Introduction :
La semaine dernière, nous avons vu que David s’est retrouvé dans une grotte, à bout de forces et essayant désespérément de survivre. Il pensait avoir perdu tous ceux qui l’aimaient et qui avait prouvé être de son côté. Quel désespoir il ressentait ! Il en était même arrivé à tromper un prêtre de Dieu pour obtenir des armes et de la nourriture. Puis il avait fait le fou, en bavant sur sa barbe et en grattant les portes, pour échapper aux Philistins. La seule chose qu’il n’avait pas perdue, c’était son espérance en Dieu. Il avait raison de ne pas la perdre, car le Seigneur ne l’avait pas abandonné. Comme l’a dit quelqu’un, Dieu venait de l’amener à un endroit où Il pouvait vraiment le façonner et l’employer. Voyez-vous, quand Dieu nous réduit à néant, ce n’est pas pour mettre un terme à nos vies, c’est pour nous réorienter. Quand on pense : « C’en est fini de moi ! » Dieu dit : « Mais non, je veux juste que tu prennes un nouveau départ. Il est temps de repartir dans une autre direction. Et là, je façonne dans ta personnalité, ce que je ne pourrais façonner autrement. »
Donc dans sa caverne, David désespère. Il n’envoie aucun signal de détresse à qui que ce soit, sinon à Dieu. Il est seul dans l’obscurité. Mais regardez ce que Dieu fait, 1 Samuel 22.1 : « … » Arrêtons-nous ici un instant. Depuis le départ de l’histoire de David, qui dans ses proches n’a pas eu l’air de se soucier beaucoup de lui, de lui accorder grande confiance, grande importance ou soutien ? Sa famille. Quand Samuel était venu chercher un candidat au trône, Isaï n’avait même pas jugé important de ramener David des champs. Quand David avait parlé de combattre Goliath, ses frères s’étaient mis en colère et l’avaient repris pour son arrogance. Mais voilà que maintenant, alors que David est au bout du rouleau, privé d’appuis, son père et ses frères viennent le soutenir.
La bible dit ensuite ceci, verset 2 : « … » Qui donc vient aussi retrouver David ? La bible dit premièrement, ceux qui étaient dans la détresse. Le mot hébraïque employé ici est « zuk ». Il signifie non seulement, ceux qui sont dans la détresse, mais il peut être aussi traduit par ceux qui sont anxieux et angoissés. Puis il y a ceux qui ont des créanciers, c’est à dire des dettes. À l’époque, quand on ne pouvait plus payer ses emprunts, on était jeté en prison. Il y avait donc intérêt à trouver quelqu’un pour être dépanné si la récolte une année n’était pas bonne. Mais si les choses se gâtaient d’avantage, alors on risquait de faire de la prison pour chaque personne à qui on devait de l’argent. Avec ce système, nul besoin de dire que certains riches profitaient de la situation. C’était un moyen pour eux de devenir encore plus puissants. Enfin, les mécontents s’ajoutèrent aussi à tout ce monde. Les termes originaux (maar nephesh) signifient aussi ceux qui étaient dans l’amertume, parce qu’ils avaient été lésés et maltraités. Pas besoin d’être un génie pour voir que le pays souffrait sous la conduite abusive de Saül. Il avait surchargé le peuple de taxes et maltraité ses sujets. Il ne faut pas oublié qu’il était arrogant, buté et animé d’un mauvais esprit. Mais ca signifie aussi que David se retrouve avec une caverne pleine de gens mécontents et malheureux. Lui qui est à bout, imaginez cela ! Quelle est la chose dont vous avez envie quand ca ne va pas dans le cœur ? C’est d’être seul. Dans ces moments, nous avons déjà tellement besoin d’énergie pour mettre un pied devant l’autre. Mais ceci montre également la sagesse de Dieu.
Je parlai avec une amie d’enfance, il y a quelques semaines. Elle m’expliquait qu’elle avait perdu son mari dans un accident de moto à l’âge de 29 ans. Elle m’a confié que c’était la chose la plus difficile qu’elle ait jamais vécu, surtout que son père venait de décéder juste quelques mois auparavant. Mais savez-vous ce qui l’a empêchée de sombrer ? Ses deux jeunes enfants. Elle m’a dit que sans eux, elle n’aurait jamais trouvé la force de continuer. Mais ils avaient besoin d’elle et elle ne pouvait pas se permettre de perdre pied. Dieu connaissait cette vérité avec David. Et d’un coup, le mot passe et David se retrouve avec 400 personnes qui se tournent vers lui pour de l’aide. Il est obligé de faire quelque chose. David devient donc un genre de Robin des Bois. Il commence à entraîner toutes ces personnes. Il leur inculque de l’ordre, de la discipline, du savoir faire. Le désert de Judée avec ses montagnes, ses cavernes et ses vallées devient sa forêt de Sherwood. Cette foule devient peu à peu une puissante troupe de combattants. Ce sont eux qui un jour formeront les membres du gouvernement d’Israël. Ce sont eux qui entoureront David à partir de là. Qui aurait pu croire que la grotte obscure deviendrait le lieu où le futur roi des Juifs entraînerait ses hommes ? Dieu est surprenant quand il redirige nos vies ! Nous pensons que tout est fini, puis on découvre que Dieu nous a amené là où on est pour de bonnes raisons. Ca c’est si on s’en remet à lui, bien sûr. Mais nous avons vu la semaine dernière que c’est exactement ce que David fit. Il leva ses yeux vers Dieu dans son désespoir et lui demanda de l’aide (Ps. 142).
Continuons à présent à lire à partir du verset 5. Un certain temps s’écoule dans la grotte, puis Dieu envoie un prophète avec un message, lisons : « … » (v.5-15) Faisons une pause ici pour dire quelques mots. Vous vous souvenez que David avait trompé le prêtre Achimélec pour obtenir ses vivres et une épée, n’est-ce pas ? Que lui avait-il dit ? Que c’est Saül qui l’avait envoyé en mission secrète. Le prêtre répond donc que tout ce qu’il a fait était de bonne foi. Il ne pouvait pas savoir que David n’était plus à la tête des hommes du roi. Saül ne fut pas satisfait du tout de cette réponse. Voyons voir ce qu’il choisit de faire. Versets 16 à 23 : « … » Saül massacra donc la famille du prêtre et toute la ville sacerdotale, femmes et enfants y compris. Un seul homme échappa, Abiathar. Pouvez-vous vous imaginer ce que David dû ressentir, lorsqu’il apprit que par sa faute des dizaines de personnes venait de subir une mort atroce ?Avez-vous déjà commis une erreur où par votre faute quelqu’un d’innocent a subi de graves conséquences ? Si oui, comment cela vous a-t-il affecté lorsque vous l’avez appris ou réalisé ? C’est dur, n’est-ce pas ? Quand j’étais jeune, j’ai travaillé avec un homme qui a tué un enfant dans un accident de la route. Il était camionneur pour les ordures. Dans sa tournée à Verviers, il devait rentrer dans une ruelle assez étroite, puis arrivé au bout, il ne pouvait pas faire demi-tour. Il était obligé de ressortir en marche arrière. Cet homme qui était toujours extrêmement prudent a heurté un enfant sur un vélo et l’a écrasé. Il ne s’en est pas rendu compte, car le corps est resté calé sous le camion. Ce n’est que quelques centaines de mètres plus tard, que des gens l’ont arrêté pour lui signaler qu’il y avait un gamin déchiqueté sous le châssis. Cet homme, mes frères, a fait une dépression pendant des mois et des mois. Il ne s’en est remis qu’en partie. Il avait tué un innocent, mais par erreur. Ceci pour dire que David aussi a fait quelque chose qui a causé la mort, mais pas d’une seule personnes seulement, de dizaines d’innocents. Les conséquences de son mensonge étaient terribles. Mais il assuma sa faute. Et il se força à continuer. Lisons ensuite le chapitre 23. « … »
Arrêterons-nous ici pour aujourd’hui. Quelles leçons tirons-nous de tout ceci ?
I. Quand nous sommes découragés, nous risquons de faire du mal à des innocents
La première leçon cette après-midi complète ce que nous avons dit sur le découragement de David la semaine dernière. Vous rappelez-vous comment nous avions conclu que le découragement est dangereux, parce qu’il nous amène à faire des choses folles qui sont néfastes pour nous. Mais aussi vrai qu’il peut nous faire du mal personnellement, il nous fait faire des dégâts autour de nous et nous pouvons blesser des innocents. Il nous faut donc comprendre aujourd’hui que nous ne vivons pas seul dans ce monde. Nos choix n’impliquent pas que nous. Les choix de David n’impliquaient pas que lui. Ils causèrent du mal à tout un groupe de prêtres, même plus, à toute une ville. Je ne crois pas aujourd’hui que Dieu nous permet de jouer avec la vie d’autrui et de faire du mal autour de nous. Quand un parent découragé commet un acte stupide, quand un père se tourne par exemple vers une maîtresse parce qu’il est découragé que les choses n’aient plus avec sa femme, qui en pâtit souvent ? Les enfants innocents. Quand un homme se met à boire, parce qu’il déprime, à qui fait-il du mal ? Seulement à lui-même ? Non, à toute sa famille aussi. Nous ne vivons pas seuls ici bas et tous nos choix influencent la vie de quelqu’un. Faisons donc attention quand vient le découragement. Gérons correctement, afin d’éviter de blesser ceux autour de nous.
II. Lorsque vient la dépression, concentrons-nous sur le besoin des autres, pas seulement sur les nôtres.
Nous avons parlé la semaine dernière du fait que la grotte d’Adullam fut l’endroit où David finit par vaincre sa dépression. Il en ressortit un homme différent. Pourquoi ? En grande partie parce qu’il leva ses yeux vers Dieu et l’implora pour son aide. Dieu lui rendit la force et le courage. Nous avons aussi ajouté à cela que des proches l’aidèrent à vaincre son découragement. Mais il y a autre chose que je vois ici, un troisième point. David fit basculer son attention de ses propres besoins vers ceux d’autrui. Peu de temps après qu’il soit entré dans sa caverne, 400 hommes se joignirent à lui et David accepta de devenir à nouveau un serviteur. Il les prit sous son aile. Puis il rendit de plus en plus de services à ceux dans son entourage. Tout d’abord, il mit ses parents en sécurité dans le pays de Moab. Ça faisait un moment qu’il ne s’était pas fait du souci pour quelqu’un d’autre avant cela. Et puis lorsqu’il entendit que les Philistins menaçaient les habitants de Keïla, il accourut à leur aide. Et ainsi de suite. Grâce à tout cela, David redevint égal à lui-même. Il redevint un serviteur qui se souciait des autres et qui faisait tout pour aider. Son attention ne fut plus entièrement sur lui-même. Ainsi, apprenons que lorsque nous sommes découragés, une des meilleures choses que nous puissions faire, c’est de penser aux besoins des autres et de tout faire pour les assister.
Écoutez bien, il y a un principe dans la bible. Nous ne pouvons pas trouver le bonheur en essayant de juste nous rendre heureux égoïstement. De même, nous ne pouvons pas être encouragé, en essayant de juste nous encourager personnellement. Le monde autour de nous n’a pas compris cela. Quand les gens vont mal, que font-ils pour retrouver le moral ? Ils se concentrent juste sur eux-mêmes. Ils sortent dans un tel endroit ou font un tel voyage, ou ils achètent telle chose. Ça marche parfois pour une semaine ou deux. On retrouve le sourire pour quelque temps, mais ce n’est que temporaire. Pour vraiment remonter la pente, ce qu’il faut c’est Jésus. Et avec Jésus, viennent ses instructions, qui nous disent d’aller rendre les gens autour de nous heureux. Quand je fais ça, quand j’essaye d’encourager les autres, alors je suis encouragé en retour. Nous récoltons ce que nous semons.
III. Les hommes solides sont façonnés par les épreuves.
J’en arrive maintenant à ma dernière leçon. Avez-vous remarqué que lorsque David est redevenu un serviteur, Satan a essayé encore et encore de le faire retomber ? D’abord, il a fait en sorte que tous les habitants de Nob soient mis à mort par Saül et ses hommes. Il s’est assuré que les conséquences du péché de David soient aussi grandes que possible. Ainsi peut-être le futur roi serait rongé par la culpabilité et incapacité une fois de plus. Mais quand David avoua son erreur, chercha le pardon et assuma les conséquences de ses actes, Satan dût avoir recours à une autre tactique. Il attendit que David sauve les habitants de Keïla, puis il fit en sorte que David soit rejeté par eux. Quelle claque ! Il venait de risquer sa vie pour eux. David était en droit d’attendre que ces gens se rangent de son côté. Mais ce ne fut pas le cas. Puis les gens de Ziph lui tournèrent également le dos. Ils notifièrent Saül de la présence de David parmi eux et lui offrirent l’opportunité de venir le saisir. C’est comme si Satan essayait avec un gros marteau de briser l’esprit de David.
Mais pourquoi Dieu permettait-il cela ? Parce que les difficultés amènent leur part de bonnes choses. Ne comprenez-vous pas qu’en permettant cela Dieu façonnait un roi exceptionnel ? David allait devenir le plus grand monarque que le monde avait jamais vu. Ceci me rappelle les paroles de Jacques au chapitre 1 verset 2, quand il dit : « Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Et il faut que la patience accomplisse complètement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. » Nous avons quelques étudiants dans cette salle, qui passent de temps à autres des épreuves. Ils savent qu’il y a deux grosses raisons pour lesquelles le gouvernement leur demande de passer ces tests. Premièrement parce que l’État veut savoir dans quels domaines les élèves sont vraiment doués. Mais il y a plus important. C’est aussi parce que les instructeurs réalisent que les moments où les étudiants apprennent le plus leurs matières sont durant ces périodes. Ils savent que les jeunes travaillent d’arrache pied pour pouvoir passer, alors qu’autrement ils se contenteraient du minimum. Tous les instructeurs donnent des tests pour aider nos enfants à grandir. De la même manière, Dieu amène certaines épreuves pour nous tester et façonner. Et quand elles viennent, il est là et il observe. Il regarde pour savoir si nous sommes forts. Et Il espère que nous allons apprendre énormément dans ces moments.
Qu’apprit David lors de ces épreuves ? Premièrement qu’un roi ne peut être capricieux et borné. Ensuite que le découragement est dangereux. Il vit que dans le désespoir un homme peut faire des bêtises qui résultent en du mal pour des innocents. Il fallait que David sache que chaque choix d’un homme affecte d’autres personnes. Et Dieu ne nous permet pas de blesser ceux autour de nous. Enfin, David devait savoir que s’emmurer dans son désespoir, en se concentrant sur ses soucis uniquement ne pouvait pas aider quand rien ne va. Une des meilleures choses est de reporter son attention sur les besoins des autres et d’essayer de les servir et d’assumer ses erreurs.
Conclusion :
En conclusion, je vous demande à penser à toutes ces leçons aujourd’hui. Êtes-vous d’une façon ou d’une autre en train de vous apitoyer sur vous-même, à cause d’une série de malencontreux événements ? Si oui, levez vos yeux vers Dieu. Souvenez-vous, il vous a amené là non pour vous enterrez, mais pour vous offrir un nouveau départ dans une nouvelle direction. Placez votre confiance en lui, apprenez ce qu’il faut apprendre et concentrez-vous sur ceux qui ont besoin de vous.
Prions.