Introduction:
Cette semaine nous allons avoir notre campagne d’évangélisation. Vous savez que nous allons distribuer beaucoup de publicités pour nos cours bibliques par correspondance et que nous inviterons des amis à venir assister à nos conférences. Je vous demande de prier pour cela, car c’est une bonne occasion d’amener de nouvelles âmes à Christ. Quand on parle d’évangélisation, vous savez qu’une des grandes difficultés est de convaincre les gens que Dieu existe. Souvent les personnes qui nous entourent sont comme Frédéric Buechner, qui dit dans un de ses livres : « Pourquoi Dieu n’envoie-t-il pas un signe pour éliminer nos doutes ? Par exemple, pourquoi n’affiche-t-il pas un message dans le ciel, en utilisant les étoiles et les planètes ? Il pourrait écrire avec les étoiles : « Je suis Dieu et j’existe vraiment ! » tout en utilisant le soleil et la lune pour mettre les points sur les i. » Vous connaissez Woody Allen, n’est-ce pas ? Lui dit ceci : « Si Dieu m’envoyait un signe sous la forme d’une grosse somme déposée sur mon compte en banque, alors je croirais en lui ! » Ce genre d’attitude et de commentaire vous est-il familier ? Nous entendons tous des déclarations dans ce style quand nous essayons d’évangéliser les gens autour de nous.
Je voudrais vous dire en commençant mon sermon aujourd’hui que ce n’est pas une nouvelle attitude. Déjà aux jours de Jésus, les gens demandaient des signes autres que ce qu’ils avaient sous les yeux. Regardez ce que Jésus dit en Jean 4 : 48 « … » (lire 46 à 48). Paul aussi mentionnait que c’était constant comme attitude chez ses auditeurs, regardez en 1 Corinthiens 1 : 22 « … » Je suppose qu’en un sens, nous voulons tous une confirmation pour les choses que nous croyons. Et justement aujourd’hui, nous abordons une histoire où un disciple de Jésus va demander une preuve tangible. De qui s’agit-il ? De Thomas. Allez dans vos bibles en Jean chapitre 20. Lisons ensemble les versets 19 à 30 : « … »
Cette histoire nous fait un peu penser aux déclarations de Frédéric Buechner ou de Woody Allen, n’est-ce pas ? Comme eux, il voulait un signe. Dans l’histoire que nous venons de lire, Thomas n’était pas à la tombe du Christ le dimanche matin, le jour de la résurrection. Il n’était pas avec les femmes quand elles avaient vu des anges, ni avec Pierre et Jean quand ils avaient couru au sépulcre. Il n’était pas avec Marie quand Christ lui était apparu. Il n’était pas avec les disciples non plus, le dimanche soir, quand Jésus se présenta au milieu d’eux. Alors quand ses amis lui annoncèrent que Christ était ressuscité, il prit cela pour un délire collectif. On peut presque se l’imaginer, secouant la tête en train de dire : « Je n’arrive pas à croire, à moins que je ne voie la marque des clous dans ses mains et que je ne mette ma main dans son côté, là où la lance l’a percé ! » Il répondit comme un grand sceptique. Il accusa en un sens, Pierre et les autres d’être trop crédules, de croire n’importe quoi ! Il savait que Jésus avait été mis à mort sur la croix et enterré dans le tombeau. Comment pouvaient-ils croire que Jésus était à présent vivant ? Sûrement les femmes qui étaient allées au tombeau étaient confuses. Après tout, elles venaient de passer par une tempête émotionnelle. Jésus avait été arrêté, torturé, crucifié devant leurs yeux, et en se levant tôt le dimanche matin, elles avaient probablement le cœur encore tout retourné et les yeux pleins de larmes. Avec leurs esprits encore tout confus, elles avaient probablement vu la tombe vide, mais pas compris que quelqu’un avait bougé le corps du maître. Jésus était mort et rien ne changerait cela ! Thomas rejetait le récit de la résurrection, en y répondant comme nous répondons lorsque nous lisons ces publicités qui promettent qu’avec certaines pilules, en trois jours, nous pouvons perdre 15 kilos.
I. Thomas en proie au doute, un reflet de nous-mêmes.
Nous ne voyons pas Thomas d’un bon œil, suite à ce moment de doute qu’il eût. Quand nous nous souvenons de lui, n’est-ce pas ce récit particulier qui nous vient à l’esprit ? On dit alors :Thomas était un incrédule, il manquait vraiment de foi. Qui pense au récit de Jean 11 : 7 à 16 où, lorsque Jésus dit qu’il veut remonter en Judée pour guérir Lazare, là où les juifs cherchaient à le faire mourir, Thomas déclare : « Allons aussi, afin de mourir avec lui ! » ? Tous les autres avaient peur, mais Thomas était prêt à accompagner Jésus jusqu’au sacrifice ultime, car sa foi était grande. Alors, pourquoi sommes-nous si sévères avec lui pour ces moments de doute ? Se pourrait-il que nous retrouvions en lui ces sentiments de doute qui parfois nous assaillent aussi ?
Je pense que nous ressemblons souvent plus à Thomas que nous ne le voudrions ou que nous serions prêts à l’admettre. Qui, en effet, ne doute pas de temps à autre ? Honnêtement, ne doutons-nous pas parfois de l’existence de Dieu ? Ne doutons-nous pas parfois que la résurrection a vraiment eu lieu ou que nous sommes sauvés ? Ne doutons-nous pas de temps à autre, de l’amour de Dieu pour nous et du fait qu’il prend vraiment soin de nous, que la bible vient vraiment de lui, que nos sacrifices quotidiens serviront à quelque chose ? Oh bien sûr, nous ne nions pas entièrement ces choses ! Mais par moments nous doutons. Par moments, nous nous demandons : « si pourtant ? » Si pourtant Dieu ne se souciait pas vraiment de moi, un tout petit homme insignifiant ? Et s’il n’y avait pas une vie après la mort ? Si pourtant, Jésus était toujours enfui dans une tombe en Israël et que tous nos efforts étaient vains ? Et si Dieu n’était pas vraiment Jéhovah ? Peut-être nous avons difficile d’accepter les doutes de Thomas, parce que nous savons au fond qu’il est quelque part un reflet de nous-mêmes, du moins en partie. Il reflète un aspect de notre personnalité que nous n’aimons pas, que nous préférions ne pas voir exister. Mais c’est un fait indéniable, nous avons tous des moments de doute. Du plus grand au plus petit, à un moment ou à un autre, nous nous posons tous des questions, c’est inévitable. Remarquons aussi que souvent les doutes viennent après une épreuve.
II. Comment gérons-nous ces moments de doute ?
Mais comment gérons-nous ces moments de doute ? Voilà la question ! La plupart d’entre nous les suppriment. Nous refusons de leur faire face, d’admettre même qu’ils sont là quand on parle aux autres. C’est comme un crime d’avoir des questions, c’est gênant ! Alors on porte le masque de la foi. On prétend croire sans jamais être assailli par des questions. Après tout, quel genre de chrétiens serions-nous, si nous admettions parfois manquer de foi ? Je voudrais vous dire aujourd’hui que nous commettons une erreur quand nous enterrons supprimons ou ignorons nos doutes. Faire semblant d’avoir la foi et de ne pas avoir de questions ne peut en aucune manière nous aider, car tôt ou tard ces doutes ressurgissent. Ils font de nouveau surface. La suppression, la négation de ces questions ne sont pas les bonnes façons de résoudre le problème ! Quand nous ignorons nos doutes, nous devenons en quelque sorte comme un homme qui est pris d’une douleur intense à la poitrine, mais qui fait semblant de rien et qui refuse d’appeler un docteur pour recevoir de l’aide. Il n’ira pas mieux en ignorant son problème. De la même manière, les doutes au sujet de Dieu, du Christ et du Saint-Esprit ou sur un point de doctrine (par ex. le baptême est-il nécessaire ou pas?) ne disparaissent pas comme ça. Non traités, ils demeurent. Thomas, fit des erreurs à ce moment, mais au moins il eut le courage d’admettre ses doutes. Et en exprimant ces vrais sentiments, il put trouver une réponse à ses questions. Jésus, qui connaissait ses doutes, lui fournit des preuves. Et puisque Thomas avait le cœur honnête, il accepta et crut. Ce n’était pas comme avec les juifs, en Matthieu 12 : 38 à 40, qui n’étaient pas vraiment sincères. Nous lisons dans ce passage : « … »
Il y a des gens qui s’excusent de ne pas croire, en disant qu’ils n’ont pas encore vu les évidences pour être convaincus - que ce soit de la nature de Christ ou sur un sujet particulier de son enseignement - mais en réalité c’est un problème de cœur. Ils refusent de voir. Par exemple si Woody Allen recevait une grosse somme d’argent inexpliquée sur son compte, je ne suis pas sûr que ça ferait vraiment une différence. Il dirait probablement que c’est le fruit de la chance. Quand les chefs juifs voyaient des miracles et qu’ils ne pouvaient pas les nier, croyaient-ils pour autant ? Non. Par exemple en Luc 11 : 14 et 15, nous lisons : « … » Ils trouvaient une autre façon d’interpréter les événements extraordinaires qu’ils voyaient.
Souvent les doutes sont un problème de cœur. Le cœur est rebelle et peu importe les évidences sur le sujet considéré, ça ne fera pas de différence. Nous connaissons tous des gens ainsi. Thomas lui était sincère dans ses doutes, Jésus choisit donc de lui donner des preuves. Dieu donne toujours suffisamment de preuves pour croire à celui qui est honnête. Pensez à Moise qui vit un buisson ardent et comment ça l’affecta. Mais Pharaon ne changea pas même avec les dix plaies. Dieu n’est pas contre le fait de donner des preuves. Il est apparu à Thomas et il lui a dit : « Mets ton doigt ici et regarde mes mains. Avance ta main et mets-la dans mon côté. Arrête de douter et crois ! » Et Thomas crut. Tous ses doutes furent résolus et il fit une déclaration de foi incroyable. Alors que les autres parlaient encore de Jésus en termes de maître, de rabbouni, de messie, lui s’adressa en ces termes à Jésus: « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Ayant fait face à ses doutes, il put trouver des preuves et il ressortit avec une foi plus forte que jamais.
III. Le danger avec les moments de doute
Cela dit ne vous méprenez pas sur l’opinion de Jésus concernant l’attitude de Thomas. Son pessimisme lui valut presque un abandon total de la foi. Jean suggère dans son récit que lorsque les femmes vinrent faire un rapport sur ce qu’elles avaient vu, Thomas n’était pas parmi eux. Il ne fut pas parmi ceux qui coururent au tombeau. Lorsque Jésus apparut le soir aux disciples réunis, là non plus Thomas n’était pas présent. Pourquoi ? Se pourrait-il qu’ayant mal compris le but de la venue de Jésus sur terre, il était tellement déçu à la mort du Christ qu’il avait laissé tomber les bras. Se pourrait-il que n’ayant pas vu un royaume physique être établi, il avait perdu courage ? En tout cas, il fit une erreur à ce moment là. Il se retira de la communion fraternelle. Il s’isola, plutôt que de rechercher la présence des frères et des sœurs. Et parce qu’il n’était pas avec ses compagnons chrétiens, il rata la seconde apparition de Jésus.
Je dis aujourd’hui, que nous faisons une grosse erreur lorsque nous nous séparons des frères et sœurs en Christ et que nous nous replions sur nous-mêmes. Des choses peuvent se passer lorsque nous choisissons d’être avec les autres Chrétiens qui ne se passeront pas nécessairement si nous décidons de rester seuls. Quand la peine, la douleur et le doute surgissent et remplissent notre cœur nous nous enfermons souvent et nous refusons de voir les gens. Mais c’est vraiment le moment quand nous devrions rechercher la communion fraternelle, car c’est probablement l’endroit le plus propice pour retrouver Jésus.
Dans le cas de Thomas, Jésus savait que Thomas avait fait une erreur à cause de son incrédulité. C’est pour ça qu’il ajouta : « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! » Pourquoi ? On peut l’expliquer en regardant à l’origine du mot doute en grec. Douter signifiait deux choses pour les grecs : premièrement, avoir un esprit partagé, divisé et donc être incapable de se concentrer ou de s’engager. Deuxièmement, ça pouvait aussi signifier ne plus avoir de foi du tout et renier toutes ses valeurs. Jésus savait cela. Alors à qui pensait Jésus en prononçant cette bénédiction ? À tous ceux qui n’auraient pas l’opportunité de mettre physiquement leur doigt dans ses plaies, qui n’auraient pas l’opportunité de le voir de leurs propres yeux. À ceux qui croiraient en lui dans les générations futures, par le seul moyen du témoignage des apôtres. C’est pour cela que Jean termine avec ces mots le chapitre de Jean 20, aux versets 30 et 31 : « … »
Conclusion :
En conclusion, que dire ?
Le doute n’est pas toujours malsain. Il y a des moments où il faut douter. Quand on entend que Marie est apparue à Lourde à plusieurs personnes, quand on entend qu’il est apparu à Joseph Smith ou au fondateur des témoins de Jéhovah (à Charles Russell), quand on entend la plupart des faiseurs de miracles modernes, il nous faut douter. Quand on entend que quelqu’un a vu Elvis Presley à Hawaï ou Claude François en Amérique du Sud, il faut montrer du scepticisme. Ces témoignages ne sont pas raisonnables. Pour avoir une foi solide, il est raisonnable aussi de remettre en question certaines choses qui nous ont été racontées sur Jésus. Le doute est un outil qui peut nous aider à devenir plus fort. Mais, il faut y faire face honnêtement et être prêt à chercher des preuves quand il nous assaille. Celui qui est partagé, mais qui ne fait rien pour résoudre ses questions, tombe alors dans une catégorie tout autre. Il entre dans le cercle des personnes qui sont malhonnêtes et qui cherchent juste des excuses, parmi ceux qui n’ont pas du tout de foi.
Alors avez-vous des doutes aujourd’hui ? Et si oui, comment y faites-vous face ? Rappelez-vous, Jésus n’est pas contre le doute pour autant que vous cherchiez les réponses au bon endroit avec un cœur sincère. Il a donné un grand nombre de preuves qui sont tout autour de nous et dans cette bible pour démontrer son existence et son amour. La question est : les accepterez-vous ?
Heureux ceux qui croiront vraiment en lui sans plus douter parce qu’ils auront trouvé les réponses au bon endroit !