Introduction :
Les jours de fêtes représentent beaucoup de choses n’est-ce pas ? Que signifient-ils pour vous ?
De la joie, des bons moments en famille, du repos, des moments de réflexions sur la vie. Ils sont importants car
ils permettent de souder notre famille et de passer un certains nombre de valeurs importantes à nos enfants, de
transmettre une culture, une identité, des croyances… (ex., la Noël pour certains, la Saint-Nicolas en Belgique)
Ceci dit, nous devons réaliser que les jours de fête n’ont pas la même valeur pour tous (par exemple la Noël ou la
Pâque). Pour les musulmans, c’est la fête du Ramadan qui importe ou celle du mouton. Pour le Chinois, c’est la
nouvelle année en février (?). La culture de notre nation n’est pas aussi homogène que certains pourraient le
souhaiter. C’était probablement le cas pour les Juifs. Mais Dieu voulait les harmoniser, leur donner une identité
culturelle qui tournerait autour de Lui. Il instaura donc en certains nombres de fêtes, qui devraient rythmer le
calendrier juif. Dans le livre des Nombres, nous retrouvons ces fêtes. Connaissez-vous les plus grandes ? Aujourd’hui
nous je voudrais que nous regardions à l’une des plus grandes que Moïse dut instituer, c’est à dire à la Pâque. Quel
autre nom cette fête avait-elle aussi ? La fête des pains sans levain, car durant cette période, tout le levain en
Israël devait disparaître. Le levain était souvent un symbole du mal (pas toujours, mais souvent), mais il était
aussi un symbole de l’attente, car il faut un certain temps pour qu’une pâte puisse monter quand on y ajoute du levain.
Ainsi Paul va dire en 1 Corinthiens 5.7 et 8 « … ». Ceci c’est bien sûr dans le Nouveau Testament, mais pour voir
que c’était bien aussi le cas dans l’Ancien Testament, il nous faut remonter aux événements à l’origine de cette fête.
I. La Pâque pour l’ancienne Israël
Quels événements donnèrent cours à cette célébration ?
Quatre passages parlent en détails de la Pâque dans l’Ancien Testament (Ex 12, Nb 9, Lv 23 et Dt 16). C’est en
Exode 12.1-13, 21-27 et 42-51, qu’on trouve son origine : « … ».
Pharaon avait obstinément refusé de laisser partir le peuple de Dieu hors d’Égypte, même après 9 plaies. Il disait
que les Juifs resteraient ses esclaves. Dieu préparait donc une dixième et dernière plaie. Elle serait si sévère que
Pharaon ne pourrait refuser de rendre la liberté aux Israélites. Tous les premiers-nés d’Égypte périraient, même ceux
de leurs animaux (Exode 11.5). Mais Dieu ne rentrerait pas dans les maisons juives où il y avait du sang sur la porte.
Ainsi, leurs demeures seraient épargnées même au beau milieu des égyptiens (Ex 12. 12-13). À l’origine, dix
instructions spécifiques furent données pour trouver la protection contre l’ange de Dieu. Les avez-vous remarquées
en Exode 12 ? Quelles étaient-elles ?
- Ex 12.3-5, premièrement le dixième jour du mois de Nisan, chaque famille juive devait se choisir un agneau
mâle de l’âge d’un an, sans défaut, assez gros pour nourrir une famille. Les familles les plus pauvres pouvaient
sélectionner un chevreau. Si une famille était trop petite pour manger toute une bête, elle pouvait s’associer à une
autre.
- Ex 12.6, deuxièmement, les familles devaient garder l’animal qu’elles avaient sélectionné jusqu’au 14ième jour du
mois.
- Ex 12.6, troisièmement, le 14ième jour, au coucher du soleil ou peu après, les familles sacrifiaient l’animal
qu’elles avaient sélectionné.
- Ex 12.7, chaque famille remplissait un bol avec du sang de l’animal et en mettait sur le cadre de la porte de
l’entrée principale de la maison, où le repas serait pris. Le sang était répandu sur les montants et le linteau du
cadre de porte.
- Ex 12.9 et 46. Cinquièmement, l’animal ne pouvait pas être mis en morceaux et ses os ne pouvaient pas être brisés. On
devait malgré tout l’écorché.
- Ex 12.10 et 4. Sixièmement, l’agneau devait être rôti en entier, ayant toujours sa tête et ses entrailles, puis
mangé. Mais rien ne devait être préservé, autant que possible la bête devait être mangée.
- Ex 12.8. Septièmement, on devait servir du pain sans levain et des herbes amères avec l’agneau ou le chevreau
rôti. Le pain était fait le jour même. Les herbes, prises avec le repas, symbolisaient les années amères d’esclavage,
qu’Israël avait du endurer. En faisant de plus amples recherches sur leur signification, les scientifiques ont
découvert qu’elles jouaient aussi un rôle laxatif. Donc le repas purifiait et sauvait les israélites, mais il les
purgeait aussi.
- Ex 12.11, les participants devaient être habillés, comme s’ils s’apprêtaient à partir en voyage. Ils devaient
porter des souliers et avoir le bâton à la main.
- Ex 12.12 et 22. Neuvièmement, il fallait rester à l’intérieur de la maison toute la soirée. Personne ne devait
s’aventurer à l’extérieur, une fois la fête commencée.
- Ex 12.10. S’il restait malgré tout de la nourriture après la fête, il fallait la brûler le lendemain, au matin.
Rien ne pouvait être conservé pour un autre repas.
À partir de là, les Juifs devaient commémorer chaque année avec joie, cette nuit qui avait précédé le départ d’Israël
hors d’Égypte et marqué la fin de son esclavage. Ils devaient se souvenir du moment quand ils avaient laissé le mal
derrière eux et s’étaient empressés de partir pour le Mont Sinaï. (Faire remarquer la présence des deux symboles du
levain qui sont trouvés ici : le mal et l’attente).
On sait qu’au départ, pendant un certain temps, Israël n’eut pas vraiment l’occasion de célébrer cette fête. C’est
quand on arrive en Nombres 9.1-5, que Moïse va annoncer au peuple qu’il est temps de célébrer pour la première fois
la Pâque.
Dans les années qui suivirent, les Pâques furent célébrées dans la joie, en souvenir de la liberté qu’Israël avait
acquise. Mais les rituels originaux subirent quelques changements.
- Par exemple, nous ne trouvons plus signe de familles partageant l’agneau avec d’autres familles.
- D’après Lévitique 23. 5-8, les Juifs commencèrent à offrir aux prêtres la portion grasse des entrailles, afin de la faire brûler sur l’autel.
- La bête n’était donc plus rôtie complète. Son sang était aspergé sur l’autel. Il ne pouvait pas être mis sur le cadre des portes puisqu’Israël vivait dans des tentes. Rien n’indique qu’ils devaient asperger la toile de leurs abris.
- Le repas n’était plus consommé à la hâte. Les enfants devaient poser des questions sur la nuit qui avait suscité ce rituel. Les adultes passaient une grande partie de la soirée à raconter l’histoire de leur délivrance (Exode 12.26-27). Ils prirent aussi l’habitude de chanter certains hymnes (Mt 26.30).
Aujourd’hui, lorsque les Juifs orthodoxes célèbrent la Pâque, nous remarquons d’autres changements importants.
- Depuis la destruction de Jérusalem, les sacrifices ne peuvent plus être offerts à Dieu sur l’autel.
- Pour le repas, les familles placent trois pains entiers sans levain sur un plat. Toutefois ils en préparent quatre, au cas où un des trois se briseraient avant le début de la fête.
- Un jarret d’agneau rôti, couronné d’un œuf rôti est déposé sur un autre plat. L’œuf atteste que l’agneau a bien été rôti, même si l’animal n’a pas été entièrement servi.
- Les familles mettent aussi sur la table une coupe d’eau salée ou vinaigrée, en souvenir du passage de la Mer Rouge, et des herbes amères, ainsi que de la sauce. Elles veillent également à y placer une coupe de vin pour Élie le prophète, qui selon la tradition doit revenir un jour de Pâque, en précurseur du Messie. D’ailleurs juste avant de boire la dernière coupe, les familles ouvrent la porte afin qu’Élie puisse symboliquement entrer.
II. Le lien avec La Pâque pour l’Israël spirituelle
Je voudrais parler des parallèles que nous pouvons faire entre cette fête de la Pâque et le christianisme. Quels
sont-ils ?
1. En 1 Corinthiens 5.7-8 Paul déclare que Christ est notre Pâque. Dans quel sens ?
- Il est l’agneau pascal, celui qui a été sacrifié pour nous afin que Dieu nous épargne (en Jean 1.29, Jean Baptiste a dit : « Voici l’agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde ! ») (En 1 Pierre 1.18-19, l’apôtre Pierre enseigne que nous avons été délivré de l’esclavage du péché par le sang précieux de l’agneau de Dieu, Jésus Christ).
- Lorsqu’une personne est couverte par son sang, Dieu ne voit plus une maison où une âme pécheresse se trouve. Il passe par dessus nous au suivant et nous sommes épargnés. La colère de Dieu ne nous atteint plus. D’ailleurs en Romains 5.8-9, Paul dit clairement cela : « … ». En Éphésiens 5.6-7, il dit que la colère de Dieu viendra sur les fils de la rébellion. Le même thème se retrouve en 1 Thessaloniciens 1.9-10 et 5.9, ainsi qu’en Apocalypse 6.16-17. Mais Jésus, notre Pâque, nous sauve de la colère de Dieu et nous échappons à la mort, comme Israël le fit, grâce à deux choses importantes :
a. D’abord et avant tout, grâce au sang répandu sur les cadres de ses portes. Lorsque Dieu regarda du haut des cieux,
il vit ce sang et les épargna. En 1 Jean 1.7, l’apôtre déclare que si nous demeurons en Christ, Dieu ne voit plus
nos péchés, mais seulement le sang de son Fils.
b. Deuxièmement, grâce au fait qu’ils restèrent comme indiqué, à l’intérieur de leur maison. Comme eux, nous
devons demeurer dans notre maison. Vous êtes-vous déjà demandés ce qui se serait passé si un juif s’était aventuré à
l’extérieur ce soir là ? Le lendemain, sa famille l’aurait retrouvé mort, parce qu’il aurait désobéit. De la même
façon, frères, nous sommes supposés être dans l’église, qui est la maison de Dieu, acquise par le sang du Christ et
sous sa protection (Actes 20.28). À votre avis, que se passera-t-il pour quelqu’un qui s’aventure en dehors de la
protection de cette maison et du sang qui s’y trouve ? Comme pour Israël, il trouve de nouveau la mort dans ses
péchés et il redevient sujet à la colère de Dieu, au même titre que les “ fils de la rébellion ”.
2. Remarquons aussi dans le passage de 1 Corinthiens 5, l’expression qu’il utilise au verset 8 : « célébrons ».
Le terme grec nous laisse entendre qu’il s’agit de participer à une fête. Lorsque nous observons notre fête de la
Pâque, nous devons donc ressentir de la joie. Malgré le côté saint, solennelle et révérencieux du Repas du Seigneur,
nous devons ressentir à ce moment de la joie parce que Christ nous a offert la liberté.
3. Il nous faut réaliser aussi que les éléments du Repas ont une signification profonde et spirituelle, comme ce
fut le cas pour Israël. Les expressions, utilisées par Jésus lorsqu’il instaura le Repas, montrent que les éléments
utilisés sont étroitement liés à sa personne (Mt 26.26 et 1 Co 11.23). Ne dit-il pas : « Ceci représente mon corps »,
« Ceci représente mon sang » ?
Conclusion :
En conclusion, que dire ? Qu’il faut continuer à célébrer la libération que Christ nous a offerte. Il continue
aujourd’hui d’être notre Pâque. Et donc demandons-nous ceci :
- Continuons-nous de prendre le Repas du Seigneur chaque dimanche ? C’est notre Pâque et elle n’est pas optionnelle.
- La protection, la célébration et la victoire sur le péché se trouvent en Jésus. Mais où nous situons-nous aujourd’hui ?
Sommes-nous sous la protection qui se trouve dans le sang de l’Agneau de Dieu et dans Sa maison, qui est l’Église du
Christ ?