Introduction:
Aujourd’hui, je voudrais vous demander de réfléchir à toutes les erreurs que César a commises, à toutes les erreurs d’Alexandre Le Grand, de Napoléon, de George Washington ou de Churchill ? Pourriez-vous me les citer ? J’imagine que non. Il y a une raison, outre le fait que nous connaissons peu ces grands hommes. C’est que leurs erreurs ne sont pas vraiment discutées dans les livres d’histoire. On nous rapporte leur vie, mais leurs fautes et leurs indiscrétions ne nous sont généralement pas exposées, et pour les trouver souvent il nous faut faire des recherches minutieuses.
Avez-vous remarqué que Dieu ne raconte pas la vie de ces serviteurs ainsi ? Pourriez-vous me citer les erreurs de Jacob, de David, de Salomon, de Pierre, de Jean ? Dans les Écritures, le Seigneur est toujours prêt à nous montrer que même les meilleurs de ses dirigeants commettent des péchés. Pourquoi ? Peut-être parce qu’il veut nous encourager, en nous montrant que même ses grands serviteurs n’étaient pas des saints, des super hommes toujours supérieurs à nous. Nous pouvons imiter leur fidélité et être proche de Dieu comme ils l’étaient. Paul a d’ailleurs proclamé en 1 Corinthiens 11.1 : ‘’Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ‘’. Mais n’a-t-il pas dit aussi en 1 Timothée 1.15, qu’il avait été le pire des pécheurs ?
Aujourd’hui, je veux retourner au récit de l’errance d’Israël dans le désert et vous montrer que Moïse et Aaron firent aussi des erreurs. Vous savez que jusque là, quand les Israélites avaient fait le mal et avait été punis, Dieu avait exonérait Moïse et Aaron, parce qu’ils marchaient dans la justice. Mais dans l’incident rapporté en Nombres 20.1-13, Moïse et Aaron agirent mal devant Dieu. Ils durent en payer le prix, comme ce fut le cas pour Israël avant eux. Nous verrons qu’ils ne perdirent pas leur salut, mais ils ne purent entrer en terre promise et l’Éternel leur ôta la conduite du peuple. Lisons ensemble, Nombres 20.1-13 « … »
Aujourd’hui, nous allons faire deux choses avec cette histoire. Premièrement voir les circonstances de leur chute et deuxièmement réfléchir aux leçons que nous pouvons en retirer.
I. Les circonstances de la chute de Moïse et Aaron.
Alors que nous lisons ceci, il faut savoir que les 40 ans d’errance, auxquelles les Israélites avaient été condamnés, sont presque écoulés. La plupart des Juifs, qui s’étaient plaints et montrés incrédules lors du rapport de Caleb et Josué, étaient morts. Aaron et Moïse avaient tous deux plus de 100 ans. C’est donc avec une nouvelle génération d’Israélites que Moïse et Aaron font affaire dans cette histoire. Remarquez-vous que cette nouvelle génération n’a pas vraiment une meilleure attitude que la précédente. Comme leurs pères, que font-ils quand l’eau vient à manquer ? Ils se plaignent amèrement. Ce n’est pas seulement qu’ils expriment leur détresse, mais ils sont ingrats et manquent de foi et de patience. Remarquez quand ils vont trouver Moïse, ce n’est pas pour lui demander d’organiser une journée de prière et de jeûne national pour trouver les faveurs de Dieu. Ils viennent blâmer le conducteur pour les choix de Dieu et ils oublient ce que leurs pères ont fait pour les mener là.
Que firent Moïse et Aaron ? Verset 6, ils amenèrent le problème aux pieds du Seigneur. Ils se prosternèrent devant Dieu et lui demandèrent son aide. Il y a là quelque chose à apprendre, n’est-ce pas ? Et, comme il le faisait toujours, Dieu exposa patiemment à Moïse et Aaron ce qu’ils devaient faire pour obtenir de l’eau. Quel était le plan ?
On dit souvent que le péché de Moïse fut de frapper la pierre plutôt que de lui parler. C’est vrai que ce fut un cas de désobéissance. Il ne prêta pas correctement attention à la Parole de Dieu. C’est assez surprenant car ces deux conducteurs étaient normalement très attentifs aux ordres de l’Éternel. Ils respectaient d’ailleurs habituellement les plus petits détails. Pensez-y, la construction du tabernacle avait été un travail minutieux. Moïse avait dû tout faire précisément comme Dieu le voulait (Héb. 8.5). La prêtrise demandait aussi une grande exactitude et de la précision. Aaron avait appris à ne pas dévier, en voyant ce qui était arrivé à ses deux fils Nadab et Abihu, qui n’avaient pas fait attention lors de leurs offrandes (Lv 10.1-2).
Mais le texte révèle que Moïse et Aaron commirent plusieurs fautes ce jour-là, plus profondes que le fait de frapper le rocher plutôt que de lui parler. Il ne faut pas manquer de voir les sentiments derrière les actions de Moïse. Qu’est-ce qui le mena à faire cela ? Son impatience et sa tendance à se livrer à des excès de colère. Moïse était un homme colérique dans sa jeunesse. Il perdait souvent son sang froid, au mauvais moment.
Qu’est-ce qui l’avait mené à fuir l’Égypte à l’âge de 40 ans ? Un meurtre commis dans un excès de colère. Comment avait-il géré l’événement du veau d’or ? En brisant les tablettes. Et à l’âge de 120 ans, Moïse avait encore des difficultés à se contrôler. Il perdit patience avec le peuple et dans sa colère, il dit et fit les mauvaises choses.
Il se présenta avec son frère comme ceux qui offraient l’eau à Israël. Relisez le verset 10 : « … » . Vous semble-t-il donner la gloire à Dieu pour ce qui allait se produire ? Non. Ils omirent de mentionner que c’est l’Éternel qui agissait pour soulager la soif d’Israël.
Aaron aurait dû le stopper et le corriger sur le champ. Il aurait dû rediriger les propos de Moïse. Mais il ne le fit pas et en cette absence, il pécha par omission, en acceptant d’être associé aux propos arrogants de Moïse. Ce qui explique la réponse du Seigneur au verset 12(ch. 20). « … »
Ce qui venait de se produire était un peu comme lorsque quelqu’un vous vole une présentation ou un concept au travail ou à l’école, et puis en retire tout le profit sans parler de vous. Si ça vous est déjà arrivé, vous pouvez comprendre la position de Dieu. Et pourtant, le Seigneur fut fidèle à ses engagements. Malgré le comportement de Moïse et d’Aaron, il fit jaillir de l’eau.
Mais il punit Moïse et Aaron. Ils ne purent entrer en terre promise. Il leur accorda encore un certain temps, mais Aaron remit la prêtrise à son fils avant qu’Israël ne rentre en Canaan (20.22-28). Quant à Moïse, il mourut sur le mont Nébo, juste à la frontière du beau pays, alors qu’il avait peiné toutes ces années pour y rentrer et y conduire le peuple.
II. Les leçons :
J’en arrive à présent à mon second point. Quelles leçons pouvons-nous retirer de tout ceci ?
A. Tout d’abord, qu’il faut faire très attention de suivre à la lettre les commandements de Dieu. Certaines personnes disent que Dieu n’est pas soucieux des détails, mais elles ont tort (voir Luc 11.42). Une personne peut être condamnée et se voir refuser l’accès au ciel, qui est notre terre promise, pour avoir été inattentive au plus petits des commandements de Dieu. Je voudrais dire aussi qu’il y a une tendance qu’il nous faut maîtriser et refouler. Une fois converti, en tant que chrétien, nous pouvons avec le temps commencer à négliger certains commandements de Dieu. C’est d’autant plus facile qu’on se dit que notre salut est déjà acquis. Mais aucune promesse n’est assurée jusqu’à ce que nous ayons fini la course et triomphé. Nous pouvons devenir inattentifs et finir par pécher et perdre ce que nous avons acquis. Alors attention à cette tendance ! Il ne faut pas devenir comme un vieux machiniste qui fait les choses par habitude et qui finalement commet un accident irréparable, parce qu’il n’a plus fait attention aux détails.
B. Deuxièmement, rappelons qu’oublier de glorifier Dieu est un péché. Donner gloire au Seigneur ne fut pas la chose la plus importante dans les pensées de Moïse ce jour-là. Nous devrions avoir Dieu à l’esprit, dans chaque chose que nous faisons. Le but de notre existence en tant que chrétien est de le glorifier (Ep 3.21). Est-ce le cas lorsque j’obtiens un diplôme, une promotion, une nouvelle maison ou une autre bénédiction ? Les autres pensent-ils que je progresse dans la vie, grâce à mes grands talents ou grâce aux soins de Dieu ? Parfois, notre estime personnelle est si basse, qu’en cherchant à nous valoriser, nous laissons de côté les crédits à celui qui importe le plus.
C. Troisièmement, notons que l’œuvre de Dieu continuera toujours malgré les échecs humains. L’œuvre de Dieu est une œuvre éternelle. Les plans divins ne sont pas dépendants de moi seulement. Si je ne fais pas ce que je dois, Dieu pourra mettre quelqu’un d’autre à ma place et accomplir ses desseins. Il y a dans ceci une mise en garde, mais aussi un encouragement. Si un conducteur nous faillit, Dieu ne nous laisse pas aller à rien. Moïse et Aaron furent remplacés par Josué et Éléazar. Ces deux serviteurs fidèles continuèrent l’œuvre de Dieu.
D. Quatrièmement et finalement, le fait de commettre de temps à autre un péché ne nous sépare pas nécessairement de Dieu, mais a toujours des conséquences dramatiques. Le cas de Moïse et d’Aaron est un bon exemple. Ils péchèrent, tous deux et furent sévèrement punis. Toutefois, Jésus parla plus tard de Moïse comme d’un grand prophète et il apparut avec Élie pour s’entretenir avec Jésus sur le mont de la Transfiguration (Mt 17.1-5). En Nb 20.24, il est dit qu’Aaron fut quant à lui, ‘’recueilli auprès de son peuple ‘’. Pour les Juifs, cette expression signifie qu’il fut recueilli auprès des fidèles au ciel. Moïse et Aaron obtinrent le paradis, parce qu’ils furent repentants. Mais ça ne change pas le fait qu’ils ne purent accomplir certains rêves, à cause de leur désobéissance. Qu’en est-il pour vous aujourd’hui ?
Conclusion :
En conclusion, que dire ? Croyez-vous que Dieu réserve une joie et une gloire supérieurs à celle du présent dans l’au-delà, pour ses serviteurs ? Si oui, il faut nous concentrer et rester droit dans notre comportement, malgré les frustrations et les peines. Une phrase clé dans les Écritures est celle-ci : ‘’Gardons les yeux fixés sur Jésus, (…) ‘’ (He 12.2). Le Seigneur est intéressé par celui qui achève la course. Le coureur de marathon, et non le champion du 100 mètres, finit par remporter la victoire. Alors quel genre de coureur êtes-vous aujourd’hui ? Glorifiez-vous le Seigneur ?