Aimes-tu ta mère?

Série sur Jean (chapitre 19: 15-30)

Introduction:

Lecture de Jean 19 : 15-30.

Aujourd’hui, je voudrais m’adresser en commençant à ceux d’entre nous qui ont des enfants ou qui en attendent un. Dites-moi parents, quelle est une des plus grandes craintes que vous ayez en ce qui concerne vos enfants ? N’est-ce pas de les perdre ? Je sais que lorsque Marilèna est née, je me réveillais parfois dans la nuit et je me redressais pour écouter si elle respirait encore. Quand on est rentré de l’hôpital la toute première fois, vous auriez dû voir comment je conduisais. On a rarement vu un Belge conduire ainsi. Toutes les voitures derrière moi devaient faire une file sur 500 mètres. J’étais pétrifié d’aller trop vite, de devoir freiner et que la petite nuque de Marilèna se brise. Toujours aujourd’hui, j’ai de la crainte pour mes deux enfants quand nous allons faire du vélo. Je ne veux pas qu’elles soient trop loin de moi, parce que j’ai peur qu’elles n’aient trop au milieu de la rue et qu’elles se fassent écraser. Imaginez qu’un docteur vienne vous voir un jour et vous dire que votre enfant a une maladie terminale, qu’il est condamné et qu’il mourra assez rapidement. Quelle serait votre réaction ?

Nous avions des amis à l’école de théologie, en classe avec nous, à qui c’est arrivé. Leur petite fille de 9 ans a été diagnostiquée avec une maladie rare incurable. Vous auriez dû voir comment ça les a bouleversés. Ça a changé toute leur vie. C’était vraiment triste de les voir souffrir ainsi. Le papa n’a pas pu continuer l’école. Il trouvait que ça lui prenait trop de temps et qu’il ne pouvait pas profiter des derniers moments avec sa fille. Il a donc arrêté. La petite est morte quelques mois plus tard. Vous savez, les psychologues disent que lorsqu’un parent perd un enfant, le parent ne s’en remet jamais totalement. Ils disent que pour la perte d’un ami, il faut plus ou moins un an pour se remettre, pour un parent 2, 3 ans, pour un conjoint 4-5 ans. Mais pour un enfant, il paraît que la douleur ne disparaît jamais.

Aujourd’hui je vous dis tout cela parce que je veux concentrer notre étude sur une maman qui a perdu un enfant qui était encore à un âge assez jeune. De qui s’agit-il ? De Marie.

Mais avant, vous rappelez-vous de cet instant heureux de la naissance de Jésus ? Il y a eu tellement de choses fantastiques qui se sont passées à ce moment-là. Comme tout bon parent, elle et Joseph devaient avoir de la fierté, de la joie, de l’excitation. Vous pouvez presque vous les imaginer allant au temple, pour présenter Jésus avec le regard heureux.

Mais vous rappelez-vous ce que les Ecritures rapportent au sujet d’une prédiction qui leur est faite en ce moment-là par Siméon ? Regardez en Luc 2 : 21 à 35 : « … » L’avez-vous vu ? Siméon a dit à Marie : « A toi-même, une épée te transpercera l’âme ! » Quelle image vous vient à l’esprit en lisant cela ? On a l’image d’un cœur brisé, n’est-ce pas ? Siméon parle de l’agonie qu’un jour Marie sentirait dans son âme. Mais à ce moment, je ne pense pas que Marie comprît ce qu’il disait. Elle savait que Jésus était le Fils de Dieu et qu’il devait régner sur le monde, mais elle n’avait aucune idée de comment il parviendrait à faire cela. La croix, sur laquelle son fils devait mourir, était un secret pour elle à ce moment-là.

Quand Siméon lui parlait de souffrir un jour, elle ne pouvait que vaguement le lier à Jésus. Je me demande si cette prédiction lui est venue à l’esprit et lui a fait peur, le jour où elle et Joseph ont dû fuir en Egypte loin d’Hérode ? S’est-elle demandée si elle perdrait Jésus ou Joseph quand elle a appris que les soldats du roi cherchaient son fils et tuaient les petits garçons en Palestine ? Voir Matthieu 2 : 13-16.

Imaginez son soulagement quand Hérode est mort et puis sa peur de nouveau quand Jésus a commencé son ministère et qu’elle a appris que les juifs cherchaient à présent à le faire mourir. Même dans son village, il était passé à deux doigts de la mort (voir Luc 4 : 28-29). Etait-elle là quand ses voisins ont essayé de précipité Jésus du haut de la falaise ? Essayait-elle de les arrêter ? Et puis voilà que deux ans plus tard, Jésus est arrêté. Jeans nous dit au chapitre 19 : 1-5 qu’il subit des tortures atroces aux mains des juifs et des romains. Ils le flagellent, ils mettent une couronne d’épines sur son front et puis ils le présentent à la foule et Pilate dit : « Qui voulez-vous que je relâche ? »

Marie a-t-elle déjà eu le temps d’arriver à Jérusalem quand ceci arrive ? Est-elle perdue dans la foule, en train de crier à tue-tête : « Jésus ! Jésus ! Oui, par pitié relâchez-le ! » « Il est innocent ! Mon fils, mon enfant, mon bébé, mon pauvre bébé ! »

Si elle est là, j’imagine qu’elle crie cela mais que la voix de la foule couvre la sienne ! Les gens clament : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! Crucifie ce Jésus ! On veut Barabbas ! »

Et maintenant, les soldats conduisent Jésus à la croix. Maintenant je pense qu’une lumière doit venir à l’esprit de Marie. Cette épée dont Siméon parlait, c’était probablement ce moment. À présent une épée lui perce probablement l’âme !

Cette épée qui l’a vraisemblablement hantée depuis la présentation de Jésus au temple est maintenant trop réelle. Pensez à tout ce qu’elle doit se dire :

Je suis certain que des tas de souvenirs doivent lui venir à l’esprit. Ne seriez-vous pas envahi par des souvenirs ? À quels moments penseriez-vous ?

Est-ce que tout ça ne vous viendrait pas à votre esprit en même temps qu’un certain abasourdissement sur ce qui arrive ? Dans un sens ne vous diriez-vous pas aussi : « Ce n’est pas possible, mais qu’est-ce que mon enfant a fait pour mériter ceci ? »

J’imagine que les deux lignes de pensée seraient dans nos esprits :

Ce jour-là, Christ souffrait tout cela bien sûr, à cause de son amour profond en tant que Sauveur. Marie, elle se trouvait là, à cause de l’amour profond d’une mère.

Vous demandez à quoi l’amour ressemble vraiment ? Vous n’êtes pas sûr de la bonne définition. Et bien regardez ce récit ! Le cernez-vous en regardant à Jésus ? Son amour est manifesté dans la marre de sang grandissant au pied de sa croix. Il est manifesté par les clous transperçant ses chevilles. Il est révélé dans ses plaies autour desquelles les mouches volent. Il est manifesté dans ses mains étendues vers Dieu et soutenues sur ce bois épineux.

Puis regardez à Marie. Chez elle, l’amour est mis en lumière par les larmes qui lui brûlent le visage. Il est mis en lumière par sa volonté de rester présente aux côtés de son fils quand presque tous ont peur et l’ont abandonné. Il est mis en évidence par son désir de rester présente dans l’agonie de son fils, même si ça lui perce le cœur et qu’elle a difficile de supporter de le voir mourir ainsi. J’imagine qu’elle doit avoir envie de s’écrouler, qu’elle peine à tenir debout. N’est-ce pas là la meilleure mise en évidence de l’amour ?

Regardez maintenant au chapitre 19, verset 29 et 30a, Jean nous donne un détail sur lequel je voudrais insister avant d’aller plus loin : « … » Jésus a soif. Il demande quelque chose à boire et le garde imbibe une éponge de vinaigre et la monte à sa bouche. Jésus doit sentir de quoi il s’agit dès que l’éponge arrive sous son nez. Ça doit être répugnant. Et pourtant, il boit ! Pourquoi ?

Il n’y a qu’une raison possible, parce qu’il a vraiment fort soif et parce qu’il souffre. Ses lèvres doivent être sèches à cause de la chaleur et des efforts physiques pour respirer. Rappelez-vous qu’il est tout nu. Les Romains enlevaient les vêtements pour humilier les condamnés. Jésus n’avait donc aucune protection contre le soleil. Et puis étiré sur la croix comme il l’était, ses poumons devaient brûler dans sa poitrine, puisque les crucifiés mourraient par asphyxie. Jésus devait donc avoir extrêmement difficile de parler. Et pourtant, aux versets 26 et 27, il se force à dire ceci : « … »

Jésus aime énormément sa mère. Il se soucie pour elle. Il y a tellement de choses qu’il a en tête, qu’il voudrait probablement encore lui dire, dans le style :