Introduction :
Nous continuons aujourd’hui notre série, retour aux rudiments de la foi, avec un sermon sur la nature singulière de la nouvelle alliance. Avez-vous déjà entendu quelqu’un dire : « Si tu veux être sauvé, il faut garder les dix commandements. » ? Moi oui. Mais malheureusement, cette déclaration bien intentionnée reflète une mauvaise compréhension de la bible. Et bien des personnes sincères, mais mal guidées en dehors de ces murs, ont cette idée.
J’espère vous montrer aujourd’hui que les 10 commandements constituaient la base d’une alliance ancienne, faite entre Dieu et un peuple unique, vivant durant l’ère Mosaïque. Voyez-vous, sous l’Ancien Testament, Israël avait une alliance distincte avec Dieu. Cette alliance était bien différente de celle dont la venue était annoncée par les prophètes. Elle ne ressemblait pas à celle que Christ allait amener et dont nous dépendons. J’espère donc faire 3 choses à travers ce sermon :
I. La différence entre l’ancienne et la nouvelle alliance
Si vous avez une bible, veuillez l’ouvrir en Jérémie 31.31. Dans ce livre, Jérémie qui vécut aux environs de 600 Av. J-C. prédit la venue d’une nouvelle alliance. Du verset 31 à 34, il dit ceci : « … »
Remarquez qu’en faisant cette prophétie, Jérémie identifia ceux qui un jour auraient leurs péchés pardonnés. Ce sont ceux qui feraient partie de la nouvelle alliance. Or nous savons que ceux qui sont pardonnés aujourd’hui, sont ceux qui répondent par foi, à l’appel du Christ et se soumettent à sa volonté.
Comprenez bien qu’il y a un monde de différence entre l’ancienne alliance que Dieu fit sous Moïse avec uniquement les Juifs et la nouvelle que Dieu a institué à la mort du Christ pour ceux de toutes les nations qui voudraient être unis à Lui.
Et pour que Dieu puisse en établir une nouvelle, Christ a dû abrogé et mettre de côté l’ancienne alliance, Pour montrer tout ceci, allez je vous prie, tout d’abord en Exode chapitre 19. Les enfants d’Israël viennent de sortir d’Égypte. Ils arrivent au Mont Sinaï et Dieu dit aux v. 4 et 5 : «… » Vous êtes d’accord qu’il parle bien à Israël uniquement ?
Puis au chapitre 20, versets 1 à 17, Dieu leur donne les dix commandements que nous appelons le décalogue (de 2 mots grecs : deca=dix, logos=paroles). Ils pourvoient la fondation morale pour tout le reste. Mais ce n’est pas tout, viennent ensuite les autres règles relatives à cette alliance, que nous trouvons aux chapitres 21, 22 et 23.
Lisez à présent le verset 1 du chapitre 24, si vous le voulez bien : « … » Ils s’empressèrent de le faire. Arrivés à un certain point, Dieu dit à Moïse de continuer seul (v. 2). Puis Dieu lui parla et lui donna les 10 commandements et les ordonnances et lui dit d’aller instruire le peuple. Selon le verset 3 du même chapitre, Moïse fit exactement ce que Dieu voulait. Il enseigna toutes les paroles et toutes les lois. Ça veut dire les dix commandements du chapitre 20 et les autres règles des chapitres 21, 22 et 23. Le peuple entier répondit : « Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit. »
Au verset 4, nous voyons que Moïse écrivit toutes les paroles de l’Éternel, puis qu’il se leva de bon matin pour bâtir un autel au pied de la montagne, il dressa douze pierres pour représenter les 12 tribus. Puis il envoya des jeunes hommes d’Israël pour offrir des sacrifices. Nous lisons ensuite aux versets 6 et 7 : « … ».
En quoi consistait ce livre qu’il leur lu ? D’où venait-il ? C’était l’ensemble des lois qu’il venait d’écrire, les dix commandements et les ordonnances des chapitres précédents. Les Juifs promirent une fois de plus d’obéir à tout son contenu. Puis au verset 8, nous lisons : « … » Remarquez que Moïse fut prudent de nous laisser savoir que c’est avec le sang des animaux sacrifiés en ce jour qu’il scella cette alliance entre Dieu et les Juifs.
En lisant Hébreux 9, nous voyons aux versets 18, 19 et 20 que l’auteur établit un lien entre la loi et l’Ancienne Alliance. Les deux sont liés. Elles font partie du même sac. Ce qui arrive à l’une arrive à l’autre. Les versets 1 et 4 le prouvent aussi (les ordonnances font partie de l’alliance selon le verset 1 et les tables de pierre que Dieu a écrites en Exode 24, 12 sont les tables de l’alliance). Les tables de la loi, contenant les dix commandements et les ordonnances d’Exode 20 à 23 sont la base de l’alliance.
Ainsi donc la loi de Moïse n’est pas l’alliance pour les païens sous laquelle nous sommes aujourd’hui. Nous n’avons aucune obligation envers ces commandements pour être sauvés. Cette alliance décrite en Hébreux 9 a été éliminée.
II. Pourquoi les chrétiens ne gardent pas les 10 commandements ou les ordonnances mosaïques.
Regardez en Romains 7. Au verset 4, Paul dit aux frères juifs qu’ils ont été, par le corps du Christ, mis à mort en ce qui concerne la loi. La bible en français courant dit : « Vous êtes morts à l’égard de la loi, en étant uni au corps du Christ ».
De nos jours, il y a un groupe de croyants bien intentionnés qui disent ceci : « Oui, nous sommes morts à la loi, mais pas aux dix commandements » Ces gens sont les Adventistes. Ils veulent que les Chrétiens continuent à observer le Sabbat. Ils pensent que nous sommes toujours tenu d’observer les dix commandements, si nous voulons être sauvés. Mais que dit Paul dans Romains 7.4 ? Que les juifs sont morts en ce qui concerne la loi. Et la loi n’est pas, comme ils le disent, en deux parties séparées. Pour les Adventistes, il y a la loi de Dieu, qui est faite des 10 commandements, et la loi de Moïse, qui est constituée par toutes les ordonnances. Ils pensent donc que Paul enseigne que nous sommes morts à la loi de Moïse, c’est à dire aux ordonnances, mais pas à la loi de Dieu, c’est à dire aux dix commandements.
En enseignant cela, ils font une distinction que Moïse et Paul n’ont pas faite. Paul n’a pas dit : « nous sommes morts aux ordonnances, mais pas aux dix commandements ». Ça va même à l’encontre du contexte, regardez un peu plus bas. Il continue et dit : « La loi est-elle donc péché ? » De quelle loi parle-t-il ? De cette loi envers laquelle ils ont été mis à mort. Il répond ensuite, lisons ensuite le verset 7 : « … ».
Remarquez que cette loi à laquelle ils ont été mis à mort comprend le dixième commandement : « Tu ne convoiteras pas ! »
En lisant ceci, je peux dire que si nous sommes morts au dixième commandement, nous sommes aussi morts aux 9 autres, n’est-ce pas ? La définition de la loi est donc les dix commandements et les ordonnances. Et cette loi ne nous régit plus aujourd’hui.
Allons à présent en 2 Cor 3. L’apôtre Paul montre le contraste étonnant entre les deux alliances. Il dit : « l’ancienne alliance est le ministère de la mort » en parlant de la loi de Moïse. Cette loi demandait en effet la perfection, et à la première infraction, lorsqu’un seul péché était commis, elle condamnait la personne et lui amenait la mort. N’êtes-vous pas heureux de ne pas vivre sous cette loi ?
Mais gloire à Dieu, ce ministère de la condamnation était passager et selon Paul, le Seigneur a mis de côté cette loi. Nous lisons donc aux versets 12 à 14 : « … ». Paul est clair, n’est-ce pas ? Il nous apprend que l’ancienne alliance disparaît en Christ, pas seulement en partie, mais dans sa totalité. La loi a été clouée sur la croix. Cela veut-il dire que nous ne devons plus honorer nos parents, que nous pouvons commettre l’adultère et voler ? En Romains 4.15, n’est-il pas dit : « Sans loi, il n’y a pas de transgression » ? Nous ne pouvons pas voir les choses ainsi, car Paul dit en 1 Corinthiens 9.20-21 que si nous ne sommes pas sous la loi des Juifs, nous sommes sous la loi morale de Christ. Galates 3.24-25 dit : « La loi », c’est à dire l’ancienne alliance, ce qui arrive à la loi arrive à l’Ancienne Alliance et l’Ancienne Alliance, c’était les dix commandements et les ordonnances. Paul ajoute : « … »
Qu’est-ce qu’un pédagogue ? C’est un tuteur sous lequel on plaçait un enfant pour le façonner jusqu’à ce qu’il devienne un adulte et se prenne en main lui-même. La loi était donc comme un tuteur, pour enseigner aux Juifs qu’ils étaient pécheurs et perdus, que la seule façon de s’en sortir était une vie dans la foi en Christ. Et lorsque Christ est venu, ils ont été affranchis de cet ancien pédagogue. Ce tuteur a été démis, éliminé, il est devenu une chose du passé. La loi sous laquelle nous sommes aujourd’hui est différente. Elle reprend la moralité de hier, mais elle n’est pas de la même nature. Comme Jérémie l’a prophétisé, nous avons reçu une alliance nouvelle sous laquelle nos péchés peuvent être pardonnés.
III. Quand et comment la Nouvelle Alliance a-t-elle remplacé l’Ancienne ?
Quand cette ancienne alliance a-t-elle été mise de côté exactement ? Paul répond à cela en Éphésiens 2, 11-18 « … » Christ est devenu notre paix. Il nous a apporté la paix. Paul ne veut pas dire par là que nous avons à présent la paix avec tous les gens qui nous entourent, mais avec Dieu. Grâce à Jésus, nous avons été réconcilié avec Dieu. Nous ne sommes plus les ennemis du Père. Mais pour cela, il a fallu la croix, pour renverser ce mur qui nous séparait de Dieu. Colossiens chapitre 2 présente la même idée. Nous lisons au verset 14 : « … » En écrivant ceci, Paul fait référence à quelque chose que les anciens connaissaient bien. Quand il parle de l’acte qui nous condamnait, il utilise le mot grec qui voulait dire, le document officiel nous liant.
Voyez-vous quand les romains faisaient un achat important, ils avaient parfois besoin d’emprunter de l’argent. Il allait donc voir un prêteur, qui rédigeait un document en papyrus ou en vélin (c’est à dire en peau d’animal finement tannée), mentionnant le montant qui était dû, la raison et une description précise de l’emprunteur. Au fur et à mesure que la dette était remboursée, le montant était déduit. Puis à la fin, lorsque finalement le dernier montant était reversé, le document était remis avec par dessus la lettre grecque x. Mais vu que l’encre d’alors n’était pas mordante comme de nos jours et que le vélin était précieux, nombreux étaient ceux qui le frottaient et le remettait à neuf, pour pouvoir réécrire dessus. Littéralement, quand Paul parle d’un acte qui nous condamnait, il parle donc ici d’une liste que Dieu tenait contre nous, avec chaque faute pour lesquelles nous devions payer. Mais Christ a pris cette liste et il a fait beaucoup plus que de marquer un x sur les condamnations, écrites avec l’encre de la loi de Moïse qui nous condamnait. Il a effacé l’encre qui mentionnait nos fautes, c’est à dire la loi qui nous tenait prisonnier et nous amenait la mort. En allant au calvaire, il a versé son sang pour enlever tout ce qui pouvait nous condamner.
En conséquence, quel était le conseil de Paul en Colossiens 2.16 ? « Que personne donc … » Personne n’a le droit de nous juger si nous mangeons du bacon avec nos œufs ou si nous travaillons le samedi qui était le jour du sabbat pour l’ancienne alliance. N’êtes-vous pas heureux d’être libre à ces sujets là ?
Et puis si nous revenons en Hébreux, mais au 7ième chapitre cette fois, verset 11 nous lisons que quelque chose d’important a dû se passer pour que nous puissions avoir nos péchés pardonnés. Il a fallut un changement dans la prêtrise faisant la médiation pour nous. Lisons : « … » L’auteur nous dit donc ici que les Juifs ne pouvaient obtenir la perfection vis à vis du péché, c’est à dire la justice telle que Dieu la voulait, avec les prêtres de la tribu de Lévi. Personne ne pouvait être rendu juste par leur ministère d’intercession.
Remarquez que la loi avait pour fondation leur sacerdoce. Ils étaient à la base de cette alliance entre Dieu et les Juifs. Mais leurs efforts ne pouvaient amener le vrai pardon. Il fallait donc un autre type de prêtre selon l’ordre de Melchisédek, un prêtre plus puissant. Bien sûr dans le chapitre 6, l’auteur du livre vient juste de nous dire que Jésus est ce prêtre à l’image de Melchisédek.
Mais pour que Jésus puisse exercer cette fonction, il a fallu un changement important. Lequel ? Lisons le au verset 12 : « … » La Loi devait disparaître. Les versets 13 et 14 en donnent la raison : « … »
Comment trouver une plus grande raison pour le fait que la loi de Moïse devait disparaître ? C’était elle et les Lévites et la mort, ou Christ et la vie. Il y a donc eu un changement de loi dit Paul. On ne peut être plus clair !
Lorsque Jérémie prophétisa au ch. 31.31 à 34 que Dieu devait faire une nouvelle alliance, il faisait référence à ce qui se passerait lorsque Christ clouerait la loi de Moïse sur la croix, avec l’ancienne alliance, et la remplacerait avec une dont il serait l’auteur, le souverain sacrificateur et qui nous amènerait enfin le pardon. Il évoquait ce contraste énorme entre l’ancienne loi qui condamnait et la nouvelle qui nous offrirait la vie.
Quand Jésus mourut, il nous offrit donc une nouvelle alliance. Nous en parlerons d’avantage dans notre prochaine leçon. Mais je désire terminer avec cette pensée. Parfois certaines personnes disent que lorsque Christ est mort sur la croix, il n’a pas vraiment enterré la loi. Ils pensent que Christ a fait ce qu’il fallait pour qu’elle puisse être enterrée, mais qu’elle n’a été abrogée que lors de la destruction de Jérusalem en l’an 70. Pour soutenir ce point de vue, il avance le passage en Hébreux 8.13, où nous trouvons : « En disant une alliance nouvelle, il a déclaré la première ancienne. Or ce qui est ancien, ce qui a vieilli, est près de disparaître. » Ils disent : « vous voyez, le christianisme avait déjà démarré lorsque ceci fut écrit et l’auteur disait que l’ancienne alliance allait bientôt seulement disparaître ».
Le seul problème avec cette interprétation de ce passage, c’est qu’il s’agit ici d’une citation du passage en Jérémie. C’est en 600 avant Jésus Christ que cette déclaration fut faite. Donc quand la première alliance fut elle assimilée à quelque chose qui vieillissait et devait disparaître ? En 600 av. J-C, aux jours de Jérémie et non de l’auteur de la lettre aux Hébreux. La logique de l’auteur de la lettre aux Hébreux, c’est que la transition qui avait eu lieu avait été prévue.
Conclusion :
À la croix, Paul confirme donc que la loi de Moïse fut abrogée, que les juifs furent mis à mort à cette loi. L’auteur aux Hébreux dit que sans cela, nous ne pourrions reconnaître Christ comme notre grand prête. Qu’en pensez-vous ? Faut-il encore garder la loi de Moïse ? Gloire à Dieu que nous sommes aujourd’hui sous le ministère de la vie !