Introduction :
Aujourd’hui, en commençant notre sermon, je voudrais vous emmener au 6ième siècle avant Jésus Christ, en regardant au petit livre d’Agée.Le contexte de ce livre est assez simple. Les israélites viennent de passer quelques décennies en captivité. Le roi de Babylone les a assujettis après avoir détruit leur pays. Dieu les a livré entre ses mains pour les punir de toutes leurs infidélités.
Mais dans sa bonté, Dieu décide de leur permettre un retour. Afin d’accomplir cela, premièrement il élève un autre empire, qui a comme roi Cyrus. Ce roi mèdo-persien s’empare de Babylone et en 536, il publie un décret autorisant Zorobabel, un juif qu’il nomme gouverneur, à revenir en Palestine avec une partie des enfants d’Israël. Son décret ordonne aussi la reconstruction du temple de Jérusalem, parce que le roi Cyrus a choisi de croire en partie Yahvé. Les juifs reçoivent cette responsabilité de rebâtir le temple. Ainsi, rentrent plus ou moins 43.000 juifs au pays et ils commencent à rebâtir le sanctuaire.
Mais imaginez-vous l’ampleur de la tâche, avec en plus le fait d’avoir la ville de Jérusalem et le pays détruits. Il faut aussi rebâtir les maisons de chacun et recommencer à défricher les champs qui ont été laissé à l’abandon pendant plus de 50 ans, afin de nourrir tout le monde. Il faut créer une ligne de distribution, des commerces, des infrastructures publiques et en plus veiller à la protection de tous contre les bêtes, les pillards et les ennemis. Le travail à faire est énorme. Et donc, ils commencent de bon train, mais le livre d’Esdras et le livre d’Aggée nous révèlent que les juifs perdent vite leur enthousiasme et leurs bonnes résolutions.
Deux grosses raisons sont invoquées dans les Ecritures :
Dieu voyant que son temple ne progresse pas, que son adoration est donc entravée et reléguée au second plan sur l’échelle des priorités, décide d’envoyer un prophète pour aider ses enfants à réfléchir.
I. Le message d’Aggée
Aggée qui est ce prophète arrive donc et dit ceci, au ch 1 v. 1 à 10 « … » Sans aller plus loin, pouvons-nous nous identifier déjà un peu à eux dans cette situation ? Combien d’entre nous n’ont pas l’impression de travailler, travailler, travailler sans malgré tout avoir grand-chose dans les mains ? Avons-nous parfois le porte feuille qui semble troué ? Si oui, Dieu dit qu’il peut parfois s’agir du résultat d’un manque de priorité dans nos choix. « Considérez attentivement vos voies ! » dit Agée au v.5.
La solution pour s’échapper de ce cercle vicieux était selon le verset 8, pour les juifs de se libérer et d’apporter du bois pour reconstruire la maison de Dieu. Il fallait qu’ils se rendent disponibles d’abord pour l’œuvre de Dieu. (Cherchez d’abord le royaume de Dieu, Jésus dira) Selon le verset 12, le peuple fut provisoirement saisi de crainte et il se remit au travail. Mais comme ça se passe trop souvent pour nous, ce fut très temporaire. Il se découragea de nouveau en voyant le petit sanctuaire qu’il était juste capable de produire. Les anciens se rappelaient du temple de Salomon et disaient que le résultat de leurs efforts étaient pitoyable comparé à ce qu’il avait connu durant leur jeunesse. On pourrait facilement comparer cela à nos petites églises en France n’est-ce pas ? Certains d’entre nous qui viennent des Etats-Unis ou d’Afrique se disent que les résultats du peuple de Dieu sont pitoyables en Europe. Et souvent, le découragement est tel qu’on n’a même plus envie de continuer ou d’essayer.
Dieu comprenant les cœurs choisit donc d’adresser le nouveau problème. Il envoya de nouveau Aggée qui dit au ch. 2 versets 3 à 9 « … » Le message pouvait être résumé ainsi, Dieu est fidèle et il fallait s’en remettre à lui. C’était son œuvre et c’est lui qui bénirait au bon moment son sanctuaire. C’est ce qu’il fit d’ailleurs plus tard à travers les siècles par Néhémie en 444 et Hérode le Grand (voir Luc 21 :5).
La leçon était une sur la confiance. Les enfants de Dieu devaient considérer non pas les petites ressources qu’ils avaient, mais le grand Dieu qu’ils servaient. Et aujourd’hui je me demande si j’offre toujours ce que je peux, même si ce n’est pas beaucoup, en lui faisant confiance pour le reste ? En qui est ma confiance ?
Les enfants d’Israël firent donc confiance à Dieu. On pourrait croire que tout s’arrêta ici et alla bien à partir de là. Mais non ! Ils finirent le temple, replacèrent l’adoration au centre de leur priorité, mais leur cœur commença à se détourner. Voyez-vous ce n’est pas tout d’adorer Dieu chaque fois que nous sommes convoqué à ces saintes assemblées. C’est déjà bien, mais ce n’est pas assez. Fallait-il encore vivre au dehors ce qui était proclamé au-dedans. Aggée leur dit donc ceci au ch. 2 : 12 à 14 « … »
C’est un peu dur à comprendre pour nous qui ne connaissons pas bien les lois cérémonielles juives, mais voici en résumé l’idée. Il suffisait de très peu de contact avec les choses impures pour souiller un homme et entraver sa relation avec Dieu. Par contre il fallait beaucoup de contact intime avec Dieu et les choses spirituelles pour rendre un homme pur.
Je vais le dire ainsi pour encore plus faciliter la compréhension. Jouez ne serait-ce qu’un peu avec le mal et vous ne serez plus en communion avec Dieu. Par contre, un tout petit contact avec Dieu dans les moments d’adoration n’est pas suffisant pour nous sanctifier et nous unir à Lui. Il faut rappeler cela à ceux qui pensent que venir se frotter à la spiritualité une fois de temps à autre au travers les cultes est suffisant.
Malheureusement dans son ensemble, le peuple au temps d’Aggée ne prit pas à cœur cette leçon. Il fallut attendre la venue de Néhémie pour changer un peu cela. Mais c’est l’histoire d’un autre jour. Pour ce qui concerne Aggée, je choisis d’arrêter ici et je résume une fois de plus son triple message. Il leur dit donc :
On pourrait aussi le dire ainsi, il leur dit en résumé de se libérer et de se rendre disponibles à Dieu. En vivant ces principes, ils seraient bénis et leurs récoltes seraient une fois de plus suffisantes, ils auraient de nouveau de l’argent dans leur bourse, des vêtements chauds et leur vie redeviendrait ce qu’ils en espéraient.
Avec tout ceci en tête, rendez-vous à présent en Jeans 17. Jésus commence dans ce passage à prier. C’est juste avant sa mort. Que va-t-il demander ? Que veut-il exprimer au Père. Regardez, versets 6 à 17 « … » C’est le même désir que celui exprimé par Dieu le Père en Aggée. Il veut que ses apôtres soient libres et disponibles. Ils ont été sanctifiés (Jean 15 :3), mis à part et il veut que le Père préserve leur sanctification. Pourquoi ? Le verset 18 donne un élément de réponse. « … » Parce que Jésus a une mission pour eux, une œuvre qu’ils doivent accomplir et ils doivent être libres de l’influence du monde et disponibles. Ils ont été triés sur le volet, choisis, préparés, entraînés et équipés pour enflammer le monde avec l’évangile. Mais pour y parvenir, il faudra qu’ils soient prêts chaque jour à se laisser utiliser par Dieu, même quand le chemin deviendra difficile par l’opposition, même quand le foyer aura des besoins pressants, même quand la chair devient une tentation !
L’histoire nous apprend que Dieu a répondu avec puissance à cette prière de Jésus. Les onze sont partis après la Pentecôte et ont dédié leur vie à accomplir la tâche pour laquelle Jésus les avait préparé. Le chemin s’est compliqué et ils ont persévéré. Le foyer les a sollicité et ils ont pris soin des choses dans leur famille sans abandonner les choses du royaume. La chaire les a tenté et ils ont dominé sur elle au bout du compte. Pendant les 50 années qui suivirent, là où Dieu les appela, ils allèrent et se mirent à l’œuvre, peu importe le prix.
Satan les pinça, les tira, leur fit des croches pieds, les combla de coups, mais il ne parvint pas à les écraser. Dieu ne permit pas à Satan de leur envoyer plus que ce qu’ils pouvaient supporter. Avec chaque tentation, Dieu leur offrit une échappatoire.
En étudiant le livre d’Aggée et la prière de Jésus, je découvre donc un principe important pour nos vies. Il faut que nous nous libérions et nous rendions disponibles pour Dieu. C’est le seul moyen d’être vraiment béni et comblé. La bible ne nous encourage-t-elle pas partout à nous libérer, nous purifier du péché ? Regardez en 1 Pierre 1 : 22-23 « … » en Eph. 4 :17 « … » Nous ne sommes pas du monde et nous devons nous préserver des influences mauvaises, dans nos lectures, dans nos divertissements, dans nos relations, dans nos fréquentations. Mais plus que cela, il faut plus qu’être libéré du péché. Il nous faut aussi être disponible pour lui. N’offrons pas les miettes à l’œuvre de Dieu, à son sanctuaire, à son royaume, à son église. Je sais que ce n’est pas facile, je sais qu’à la longue on peut perdre courage. Mais on peut aussi faire le choix opposé. La bible n’est-elle pas pleine d’exemples de gens comme Noé, Moïse, David qui ont donné leur ressource sans s’arrêter pendant des décennies ?
Et ça a toujours payé pour ces héros.
Conclusion :
Je voudrais terminer en parlant d’une petite histoire vraie que j’ai lue, il y a quelques temps. C’était l’histoire d’un enfant appelé Richard Rose. Cet enfant racontait l’abus terrible qu’il avait souffert aux mains d’une belle-mère, après le suicide de sa maman et le remariage de son père dans les années 50. Sa belle-mère le battait avec des objets de fer, avec des chaussures à talons aiguilles au point de lui faire perdre conscience. Elle refusait de lui permettre de prendre des bains et elle le forçait à porter des semaines durant les mêmes vêtements. Il racontait aussi qu’une des choses les plus difficiles était la privation de nourriture. Souvent deux, trois jours durant elle refusait de le nourrir. Savez-vous à quoi il attribue le fait d’avoir pu tenir ? A la bonté de personnes qui remarquaient son état et qui choisissait de temps à autres de lui donner en cachette de la nourriture.
Finalement, les services sociaux se sont saisis de l’affaire et sont intervenus pour le retirer de son foyer. Il dit que ceci l’a probablement sauvé. Pourquoi est-ce que je termine avec cette histoire ? A cause de son titre. Savez-vous comment elle était intitulée par son auteur ? « Ne soyez pas un spectateur mais un acteur ! » Avec ce titre, il encourageait tout le monde à agir quand ils pouvaient faire une différence dans la vie de quelqu’un. Et bien, ce titre « Ne soyez pas un spectateur, mais un acteur ! », c’est celui qu’on pourrait aussi donner au livre d’Aggée, parce que Dieu s’adresse à des personnes qui sont satisfaits de simplement regarder la maison de Dieu dans son état de délabrement. Ils s’occupent juste de leur vie et ne font plus rien pour Dieu. Et Dieu décide de les secouer, de leur faire examiner attentivement leurs voies. Il les appelle à ne plus juste être des spectateurs. Et puis, Jésus arrive 500 ans plus tard, et il prie cette prière en Jean 17. Et que dit-il ? Dieu aide mes disciples à ne pas se perdre, à rester disponibles. Pourquoi ? Parce qu’il ne veut pas que nous soyons simplement des spectateurs.
Alors aujourd’hui que sommes-nous ? Des spectateurs ou des acteurs ? Tout dépend, sommes-nous libre et disponibles pour son œuvre, pour son royaume ? Considérons attentivement nos voies !