Balaam,
L’homme qui voulait conserver le meilleur de deux mondes

Série sur Nombres (ch. 22 à 24)

Introduction :

La bible est pleine d’histoires nous apprenant ce qu’il faut faire et ne pas faire. De nombreux personnages sont bien connus et servent d’exemples positifs. Il y a par exemple Noé, Abraham, Moïse, Daniel ou Paul. D’autres inspirent le mépris. Je pense par exemple à Caïn, Jézabel, Achab, Hérode ou Judas.

Mais connaissez-vous Balaam ? Et si oui dans quel groupe le classeriez-vous Balaam ?

Pour certain, Balaam est un nom obscur. J’ai demandé hier à Marilèna si elle savait qui il était et elle m’a dit non. C’était un test qui me permet de dire que beaucoup ici n’auront pas entendu parler de lui.

Pourtant dans la bible, il est mentionné régulièrement. Rien que dans les chapitres 22 à 24 du livre des Nombres, que nous allons étudier aujourd’hui, le nom de Balaam apparaît 50 fois. Mais il est également cité en 2 Pierre 2.15, en Jude 11 et en Apocalypse 2.14. Son histoire vaut la peine d’être étudiée, non seulement parce qu’un âne lui parla, mais parce qu’elle nous révèle ce qui arrive à celui qui aime un peu trop l’argent et les honneurs. Balaam essaya de vivre dans deux mondes à la fois, dans celui des hommes et celui de Dieu, parce que chaque monde lui apportait quelque chose de différent. Mais au final, il finit par perdre tout. Je ne vous en dis pas plus pour le moment, mais je vous invite à prendre vos bibles et à lire son histoire avec moi. Couvrons d’abord Nombres 22, versets 1 à 14 « … »

I. L’histoire de Balaam

A. Son origine :

Le chapitre 22 ouvre donc en nous parlant de Balak, roi des Moabites. Vous souvenez-vous qui était les Moabites ? Selon Genèse 19.37, les deux filles de Lot qui avaient survécu à la destruction de Sodome et Gomorrhe, avait saoulé leur père, puis couché avec lui. L’ainée était tombée en ceinte et avait enfanté Moab, la cadette avait aussi conçu un enfant et l’avait nommé Ammon. C’est de ces deux enfants que descendaient les Moabites et les Ammonites. Cette information nous aide à comprendre pourquoi Balaam connaissait Jéhovah. C’était un descendant de Lot. Le nom du roi qui régnait sur son pays était Balak. Ce nom ressemble à celui de Balaam, mais nous ne devons pas les confondre. Voici une petite information qui vous aidera peut-être à ne pas le faire. Le nom du père de Balak était Tsippor. Ce nom indique que les Moabites avaient pour roi un homme originaire de Madian. Il est fort probable que peu de temps avant, Balak ou son père s’était emparé du pouvoir dans la région par force ou par mariage. C’est donc un Midianite qui dominait sur les Moabites. Ce point explique pourquoi au verset 4, il s’est tourné vers les anciens de Madian pour obtenir de l’aide contre les juifs. Il réalisait que les Israélites étaient beaucoup plus nombreux que ses soldats moabites. Une alliance pouvait donc changer cela, mais il voulait une certitude de plus. Il pensait que pour vraiment obtenir victoire, il avait besoin de quoi ? De la bénédictions des dieux. Il fit donc appel à un homme qui était un devin puissant et renommé, à Balaam.

Il faut comprendre plusieurs choses concernant Balaam. Le texte prête à confusion et donc certains détails peuvent vous aider à mieux comprendre si vous ne les rater pas. Parfois il est appelé un prophète (2 Pierre 2.16, parce que Dieu parla à travers lui), parfois un devin (v.7), parfois un enchanteur (de façon indirecte avec le verset 23 du chapitre 23 et 24.1). Balaam n’était donc pas un serviteur de Dieu dans le sens habituel du terme. Il semblerait qu’il utilisait des moyens douteux pour voir le futur et qu’il jetait des sorts pour de l’argent. Les magiciens de Pharaon étaient appelés des enchanteurs (Exode 7.11). Ils utilisaient des méthodes occultes pour parvenir à leur fin. Dieu détestait aussi ce qui avait avoir avec la divination (l’art de prédire le futur en parlant aux morts ou en observant les signes dans le ciel, dans les entrailles… – voir Deut 18.10). Toutes ces choses, Balaam les pratiquait.

(Il venait d’ailleurs d’une ville bien connue pour être un haut lieu des arts magiques. Petor était une ville abritant de nombreux enchanteurs professionnels. À l’époque, ceux qui désiraient étudier cet art venaient vivre là.)

Comprenez aussi la mentalité païenne de ceux qui pratiquaient ces arts et de leurs contemporains. Ils pensaient que la magie avait un pouvoir absolu et irrésistible sur les dieux. Selon eux, si un enchanteur connaissait et utilisait les bonnes incantations, il pouvait contrôler certains dieux. C’était fondamentalement différent de la conception du prophète dans le Judaïsme. Pour les juifs, la puissance résidait en Dieu et non en l’homme. C’est Dieu qui contrôlait son serviteur pour accomplir sa volonté et pas l’opposé. Sachant ceci, lisons maintenant la suite. Versets 15 à 35 : « … »

B. Son avidité :

Passage intéressant, n’est-ce pas ? Je parie que vous ne saviez pas que les ânes pouvaient parler.

Est-ce que c’est vraiment l’esprit de l’âne qui pensait toutes ces choses, ou est-ce que le Saint Esprit qui a mis des pensées dans sa bouche, je ne sais pas. Toujours est-il que l’âne voyait beaucoup plus de choses que Balaam. Lui qui se vantait d’être un voyant, il n’avait qu’une vision bien limitée du monde spirituel. Un âne en savait plus que lui.

Pourquoi l’ange de l’Éternel voulu-t-il tuer Balaam ? Dieu ne lui avait-il pas dit qu’il pouvait y aller, au verset 20 ? Si, mais remarquez que Balaam avait déjà demandé l’avis de Dieu sur la question au verset 10 et Dieu lui avait dit non au verset 12. Pourquoi Balaam avait-il dit aux émissaires d’attendre la nuit pour voir ce que Dieu dirait ? Quand Dieu dit oui, c’est oui et quand il dit non, c’est non. Balaam le savait et à première vue, il disait respecter cela (verset 17). Mais ce qu’on dit n’est pas toujours ce qu’on pense vraiment. Balaam pensait pouvoir acquérir une maison pleine d’argent et d’or en faisant changer d’avis le Seigneur. La qualité des émissaires qui étaient venus à lui, lui faisait tourner la tête. 2 Pierre 2.15-16 nous donne des éléments supplémentaires pour comprendre cette partie. Nous y lisons : « … » Selon le Saint-Esprit, Balaam aimait tellement l’argent, qu’il fermait les yeux sur comment le gagner et qu’il en devenait dément (fou !). Il ne pensait plus qu’à y plonger ses mains et les relever avec des pièces tombant de tous les coins. Le matin, il s’empressa donc de partir avec l’intention de faire ce que Dieu lui avait interdit (de maudire le peuple) et Dieu voyant cela, en fut tellement fâché qu’il décida de lui ôter la vie.

Nous n’avons pas le temps de lire tout le reste, mais trois fois Balaam va faire des offrandes à Dieu pour essayer de voir s’il peut obtenir une parole favorable pour le roi Moabite. Trois fois Dieu lui dira non. Je lis juste un extrait au chapitre 23.1 à 11 « … »

C. Sa solution.

Balaam essaya de maudire Israël. Mais à la place, que se passa-t-il ? Dieu fit sortir une bénédiction de sa bouche à chaque fois. Ça me rappelle la promesse que Dieu avait faite, lorsqu’il avait conclu une alliance avec Abraham : ‘’Je bénirai ceux qui te béniront, Je maudirai celui qui te maudira‘’ (Ge 12.3)

Le roi en était tout retourné. Balaam semblait neutre dans l’histoire, il disait qu’il ne pouvait rien faire d’autre, qu’il respectait Dieu. Mais au final, il fit quelque chose qui manifesta sa vraie disposition. Regardez en Apocalypse 2.14. Nous y lisons : « … » Quelle pierre d’achoppement utilisa-t-il ? Nombres 25. 1 à 3 dit ceci : « … »

L’avidité de Balaam pour les gains financiers fut telle qu’il fit chuter les israélites avec des femmes dévergondées. À cause de ce péché, les Juifs perdirent les faveurs de Dieu. Dans sa colère, le Seigneur fit mourir un grand nombre d’Israélites.

D. La fin de Balaam :

Qu’advint-il de Balaam ?

Dieu le punit sévèrement aussi pour sa faute. Nombres 31.7-8 nous révèle sa fin tragique. Quand Israël livra bataille à Madian, Balaam se retrouva du mauvais côté et il fut tué comme un ennemi. Il avait essayé d’obtenir les faveurs divines, une relation avec Dieu, en même temps que de l’or. Et il avait finit par perdre les deux.

II. Les leçons :

Il y a trois leçons que nous pouvons apprendre en regardant à la vie de Balaam.

  1. Premièrement, nos motifs pour servir Dieu doivent être sincères. Est-ce le cas aujourd’hui ? Pour quelle raison est-ce que je sers Dieu ? Il faut se le demander, car Satan lui ne manque pas de soulever la question. Vous rappelez-vous l’histoire de Job. Que déclara-t-il au Seigneur ? Que Job le servait uniquement parce qu’il en retirait des récompenses. Il mit Dieu au défit de lui prouver que ce n’était pas le cas. Job révéla la sincérité de son cœur, mais qu’en est-il pour nous ? De nos jours, une doctrine erronée circule dans les milieux religieux. Certains prêchent ce qu’on appelle l’évangile du succès. Ils enseignent que ceux qui ont peu, mais qui permettent à Jésus d’entrer dans leur vie, trouveront le succès matériel. Ils disent que Dieu va leur accorder l’argent, le succès, l’honneur, le respect. Celui qui est un athlète va pouvoir devenir un champion, celui qui est en bas de l’échelle sociale va gravir les échelons et devenir un directeur, etc. Bien que Dieu améliore nos vies, il ne fait aucune promesse concernant le fait de nous enrichir ou de nous faire devenir des stars. Une telle doctrine est séculaire et trompeuse. Dieu n’a jamais promis aux Chrétiens la réussite financière et sociale, juste parce qu’ils sont Chrétiens. Ce qu’il promet c’est l’épanouissement et le bonheur, mais il parle du fait que nous devrons porter notre croix si nous le suivons. Il dit que beaucoup se détourneront de nous, car ils n’accepteront pas notre façon de penser. Dieu ne veut pas d’enfants qui sont prêts à se vendre au plus offrant, pour réussir. Ça c’est la voie du monde. Ça me rappelle un petit poème à ce sujet. Il s’appelle Ode à un prédicateur à vendre au plus offrant. Il dit :

    Prêche un sermon, prédicateur, Mais qu’il soit court et doux. Nos estomacs vibrent à midi, Parce qu’ils ont faim et désirent manger.
    Prêche un sermon, prédicateur, Mais qu’il ne soit pas trop spécifique.
    Si tu parles de façon générale, Nous penserons que tu es formidable.
    Prêche un sermon, prédicateur, Un comme nous aimons les entendre.
    Nous te féliciterons en te serrant la main, celle qui manque de fermeté,
    Si tu continues à nous chatouiller les oreilles.

    On ne peut vivre avec un pied dans le monde et un pied dans le Royaume. Il faut être prêt à faire les bons choix et à perdre le monde si nous voulons être chrétien. Rien de moins ne suffira à Dieu. Et si nous essayons, nous terminerons comme Balaam.

  2. Attention, le péché nous rend aveugle aux dangers de certains choix. Jude 11 dit : « ils se sont jetés dans l’égarement… ». Nous sommes parfois si déterminés d’obtenir ou de faire ce que nous voulons, que personne ne peut rien dire ou faire, pour nous aider à changer d’avis. Récemment, j’ai lu dans un journal l’histoire d’une femme qui a vendu son bébé pour 5000 dollars de cocaïne. Cette femme avait permit à la drogue de l’aveugler quant aux conséquences de ses actions insensées. Paul a dit en 1 Thessaloniciens 5.21-22: « Examinez toutes choses, retenez ce qui est bon ; abstenez-vous du mal sous toutes ses formes »
  3. Troisièmement, à travers cette histoire, nous apprenons une leçon encourageante sur la relation que Dieu entretient avec Son peuple (23.8-9). Bien que Dieu intervenait individuellement avec certaines personnes en Israël, il prenait aussi soin de toute la nation, qu’il considérait comme sainte et sanctifiée à Ses yeux. Ainsi Balaam ne put maudire toute la nation, mais il fut forcé de les bénir.

Conclusion :

Le texte, que nous venons de voir, parlait de deux groupes et d’un individu. Un groupe était pour Dieu et l’autre contre Lui. Balaam se retrouva dans le mauvais groupe. Ce fut une erreur tragique qui lui coûta sa vie et son âme. La Bible dit que Dieu sauvera un jour l’église (Ep 5.25-27). Au jugement, selon Matthieu 25, deux groupes seront formés : celui des sauvés et celui des perdus. Un ira à la droite de Dieu et l’autre à sa gauche. Un sera accueilli et l’autre sera chassé loin de la présence. Ceux qui auront quitté la grâce protectrice de Dieu, pour vivre dans le monde seront perdus (Hébreux 10.25 et 29-33).

Dieu considère qu’une âme est précieuse (Mt 16.26). Mais que vaut la vôtre à vos yeux ? Dieu dit qu’elle vaut plus que tout l’or que quelqu’un pourrait vous promettre. Alors, où vous tenez-vous aujourd’hui ? Christ se trouve au côté de Son église (Ap 1.12-13). En vous tenant à ses côtés, vous savez que vous êtes au bon endroit.