Pour aujourd’hui quelles sont les leçons que je retire de tout ceci ? J’en vois trois très importantes.

I. Lorsqu’un père s’absente un peu trop de son foyer, il produit une famille dysfonctionnelle.

Cette vérité est universelle. Si vous en doutez, il suffit de consulter les statistiques sur la délinquance. Lisez vos bibles et vous ferez également ce constat. David est l’exemple parfait. Il était souvent sur le champ de bataille, il gérait souvent des problèmes dans différents coins du royaume et quand il était à la maison, il était trop préoccupé par sa collection de femmes (présent de corps, mais absent d’esprit). Et son absence eut pour résultat, l’inceste, le meurtre et la rébellion chez ses enfants.

Je me demande aujourd’hui, messieurs, sommes-nous présents à la maison ? Pas seulement de corps, mais aussi d’esprit ? Avons-nous appris à dire non à des horaires surchargés, à des patrons trop demandant, à certaines ambitions trop grandes pour notre bien et celui de nos familles ? Un homme est souvent défini par ses accomplissements à l’extérieur et il peut-être facile d’oublier ses priorités. Mais il nous faut comprendre aujourd’hui l’urgence, l’importance de notre travail en tant que père et mari. Vous savez l’argent, les vêtements et les jouets ne sont pas tout dans la vie. Personne ne meurt en regrettant ne pas avoir passé assez de temps au travail, mais bien en regrettant de ne pas avoir passé assez de temps avec la famille. Il nous faut de temps à autres, aussi savoir éteindre nos télévisions, pour aller nous promener ou jouer avec nos enfants.

J’ai trouvé un petit article qui exprime parfaitement le genre de père qu’il nous faudrait essayer d’être. Cet article dit ceci :

« Je veux être le genre de père qui sait la bonne chose à dire au bon moment, afin de pouvoir consoler les cœurs brisés et sécher les larmes des membres de ma famille.

Je veux être le genre de père qui est à la fois tendre et fort. Je veux apprendre à mon fils ce que signifie être un homme et à ma fille ce que ça signifie d’être une femme. Et je veux que tous les deux, ils sachent comment exprimer ce qu’ils ressentent vraiment à l’intérieur.

Je veux être le genre de père qui est juste quand il s’agit de prendre des décisions, même si elles ne sont pas faciles ou populaires avec ceux qui m’entourent.

Je veux être le genre de père qui conduit ses enfants dans les voies les plus justes et les plus spirituelles, tout en aimant Christ et son église.

Je veux être le genre de père qui prend le temps de s’amuser et parler avec sa famille, qui peut laisser les choses du monde de côté, pendant un temps, afin que sa famille sache qu’ils sont les plus importants.

Je veux être le genre de père qui créera un désir dans ses enfants de m’impliquer un jour dans la vie de leurs enfants.

Enfin, je veux être le genre de père qui prie avec sa famille, pour qu’il sache un jour exprimer à Dieu ce qu’il ressente, pour qu’ils puissent voir aussi que parfois je suis faible et pas tout ce que je veux être, mais que je connais un père qui est parfait.

C’est un beau poème n’est-ce pas ? Ne veux-tu pas être ce genre de père un jour, Alex ? Pour cela, il faut être présent à la maison. C’est la première leçon. Un père absent produit presque toujours une famille dysfonctionnelle.

II. La colère d’un père n’est pas un substitut pour la discipline qui est nécessaire.

Une des plus grandes erreurs dans la paternité de David a été de ne pas comprendre cela. Dans l’histoire David a-t-il jamais discipliné ses fils ? Nous lisons que Tamar fut violée et que David fut irrité, mais pas qu’il punit Amnon. Nous lisons qu’Absolom tua son frère et que David resta cinq ans sans lui parler, mais est-ce que son silence fut une punition valable ? Non. Retirer sa présence ne fit qu’empirer les choses. David se retrouva avec un fils rebelle, en soif d’attention. Vous savez ce que des enfants en panne d’attention peuvent faire pour combler leur manque, n’est-ce pas ? C’est ce genre d’enfants qui font des bêtises à l’école, avec leurs amis et dans la rue. Ils vont jusqu’au point de se mettre en conflit avec la loi pour faire réagir leurs parents et les voir s’intéresser de nouveau à eux. Dans le cas d’Absolom, le jeune homme finit par mettre le feu au champ d’un général. Tout ça pour que David pardonne. Il aurait été tellement plus simple pour David de confronter son fils, de lui faire part de sa peine et de ses nouvelles attentes. Il aurait été tellement meilleur pour lui de discipliner de façon adéquate et juste. Je dis donc en second point cette après-midi, la colère ne peut remplacer la discipline. Attention père de ne pas tomber dans ce piège.

III. La discipline d’un père ne peut remplacer l’exemple personnel qu’il doit d’abord fournir.

Voyez-vous, peu importe combien vous essayez d’instiller des valeurs à vos enfants par la correction, ils n’apprendront jamais la leçon si vous ne mettez pas d’abord en pratique ces valeurs. Si vous essayer de leur dire de faire ce que vous ne faites pas vous-mêmes, vous les rendrez juste amers et encore plus rebelles. S’il y a une chose de sûre aujourd’hui, c’est que David rata en grande partie de fournir ce bon exemple. Pensez-y un instant. Où les enfants de David apprirent-ils qu’on pouvait coucher avec une fille sans être marié avec elle, que la passion était plus importante que tout ? Où apprirent-ils qu’on pouvait tuer un proche pour régler un problème ? En regardant comment le monde autour d’eux fonctionnait ? Oui, mais encore plus en regardant aux choix de leur père dans leur propre foyer. David couchait avec des femmes qui ne lui appartenaient pas. David avait liquidé un de ses meilleurs amis.

L’expression qui dit : « Tel père, tel fils » doit nous faire trembler et réfléchir aujourd’hui. Quelle grande responsabilité nous avons lorsque Dieu nous accorde des enfants. Ne prenons jamais cette tâche à la légère mes frères. Si nous ne donnons pas l’exemple, voyez ce qui arrivera. Nous ne produirons pas des enfants spirituels et droits. N’imaginez pas que nous pourrons changer le cœur de nos enfants juste avec des fessées et des punitions, si nous ne leur fournissons pas un exemple de droiture. Nous ne ferons que les rendre amers et plus rebelles.

Conclusion :

Trois leçons que je veux donc vous laisser aujourd’hui :

- Premièrement l’absence d’un père crée presque toujours des familles dysfonctionnelles.

- 2ièmement, la colère n’est pas un substitut pour la discipline qu’un père doit donner.

- Troisièmement, la discipline d’un père ne peut rien accomplir sans un modèle personnel.

Je termine avec ce poème :

« Il y a des petits yeux qui vous regardent nuit et jour, Il y a des petites oreilles qui écoutent tous les mots que vous dites à chaque instant Il y a de petites mains qui sont impatientes de faire tout ce que vous faites. Il y a un petit garçon qui rêve d’être un jour tout ce que vous êtes. Vous êtes l’idole de ce gamin, le plus sage, le plus grand. Dans son petit esprit, il n’y a aucun doute. Il croit en vous avec dévotion, il retient tout ce que vous dites et faites. Et un jour il fera presque tout comme vous quand il est grand. Vous êtes son exemple. Il attend juste de grandir et de devenir vous. »

Prions.