Se plaindre est un péché

Série sur Nombres (ch. 11.1-9)

Introduction :

Avez-vous déjà assisté à un concert ou un spectacle qui a été annulé au dernier moment, alors que vous étiez en salle en train d’attendre qu’il commence ? Comment les gens réagissent-ils ? Ils sont frustrés et ils commencent à siffler et à huer, n’est-ce pas? Que se passe-t-il lorsqu’un arbitre de foot fait une erreur de jugement lors d’un match important ? Comment les supporters de l’équipe pénalisée réagissent-ils?

Ne réagissent-ils pas avec des cris de protestations ? Comment les élèves d’un collège ou d’une université réagissent-ils lorsqu’un professeur revient sur une décision qu’il avait prise, alors qu’elle plaisait à tout le monde ? Les élèves râlent, n’est-ce pas ?

Je pose toutes ces questions en commençant pour vous aider à voir qu’à la base les hommes sont tous les mêmes dans leurs réactions. Lorsque les circonstances changent et que notre vie en est affectée, nous avons difficile de l’accepter. Nous commençons à grogner et à nous plaindre.

Je pense qu’il en a toujours été ainsi. En remontant le cours de l’histoire, nous voyons que c’était le cas, même aux jours de Moïse. Nous allons lire dans quelques instants un passage qui va vous le montrer, mais je voudrais avant vous rappeler ce que Dieu avait fait pour son peuple.

Je vois au moins 7 choses :

  1. Dieu les avait délivré d’Égypte et amené dans le désert, pour les guider en terre promise.
  2. Il leur avait donné Ses lois, pour leur bien-être ultime.
  3. Il les avait organisé pour en faire une vraie nation.
  4. Il les nourrissait chaque jour avec de la manne. Le peuple n’avait pas grand chose à faire pour obtenir cette nourriture.
  5. Il les guidait avec un pilier de fumée durant le jour et une colonne de feu durant la nuit. Ainsi ils ne se perdaient pas.
  6. La bible dit que leurs vêtements et leurs chaussures ne s’usaient pas et qu’ils bénéficiaient de la protection de Dieu.
  7. Et tout du long, Dieu leur préparait un territoire exceptionnel, le pays de Canaan.
Dieu veillait sur son peuple de façon exceptionnelle. En sachant cela, comment pensez-vous qu’ils auraient dû réagir quand un problème inattendu survenait ? Pensez-vous qu’ils étaient heureux et reconnaissants ? Au départ, mais leur reconnaissance s’estompa rapidement. Regardez en Nombre 11.1-3 : « … »

Un an et demi environ s’était écoulé depuis que le peuple juif était sorti d’Égypte (Nb 10.11). Dieu ne les pressait pas car il voulait que tout soit fait correctement. Je vous rappelle qu’il y avait des vieillards et des enfants parmi eux. Mais est-ce que le peuple était reconnaissant ? Non, la bible nous dit qu’il murmura contre l’Éternel. Il se plaignit parce que tout ne se déroulait pas comme ils le voulaient.

Les raisons exactes ne nous sont pas données, mais nous savons qu’au fond, c’était à cause d’un manque de foi dans les plans du Seigneur. Les juifs pensaient que Dieu aurait dû arranger différemment leurs circonstances. Ils se plaignirent donc.

Comment Dieu réagit-il ? Il se mit en colère et la bible dit que le feu de l’Éternel s’alluma parmi eux. Ce qui signifie probablement que Le Seigneur fit tomber la foudre sur eux. Imaginez les Juifs en train de voir leurs tentes, les seuls petits abris qu’ils avaient et toutes leurs possessions brûler.

J’ai eu l’occasion de voir des gens qui ont tout perdu dans des incendies. Je peux vous dire qu’après ça les gens sont en pleurs. Souvent, ils perdent non seulement tout ce qui représente de bons souvenirs, le produit d’une vie de travail, mais aussi certains membres de leur famille qui se sont trouvés au mauvais endroit quand le feu s’est déclenché. La bible dit au v.2 que le peuple cria dans sa détresse à Moïse. En d’autres termes, tout d’un coup, ils repensèrent à ce que Dieu pouvait faire pour eux. Leurs plaintes et leurs murmures se transformèrent en appel à l’aide à l’Éternel et en pleurs de repentance. Moïse fut touché par leur détresse et pria donc le Seigneur. Le seigneur pardonna et les incendies cessèrent. Mais la punition avait été sévère.

Je vois ici une première mise en garde importante. Laquelle ? Quand les serviteurs de Dieu ne sont pas contents de ce que Dieu leur donne, alors l’Éternel peut facilement reprendre ce qu’Il accorde. Il peut par exemple retirer temporairement sa protection et susciter des épreuves.

Quand ça arrive, il est important d’apprendre de nos erreurs. Car autrement, nous sommes voués à les répéter. Ce fut d’ailleurs le cas pour Israël. Après une première série de plaintes vint une seconde. Pourquoi ? Je voudrais dans les moments qui suivent en étudier les raisons.

I. Parce que beaucoup n’étaient pas assez investis

Lisons ensemble Nombres 11. 4-17 : « … »

Peu de temps après les incendies, les voyageurs recommencèrent à se plaindre. Cette fois qui fut à la base des plaintes ? Un groupe de personnes, que Moïse appelait un ‘’ramassis de gens‘’ fut à l’origine du mécontentement. Ce groupe était constitué d’étrangers qui avaient été capturés par les soldats de Pharaon et soumis à l’esclavage. Lorsqu’Israël avait fuit l’Égypte, ils avaient simplement suivi le peuple de Dieu dans le désert, pour bénéficier de sa protection et de sa nourriture. Ces gens ne pouvaient donc prétendre à un héritage en Terre Promise. Les plans de Dieu ne les concernaient pas vraiment. Ils suivaient juste pour parvenir à un endroit favorable où ils pourraient se séparer. Ce ramassis de gens n’était donc pas investi personnellement dans les affaires de la nation juive. Mais c’est eux qui causèrent des problèmes avec leur mauvaise attitude, au point que tout Israël fut affecté par un esprit de grogne. Même Moïse finit par broyer du noir à cause d’eux. Cette situation ne vous est-elle pas familière ? Souvent c’est ceux qui sont peu impliqués et qui sont des sangsues qui se plaignent le plus. Ces personnes sont comme des voitures garées sur le compte de quelqu’un d’autre. Je précise ma pensée. Pour ceux d’entre-vous qui sont plus âgés, vous comprendrez bien l’illustration. Vous rappelez-vous du temps où il n’y avait pas d’horodateur pour se parquer ? On payait tout de même, mais avec un autre système. Devant chaque place de parking, il y avait un parcmètre dans lequel il fallait mettre des pièces et tourner une clé. Puis il y avait un disque qui bougeait et affichait le temps restant. Si on avait de la chance, parfois quand la personne précédente partait, il restait du temps sur la machine et on pouvait garé sa voiture sans devoir payer. Et bien il y a dans chaque église, des gens qui sont comme des voitures se parquant, grâce à l’argent des autres. Ils ne contribuent pas. Ils ne s’impliquent pas vraiment dans le travail de soutien de l’assemblée, mais ils en retirent les bénéfices. Ils ne donnent rien pour payer le salaire du prédicateur ou de la secrétaire (bien qu’ils y trouvent souvent à redire), ils n’aident pas à acheter les équipements ou à louer le bâtiment. Ils ne participent pas à l’évangélisation. Tout simplement, ils laissent les autres accomplir le travail et puis ils en profitent. Ils ont ainsi un endroit confortable pour adorer et passer un peu de temps en bonne compagnie. Ils ont un endroit pour aller demander de l’aide quand viennent les problèmes et ils bénéficient de l’enseignement de prédicateurs bien formés, sans rien payer ou faire pour contribuer à avoir de tels enseignants.

Cette attitude devrait nous dégoûter. Nous devrions y réagir, comme quand nous voyons des personnes vivre des aides du gouvernement, tout en refusant de travailler s’ils le peuvent. Si se garer grâce à l’argent restant dans un parcmètre n’est pas une infraction, profiter du temps et de l’implication des autres dans l’église est un problème sérieux. C’est être comme le ramassis de gens, qui finalement révélèrent leur cœur, en se montrant mécontents et en causant un tel remue-ménage que tout le camp finit par se plaindre avec eux.

II. Ils se plaignirent, parce qu’ils avaient une mémoire trop courte (11.5-9)

Non seulement Israël oubliait une fois de plus ce que le Seigneur avait fait pour eux, mais ils ne gardaient pas à l’esprit que la manne était une nourriture temporaire. Dieu n’avait pas prévu qu’ils en mangent pour le reste de leur vie. S’ils restaient fidèles, en quelques semaines, ils pourraient manger des produits venant du pays où coule le lait et le miel. Mais, animés par la convoitise, ils dédaignèrent ce que Dieu leur avait gracieusement donné. Ils se rappelèrent avec nostalgie de ce qu’ils avaient mangé en Égypte. La convoitise d’Israël leur fit oublier l’amertume de l’esclavage. En Égypte, ils ne mangeaient pas si bien que ça. Remarquez, ils ne se rappelaient pas de viandes succulentes, mais d’ail, d’oignons et de poireaux (verset 5). Ils étaient nourris juste suffisamment pour qu’ils puissent travailler, mais ils vivaient sous la contrainte du fouet. S’ils avaient pris le temps d’enlever leurs tuniques et de regarder les cicatrices sur leur dos, ils se seraient mieux rappelés de l’esclavage auquel ils avaient échappé. Selon Exode 2.23, ils avaient gémis pour s’en sortir. Mais, ils repensaient à ce temps en se disant : « Ah, les bons vieux jours ! ». Comme un auteur l’a dit : ‘’Le passé paraît toujours meilleur dans nos souvenirs, que ce qu’il était vraiment‘’. À force de se plaindre, laissez-moi vous dire qu’on oublie les bénédictions du présent. On commence à se rappeler de manière faussée notre passé et puis on finit par vouloir retourner à l’ancienne vie qu’on avait, avant que le Seigneur ne nous aie appelé. C’est stupide car notre condition sans Dieu est toujours plus pitoyable qu’avec Lui. Écoutez ce que Pierre dit au sujet de ceux qui retournent à leur ancienne vie, 1 Pierre 2.19-22 : « … ». Le désert est un lieu difficile, mais quand on est avec Dieu, il est temporaire et mène vers de plus grandes bénédictions. Quand nous commençons à nous plaindre de nos vies, nous devons nous souvenir de cette histoire et que, tout comme Israël, nous campons ici dans ces demeures temporaires, seulement pour un petit temps (1 Jean 2.15-17 ; 1 Pierre 2.11). Ce qui m’amène au point suivant.

III. Ils se plaignirent parce qu’ils avaient un cœur Indifférent aux desseins de Dieu

Dieu avait appelé les Juifs à devenir son peuple, mais ils ne pouvaient y parvenir en restant sous la domination égyptienne. Une alliance avec Dieu était seulement possible, si les Israélites parvenaient à être affranchis, pour avoir l’opportunité de suivre les directives divines. Dieu les avait appelé hors d’Égypte, afin de vivre dans un nouveau pays, une terre qu’il avait préparée et promise à Abraham, leur ancêtre. Canaan était l’héritage, qu’ils pourraient bientôt recevoir, s’ils voyageaient en faisant confiance à Dieu vers ce pays. Mais les plaintes et l’amertume qu’ils manifestèrent affecta négativement le voyage d’Israël et finirent par interrompre les desseins que Dieu avait pour eux. Ça signifie donc que lorsque dans notre ingratitude, nous nous mettons à grogner, nous pouvons aussi interrompre les plans de Dieu pour nos vies. Quels sont ces plans ? À quoi nous appelle-t-il en Jésus ?

  1. À devenir son peuple saint. Mais, nous ne pouvons pas le devenir si nous restons sous le joug du péché (Romains 6.16-17). C’est seulement en acceptant la conduite de Christ avec joie, que nous pourrons vivre en relation avec Dieu, sous une alliance commune (Galates 5.1 ; Éphésiens 4.1).
  2. Il nous appelle aussi à vivre dans une nouvelle terre promise, qui est le ciel. Nous sommes pour l’instant en voyage vers ce pays. Mais les plaintes, les divisions, les ambitions égoïstes et les gémissements peuvent nous empêcher d’achever notre marche vers le ciel. Puisque Dieu a fait tellement pour nous, comment oserions-nous nous plaindre et murmurer contre Lui ? Une telle attitude est un péché qui finit par détruire les cœurs, les amitiés et les desseins de Dieu.

Il est important de comprendre tout ceci, car il n’arrive pas qu’aux israélites de se plaindre et de murmurer. Le Nouveau Testament encourage au moins quatre fois le Chrétien à ne pas adopter ce type de comportement. Les passages se référant à ce sujet sont 1 Corinthiens 10.10, Philippiens 2.14, Jacques 5.9 et Jude16-19. « … »

Les plaintes causent des divisions, que ce soit entre nous et Dieu ou entre les membres de la famille spirituelle. Dans le livre des Actes, nous trouvons de nombreux incidents où la paix de l’église fut affectée par de tels agissements (par ex en Actes 6 où des veuves grecques se sentaient négligées)

Ce qui est important de comprendre c’est que lorsque nous essayons de remonter à la source des plaintes, des murmures et des gémissements, nous découvrons quelqu’un qui prend beaucoup de plaisir à nous voir adopter ces comportements. De qui s’agit-il ? De Satan. Depuis le jardin d’Éden, Satan connaît ce principe, que Jésus a plus tard exprimé : « Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut subsister… » (Mc 3.24-26). Satan essaye donc d’œuvrer pour semer la division, le mécontentement et les plaintes dans nos vies personnelles et dans l’église. C’est comme ça qu’il travailla dans le cœur des Israélites, pour détruire leur unité, lors de la marche vers Canaan. Ça marcha tellement bien qu’ils périrent tous et que seuls leurs enfants purent recevoir la terre promise.

Conclusion :

Dieu nous appelle à vivre avec contentement, au vu de tout ce qu’Il pourvoit gracieusement pour notre subsistance. Il est donc important de veiller sur nos attitudes envers Lui. Il est peut-être temps pour nous, de faire un inventaire de toutes les bénédictions que Dieu nous a données. Comme le dit la chanson :

Compte les bienfaits de Dieu,
Mets les tous devant tes yeux,
Tu verras en adorant,
Combien leur nombre en est grand.

Dieu n’a-t-il pas été gracieux avec nous ? Alors évitons de nous plaindre.