Introduction:
Avez-vous déjà remarqué que nous avons souvent tendance à reproduire les erreurs de nos parents ? Lorsque nous quittons le berceau familial pour former notre propre foyer, nous sommes pleins de bonnes intentions. Si nous avons vécu dans une famille dysfonctionnelle, nous nous jurons que jamais nous ne ferons les mêmes choix que nos parents. Mais sans le vouloir des années plus tard, nous nous retrouvons dans les mêmes situations. Ainsi des parents alcooliques produisent souvent des enfants alcooliques. Des foyers violents produisent souvent des enfants violents. Des enfants abusés deviennent souvent des adultes qui abusent, etc. Il est si difficile de briser ce cercle vicieux par lequel nous revenons souvent à notre vécu passé. Et même si nous y parvenons, trop fréquemment, ce n’est qu’avec de grosses séquelles psychologiques et émotionnelles. Je l’ai vu je ne sais combien de fois, dans des personnes abusées, qui ont réussi à ne pas reproduire un abus, mais qui sont toujours en mille morceaux à l’intérieur. Honnêtement, je pense que ce n’est qu’avec l’aide de Dieu qu’on peut vraiment surmonter et guérir totalement. D’abord, si on se donne à lui, il met son Esprit en nous et nous libère des chaînes du péché qui nous traînent dans certaines directions, et puis par ce même Esprit, il nous donne sa force pour nous permettre de tenir bon et d’éviter de retomber dans ces mêmes liens.
Avant de rentrer dans le corps de notre leçon aujourd’hui, je pourrais déjà vous demander d’examiner votre passé et de voir s’il y avait un dysfonctionnement dans votre vécu enfantin. Si oui, ce dysfonctionnement vous a-t-il suivi aujourd’hui ou est-il prêt à vous rattraper ? Comment évitez-vous de le reproduire ? Dans son amour, Dieu nous offre de l’aide pour briser le cercle, il vous suffit de vous donner à lui par le baptême et de recevoir son Esprit. Mais ce n’est pas tout ce qu’il nous offre. Dans sa sagesse, il nous présente aussi dans la bible, des histoires qui nous permettent de comprendre dans le détail les mauvais choix qui peuvent entraîner des dysfonctions familiales. Parlant de cela Paul dit en 1 Corinthiens 10 : 11 « … » Ainsi nous retournons aujourd’hui à notre étude de Jacob et Joseph, pour apprendre ce contre quoi il nous faut être en garde dans nos familles.
Jacob était le père de Joseph et vous rappelez-vous dans quelles conditions familiales il avait grandi ? Regardez en Genèse 25 : 28. La bible dit : « … » Le résultat de ce favoritisme d’Isaac ou de Rébecca fut dévastateur. Pendant longtemps les 2 frères s’entre-déchirèrent. Ils ne parvinrent jamais à vraiment s’apprécier et à être intimes l’un avec l’autre. Mais plus subtil que cela, Jacob fut profondément influencé dans ses propres méthodes parentales. Lorsqu’il eut ses propres enfants, il ne vit pas le danger d’un favoritisme ouvert envers un de ses fils ou alors il ne comprit pas comment éviter ce dysfonctionnement. Il manquait peut-être tout simplement des outils nécessaires pour faire face à sa situation. Aucun parent ne se dit, je vais faire du favoritisme avec mes enfants. Il en arrive là parfois parce qu’il ne réalise pas que la vie tend à faire briller l’un ou l’autre de ses enfants. Quelle situation ? Genèse 37 : 3a, nous la présente : « Jacob aimait Joseph plus que tous ses autres fils. »
I. La position préférée de Joseph.
Je voudrais considérer plusieurs points qui justifiaient probablement ces sentiments préférentiels. Pourquoi Jacob préférait-il Joseph ? Il y a ce qui saute aux yeux parce que le texte le dit clairement, puis il y a ce qui est plus subtil.
Le symbole de sa préférence : le manteau multicolore
La bible nous dit en Genèse 37 :3c que Jacob offrit une tunique multicolore à Joseph. Cette traduction des termes originaux ne rend pas justice au message du Saint-Esprit. Il y a un mot de plus en hébreux qui qualifie cette tunique, c’est « passeem ». Il signifie « poignets » ou « chevilles ». Cette tunique avait donc des manches longues et descendait jusqu’aux chevilles. C’était le survêtement d’un noble qui n’avait pas à travailler dans les champs ou avec les animaux. Pourquoi ? Parce qu’on ne peut pas travailler facilement quand on porte une telle tunique. Imaginez un soudeur sur un chantier avec un grand manteau de vison et vous comprenez. Pour travailler au temps de Joseph, les hommes portaient des tuniques courtes et sans manches. Ca leur donnait plus d’aise dans leurs mouvements avec les moutons ou dans les champs. Avec ce cadeau, Jacob sous-entendait à ses autres fils que Joseph n’était pas obligé de travailler comme eux.
Et puis, le texte nous laisse savoir que ce manteau était digne d’un prince. Il était raffiné et recherché, coûteux et luxueusement orné. Tamar, la fille du roi David, portait une telle tunique en 2 Samuel 13 : 18-20. Ce vêtement était aussi un signe de sa pureté.
Jacob ne désirait donc pas que ce vêtement soit fonctionnel, mais plutôt qu’il représente la position de faveur de son fils. Peut-être ce manteau signifiait aussi qu’il entendait donner à Joseph le droit d’aînesse (càd. Une double part de l’héritage), la conduite de la famille. Joseph était après tout le premier né de la femme qu’il avait choisi.
Les conséquences :
Dès lors, on comprend très bien que les frères de Joseph perçurent ce cadeau comme un rejet et une menace. Voir Joseph se balader avec cette tunique les mettait en rogne. Après tout, c’est eux qui gardaient les moutons, faisaient toutes les corvées et prenaient soin des biens familiaux. Et puis, ils étaient plus âgés que Joseph et n’en pouvaient rien que leurs mères n’étaient pas les favorites du patriarche.
Le texte dit ceci concernant leur réaction, Genèse 37 : 4 « … ». Ils ne pouvaient pas dire un mot gentil sur lui. La jalousie et la haine brûlaient dans leurs cœurs. Quand on est fâché avec quelqu’un, il est difficile de communiquer positivement avec lui. On veut tout simplement se débarrasser de la personne. La grosse conséquence de ce traitement préférentiel du père fut que leur relation avec Joseph fut fracturée et dévastée. Il n’y eut plus que de la haine envers lui. Ils ne purent plus lui souhaiter quoi que ce soit de bien.
Le rejet que Joseph devait ressentir devait être intense et extrême. J’imagine qu’à cause de ceci, Joseph devait avoir un sentiment d’insécurité et de manque de confiance en lui.
Fut-ce pour cela qu’il commit la bêtise de partager avec eux ses rêves ? Le texte nous dit ceci dans les versets qui suivent, v. 5 à 11 « … » Ces rêves étaient prophétiques. Mais pourquoi Joseph ressentait-il le besoin de les partager avec ces frères ? Il aurait mieux valu en parler à son père seul, s’ils ressentaient des doutes concernant ce qu’il avait vu.
Je pense que Joseph parla probablement de ces songes pour revendiquer qu’il n’était pas nul, que Dieu l’aimait. Après tout, que faisons-nous, nous aussi, quand nous nous sentons rejetés par un groupe ? Si ce groupe est important, n’essayons-nous pas de prouver notre valeur ? Joseph faisait ce que n’importe lequel d’entre nous aurait fait. Il essayait de surcompenser.
Le favoritisme du père ruinait la relation de Joseph et de ses frères, il causait de la jalousie, de la haine, mais il créait aussi en Joseph un sentiment de devoir prouver sa valeur. Quelle triste situation ! En se faisant, les choses n’allaient que de plus en plus mal, pour lui. Ses frères le prenaient pour un vantard. Je me demande aujourd’hui, combien de relations entre enfants du même sang ne sont pas ruinées à cause d’un favoritisme parentale et d’un manque de sagesse comme celui de Jacob ? Combien d’enfants n’en viennent-ils pas à surcompenser et à faire des choses non naturelles ? Alors je m’arrête ici et je retire quelques leçons pour nous de ce texte
II. Les leçons :
Bien sûr, nous ne saurions probablement pas manifester notre préférence avec une tunique. C’est un objet trop banal. Mais pensez à ceci :
-un proche sans famille décède et vous laisse de l’argent, vous désirez répartir une part de cet héritage sur vos enfants, comment vous y prenez-vous ? Et si 3 de vos 4 enfants vous ignorent et sont mariés avec des conjoints que vous n’aimez pas vraiment ?
-Vous avez eu un dernier enfant en étant plus vieux et après avoir accumulé beaucoup d’argent. Ce dernier enfant a travaillé dur et a excellé comparé aux autres durant ses études à l’université. Il termine son école et vous désirez lui faire un cadeau, que lui donnerez-vous quand il reviendra à la maison avec un diplôme ? Certains parents attendent avec les clés d’une nouvelle voiture. Mais les autres enfants, qui n’ont pas aussi bien travaillé et qui étaient encore sous votre toit, quand vous aviez toujours des difficultés à nouer les deux bouts n’ont jamais reçu la pareille. Que pensez-vous qu’il se produira ?
N’oublions pas que nos enfants les plus âgés ont de bonnes mémoires. Et faire de la sorte, conduira à des problèmes pour le plus petit tôt ou tard. Ce n’est pas qu’il faut pénaliser le plus jeune juste parce que sa vie est plus aisée, mais il faut tout faire maintenir un certain équilibre et avoir de l’équité avec ses frères/sœurs. Nous pouvons bien sûr aussi choisir de récompenser une bonne conduite, mais il faut le faire avec sagesse et modération. Il faut bien penser à comment ce sera perçu par les autres. J’aime par exemple comment ma mère s’y est prise pour récompenser nos bons résultats scolaires et un bon comportement à l’école. Tous nous avions la possibilité d’obtenir les mêmes récompenses, mais les choses qu’il fallait faire pour les obtenir étaient adaptées à nos capacités.
N’oublions pas non plus que l’attitude, plus positive du benjamin de notre famille, que nous voudrions récompenser, peut être due à la stabilité acquise plus tard dans notre couple ou à une maturité que nous avons acquise avec l’expérience et les années, pour être de meilleurs parents. N’oublions jamais que nos enfants plus âgés, font souvent les frais de nos erreurs de jeunesse et donc ont plus à redresser. Mais serait-il juste de les pénaliser alors que nous sommes en grande partie responsable ?
Dans un autre registre, est-ce que vous avez aujourd’hui tendance à surcompenser au travail, dans vos paroles, parce que vous avez vécu du rejet et que votre estime personnelle n’est toujours pas ce qu’elle devrait être ?
Est-ce qu’aujourd’hui les relations avec mon frère et ma sœur sont encore détruites a cause du manque de sagesse que mes parents ont manifestés ? Si oui, prenez la décision de pardonner.
Conclusion :
En ce jour, examinons nos vies et remettons-nous en à Christ. Lui seul peut nous libérer, réparer nos ruptures familiales, nos blessures passées et nous remettre sur le bon chemin. Aujourd’hui, avez-vous reçu son Esprit, êtes-vous passé par les eaux du baptême et êtes-vous attentifs aux enseignements de sa Parole ?