Introduction :
Aujourd’hui, je désire étudier avec vous un compromis que David fit avant qu’il ne devienne roi. Si vous avez une bible, veuillez l’ouvrir en 1 Samuel ch.27.
Nous reprenons l’histoire après que David ait renoncé à se venger de Nabal. Je vous ai dis la semaine dernière que Dieu était intervenu au travers de la femme de ce dernier, une dénommée Abigaïl, pour empêcher David de donner libre cours à sa colère et de faire un massacre. David était donc rentré dans sa forteresse et avait laissé l’Éternel punir Nabal. Le chapitre 25 s’était terminé par la mort de ce dernier. Dix jours plus tard (v.39), Dieu l’avait frappé d’une crise cardiaque et, ironie du sort, la jolie Abigaïl est devenue la femme de David. Au chapitre 26, nous voyons que le bonheur de David ne dura pas. Saül se remit une fois de plus à sa poursuite. Comme auparavant, le Seigneur protégea David et lui permit, une fois de plus, de tenir la vie du roi entre ses mains. De nouveau, David fit preuve de retenue et refusa de porter la main sur l’oint de l’Éternel. Il retint son compagnon de clouer Saül sur place avec sa lance durant son sommeil. La suite fut un scénario identique à ce que nous avons vu au chapitre 24. David cria de loin au roi et l’informa de ce qu’il aurait pu faire, preuves à l’appui. Sur ce, Saül repartit chez lui, après avoir dit ceci à David, au chapitre 26, verset 25 : « … »
Maintenant que Saül repart, David a maintenant un choix à faire : trouver un autre lieu en Israël où se cacher, tout en continuant de faire confiance à Dieu, ou partir vivre en territoire ennemi, ce qui le forcerait à certains compromis. Il est à une bifurcation sur son chemin vers la royauté. Une option serait bien sûr plus facile que l’autre, mais signifierait un éloignement du Seigneur et au final serait plus couteuse. Que va choisir David ? Lisons à présent le chapitre 27, verset 1 : « … ». Quelle option David a-t-il choisie ? Celle du compromis. La bible nous dit qu’il partit vivre chez les Philistins, un de ces peuples au sujet desquels Dieu avait dit, en Exode 34.12 : « Garde-toi de faire alliance avec les habitants du pays où tu dois entrer, de peur qu’ils ne soient pour toi un piège… » La bible nous informe-t-elle sur le mécanisme de réflexion de David, qui le mena à un tel compromis ? Oui. Regardez de nouveau au verset 1. Il est écrit : « David se dit en lui-même… ». Voici le premier problème. Il se dit certaines choses qui étaient fausses. Il considéra et évalua sa situation uniquement d’un point de vue horizontal. Il n’est pas dit : « David s’enquit de ce que Dieu conseillait ». Deuxième problème, David se dit : « Je périrai un jour par la main de Saül ». Il était défaitiste. Or que lui avait promis l’Éternel par le prophète Samuel ? Qu’un jour, il serait roi. Dieu lui avait envoyé de multiples confirmations de cela, non seulement par son entourage, par les rois ennemis, par Jonathan, par Abigaïl, mais aussi par Saül lui-même (24.20). Mais David se persuada du contraire. Il voyait tout en noir. Il laissa sa foi être rongée par son anxiété. Alors il conclut à tort : « Il n’y a rien de mieux que de trouver refuge au pays des Philistins ». Qui étaient les Philistins ? Les ennemis jurés des Juifs. Qui adoraient-ils ? Des idoles derrière lesquelles se cachaient des démons et Satan. Leurs valeurs morales étaient atroces, Leurs pensées étaient charnelles, leurs comportements étaient détestables. Attention donc quand nos décisions sont influencées par un raisonnement humain, défaitiste et partiel, nous risquons de nous retrouver sur une mauvaise route.
Et nous ne nous y engagerons probablement pas seul. Regardez les versets 2 et 3 : « … » David alla-t-il tout seul au pays du roi de Gath ? C’était la région du géant Goliath entre parenthèses. C’est là que David avait dû faire le fou pour échapper à une arrestation. C’était la résidence des Philistins qui étaient venus quelques années auparavant pour anéantir les Juifs. Remarquez, David n’y alla pas seul. Les 600 hommes, qu’il avait formés dans la caverne d’Adullam et qui s’étaient liés à lui, l’accompagnèrent ainsi que leurs familles. Les deux nouvelles femmes de David y furent aussi entrainées. Le verset 4 nous laisse savoir qu’ils trouvèrent un peu de repos. Saül, lorsqu’il apprit que David était chez le roi de Gath, arrêta de les chercher. Ils eurent donc la paix. Mais je vous demande à quel prix. Car regardez ce que dit le verset 5. Nous allons maintenant voir les conséquences de ce compromis. La bible dit : « … ».
Première conséquence, David devint le serviteur d’un païen. Nous lisons plus tard, qu’il était tenu de même monter contre son propre peuple si cet homme le souhaitait. Au chapitre 29, nous lisons que ce n’est que par la grâce de Dieu qu’il évita de se retrouver en guerre contre les siens. Regardez du verset 1 à 10 « … ». Nous voyons ici que même si le roi des Philistins parle de Dieu, il ne voulait pas que les juifs soient en Palestine. Il entraina presque David à chasser son propre peuple hors de la terre promise. Remarquez aussi que David n’aura jamais vraiment une vraie patrie dans le pays des Philistins. Il sert le roi sans lui faire de mal, mais lui et ses hommes ne seront jamais vraiment acceptés, car ils restent quelque chose de différent au fond d’eux. Même s’ils le veulent, ils ne sont pas païens et leurs valeurs au fond sont autres. Il y a tout de même un reste de conscience en eux, qui les maintient à distance du peuple philistin. Ils ne sont plus vraiment juifs, mais pas vraiment Philistins non plus. Ils finissent par perdre leur identité. Donc première conséquence de ce compromis, David doit servir un roi étranger, au fond aux ordres de Satan. Deuxièmement, il ne trouvera jamais vraiment son bonheur là. Il reste un étranger à leurs yeux. Troisième conséquence, regardez pendant combien de temps il se retrouve au pays des Philistins. Chapitre 27, verset 7 : « … » Je suis sûr que c’est bien plus longtemps qu’ils ne l’avaient prévu au départ. C’est comme ça quand on prend la mauvaise voie, on finit au mauvais endroit pour bien plus longtemps qu’il ne le faudrait. Pensez à Abraham quand il descendit en Égypte, puis à Lot lorsqu’il alla planter sa tente près de Sodom. Il ne lui fallut pas longtemps pour qu’il déménage dans la ville même et pour qu’il devienne un des anciens siégeant à la porte de la ville. David finit par rester 16 mois au pays de l’ennemi. 16 mois pendant lesquels, comme nous fait remarquer le théologien Charles Swindoll, il ne compose aucun psaume. Durant tout ce temps, il n’y aura aucune joie qui déborde du cœur du fameux chantre d’Israël (2 Samuel 23.1, voir aussi Ps 137.4). Quatrième conséquence, David est forcé de faire preuve de duplicité. Regardez les versets 8 à 12 : « … » Pour bien comprendre cette section, il faut savoir qu’en se mettant au service du roi de Gath et en recevant une ville où séjourner, David et ses hommes avaient une obligation militaire et une dette à payer. Ils devaient combattre les ennemis des Philistins. David usa donc de tromperie. Lorsque le roi lui demandait : « Qu’as-tu fait aujourd’hui ? D’où ramenez-vous ce butin ? » David répondait : « Du sud de Juda… » (v. 10) Il était imprécis, mais il laissait entendre que le territoire qu’il avait pillé était celui détenu par les Juifs. Et le roi était tout content. Mais en fait David attaquait les Gueschuriens, les Guirziens et les Amalécites, qui étaient des ennemis d’Israël, mais pas des Philistins. Donc, il compromettait une paix fragile entre ces peuples et les philistins et en plus, il était obligé de massacrer tout le monde pour couvrir ses traces. Ce n’était pas pour obéir à Dieu et chasser les idolâtres de la terre promise, c’était parce qu’il avait peur que quelqu’un vienne raconter ce qu’il faisait en réalité (v. 11). Est-ce que David servait donc fidèlement le roi Philistin ? Non. Est-ce que David était un modèle d’honnêteté ? Non. Il mentait et il trompait son bienfaiteur. Son compromis venait de le mener bien plus loin et bien plus longtemps dans le péché que ce qu’il avait envisagé. Tout ça dura jusqu’à ce que finalement les Amalécites viennent se venger et détruire la ville où David et ses hommes gardaient leurs familles. Au chapitre 30, nous lisons que Tsiklag fut attaquée, pillée et réduite en cendres, alors que David aidait le roi philistin. Quand ils revinrent chez eux, ils trouvèrent que tous leurs bien-aimés avaient été déportés et David faillit être lapidé par ses propres hommes. Mais finalement là, nous lisons qu’il prit de nouveau le temps de s’enquérir de la volonté de Dieu et que les choses commencèrent de nouveau à changer.
Nous nous arrêtons cependant ici et nous retirons quelques leçons.
I. Attention lorsque nous optons pour un compromis.
Il y a des moments dans la vie où le compromis paraît la meilleure décision. Dans ces chapitres, David représente parfaitement le chrétien qui est fatigué de lutter, qui ferme finalement ses yeux sur les commandements et les promesses de Dieu, et qui abandonne même le camp de l’Éternel. Il est le symbole du Chrétien qui opte délibérément pour la vie selon la chair, parce qu’il pense qu’il sera plus en paix ainsi.
J’ai connu de nombreuses personnes qui ont abandonné l’église pour la même raison. Ils quittent parce qu’il y a des problèmes dans le camp de Dieu, soit un conducteur qui est trop dur ou soit parce que quelqu’un leur empoisonne la vie (un frère ou une sœur immature avec une personnalité opposée leur crée des soucis), ou ils quittent parce qu’ils sont las de ne pas pouvoir faire ce que les gens au dehors font, parce que peut-être ils sont las de devoir rendre des comptes. Et en quittant l’église, ils se disent qu’ils vont trouver la tranquillité. La trouvent-ils ? Non. Ce raisonnement est faux. C’est le meilleur moyen de tomber dans les mains de l’ennemi. C’est exactement ce que David a appris. Il a trouvé un répit vis à vis de Saül, mais c’était loin de pouvoir lui apporter une satisfaction durable. Comme je l’ai dit, il n’a jamais écrit de psaume durant ce temps, parce que son cœur n’a jamais débordé de joie. Le soulagement était momentané seulement.
II. Les compromis n’entraînent pas seulement notre chute.
Deuxièmement, sachez que le compromis n’entraîne pas notre chute seulement. D’autres nous suivront. Pourquoi ? Parce que nous ne vivons pas sur une île déserte. Quand je prend une mauvaise décision ou que je fais un choix contraire à la volonté de Dieu, cela affecte tous ceux qui me font confiance et qui dépendent de moi, ceux qui me prennent comme modèle et qui croient en moi. David a entraîné ses hommes et sa famille. De la même manière, j’ai vu énormément de chrétiens prendre la décision de se retirer pour un temps de l’église et savez-vous qui n’étaient plus la non plus les semaines d’après ? Leurs femmes et leurs enfants. Et ses femmes et ses enfants ne reviennent souvent plus jamais au Seigneur, même si plus tard ces hommes se repentent.
III. Les compromis nous entrainent souvent dans le péché pour une longue période.
Vous vous dites : « oh ce n’est pas grave. Je prends une semaine ou deux pour réfléchir ». Et puis ces deux semaines se transforment en mois de relâchement par rapport à la volonté de Dieu. On finit par se décourager et à vivre comme le monde. On met son doigt dans un engrenage infernal et puis on n’arrive plus à s’en retirer. On finit par servir l’ennemi. On fait des choses indignes de nous, qu’on n’aurait pas fait avant. On commence aussi à mentir. Si quelqu’un nous interroge sur notre comportement, on répond de façon très vague. On fuit les questions comme la peste. Comme David, on cherche à brouiller les pistes. « Oui je reviendrai un jour ! J’y pense, mais ce n’est pas le moment. Je ne reviens pas parce que soit disant j’ai un problème avec la doctrine de l’église. ». Mais c’est faux, le problème est en nous. Et à force de persister dans le compromis on en finit par perdre son identité. On n’est plus vraiment un chrétien. Bien sûr on croit toujours que Dieu existe. On maintient certaines habitudes. Mais au final, nous ne sommes plus loyales. Nul ne peut servir deux maîtres.
La perte d’identité est une des plus grosses caractéristiques du dérapage spirituel. On finit par se demander : « Qui suis-je ? Où vais-je vraiment maintenant ? ». Savez-vous le problème avec une telle perte d’identité ? C’est que nous ne nous sentirons jamais totalement un avec le monde autour de nous. On n’a plus sa place nul part. On n’est ni philistin, ni israélite, comme David. Après coup, nous payons l’addition et c’est la désillusion. Nous finissons par tout perdre, nos proches, notre mission, notre maison, ce qui nous définit. Et on sombre dans le désespoir.
Conclusion :
Je vous encourage donc à éviter le compromis. Faites confiance à Dieu. Refuser le pessimisme, les raisonnements partiels et strictement humains. N’oubliez pas les promesses de Dieu pour celui qui reste fidèle. Jamais Dieu n’a failli à David tout le temps où il a continué à lutter en Israël.
Je termine aussi en précisant que lorsque David a consulté l’Éternel une fois de plus après 16 mois, Dieu s’est présenté pour l’aider à faire marche arrière. Il ne l’a pas abandonné. De la même manière si aujourd’hui vous êtes tombés dans le compromis, Dieu peut vous aider à sortir de cette impasse si vous êtes prêts à tendre vos mains vers Lui.
Prions.