Un père ne sachant pas comment s'y prendre.


Série sur Joseph -Genèse 37 : 12 à 36


Introduction:

Si aujourd’hui je vous demandais de citer les critiques les plus courantes que les femmes font à leurs maris, que me diriez-vous ?
Probablement sur la liste, il y aurait le fait que les maris sont souvent peu connectés aux états d’âme des membres de leur famille, qu’ils ont difficile de voir claire dans les sentiments d’autrui et d’y être sensible. Bien sûr les maris disent que leurs femmes ne comprennent pas non plus ce qu’ils ressentent. Mais à qui la faute ? Fréquemment, c’est parce que les époux sont devenus passifs et non communicatifs. Ils mettent de côté leurs sentiments négatifs. Ils les enfuient et au bout d’un temps, ils ne parviennent même plus à se comprendre et à expliquer ce qui se passe dans leurs cœurs. Ils ont encore moins envie de se pencher sur ce qui se passe dans le cœur des gens qui les entourent. Il y a en tout ceci un défi spécifique pour l’homme. Il doit apprendre à surmonter ses tendances naturelles ou il risque de faire face à de gros problèmes, au sein même de sa propre famille. Tel fut le cas, par exemple pour Jacob, le père de Joseph.

Je voudrais suggérer deux choses aujourd’hui :

  1. Que Jacob était caractérisé par une passivité malsaine dans ses relations familiales
  2. Qu’il ne communiquait pas comme il le devait avec les siens.

Le texte que je veux vraiment traiter ce dimanche est Genèse 37 : 12-36, où les frères de Joseph décident de le vendre comme esclave. Mais pour comprendre ce texte et en retirer les bonnes leçons, il faut d’abord bien saisir ce qui progressivement les amena à être ainsi. Nous avons parlé la semaine dernière du favoritisme que Jacob, leur père manifesta, mais ce n’est pas tout ce qui joua dans ce développement infortuné. Bien sûr, les frères étaient responsables devant Dieu pour leurs propres actions et choix, ils étaient assez âgés que pour faire d’eux-mêmes ce qui était juste, mais ca n’enlève pas le fait que Jacob contribua à la chute de ses fils, par l’influence parentale qu’il fut.

I. Jacob en tant que père

Je dis Jacob était caractérisé par une passivité malsaine envers ses enfants et il ne communiquait pas comme il le devait.
Comment est-ce que je sais cela ?

Pour le moment, je désire m’arrêter ici et souligner quelques leçons que nous retirons.

II. Les leçons :

  1. Il est important d’être au courant des sentiments qui fluctuent en nos enfants.
    Attention de ne pas se convaincre trop vite qu’on connaît bien notre progéniture. On peut vite être déconnecté. Jacob le fut, et surtout nous les papas nous le pouvons aussi.
    Dans notre culture, où nous sommes forcés de travailler séparé de nos enfants, pendant de longues heures, parfois tous les jours de la semaine, il est facile de perdre le contact. Quand nous revenons à la maison, vidé physiquement et émotionnellement, on peut ne pas avoir très envie d’avoir de longs échanges avec nos enfants, d’écouter leurs problèmes, leurs soucis et de satisfaire leurs besoins. On se retire et on s’isole dans sa petite bulle, avec la TV ou un livre, ou juste en tant que couple. On n’a pas envie que les enfants nous interrompent et nous dérangent toutes les cinq minutes. On veut juste un peu de temps pour soi. Mais, cette tendance est destructive. Et si notre épouse travaille aussi en dehors et revient avec les mêmes sentiments, alors c’est encore plus dangereux. Il n’y a pas de substitut pour solidifier sa famille. Il faut passer du temps, avec eux. Mais il faut que ce soit aussi des moments de qualité, des moments à travers lesquels nous pouvons partager leurs intérêts et répondre à leurs questions, à leurs besoins. (J’aime quand je mets mes enfants au lit… Marilèna me demande parfois des questions profonde… « Si Dieu existe pourquoi il a permis que Jésus soit mort sur la croix ? » )
    Avec l’âge, ces intérêts et besoin de nos enfants changent, il nous faut donc être flexible. Quand les enfants arrivent à l’adolescence, il y a un défi de plus, car ils veulent être d’avantage avec les amis, passer moins de temps avec les parents. Il faut donc faire preuve de plus d’imagination. Il faut trouver des moyens pour rester impliqué. Parfois, il suffit de trouver des activités où vos enfants ont besoin de vous avec leurs amis, pour faire ce qu’ils veulent. Par exemple, de votre voiture, de votre bateau… Alors quand vous êtes avec eux et qu’ils se parlent entre eux, vous pouvez écouter. Faites-le une fois, restez dans un coin discret et écouter sans faire de commentaires. Ils exprimeront peut-être des choses dont vous n’avez aucune idée. Savoir écouter est important en tant que parent. Pas seulement quand l’enfant vient nous voir pour confier ce qu’il a sur le cœur, mais aussi quand il y a des interactions entre eux. Quel bon moyen d’en apprendre d’avantage sur comment ils évoluent et pour savoir ce qui les guide, ce qu’ils ont dans le cœur. (Je me rappelle avoir été choqué plusieurs fois en entendant comment Candice a réagit avec des amies, en bien et en mal).
    Que pouvons-nous apprendre de Jacob ? Que nous pouvons penser connaître nos enfants, alors qu’en réalité on en sait très peu sur leurs sentiments et pensées. D’une façon ou d’une autre, il nous faut résister aux demandes trop exigeantes de notre culture et prendre du temps pour être avec eux.

  2. Attention de ne pas être plus soucieux de notre réputation que de ce qui est juste, quand on élève nos enfants.
    Lorsque les fils de Jacob firent périr la ville, Jacob montra plus de soucis pour ce que les gens penseraient de lui, que pour le crime de ses enfants. Il aurait dû d’abord insister sur le fait qu’aux yeux de Dieu leur action avait été intolérable, qu’ils avaient dépassé une limite irréversible. Attention au même piège pour nous. Il est facile d’être plus soucieux de notre image que de qui se passe à l’intérieur du cœur de nos enfants. L’important ce n’est pas ce que les gens penseront, mais ce que les jeunes deviendront s’ils ne redressent pas leur comportement efficacement.

  3. Une trop grande passivité chez le père peut créer de la colère dans le cœur de ses enfants.
    Jacob peut être classifié dans le groupe des pères trop passifs. Quand ces fils, Lévi et Siméon firent périr les Sichémites et quand Ruben commit un inceste, il fit très peu pour prendre soin du problème. Il reteint leurs fautes et puis fut comme un marteau au jour de sa mort. Cette façon de traiter les choses est classique pour une personne passive. Plutôt que de confronter immédiatement les problèmes quand ils se présentent, les personnes passives font semblant de rien, retienne ce qu’on leur a fait et deviennent amères. Puis un beau jour, elles font payer à celui ou celle qui leur a fait du mal et qui pensait que la chose était résolue. Evitons cette approche avec nos enfants. Soyons impliqués dans leurs vies, aujourd’hui. Corrigeons-les dès l’instant où survient un problème. Encourageons-les maintenant, si c’est maintenant que vient l’opportunité.

  4. Nous récoltons ce que nous semons, mais se punir soi-même n’est pas la solution.
    Jacob refusa d’être consolé lorsque son fils mourut. Plus que probablement son refus fut basé sur le fait qu’il pensait avoir fait une erreur. Alors il était déterminé à pleurer et à se punir lui-même jusqu’à ce qu’il quitte ce monde.
    Comme Jacob, nous faisons tous des erreurs avec nos enfants. Malheureusement, il est vrai que certaines de ces erreurs créeront des problèmes difficilement réversibles. Mais rien ne sert de passer toute sa vie à se blâmer. Ce n’est pas la volonté de Dieu. Christ est venu pour nous offrir le pardon. Pour tout ce que nous avons fait, il nous faut accepter ce pardon. Plutôt que de nous morfondre, si nous avons péché contre nos enfants, il veut que nous cherchions sincèrement leur pardon, en leur présentant nos excuses. S’ils voient que nous sommes véritablement désolé alors peut-être ils ne retiendront contre nous nos fautes. Mais s’ils ne nous pardonnent pas, n’oublions pas que Christ lui le fait et nous pouvons toujours démontrer notre amour à d’autres dans nos relations futures. C’est triste quand des parents existent en cherchant à se punir perpétuellement. De même, c’est triste quand des enfants existent en refusant de pardonner et en continuant à blâmer leurs parents pour tous les malheurs qu’ils ont aujourd’hui. Dieu nous offre la possibilité de surmonter notre passé et d’être maître de nos choix présents. Nous pouvons être bon, même si nos parents ne nous ont pas élevé correctement, peu importe ce qu’il s’est passé dans notre jeunesse. Alors rappelons-nous en.

Conclusion :

Je termine avec ces questions récapitulatives.
Dans quelle mesure est-ce que je connais vraiment les sentiments de mes enfants ?
Cherchez les opportunités pour écouter attentivement ce qu’ils ont à dire, verbalement ou par leurs actions.

Est-ce que je me soucie surtout de mon image personnelle lorsque mes enfants font une erreur?
Evitez de dire à vos enfants qu’ils vous apportent la honte, dites leur plutôt que Dieu est déçu de leur comportement.

Suis-je un parent trop passif ?
Demandez à votre femme son opinion. Si vous n’êtes pas satisfait de sa réponse et que vous avez un doute, demandez alors en plus à un ami qui osera être honnête.

Est-ce que je vis ma vie en essayant de me punir pour mes erreurs passées ?
Si oui, acceptez le pardon de Dieu et sachez qu’il y a toujours un demain.