Introduction:
Avec les années j’ai de plus en plus difficile de ne pas être profondément troublé, lorsque je me retrouve coincé dans une confrontation ou un débat. Je ne sais pas pourquoi c’est le cas. Quand j’étais jeune, j’étais moins affecté. C’est peut-être parce qu’avec les années, je suis devenu plus sensible, parce que mon vécu quotidien est plus paisible peut-être. Mais aujourd’hui, je tremble intérieurement quand ces moments arrivent. J’ai parfois même les larmes qui me viennent aux yeux. Je ne parle bien sûr pas de pouvoir tenir ferme pour la foi, contre les attaques doctrinales. Ça je gère sans grosses difficultés. Je peux être combatif dans ce domaine, si je vois quelqu’un aller du mauvais côté. Mais je parle ici des conflits personnels. Avez-vous difficile aussi lorsque vous avez un problème avec quelqu’un ? Je pense qu’il doit y avoir beaucoup de personnes qui ressentent la même chose que moi. Lorsqu’une personne devient agressive envers nous lors d’un débat ou d’un échange d’idées, on se sent vite mal à l’aise, surtout si nous sommes personnellement attaqué. Pourtant les confrontations surviennent et il nous faut apprendre à y faire face.
Dans le chapitre du livre des Nombres que nous allons étudier aujourd’hui, Dieu a décidé de partager avec nous l’histoire d’une confrontation. Qui impliqua-t-elle ? Moïse et Aaron et des hommes importants, parmi le peuple. Vous allez voir que Moïse, qui pourtant est décrit comme un individu tempéré dans la bible, fut au centre d’un conflit. Je désire l’étudier, car il y a des leçons importantes à en retirer.
Lisons ensemble Nombres chapitre 16 : « … »
I. Le conflit :
Qui était à la racine du problème ?
A. La bible nous parle d’abord de Qoré.
Que savons-nous de lui ? Selon le verset 1, il était un Lévite (16.1). Ça signifie qu’il avait déjà certaines responsabilités importantes. Il avait la charge d’une partie spécifique du tabernacle puisqu’il était considéré comme un homme saint, mis à part pour servir Dieu. Venant de la tribu de Lévi, nous savons aussi qu’il était un parent éloigné de Moïse et d’Aaron.
B. Le passage parle aussi de trois autres Israélites, qui s’unirent à lui pour conspirer contre Moïse. Ils s’appelaient Datan, Abiram et Ôn. Toujours selon le verset 1, ils étaient Rubénites. Il faut savoir qu’Ôn ne sera plus mentionné après ce premier verset. Ça laisse supposer qu’il a peut-être choisi de se retirer, alors que le plan se dessinait.
Que savons-nous des Rubénites ? Le livre des Nombres nous dit que Dieu avait organisé le camp d’Israël, en demandant que les Rubénites campent à côté des Lévites. Ruben était le fils premier-né de Jacob. Par droit de naissance, la conduite des 12 tribus aurait dû lui revenir. Mais il avait été écarté au profit de Juda, parce qu’il avait couché avec la concubine de son père (Ge 35.22 et 49.1-8. Idem pour Lévi et Siméon, mais pour d’autres raisons). C’est à travers Juda, que Dieu avait choisi de faire venir la descendance promise (Ge 49.8-10). Mais pour le moment, Dieu lui-même conduisait. Il venait d’établir une théocratie. Et pour l’aider à conduire le peuple, c’est les Lévites qui l’assistaient. Il est important de comprendre que Moïse et Aaron, qui étaient membres de Lévi, avaient obtenu le sacerdoce et la conduite de toute la nation. Pour couronner le tout, il ne semblait pas que la situation allait bientôt changer. Qui était en ligne pour reprendre le bâton de Moïse après sa mort ? Josué. Les Rubénites ne tenaient donc pas de rôles importants parmi les Juifs, alors qu’ils venaient du fils premier né de Jacob.
À leurs sens, ça leur donnait de bonnes raisons pour se plaindre. Ils se disaient, avec amertume, que leurs droits avaient été bafoués. Ils voulaient avoir plus à dire, avoir la chance eux aussi de conduire le peuple.
C. Les versets 1 et 2 disent que 250 chefs d’Israël s’associèrent aussi à eux. Leurs noms ne nous sont pas donnés, mais ils avaient du pouvoir et de l’influence sur le peuple. Certains étaient peut-être des capitaines de mille, de cent, de cinquante ou de dix hommes. Ce détail n’est pas précisé, mais ils venaient de toutes les tribus d’Israël et ils voulaient plus de pouvoir. Ils s’opposèrent donc d’un commun accord avec Qoré et ses trois amis à Moïse et Aaron, au nom de toute l’assemblée (16.19).
Mais sur quelle base s’appuyèrent-ils pour justifier leur plainte ?
En conduisant sa révolte contre Moïse et Aaron, Qoré créa sa propre doctrine (16.3). C’est un principe que nous retrouvons souvent chez les hommes de cette nature. Les conducteurs qui veulent remettre en question un système ont besoin d’une philosophie ou d’une doctrine particulière pour donner force à leur mouvement. Pensez-y, comment Adolph Hitler s’y est-il pris pour soulever l’Allemagne à ses cotés ? Il a proclamé la supériorité de la race arienne et suscité de la haine contre certaines races, particulièrement contre les Juifs. Qoré, lui, essaya de donner légitimité à son mouvement, en utilisant à mauvais escient une déclaration que Jéhovah avait faite. Regardez en Exode 19.6, Dieu avait dit : ‘’Quant à vous, vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs et une nation sainte.’’ Selon Nombres 16.3, Qoré trouva dans cette phrase, un moyen de justifier la rébellion qu’il voulait causer. Avec son discours, il proclama en quelque sorte qu’il ne voyait aucune égalité dans les opportunités pour conduire les Israélites, alors que tous étaient également spéciaux aux yeux de Dieu. Il accusa Moïse et Aaron de s’approprier la prêtrise et le pouvoir, alors que tous les Israélites avaient droit de prétendre à ces privilèges. Il ne voyait pas qu’une telle doctrine manquait de logique. Ce n’était pas une question de sainteté, mais de choix divin. Dieu n’avait pas parlé de sainteté, pour que Qoré l’interprète comme il le faisait. La sainteté n’avait rien avoir avec le choix de Dieu, car au fond personne n’est vraiment digne des cadeaux que l’Éternel peut offrir. Il fallait quelqu’un pour conduire et il avait choisi Moïse. C’est donc lui qu’il avait équipé pour son œuvre avec un vécu bien particulier. Le choix de l’Éternel avait été judicieux, car Moïse avait manifesté de la fidélité jusque là. Je voudrais que vous regardiez à présent à comment la plainte fut résolue.
Moïse ne régla pas la querelle avec des méthodes humaines. Il refusa de se disputer ou de se mettre à débattre agressivement. Il ne poussa pas les Israélites à prendre parti et à entrer en guerre pour le pouvoir. Que se contenta-t-il de faire ? De remettre les choses à Dieu, de laisser le Père céleste résoudre la question.
C’est l’Éternel qui doit résoudre les disputes dans son camp. Laissez-moi vous dire frères que Dieu finit toujours par manifester sa volonté. Dans notre histoire, il manifesta par un signe qui il voulait voir diriger Son peuple. Puis, il punit les coupables (16.24, 27-35). La tente de Qoré était probablement proche de celles de Datan et d’Abiram, car le Seigneur ouvrit la terre et ils périrent tous ensembles (Dt 11.6). D’autres passages nous apprennent que les fils de Qoré ne périrent pas avec leur père, ce qui suggère qu’ils ne participèrent pas à la conspiration (Nb 26.11 et Dt 24.16. En 1 Chroniques 6.16 à 22, nous découvrons également que certains des descendants de Qoré firent partie des chantres du temple). Ainsi le Seigneur punit seulement les coupables. Les 250 conspirateurs restants furent quant à eux consumés par une flamme, alors qu’ils essayaient d’offrir des parfums à l’Éternel. Leurs brasiers furent transformés en lames étirées pour revêtir l’autel du Seigneur et servir de souvenir à celui qui usurpe le pouvoir de l’oint de l’Éternel. Arrêtons-nous ici et voyons ce que cette histoire signifie pour nous.
II. Les leçons :
Premièrement, nous voyons à travers ceci qu’il faut nous méfier de la nature trompeuse des rebelles aux choses saintes. Le psalmiste adresse une mise en garde à ce sujet, en décrivant comment un homme finit par être entrainé sur une mauvaise voie (Ps 1.1-6). Plusieurs étapes mènent à la rébellion. Mais dans un premier temps, il faut se faire influencer par de mauvais points de vue. De nombreuses personnes avalent ce que leur disent les mécontents, les rebelles, sans remettre en question ce qui leur est présenté, et ceci marque leur chute. C’est pourquoi la bible dit : « Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants,… » (Ps 1.1a). Il est facile d’être entraîné par une surexcitation momentanée, si on n’évalue pas prudemment les arguments qui sont utilisées, si on ne vérifie pas les faits. Et puis, si quelqu’un reste assez longtemps dans un groupe de rebelles, il en devient un de ses conducteurs.
Deuxièmement, nous apprenons en regardant à cette rébellion, que nous devons accepter le rôle que le Seigneur nous attribue dans son royaume. Tous nous ne sommes pas appelés à être des anciens, des prédicateurs ou des diacres. Ce n’est pas qu’une personne est plus ou moins sainte qu’une autre, mais Dieu fait ses choix selon la sagesse qui est la sienne. Nous pouvons ne pas toujours comprendre la sagesse de Dieu, mais il faut la respecter. En préparant cette leçon, je viens justement d’entendre un prédicateur parler d’une lettre qu’un membre vient d’écrire aux autres membres. Il refuse de continuer à enseigner la classe du dimanche matin, parce qu’on ne le laisse pas prêcher assez souvent. Est-ce juste ? N’y a-t-il pas ici un parallèle avec l’histoire de la rébellion de Qoré.
Nous pourrions aussi parler aujourd’hui du rôle de la femme dans l’église. Qui Dieu a-t-il choisi pour conduire ses cultes et ses assemblées ? Regardez en 1 Timothée 2.8-13 « … »
Est-ce juste lorsqu’une femme se met à prêcher ou à conduire les chants ou les prières ? Est-ce juste lorsqu’elle devient un pasteur ? Non ! Certains utilisent le passage de Galates 3.28, pour justifier un rôle plus actif pour la femme. Mais ce passage est tiré de son contexte, qui parle du salut qui est accessible à tous et non pas des rôles dans l’église. En utilisant ce passage, les féministes font ce que Qoré faisait. Ils s’appuient sur une base douteuse et tordue.
Nous pourrions aussi parler aujourd’hui du rôle que Dieu donne au mari dans le couple, ou aux enfants dans une famille. Ne nous rebellons pas contre l’ordre établi par Dieu. Voir Ephésiens 5.
Rappelons nous enfin qu’un royaume n’a qu’un seul roi. Le roi du Royaume des Cieux est Jésus Christ. Pierre nous prévient qu’un dirigeant, qui veut au départ servir, peut chercher avec le temps à dominer le troupeau de Dieu et à prendre la place de Dieu (Actes 20.28, 1 Pierre 5.3). Mais, ce n’est pas conseillé ou nous risquons nous aussi d’aller à notre perte et de ne plus revenir à notre bon sens. Frères et sœurs, le royaume a besoin de conducteurs, mais il a aussi besoin de personnes acceptant d’être conduites. Pour que le royaume puisse fonctionner correctement, les conducteurs ont besoin de Chrétiens qui soient prêts à les suivre.
Qoré avait déjà reçut le privilège de servir, mais il voulait plus. Il n’était pas satisfait. Cela vous rappelle-t-il quelqu’un d’autre ? Moi ça me rappelle Satan. Le diable avait lui aussi reçu la possibilité de servir, mais il désirait d’avantage. Il voulait être au premier rang. Aujourd’hui, sommes-nous comme lui ou comme Jésus ? Nous avons reçu la possibilité de servir en partie en étant enseignante pour une classe d’enfant ou en ayant la possibilité de nettoyer le bâtiment ou de corriger des cours bibliques. Mais parviendrons-nous à être satisfaits de ce qu’il nous permet d’être ou de faire, peu importe si nous sommes appelés à conduire ou à suivre ?
Conclusion :
Israël ne pouvait devenir une nation sainte ou un peuple productif, sans se soumettre à la conduite de Dieu. Pour les diriger, le Seigneur voulait travailler à travers Moïse et Aaron.
Nous qui sommes l’Israël de Dieu aujourd’hui, nous ne pouvons pas être saints et productifs, si nous ne soumettons pas continuellement les uns aux autres et à Jésus (Ep 5.21). Se soumettre les uns aux autres et avoir le cœur d’un serviteur commence par la soumission à Dieu. Alors de quel côté vous tenez-vous pour le moment, du côté de Dieu ou d’une autre personne ? Se tenir du mauvais côté peut coûter cher. Qoré en est la preuve !