La confrontation

Série: David, l'homme que Dieu aimait (2 Samuel 12)

Introduction :

Après nous être demandé la semaine dernière s’il était judicieux d’étouffer nos erreurs, nous continuons aujourd’hui notre étude de la vie de David avec 1 Samuel chapitre 12. Je vous invite à ouvrir vos bibles à cet endroit. J’ai appelé ce passage, la confrontation.

Avant de le lire, je voudrais dire pour ceux qui n’étaient pas là la semaine dernière, qu’à ce point, David a couché avec Bath-Schéba, la femme d’Urie. Il s’est retrouvé ensuite avec un gros problème, car cette dernière est tombée enceinte. Deux choix se sont alors offerts à David, confesser sa faute à Dieu et au mari en implorant son pardon ou chercher à étouffer son péché. Qu’a choisi David ? De camoufler son erreur par tous les moyens. N’y parvenant pas facilement, il a envoyé Urie à sa mort sur le champ de bataille, puis il a recueilli Bath-Schéba dans son palais.

Vous avez peut-être cru, lorsque nous nous sommes arrêtés là dimanche dernier, que David avait finalement réussi à s’en tirer à bon compte sur cette terre. Si on avait été un serviteur de sa maison à ce moment là, on aurait pu croire que sa situation était enviable. Il pouvait jouir de nombreuses nuits d’extases avec sa nouvelle femme et faire de nombreux projets pour son nouvel enfant. On pourrait penser que le roi devait rire et être au comble du bonheur. Mais en lisant les écrits de David, nous voyons indirectement que ce n’était pas le cas. Regardez le Psaume 32, versets 1 à 4 : « … » (voir version français courant car plus explicite). En fait, que dit David sur son état à ce moment là ? Son âme gémissait. Il y avait comme un feu qui le brûlait et le blessait à l’intérieur. C’était sa conscience qui le torturait.

En Psaume 51, un autre passage lié aux événements que nous allons lire aujourd’hui, lorsque Nathan vient le confronter, David se met à prier et dit à Dieu au verset 14 : « Rends moi la joie de ton salut ! » Toute joie avait donc disparu de son cœur. Après son adultère et son meurtre, David ne jouissait pas gaiement de la vie en sirotant du jus de mangue sur sa terrasse… il avait des remords. Il pensait à ce qu’il avait fait. La nuit en se couchant près de Bath-Schéba, il avait probablement du mal à trouver le sommeil, il devait se tourner, puis se retourner sans son lit en voyant ses péchés inscrits sur le plafond de sa chambre, sur ses murs, sur sa coupe. Il n’avait plus aucune joie !

Écoutez moi bien aujourd’hui, nous pouvons cacher notre péché aux autres, mais nous ne pouvons pas le cacher à notre propre conscience. Et si nous essayons hypocritement de nier le mal que nous avons fait, alors un feu se met à brûler en nous. Dieu nous a fait ainsi, afin que comme un signal d’alarme, notre conscience nous ramène à lui. Le problème, c’est que certains tentent de l’ignorer. Lorsque la sonnette retentit, plutôt que de vaquer les lieux en flammes et de courir vers celui qui peut nous secourir, nous prenons de la bande adhésive et nous étouffons le bruit en la collant sur l’alarme. Malheureusement, certains chrétiens portent du ruban adhésif imaginaire dans les bâtiments en feu de leur conscience. Encore bien, Dieu sait cela. Et il agit souvent pour décoller ces rubans que nous posons et pour nous rappeler à Lui. Dans cette histoire, il appela un ancien ami de David, un serviteur toujours fidèle à confronter le roi.

Nous lisons en 2 Samuel 12.1 : « … ». 2 choses par rapport à ce verset :

Qu’est-ce que Nathan utilise pour confronter David ? Une petite histoire, une illustration qui va l’adosser intelligemment au mur. Nathan montre beaucoup de sagesse dans sa façon d’approcher David et de le confronter. Nous lisons ensuite ceci, versets 5-9 : « … » David doit être bouche bée quand Nathan lui dit : « tu es cet homme là, celui qui a fait cela ! » Il pensait s’en être tiré sans que presque personne ne sache ce qu’il avait fait et en entendant Nathan, l’homme qu’il admirait, lui dire tu es coupable d’adultère et de meurtre, sa façade s’écroulait. Mais vraiment, est-ce que ce genre de confrontation n’était pas la meilleure chose qui pouvait arriver à David ? Avant que le roi ne puisse dire quoi que ce soit, le prophète Nathan continua son discours, il dit aux versets 10 et 12 : « … » Quel prix David va devoir payer pour ses erreurs ! Nous allons le voir dans les semaines qui viennent, mais sa famille à cause de son péché va être ravagée par des gros problèmes. David lui-même va devoir perdre sa collection de femmes. En entendant ceci, David doit être choqué. Un lourd silence doit peser sur la pièce. Puis la bible nous dit que tout d’un coup le roi se jette à genoux, il lève son regard vers Dieu et prononce les seules paroles qu’il peut prononcer. Regardez au verset 13a : « … ». En déclarant ceci, alors qu’il a le cœur meurtri, David fait finalement ce qu’il faut pour rompre avec le péché. Ne vous y trompez pas, c’est une victoire que nous lisons-là. Je l’intitule la victoire d’un cœur contrit. La Parole de Dieu vient de broyer la carapace qui s’était formée autour du cœur de David. Et Dieu le félicite à travers son prophète en lui disant, verset 13b : « Ton péché est pardonné, tu ne mourras point ! » Mais, verset 14 : « … ». En d’autres termes pour que les incroyants ne puissent pas dire que Jéhovah n’est pas vivant, qu’il est un dieu de pacotille, le fils de David et Bath-Schéba mourra. Fin du message de l’Éternel. Nathan tourne alors les talons (v. 15) et quitte la maison du roi. La confrontation est terminée.

Je ne vais pas vous dire que David a pu danser à ce moment là. Son fils allait mourir, sa maison allait souffrir. Mais dans un sens, David dut trouver un certain soulagement dans ces événements. Son cœur pouvait finalement être renouvelé (Ps. 51.14). Je pourrais comparer cela à ce qui m’est arrivé il y a quelques années. Au Nouveau Hampshire, j’ai eu un gros abcès qui est apparu au haut de ma cuisse. C’était très douloureux. Je ne voulais pas aller au médecin car j’étais gêné de l’endroit où il était. Après quelques jours, n’y tenant plus, je suis allé consulter là où Tammy travaillait comme infirmière. Manque de bol, c’était la femme médecin qui m’a dit de baisser mon pantalon. Vous vous imaginer la honte. C’était une amie aussi. Ça n’a pas fait du bien quand elle a du piquer puis couper l’abcès au scalpel. Mais le soulagement que ça m’a procuré après lorsque l’infection a pu sortir était merveilleux. C’est ça que Nathan venait de faire pour David avec la parole de Dieu. Et maintenant David pouvait guérir, même si pour quelque temps les conséquences seraient douloureuses.

Je termine ici avec maintenant une double application de cette leçon. Qu’est-ce que j’apprends de tout ceci ? Comment confronter de façon efficace et ce que signifie vraiment la repentance.

I. Comment confronter de façon efficace ?

Si nous voulons mener à bien les moments de confrontations, quatre caractéristiques au moins doivent être présentes dans notre approche. Sans elles nous risquons de faire plus de mal que de bien.

  1. Premièrement, il faut nous appuyer sur des faits irréfutables.

    Attention de ne pas se baser sur des ragots ou des suppositions. Il nous faut connaître l’exacte vérité. Pour se faire, oui parfois il faudra des recherches. Obtenir des informations fiables prend du temps, mais par amour et par souci d’intégrité, faisons ce qu’il faut. Ne portons pas des coups au hasard !

  2. Deuxièmement, apprenons à intervenir au bon moment.

    Je crois que parfois certains chrétiens agissent trop vite pour confronter. Quand les faits viennent de se passer et qu’on est sous le coup de l’émotion, ce n’est pas un bon moment pour reprendre l’autre. C’est trop risqué. On finit par dire plus qu’il ne faut ou par s’emporter et l’autre se ferme plutôt que de s’ouvrir. Il vaut mieux quand nous devons confronter, attendre jusqu’à ce qu’on ait la conviction que c’est l’heure de Dieu. Si on prie et qu’on s’en remet à Dieu, il ouvrira une porte, c’est garanti. Vous le sentirez et à ce moment, alors vous pourrez agir.

    Un petit conseil de plus à ce sujet. Faites la confrontation en privé, loin des oreilles indiscrètes, comme Nathan le fit.

  3. Troisièmement, faisons preuve de tact lors de notre confrontation.

    Nathan n’a pas parlé à David n’importe comment. Il l’a abordé avec délicatesse. Il a préparé son introduction avec soin : « Il y avait un homme avec un petit mouton… ». Soyons sage dans nos paroles. Rappelons-nous aussi que la Bible est un scalpel efficace, le seul outil vraiment à même pour briser les cœurs.

  4. Quatrièmement, ayons du courage.

    Souvenons-nous que c’est Dieu qui nous envoie quand nous allons reprendre quelqu’un, c’est pour lui que nous agissons. Ne craignons pas de perdre un ami. Mieux vaut sa colère ici bas que sa perte dans l’au-delà. N’oublions pas que Dieu honore la vérité.

Voici donc 4 petits principes qui peuvent nous aider à confronter efficacement nos amis qui ont péché. Passons à présent au second point.

II. Ce que signifie vraiment la repentance :

En lisant cette histoire et Psaume 51, je déduis ceci : lorsqu’il y a vraiment repentance –

  1. La personne concernée admet ouvertement et sans réserve ses péchés. David a dit ceci au Psaume 51, verset 5-6 : « … ». Frères et sœurs, lorsqu’une personne cherche à dissimuler la vérité ou n’en dévoiler qu’une partie, elle ne se repent pas réellement.

  2. On cherche à rompre totalement avec le péché.

    On se détourne de ce qu’on a fait par souci d’obéissance à Dieu et on repart dans la direction opposée en rompant avec ses habitudes passées. Regardez bien ce que dit le texte de Proverbes 28.13 : « … » Ce qui suit la confession, doit être un désir de rompre réellement avec le mal.

  3. Quand il y a vraie repentance, l’esprit est brisé et contrit. Psaume 51.17 : « … »

    Ça signifie qu’on n’est pas gonflé d’orgueil, qu’on n’est pas revendicatif. On a plutôt envie de pleurer.

  4. Finalement, celui qui se repent vraiment implore le pardon et le rétablissement du Seigneur. C’est ce que David fit.

Conclusion :

Tout ceci dit, je vous encourage donc à faire ce qu’il faut pour délaisser vos fautes et être un avec le Seigneur. Si nous avons péché, n’attendons pas comme David que ce soit un vrai bourbier. Dieu est patient, mais mieux vaut ne pas le mettre à l’épreuve. Terminons en le remerciant pour sa grâce peu importe nos offenses.