Que puis-je apprendre de Marie de Magdala ?

Série sur Jean (ch. 20: 11 à 18)

Introduction:

Aujourd’hui nous retournons à notre série sur Jean et nous allons concentrer notre étude sur la section qui parle de Marie de Magdala, après la résurrection.

Marie de Magdala est probablement une des figures les plus problématiques du christianisme, non pas en vertu de ce que la bible dit sur elle, mais en vertu de ce que des hommes mal intentionnés ont raconté à son propos.

Si vous faites une petite recherche sur Internet, vous verrez rapidement de quoi je veux parler. Selon certains sites, elle aurait marié Jésus à l’âge de 27 ans et eu un enfant de lui à 30 ans, une petite fille qu’ils auraient appelée Tamar. À 34 ans, Marie aurait eu ensuite un second enfant de Jésus, un petit garçon et puis un troisième. Elle aurait émigré ensuite en France et y serait morte dans le Sud, à l’âge de 60 ans. L’église catholique est bien sûr accusée d’avoir supprimé toutes les preuves de ceci. Un autre site suggère que Maire était l’auteur de l’évangile de Jean. Les auteurs de ce site voient en elle, le disciple que Jésus aimait. Ils argumentent sur plusieurs pages que c’est logique de penser ainsi. Et puis, il y a des films et des livres, comme le code DaVinci, qui popularisent de telles rumeurs à son sujet.

Au vu de tout ceci, il me semble important aujourd’hui de commencer en clarifiant certaines choses.

I. Qui était vraiment Marie de Magdalena ?

La bible parle de 7 Marie différentes qu’il ne faut pas confondre.

Remarquez plusieurs choses concernant tous ces noms. En général, quand un homme important dans la bible était connecté avec une femme, cette femme était identifiée, selon la coutume du temps dans cette société patriarcale, par le nom de l’homme. Ce n’était pas Marie tout court par exemple en Matth. 27 : 56, mais Marie la mère de Jacques. Ce n’était pas Marie tout court en Actes 12 : 12, mais Marie la mère de Jean Marc et ainsi de suite.

Mais Marie de Magdala, n’est pas identifiée en connexion avec un homme, mais une ville située près de la mer de Galilée. Ceci atteste déjà en faveur du fait que Jésus n’était pas lié à elle par un lien légal quelconque.

Et puis si Jésus avait été marié à elle, pourquoi les écritures ne l’auraient-elles pas mentionné ? Il n’y avait aucun mal dans le fait de se marier. La divinité de Jésus n’en aurait pas été entachée pour autant. N’est-il pas écrit que Jésus avait d’autres besoins humains, qu’il mangeait, qu’il buvait, qu’il dormait et qu’il pleurait. Pourquoi le fait d’être marié et de vouloir avoir une compagne pour la vie aurait-il été un secret ? Il n’y avait rien à perdre en mentionnant un mariage éventuel. D’ailleurs si ça avait été le cas, la bible nous aurait probablement fait bénéficier de la sagesse de Jésus dans sa relation avec une épouse.

Remarquez aussi que lorsque les gens étaient étonnés par les miracles de Jésus et ses enseignements, ils disaient : « N’est-ce pas le fils de Marie, ne connaissons-nous pas ses frères et ses sœurs ? » Ils parlaient de sa famille, mais jamais d’une épouse. En 1 Cor. 9 : 4-6, lorsque Paul devait justifier le droit de se marier, à qui faisait-il référence ? À Pierre et à certains autres apôtres. Mais il n’en appela jamais à Jésus. Pourquoi ? Si Jésus avait été marié, c’aurait été le meilleur exemple. Il semble donc logique de déduire que Jésus ne l’était pas !

Et puis, à la croix Marie de Magdala est là selon Matthieu 27 : 55-56. Mais Jésus sent-il le besoin de demander à quelqu’un de prendre soin d’elle ? Non ! Il le fait pour sa maman, mais pas pour Marie de Magdala. S’il y avait eu une relation d’époux et d’épouse, il aurait été plus logique pour Jésus de parler de Marie de Magdala à Jean.

D’où viennent d’ailleurs toutes ces pensées sur un mariage secret entre Jésus et cette Marie ? Les Ecritures ne mentionnent jamais cela. Voici les seules choses qu’elles disent à son sujet.

En Luc 8 : 1 à 3, c’est là qu’elle est mentionnée pour la première fois. Voici ce que nous lisons : « … » Nous savons donc, outre le fait qu’elle venait de Magdala, qu’elle avait été possédée par 7 démons et que Jésus l’avait guérie.

Nous voyons aussi qu’elle suivait Jésus là où il allait et qu’elle prenait soin de lui, mais pas toute seule. Elle faisait partie de tout un groupe de femmes fidèles.

Rien ne dit qu’elle avait été une prostituée. Cette idée fut évoquée la première fois, lors d’un sermon par l’archevêque Grégoire le grand, en 591. Mais il se trompait probablement en confondant les histoires de Luc 8 et de Jean 8, là où Jésus sauva une prostituée. Remarquez qu’en Luc 8, rien n’est dit sur une relation particulière entre Jésus et Marie.

Alors y a-t-il un autre endroit où elle est mentionnée dans la bible ? Oui, en Matthieu 27 : 55-56 où on lit : « … ». Rien n’est dit sur un mariage entre elle et Jésus. On sait juste qu’elle était toujours là au moment de la crucifixion et qu’elle était peinée.

Et puis on lit encore en Matthieu 28 :1, qu’elle allait au tombeau avec les autres femmes le premier jour de la semaine, pour embaumer le corps de Jésus. Et enfin, il y a ce passage en Jean 20 : 11 à 18, que nous allons étudier aujourd’hui où rien n’est dit à ce sujet non plus.

Vous voyez donc que très peu de choses sont dites sur elle dans les Ecritures et certainement pas que Jésus et elle étaient mariés. Alors d’où les gens tirent-ils cette idée ? Deux cents ans plus tard, un gnostique (c’est à dire une personne avec des idées un peu bizarre sur la religion – sur la création et son auteur, sur les choses physiques, sur Jésus et sur les femmes) écrit un évangile, qu’il appellera l’évangile de Philippe, et dans une toute petite section, il va parler de Marie. Il ne nous est parvenu qu’un fragment abîmé de cette section. Elle dit ceci : « Des compagnons de … Marie de Magdala, … plus que tous les autres disciples et il l’embrassait souvent sur la … »

Mais qui l’embrassait et où et pourquoi on ne sait pas. Et ces choses ont été écrites deux cents ans plus tard, par un hérétique qui ne croyait même pas que Jéhovah avait créé le monde et que Jésus était mort sur la croix. C’est plutôt mince, n’est-ce pas ? Il faut le faire d’écrire des livres entiers et de produire des films sur un mariage de Jésus et de Marie, à partir de seulement cela. C’est stupide, et ceux qui y croient devraient faire un peu plus de recherches.Rien ne soutient cette thèse.

Bon j’en ai dit assez sur ce sujet, je veux maintenant passer à des considérations d’ordre pratique dans la section qui est la nôtre aujourd’hui.

II. Leçons tirées de la vie de Marie de Magdala :

Lisons ensemble Jean ch. 20, du verset 11 au verset 18 : « … » Remarquez que jésus a choisi d’apparaître ressuscité pour la première fois à une femme, à cette femme. Pourquoi à elle ?

Peut-être à cause de 4 qualités que Marie de Magdala avait manifestées. En les mentionnant, je voudrais que vous regardiez si vous les possédez et sinon je voudrais vous mettre au défit de devenir comme elle.

Quelles étaient ces 4 qualités qu’elle avait ?

    Elle aimait profondément Jésus.

    Regardez à la place importante qu’elle accordait à Jésus durant sa vie et après sa mort. Elle était présente lorsqu’il voyageait pour enseigner les foules, lorsqu’il fut rejeté et crucifié, et lorsqu’il était dans la tombe. Elle faisait partie d’un groupe de femmes engagées qui s’occupait physiquement de Jésus et qui voulaient l’embaumer dès le petit matin après la Pâques.

    Sa vie s’organisait autour de Jésus. Elle faisait tout ceci, sans considérer d’autres possibilités pour son existence parce qu’elle aimait profondément Jésus.

    Je pense qu’elle l’aimait ainsi, parce qu’elle avait été sauvée par lui. À tout moment, elle pouvait se dire : « Ce Jésus a changé ma vie et je lui dois tout. Je l’aime à présent de tout mon cœur ! »

    L’aimez-vous ainsi aujourd’hui ? Qu’a-t-il fait pour vous ? Quels démons a-t-il chassé de votre vie ? Et que faites-vous pour montrer cet amour ?

  1. Elle faisait preuve de persistance.

    Regardez à nouveau, à ce qui se passe lorsque Jésus est arrêté. Que font les apôtres ? Matthieu 26 : 56, ils abandonnent Jésus et prennent la fuite. Jean sera le seul au bout du compte à suivre de loin.

    Mais Marie de Magdala sera là lors de la crucifixion. Elle faisait preuve de persistance.

    Et puis alors que les hommes étaient en train de déprimer et de perdre espoir, que faisait-elle le dimanche matin ? Elle se rendait à la tombe pour embaumer Jésus, tout en sachant que ce ne serait pas facile, car une grande pierre scellait l’entrée (Marc 16 :3). Mais au fond d’elle-même elle savait qu’elle trouverait une solution. Pourquoi ? Parce qu’elle avait cette tendance à persister quand tous les autres abandonnaient en général.

    J’apprends quelque chose d’important à travers tout cela. Voyez-vous, nous avons souvent tendance à abandonner trop facilement, même quand il s’agit de Dieu.

    Quand un problème survient, on fait une prière rapide pour lui demander de l’aide, mais si on ne reçoit pas de réponse positive après un jour ou deux, on commence à penser que Dieu doit ignorer nos requêtes et on perd espoir de voir de l’aide venir de lui. Ou bien, on prend nous-mêmes les choses en main. Et on prend des décisions trop rapides pour être bonnes.

    Marie de Magdala, elle, persistait. Elle n’abandonnait pas rapidement. Elle savait que Jésus pouvait tout. Après tout, n’est-ce pas lui qui l’avait guéri quand personne ne pouvait l’aider ?

    Faisons-nous preuve de la même persistance dans notre foi ? Le Seigneur nous dit qu’il récompense la persistance lorsqu’elle est bien placée.

  2. Marie de Magdala était sincère.

    Marie n’avait pas l’air de faire semblant que tout allait bien quand les choses étaient au plus mal. Regardez comme son cœur se voit sans artifices. La bible nous dit au verset 12 qu’elle resta et qu’elle pleura, quand Jean et Pierre furent repartis.

    Quand elles voient des anges qui lui demandent pourquoi elle pleure (v.13), sèche-t-elle ses yeux et fait-elle semblant ? Non ! Elle leur explique exactement pourquoi elle éprouve de la détresse.

    Vous dites, c’est parce que c’est des anges. Non, regardez au verset 15. Quand elle se retourne, qui croit-elle voir ? Un jardinier. Et quand il lui demande son problème, là aussi elle fait preuve de sincérité. Et puisqu’elle est persistante, elle lui dit que s’il lui dit où est le corps de Jésus, elle, une petite femme, le ramènera. Elle est sincère.

    Parfois, nous sommes doués pour faire semblant, n’est-ce pas ? J’étais au cinéma avec les enfants cette semaine. Pendant le film, il y a une scène qui m’a fait pleurer. Nicolas a regardé et à partir de là, il n’a pas cessé de me fixer. Après le film, il m’a dit : « vous avez pleuré ? » Ma première réaction c’était de faire semblant et de dire : « Moi ? Tu rigoles ! » Un homme, ça ne pleure pas !

    Nous avons des concepts bizarres parfois, n’est-ce pas ? Même en tant que chrétien.

    Voici qu’un proche meurt, et parce que nous ne voulons pas avoir l’air faible ou de manquer de foi, nous enterrons nos vrais sentiments. Plutôt que d’admettre que nous avons mal, très mal, nous racontons ceci aux autres : « Il est dans un meilleur endroit. C’est mieux ainsi ! » ou « Tout arrive pour une bonne raison ! » ou encore « Ca doit être qu’il devait vraiment manquer à Dieu ! » Plutôt que d’admettre que nous sommes perdus, que nous avons beaucoup de peine et besoin de réconfort, nous faisons semblant.

    Marie, elle, ouvrit son cœur et elle exprima sa détresse. Elle voulait retrouver le corps de Jésus ! Elle était sincère ! Le sommes-nous ?

  3. Marie était enthousiaste.

    Une fois qu’elle réalisa qui était devant elle, que le jardinier était Jésus, elle lui sauta « au cou », au point que Jésus dû lui dire de ne pas s’accrocher à lui. Ça n’apparaît pas vraiment bien dans le texte, car le verset n’est pas bien traduit. Mais les termes « ne me touche pas » dans le grec sont littéralement : « ne t’accroche pas à moi. » Je sais que ça n’a rien à voir avec être touché car les autres femmes le toucheront en Matthieu 28 : 9 et Thomas en Jean 20 : 27. Jésus invitera aussi les disciples à le toucher en Luc 24 : 39.

    Mais Marie de Magdala est tellement enthousiaste que Jésus doit lui dire de ne pas le retenir.

    Et puis une fois que Jésus lui dit de retourner annoncer la nouvelle aux autres frères, rien ne peut l’arrêter. Elle y court ! Elle devient ainsi, ce que les théologiens ont appelé, un apôtre pour des apôtres. « J’ai vu le Seigneur et voici ce qu’il m’a dit ! »

    Marie était tellement excitée qu’elle ne pouvait garder son enthousiasme pour elle-même. Elle voulait partager la meilleure nouvelle qu’elle avait jamais eue.

    Avez-vous déjà eu un grand enthousiasme pour quelque chose, au point de vouloir le partager avec tous vos proches ? Avez-vous déjà eu cette envie profonde de crier votre joie à tous, en marchant dans la rue, à cause de quelque chose qui vous est arrivé ?

    Peut-être à cause d’une bonne nouvelle au travail, ou à l’école ou au médecin ? Peut-être parce que vous avez vu un film extraordinaire ou mangé dans un endroit exceptionnel ? Peu importe, avez-vous déjà vécu quelque chose que vous vouliez partager avec tous ?

    C’est le type d’enthousiasme que Marie ressentait ce jour-là ! Le fait de voir Jésus ressuscité était extraordinaire pour elle.

    Mais je vous demande ceci, pourquoi est-ce que nous pouvons si facilement partager des bonnes nouvelles concernant notre santé ou nos résultats scolaires, ou concernant un film ou un livre avec les autres, alors que nous tenons souvent sous silence la résurrection d’entre les morts de Jésus-Christ ?

    Qu’est-ce qui est le plus important pour nous, un bon restaurant, un beau voyage ou l’évangile de Jésus-Christ ? En un sens, nous sommes témoins de la même résurrection que Marie de Magdala. Nous avons vu que Jésus est revenu à la vie et nous savons que les liens de la mort sont brisés une fois pour toute.

    Il serait dommage de ne pas partager cette bonne nouvelle avec les autres et de faire preuve d’un manque d’enthousiasme. Marie était enthousiaste et moi, le suis-je ?

Conclusion :

Par son exemple, Marie tient une place unique dans l’histoire. Aujourd’hui, si nous sommes réceptifs, nous pouvons apprendre énormément de sa personnalité. Ferons-nous preuve d’un amour profond envers Jésus, de persistance, de sincérité et d’enthousiasme ?

Notre rencontre future avec le Christ dépendra peut-être aussi de ces choses-là !