L’homme qui fit presque toute la volonté de Dieu


Introduction à la vie de David

Introduction :

Je voudrais commencer mon sermon aujourd’hui en vous parlant d’une responsabilité des plus difficiles de notre foi. Laquelle ? Celle que Paul mentionne en 1 Thessaloniciens 5.14, lorsqu’il ordonne : « Avertissez ceux qui vivent dans le désordre ! ». En 1 Timothée 4.2, il le dit ainsi : « Reprends, censure, exhorte ! » Une chose qui est particulièrement pénible, c’est lorsque nous devons aller trouver un frère ou une sœur pour lui dire que son comportement n’est pas juste et qu’il ou qu’elle a le devoir de se repentir. Souvent ces confrontations tournent au vinaigre et les relations se brisent. C’est parfois parce qu’il n’y a pas eu de douceur dans les paroles ou les attitudes ou parce que l’amour n’a pas été le fil conducteur. Mais souvent les choses ne se passent pas bien parce que la personne en face de nous n’a pas le cœur ouvert. Mais il faut malgré tout le faire. C’est ce que nous allons voir aujourd’hui dans l’histoire que nous abordons en 1 Samuel.

Nous avons lu la semaine dernière qu’en établissant Saül comme roi, Dieu avait choisi un jeune homme exceptionnel. Il était grand, il était fort, il était beau. Nul n’était son pareil en Israël. Son règne était prometteur. Mais malheureusement, Saül ne fit pas de son mieux pour marcher dans l’obéissance. Et Samuel fut appelé à le confronter. Quelles circonstances menèrent à cette confrontation ? Celles impliquant la guerre avec les Amalécites. À titre de rappel, les Amalécites était ce peuple qui avait attaqué Israël à son départ du Sinaï. Josué était sorti avec les Israélites pour se battre contre eux. Et aussi longtemps que Moïse avait les bras tendu vers le ciel, les Juifs dominaient les Amalécites. Quand il se fatiguait et que ses bras s’abaissaient, l’ennemi reprenait le dessus. Finalement les Juifs les avaient vaincu, mais Moïse avait déclaré ceci sur les Amalécites, à l’entrée des Juifs en terre promise, en Deut. 25.17-19 : « … » Ce peuple devait disparaître, car il ne craignait pas Dieu et parce qu’il avait des pratiques abominables. Dans son idolâtrie, il se livrait à une immoralité sans pareil. Il sacrifiait les bébés en offrande aux fausses divinités. Son comportement était une horreur aux yeux du Seigneur. Quand Saül affermit son pouvoir, Dieu ordonna donc à travers Samuel que ce peuple soit exterminé. En 1 Samuel 15.1-3 nous lisons : « … » Que devait donc faire Saül ? Il devait infliger le châtiment divin sur les Amalécites. En lisant les quelques versets qui suivent, nous pensons que Saül prend à cœur d’exécuter les ordres de Dieu. Il réunit le peuple, il part livrer bataille et selon le verset 7, il poursuit même les Amalécites depuis Havila jusqu’à Schur, qui se trouve près de l’Égypte. Mais en lisant le verset 8, nous voyons qu’il omet une première chose. Laquelle ? Il ne tue pas le roi ennemi. Or Dieu lui a bien dit : « Tue tous les Amalécites ! » Et puis au verset 9, il fait un deuxième écart. Lequel ? Lisons ensemble : « … » Il se garde un trésor de guerre. Dieu pourtant avait demandé que tout soit dévoué par interdit. Ces termes voulaient dire que rien ne pouvait être ramené. Tout devait être détruit, parce que considéré comme souillé. Dieu ne voulait pas qu’une seule chose rentre dans le pays qu’il avait donné aux Juifs. En désobéissant, Saül et le peuple commettent donc un grave péché. Nous lisons que le Seigneur le prend très mal. Au verset 10 et 11 (toujours en 1 Samuel 50), ceci est écrit : « … » J’aime la réaction du prophète, car elle montre la frustration qu’on peut ressentir quand on a investi beaucoup de temps et d’énergie pour aider quelqu’un à devenir meilleur et que cette personne n’écoute pas les leçons. Autre chose que je vois aussi à travers cette réaction, c’est que Samuel n’utilise pas cette chute pour montrer qu’en l’écartant du pouvoir les israélites avaient eu tort, qu’il était meilleur que Saül. Au contraire, il cria toute sa frustration à Dieu. Celle-ci était-elle liée aussi au fait de détester de devoir observer une fois de plus la fin d’une grande lignée ? Je vous rappelle qu’il avait déjà vu une autre grande famille tomber. Laquelle ? Celle d’Éli. Et qui avait dû porter à Éli la nouvelle de la condamnation ? Samuel. De même dans cette histoire, qui va devoir porter la mauvaise nouvelle au roi ? Samuel. Auriez-vous aimés être dans ses chaussures ? Il avait personnellement contribué à l’intronisation de Saül. C’est lui qui l’avait oint. Cette nuit là Samuel devait probablement repenser à la première fois où il avait rencontré le jeune homme, alors qu’il n’était qu’un adolescent, un fils de fermier cherchant ses ânesses. Il devait revoir les événements où Saül trop timidité se cachait parmi les bagages lorsque Dieu voulait le désigner comme roi. Il était impliqué depuis très longtemps dans la vie du régent. Et maintenant il devait lui dire que Dieu le rejetait.

Personne n’aime ce genre de situation. On se sent partagé, car d’un côté il y a tout l’amour, l’attachement qu’on ressent pour la personne qu’on a enseignée, pour qui on a prié, qu’on a essayé de lancer dans la bonne voie, et puis de l’autre il y a notre loyauté envers Dieu. Cette loyauté demande qu’on fasse ce qui est juste et qu’on parle pour Dieu fidèlement peu importe les circonstances et nos désirs personnels. Oui Samuel devait être déchiré à l’intérieur de son cœur. Et une grande frustration devait fermenter en lui. Néanmoins, il était fidèle à Dieu et le lendemain, il partit pour aller censurer le roi.

Je trouve ironique qu’au verset 12, nous trouvons que Saül, lui, avait l’esprit bien tranquille. Il s’était déjà érigé un monument pour que tous puissent l’honorer suite à sa grande victoire. Arrogant, n’est-ce pas ? Lui qui était au départ si timide. Lorsque Samuel le rattrapa, voici la conversation qui eut lieu entre le roi et lui, lisons les versets 13 à 30 : « … » À la fin de l’histoire, nous trouvons un mélange de compassion et de fermeté. Samuel honore la requête de Saül. Il le suit afin que le roi ne perde pas totalement la face. Peut-être est-ce aussi pour s’assurer que le régent des Amalécites, qui a tué de trop nombreux innocents, est bien mis à mort. Mais le verset 35, nous dit aussi que c’est la dernière fois que Samuel vit Saül. Il ne retourna plus le voir. Et jusqu’à sa mort, il pleura le rejet de ce roi qu’il avait établi et que Dieu regrettait d’avoir élevé.

Je termine cette histoire ici. Quelles leçons vois-je dans tout ceci ?

I. L’obéissance partielle à Dieu, ne suffit pas.

Trop souvent nous avons tendance à ne faire les choses qu’à moitié. Nous venons à l’église, mais dès que le culte est fini, nous rentrons à la maison et nous … Le plus souvent nous agissons ainsi pour trois raisons :
  1. Parce qu’on pense savoir mieux que Dieu ce qui va nous faire du bien.

    C’était le cas pour Saül, n’est-ce pas ? Dieu lui avait dit de tout détruire, mais il vit un meilleur moyen de disposer des choses qu’il avait conquises. Il pensait que ses plans étaient meilleurs. Combien de fois n’agissons-nous pas comme lui ? Dieu nous demande d’agir d’une certaine façon, mais nous avons un « meilleur plan ». Ce plan concerne parfois la manière dont nous adorons, les personnes que nous marierons, les endroits que nous fréquenterons et encore mille choses. Mais nos plans ne sont jamais aussi bons que ceux du Seigneur. Ils conduisent infailliblement à notre perte.

  2. Parce que nous avons amené nos anciens attachements dans le royaume de Dieu.

    Saül avant de devenir roi, était fils d’un fermier. Il avait appris la valeur qu’une bête pouvait avoir. Et maintenant, influencé par cet attachement, il ne pouvait se débarrasser d’un troupeau qui devait valoir beaucoup. Souvent quand nous manifestons une obéissance partielle, c’est parce que nous ne pouvons nous débarrasser de nos vieilles façons de voir le monde. Nous venons à Dieu avec tout un bagage que nous avons difficile de déposer à ses pieds. C’est vrai pour celui qui vient à Dieu après avoir vécu dans la violence toute sa jeunesse ou dans les drogues et l’alcoolisme. C’est vrai pour celui qui vient au Seigneur après avoir vécu une vie sexuelle très active. Il est difficile de laisser tomber toutes ces vieilles habitudes. Parfois on en a même pas envie. Quel dommage, car nous ne pouvons être plaisant à Dieu ainsi.

  3. Parce que nous voulons plaire un peu trop aux gens qui nous entourent et qui n’ont aucun désir de servir Dieu.

    En lisant l’histoire du roi Saül, nous voyons que souvent il fit ce qu’il fit pour plaire au peuple (ex. histoire avec Jonathan qui avait mangé le miel). Il était un peu trop soucieux de l’affection des gens autour de lui. Ainsi, il écouta probablement les réjouissances du peuple lors de la défaite des Amalécites et il leur offrit les trésors de l’ennemi. N’est-ce pas pour cela aussi que souvent nous n’obéissons pas totalement à Dieu. Le dimanche c’est facile, parce qu’il y a d’autres chrétiens qui nous tiennent dans la bonne voie. Mais quand on sort des portes du lieu de culte, on retrouve ses amis de classe, ou ses compagnons au travail, ou ses voisins et on oublie la volonté de Dieu. On rit avec eux de ce qu’on ne devrait pas, parce qu’on a peur de montrer qu’on est différent, de leur laisser penser qu’on est ennuyeux. Cette attitude ne peut nous apporter le bonheur. Si j’apprends une chose ici, c’est bien que l’obéissance partielle n’est pas satisfaisante aux yeux de Dieu. Il ne veut pas des parties de notre cœur, il nous veut tout entier. Nous ne pouvons donc nous en satisfaire dans notre vie et nous ne pouvons en être satisfait dans la vie des chrétiens qui nous entourent.

II. Nous devons confronter ceux dont l’obéissance est partielle.

Je parlais cette semaine avec quelqu’un qui me disait qu’il fallait accepter les choix de nos proches quand ils se détournent de Dieu, que ce qui compte est de rester en paix avec tous. Est-ce juste ? Le plus important est-il d’éviter les problèmes en glissant sous la carpette le péché d’un frère et d’une sœur ? Attention, je dis bien d’un frère et d’une sœur en Christ ? Je pense que non. Il faut aimer me disent certains peu importe le comportement. Oui, c’est vrai, mais comment l’amour véritable doit-il réagir? Consiste-t-il à ne rien dire ou à réprimander quand il faut réprimander et discipliner quand il faut discipliner ? L’amour véritable cherche à corriger, même quand ce n’est pas facile. Il met en jeu la relation avec l’autre, car le plus important c’est de passer l’éternité avec lui au ciel et non pas de connaître la paix ici bas sur terre. Il y a un moment pour se taire, mais aussi pour parler. Et quand Dieu dit qu’en certaines circonstances il faut discipliner, alors comme Samuel peu importe nos sentiments, notre loyauté, nos attachements, il faut prendre position. C’est ce que Paul disait aux Chrétiens de faire en 1 Corinthiens 5.1-13.

Aujourd’hui il y a des personnes qui sont sur le banc de la discipline dans nos églises. Est-ce que je respecte la volonté de Dieu les concernant ? Ai-je malgré tout, des relations avec eux, dans quelle mesure ? Si c’est juste pour parler du beau temps, alors comment pourront-ils savoir que Dieu les a rejeté à cause d’une faute grave dont ils doivent se repentir ? La confrontation n’est pas facile, ni l’excommunication, mais nous nous devons de la pratiquer si nous voulons être à l’image de ce grand homme qu’était Samuel.

III. L’obéissance partielle sera souvent couverte par des rationalisations, par des mensonges, par de mauvaises excuses. Et si le cœur n’est pas droit elle peut être accompagnée par des menaces et de la violence.

Ceci est parfaitement illustrer dans l’histoire que nous avons vue aujourd’hui. Quand Samuel vint confronter Saül, que lui dit le roi avant même de laisser parler Samuel ? Voir 1 Sam. 15.13 : « … ». Il lui dit qu’il avait obéi aux instructions du Seigneur. C’était faux. Et puis quand Samuel lui dit que ce n’était pas le cas, quelle fut la seconde excuse de Saül ? Verset 15 : « … » Il blâma en partie ses soldats et dissimula sa désobéissance en invoquant des raisons spirituelles pour avoir laisser la vie aux troupeaux. Même après avoir admis qu’il avait péché, Saül blâma le peuple pour ses choix. Regardez au verset 24. Il s’excusait en quelque sorte et rejetait la faute sur autrui. Quand Samuel continua de le presser et qu’il fut le dos au mur, il admit sa culpabilité une seconde fois. Mais même dans ce cas, il était plus soucieux de conserver l’honneur et le respect du peuple, que celui de Dieu. Il était comme ses gens qui ont peur de perdre leur position quand ils sont pris dans une faute grave, prêts à admettre une erreur, mais pas à subir les conséquences. Est-ce que dans ce cas on peut vraiment parler de repentance ?

Ce que je voudrais que vous voyiez aujourd’hui, c’est que lorsqu’on nous tombons dans la désobéissance, il est facile de se tromper par de faux raisonnements. Et lorsque nous sommes appelés à confronter les autres pour une obéissance partielle, alors là aussi nous devrons souvent faire face à des excuses mensongères. Attention de ne pas nous laisser tromper ou de ne pas nous tromper nous-mêmes. On ne peut jouer avec Dieu.

Conclusion :

En conclusion, trois leçons aujourd’hui. Dieu veut une obéissance totale. Essayons-nous de lui offrir cela ? Deuxièmement, Dieu nous appelle à confronter celui qui s’écarte de ses voies, peu importe le prix. Est-ce que j’aime assez Dieu que pour lui être fidèle et mettre en jeu une relation quand je suis appelé à le faire. Troisièmement et dernièrement, la désobéissance partielle est facile à camoufler par de faux raisonnements. Est-ce que je me suis laissé prendre dans ce piège où je tâche de rationaliser ce qui ne doit pas l’être ? Si oui, je peux tout perdre aujourd’hui. Que ces leçons soient gravées en nous et nous guident dans notre vie de tous les jours.