Introduction :
Bonjour, si vous avez une bible je vous invite à l’ouvrir en Jean 18. Vous savez que cette semaine, la Pâque juive vient de commencer (décalée de la Pâque catholique car ils sont sur un calendrier lunaire). C’est donc un bon moment pour aborder les événements racontés dans ce passage, puisqu’ils se sont passés plus ou moins à la même époque, il y a 2 milles ans.
Le titre de mon sermon aujourd’hui s’intitule : « Que ferez-vous de Jésus ? » Essayez de deviner pourquoi dans quelques instants, alors que nous lirons notre texte.
Vous savez que la dernière fois où nous étions dans l’évangile de Jean, nous avons vu l’arrestation du Christ. Il s’est rendu volontairement, ses disciples l’ont abandonné et il a été mené devant les chefs juifs pour être jugé. Matthieu 26 :65 nous dit que Jésus confessa en leur présence être le Fils de Dieu. Sur quoi, le grand prêtre se leva déchira sa tunique et l’accusa de blasphème. Selon la loi juive (Lév. 24 :16), un blasphémateur devait être lapidé. Mais les prophéties prédisaient que le Messie devait mourir crucifié au bois. Et justement à cette époque, les juifs n’avaient plus la possibilité de mettre quelqu’un à mort. Les Romains seuls pouvaient condamner à un homme à être exécuté. Nous trouvons ici de nouveau une preuve de l’action de Dieu dans la rédaction de la Bible et dans le déroulement de la vie et de la mort de Jésus.
Jean 18 : 28 à 29 dit donc ceci : « … »
Ils emmenèrent Jésus au prétoire, c'est-à-dire au tribunal de Pilate. Pilate était le procurateur de la région, ça veut dire qu’il était le gouverneur romain. Nous connaissons peu de choses sur ses antécédents, mais les informations que nous avons semblent indiquer qu’il était au départ un simple soldat romain. Mais il maria une jeune femme de la maison de César et reçut une grosse promotion. Il fut élevé à la tête de la province de Judée. Personne n’était au-dessus de lui sauf César.
Il faut donc comprendre qu’il était extrêmement puissant. C’est lui qui levait les taxes, qui rendaient justice et qui dirigeait l’armée et qui décidaient de toutes les choses en Judée. La seule façon de contourner ses décisions était d’en appeler directement à César. Les gens pouvaient le faire, mais c’était extrêmement risqué. Si on allait aussi loin, on mettait sa vie en jeu.
Ceci dit, l’histoire nous apprend que Pilate eut beaucoup de problèmes avec les juifs. Sa faiblesse, c’est qu’il n’était pas un bon politicien, comme c’est souvent le cas avec les soldats. Il n’était pas soucieux de respecter les traditions ou les croyances locales. Et il se mettait très vite en colère et il ne pardonnait pas facilement. Il dirigeait avec une poigne de fer. Dès son arrivée en Judée, les choses avaient mal commencé. Pilate avait décidé de visiter la capitale avec un détachement de soldats dans leurs habits d’apparats. Et quand un régiment défilait ainsi, il sortait les étendards. Seulement au sommet des étendards, il y avait des petits bustes en or de l’empereur. Et dans l’empire César était regardé comme un Dieu. Pour les juifs, ces bustes étaient l’équivalent d’idoles, d’images taillées. Tous les prédécesseurs de Pilate le savaient et par respect pour les juifs ne les avaient jamais sortis. Quand les juifs virent Pilate se promener ainsi, ils en devinrent furieux. Ils sortirent dans les rues et pendant 5 jours ils manifestèrent. Finalement Pilate agacé fit encerclé la foule par les soldats et leur demanda de rentrer chez eux ou bien il les ferait tuer.
Mais les juifs étaient si remontés qu’ils exposèrent leurs nuques et invitèrent les soldats à venir leur trancher la gorge. Ils voulaient tenir bon pour leurs croyances. Pilate, réalisant que ce ne serait pas rassurant d’envoyer le rapport d’un massacre à César juste après sa promotion, eut quand même le bon sens de retenir ses soldats et de se retirer. Il céda donc et fit retirer les petits bustes de César des étendards. Mais comme je l’ai dis, il tenait vite rancœur et ne pardonnait pas vite. Alors quelques années plus tard, quand les juifs vinrent lui demander un nouveau réseau d’eau parce que le leur était grandement défectueux, Pilate trouva l’occasion de se venger. Avançant qu’il fallait faire venir l’eau de très loin et construire un nouvel aqueduc et que c’était en grande partie pour permettre aux ablutions du temple de continuer, Pilate envoya ses soldats au temple pour réquisitionner une bonne part de l’argent du trésor que les juifs y gardaient.
Les juifs se rebellèrent une fois de plus à cette nouvelle. Pour eux l’argent du temple était sacré. Alors ils décidèrent à nouveau de descendre dans les rues pour manifester. Un historien dit que plus de 10.000 juifs se rassemblèrent ainsi.
Mais cette fois, Pilate était là depuis un certain temps. Et il envoya ses soldats déguisés comme de simples gens dans la foule. Sous leurs capes, les romains avaient caché des gourdins, des épées, des dagues et au signal du procurateur, ils sortirent leurs armes et commencèrent à massacrer les femmes, les hommes et les enfants.
Puis suite à cette victoire, il essaya de nouveau de ressortir l’image de César dans Jérusalem, mais cette fois sur des boucliers. Ce qui suscita de nouveaux affrontements.
Pourquoi est-ce que je vous raconte tout ceci ? Parce qu’il faut bien comprendre la situation quand les juifs vont à lui. Pilate ne les aime pas, mais il ne peut continuer à envoyer tout le temps des rapports négatifs à César.
Alors quand les chefs juifs viennent amener Jésus pour le faire condamner à mort, Pilate leur demande de quoi ils l’accusent (au v. 29 du ch. 18 de Jean)
Voici ce qu’ils répondent, aux versets 30-31 « … »
Il faut comprendre que Pilate n’en a rien à faire si Jésus leur cause des problèmes. A la limite, ça le réjouit probablement secrètement. Alors il leur dit de traiter le problème eux-mêmes. Un détail n’apparaît pas ici. Mais Luc ch. 23 : 2 nous dit que les juifs changent alors un peu leur accusation. Ils disent que Jésus excite les gens à ne plus payer des taxes à César et qu’il se proclame roi. Ces accusations sont beaucoup plus sérieuses et Pilate est donc forcé d’investiguer plus loin. Les versets 33 à 36 nous disent donc ceci en Jean 18 « … »
Pour comprendre la réaction de Pilate dans les versets qui suivent, il faut savoir que Pilate était un homme très superstitieux. Il croyait en une multitude de dieux, comme beaucoup de romains. Quand Jésus parle donc d’être un roi dans un autre monde, ça reste dans le domaine du possible pour Pilate. Ainsi nous lisons en Jean 18 : 37-38 « … »
Ne ratez pas les conclusions de Pilate quand il ressort. Que dit-il aux juifs ? « Je ne trouve aucun crime en lui. »
Quand les juifs entendent cela, ils se fâchent et vont beaucoup plus loin dans leurs accusations. Luc 23 : 5, nous dit qu’ils prétendent alors que Jésus soulève les foules dans toute la Judée et la Galilée. Ils suggèrent ainsi par le terme soulever que Jésus incite partout les juifs à la rébellion contre Rome. Il le charge donc du crime d’insurrection.
Pilate est coincé. Il considère donc ses options et juste à ce moment, il se rappelle qu’Hérode est en visite à Jérusalem. Il n’a jamais été bon ami avec lui, mais Hérode est juif, c’est lui qui a la charge de mettre en place les autorités du temple et les Hérodes ont toujours été intéressés par Jésus. Souvent ils ont essayé de mettre la main sur lui.
Ainsi, Pilate voit un bon moyen de se débarrasser du problème et il envoie Jésus chez le régent. Hérode est tout content quand il reçoit Jésus. La bible dit qu’en ce moment, il devient l’ami de Pilate à cause de sa reconnaissance.
Il va enfin avoir la chance de demander à voir un miracle. Il veut voir un spectacle. Mais je vous le dis aujourd’hui, Jésus n’est pas un clown. Il resta donc silencieux dans sa dignité. Hérode ne cherchait pas vraiment la Vérité, alors il n’avait rien à lui dire. Vous voyez, il y a un temps pour parler et un temps pour se taire. Tout dépend du cœur de l’auditeur. Avec Pilate, Jésus parla. Avec Hérode il resta silencieux ! Et quand Hérode se fatigua de son silence, il le renvoya à Pilate. Le procureur ne pouvait pas se défaire du problème de Jésus.
Cette même nuit, la femme de Pilate fit de mauvais rêves. Selon Matthieu 27 :19, elle ne parvint pas à dormir correctement à cause de ses songes qu’elle eut sur Jésus. Le lendemain, elle envoya donc dire à son mari de ne rien avoir à faire avec l’exécution de Jésus. Quand Pilate fit face aux juifs le jour suivant sur sa terrasse, il leur fit donc cette proposition, ch. 18 : 39-40 « … »
Voyez-vous comme il essaye de se soustraire à leurs désirs ? Il fait tout ce qu’il peut pour éviter de devoir exécuter Jésus. Puisque c’est l’occasion annuelle où un prisonnier peut être gracié, il propose un choix entre Jésus et un brigand. Sûrement les juifs réunis choisiront Jésus, n’a-t-il pas fait des miracles pour eux ? Mais, le peuple demande Barabbas. Alors avec l’espoir final de les apaiser, Pilate fait battre Jésus de verges. Peut-être ainsi la colère des gens sera satisfaite. Ils auront pitié en voyant son dos en sang, son humiliation avec la couronne d’épines et son manteau pourpre. Nous lisons aux versets 1 à 16 du chapitre 19 « … »
Le peuple ne désarme donc pas. Pilate connaît bien la nature des juifs. Déjà il a eu trois grosses émeutes et confrontations avec eux. Et ici, leurs émotions continuent à monter. Ils ne reculent pas. « Crucifie-le » ils crient !
Et Pilate ayant peur d’un autre conflit qui pourrait lui coûter sa carrière, cède devant toute cette pression. Il prend de l’eau, il se lave les mains et dit : « Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde ! » (Matth. 27 : 24) Et le peuple dit : Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! »
Ainsi le sort de Jésus est décidé et il est conduit à la croix. Nous en parlerons la semaine prochaine. Mais pour l’instant je m’arrête ici et je pose une question aujourd’hui : « Que faites-vous de Jésus et de ses déclarations affirmant qu’il est le Fils de Dieu ? »
I. Je le fais disparaître !
Je voudrais dire que nous avons la possibilité de le haïr pour ses dires. De nombreuses personnes ont de la haine pour la religion et Jésus aujourd’hui. Il suffit de voir comment ils réagissent quand on leur donne des prospectus pour les cours bibliques par correspondance. S’ils le pouvaient, ils se tiendraient probablement dans la foule se jour là criant : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! »
Je vous le dis aujourd’hui, peu de choses peuvent brouiller notre jugement comme la haine. Un homme qui a le cœur rempli de haine ne pense pas correctement, il ne voit pas correctement, il n’écoute pas correctement. La haine trouble les perceptions d’un homme.
Regardez dans cette histoire que nous avons lue. Les juifs ont perdu toute logique à cause de leur haine. En Jean 18 : 28, ils refusent d’entrer dans le prétoire romain car ils ne veulent pas se souiller de peur de ne pas pouvoir communier avec Dieu lors de la Pâque, mais ils sont prêts à mentir et à mettre à mort un homme innocent.
Ils sont prêts à se battre pour que l’image de César ne soit pas arborée dans le pays, pour que l’argent du temple ne soit pas dé sacré, mais ils vont jusqu’à demander la libération d’un brigand et la condamnation d’un homme au sujet de qui on peut pour le moindre dire qu’il est juste. Puis ils disent seul César est notre roi.
A cause de leur haine, les juifs étaient prêts à oublier tous leurs principes. La haine les changea en des chiens enragés, excités par le goût du sang. La haine leur fit oublier la compassion, tout sens de justice et même la personne de notre Dieu. Ils étaient de plus en plus émotionnels et de moins en moins rationnels !Etes-vous aujourd’hui au nombre de ceux qui haïssent Jésus ?
II. Je m’en lave les mains !
Où êtes-vous à l’image de Pilate, indécis, ne voulant pas vous engager dans un sens ou dans un autre ? Laissez-moi vous dire qu’on ne peut rester sur la ligne quand il s’agit de Jésus. On est soit avec lui, soit contre lui !
On ne peut pas se laver les mains et penser que l’immunité va nous être accordée à cause de notre non engagement d’un côté ou d’un autre. En fait, Pilate prit quand même une décision. Il permit que Jésus soit crucifié. C’est lui qui donna l’ordre aux soldats, parce qu’il eut plus peur de la foule, que de Dieu, parce que sa carrière dans ce monde était plus importante que ses convictions religieuses, parce que la foule finit par l’influencer.
Attention aux effets de foule, quand il s’agit de déterminer ce qui est juste et qui ne l’est pas !
Je vous dis aujourd’hui aussi que la foule est souvent entraînante, mais dans les mauvaises voies. Quand les foules se réunissent dans les rues et cortègent ensemble, elle a toujours un impact. Il suffit de voir ce qui arrive avec les manifestations qui rassemblent des milliers de personnes. Les politiciens finissent toujours par lâcher, mais le plus souvent pour le pire. Ils pensent au court terme et non aux longues conséquences. Mais Dieu nous montre que souvent ce qui est juste est du côté de la minorité, des hommes seuls qui font face à la foule. Alors que faites-vous de Christ aujourd’hui ? Pensez-vous avoir raison de laisser les autres débattre sans vous de qui il était et de ce qu’on doit faire de lui ? Une indécision est une décision de ne pas le suivre au final. Et la foule peut marquer votre chute, parce que vous refuser de défendre adéquatement la cause de l’innocent ! Ultimement Jésus se prendra d’autres coups, il sera moqué et chassé une fois de plus du camp des hommes qui ont besoin de lui à cause de votre silence.
Conclusion :
Aujourd’hui, je vous demande donc de réfléchir à tout ceci. Je vous dis de faire
attention à la haine, peu importe contre qui elle peut être éventuellement présente dans
votre cœur. Je vous invite à faire attention aux mouvements de foule. Je vous encourage
à ne pas compromettre la justice et à prendre la décision de vous tenir aux côtés du
Christ. Ne soyez pas du parti de ceux qui voulaient le faire disparaître, ni de celui
qui voulait s’en laver les mains.